Chapitre 12 - Un besoin d'affection réciproque
Dimanche 10 mai 2015
PDV Thibault
En ce dimanche matin, je me réveille en douceur et sors de mon lit encore dans les vapes. Le réveil indique 11h, j'ai fait une bonne grasse matinée. J'enfile un t-shirt pour accompagner mon caleçon et quitte la pièce. Quand j'arrive au salon, je m'aperçois qu'Alex aussi est réveillé. Il a replié le clic-clac mais il est toujours assis dedans et emmitouflé dans sa grosse couette regardant je ne sais quoi a la TV.
- Bonjour mon amour.
- Bonjour mon chéri.
- Tu as déjeuné ou tu veux que je te prépare un truc ? Demandais-je
- C'est gentil mais je n'ai pas très faim.
- Ok ça marche un bon chocolat et deux, trois tartines.
- Thibault...
- Chut, hors de question que tu ne manges rien!
- Ok chef.
Je lui souris alors qu'il fait timidement de même et part à la cuisine me mettre en action. Quelques minutes plus tard, je dépose le plateau sur la table basse et je m'assure qu'il mange bien.
- Alex...
- Oui?
- Je suis désolé pour hier soir, j'aurais dû écouter, Cryss et les garçons, c'était complétement idiot ce que j'ai fait...
- Mais non, c'était pas idiot, tu as voulu te rassurer c'est humain
- Certes mais je voulais pas te blesser...
- C'est pas grave, c'est tout ce que je mérite de toute façon...
- Arrête, dis pas ça, c'est pas vrai...
- Dis...
- Humm?
-Tu le pensais vraiment ce que tu m'as dit hier?
-Quoi?
- Quand tu m'as dit que tu m'aimais...
- Bien sûr que je le pensais dis-je en replaçant derrière son oreille une mèche de cheveux qui tombait devant ses yeux. - Chaque je t'aime que tu as entendu de ma part était profondément sincère, du premier, jusqu'à maintenant et ça sera toujours le cas.
- Moi aussi, je les ai toujours pensés.
- Je sais mon ange, désolé d'en avoir douté ces derniers jours...
- C'est normal après ce que j'ai fait.
- Tu as pris rendez-vous alors, pour le dépistage?
- J'ai voulu mais il faut attendre 6 semaines après le risque, pour que le test soit fiable...
- J'avais oublié que c'était aussi long...
- C'est pas fait pour me rassurer en plus, je suis mort de trouille...
- T'as toujours été prudent Alex, quand il y a eu ce gros malentendu entre nous et qu'on s'est perdu, t'en as eu des soirées ou t'étais ivre et à chaque fois tu t'es protégé, t'as toujours été un gars responsable même sous l'emprise d'alcool, je suis sûr que cette fois-ci aussi.
- Si seulement je pouvais m'en rappeler...
- Tu sais quoi, on va s'habiller et puis on va sortir se promener, histoire de se changer les idées. Je serais bien allé au restau mais vu a l'heure à laquelle on a déjeuné, on va pas remanger de suite, alors au pire, on fait un tour et on s'arrêtera dès qu'on aura faim à la crêperie peu importe l'heure, ça te va?
- Oui, c'est d'accord.
Je lui tends la main pour l'aider à se lever du canapé et on se rend ensemble dans notre chambre pour se vêtir. Il ouvre le dressing et me demande.
- Il fait comment dehors?
- Hum, je vais te dire ça tout de suite. Dis-je en ouvrant la fenêtre et les volets de la chambre. - Y'a du soleil et il fait plutôt bon, on peut facilement sortir en t-shirt.
Il attrape de quoi s'habiller et me donne mes vêtements après s'être assuré qu'ils me convenaient. J'enfile un sous-vêtement, puis par-dessus mon pantalon cargo beige, des chaussettes, des baskets et pour finir mon débardeur kaki. Je n'oublie évidemment pas de mettre à mon poignet le cadeau qu'Alex m'a offert.
- Tu es prêt?
- Oui, on peut y aller. répond-il en fermant le dernier bouton de sa chemise à manche courtes
- Attends deux seconde.
- Quoi?
- Ton col est mal mis dis-je en m'approchant de lui pour le remettre correctement. Je le remets en place et laisse glisser mes mains, le long de ses épaules et de ses bras puis j'ajoute :
- Voilà, parfait. Maintenant on y va.
Fin prêt, on sort enfin de l'appartement, on ne prend de voiture, préférant faire un tour à pied. On ne sait pas trop ce qu'on va faire, juste on se promène tranquillement. Ça se voit qu'on est dimanche, presque toutes les boutiques sont fermées. Il y a peu de monde et peu de circulation. On flâne dans les rues, profitant du beau soleil, puis on s'installe finalement à la terrasse d'un café. Il est midi, la plupart des gens autour de nous déguste une salade, alors que nous ne commandons qu'une simple limonade.
- Dis tu te souviens de la fillette dont je t'ai parlé me lance Alex
- Celle que tu étais persuadé d'avoir déjà vu?
- Oui, et bien elle est venue pas plus tard qu'avant d'hier dans mon magasin.
- Ah et alors tu lui as parlé. Tu lui as demandé si elle te connaissait d'emblée?
- Non pas comme ça, je lui aurais fait peur.
- Oui c'est sûr.
- En vérité, c'est elle qui a commencé à être curieuse après avoir choisi sa paire d'écouteur. Elle m'a demandé si c'était bien moi le gars qui avait été renversé, elle a vu les affiches. Elle m'a demandé si je m'en étais remis. Je lui ai demandé si elle avait vu quelques choses mais elle m'a dit que non.
- Dommage...
- Ouais.
- Et au final alors, vous vous connaissez ou pas?
- Elle m'a dit que non, mais je suis persuadé de l'avoir déjà vu, y'a un truc bizarre avec cette fillette, je sais pas l'expliquer
- Oui, ou tu es juste en train de te faire des films.
- Certes mais elle est très avenante avec moi. Avant qu'elle n'arrive, j'écoutais des chansons en pensant à nous et j'avais un petit coup de blues. J'ai repris mes esprits mais elle a quand même vu que ça n'allait pas, elle voulait me donner du chocolat pour me remonter le moral.
- C'est plutôt gentil.
- Oui mais après, elle a insisté jusqu'a que je lui dise ce qui n'allait pas. Au début je ne voulais pas mais elle a une telle capacité de persuasion que j'ai fini par lui expliquer que j'avais fait du mal à mon amoureux et elle a vraiment cherché à tout savoir, au final, je lui ai tout dit, j'espère que tu m'en veux pas, je ne sais même pas pourquoi je me suis confié à elle...
- Mais non, je t'en veux pas, on souffre tous les deux de la situation, et chacun a notre façon on a besoin d'évacuer, si ça t'as fait du bien, tant mieux.
- Oui aussi étonnant que ça puisse paraître, je me sentais mieux après, elle voulait me faire retrouver le sourire, parce qu'elle m'a dit ne pas aimer voir les gens triste, et que ça serait sa bonne action. Elle voulait même me donner des conseils pour me faire pardonner.
- C'est mignon.
- Je trouve aussi, mais je la trouve aussi vraiment étrange cette ado, elle est vraiment très directe avec moi alors qu'on ne se connait pas, puis y'a quelque chose de mystérieux chez elle.
- Hum mon amour je crois que je vais finir ton verre la, tu recommence à te faire des films.
- Mais non mais je sais pas, je peux pas l'expliquer mais y'a un truc bizarre avec elle.
- Elle est juste très sociable, c'est tout.
- Peut-être que tu as raison. Je me dis que c'est peut-être aussi parce qu'elle a besoin de chaleur humaine, elle est en foyer, elle m'a dit le vendredi parce qu'elle est repassé, être née sous x.
- Cette hypothèse est probable, la pauvre c'est triste...ne pas pouvoir mettre un visage sur son père et sa mère.
- Oui j'imagine que ça doit être horrible.
- Si, un jour on décide d'avoir des enfants, on adoptera un petit gars ou une petite fille qui comme elle a été abandonné, pour offrir une chance à un enfant d'avoir des parents qui l'aiment.
- Tu y pense vraiment?
- Ça m'arrive d'y songer, mais pas tout de suite dans un an ou deux. Pourquoi toi, tu n'en veux pas?
- Si bien sûr, mais avec ce qui s'est passé, je pensais pas que...
- Alex, même avec ce qui est arrivé, je veux toujours faire ma vie avec toi et plus tard fonder une famille.
Il me sourit ému et ça m'attendrit tellement que j'ai envie de l'embrasser. Malgré tout, même si je veux mettre un peu de distance, il me manque et j'ai besoin de sa tendresse. Je glisse ma main dans sa nuque caressant sa joue et rapproche mon visage du sien. Je suis à quelques centimètres de poser un baiser sur ses lèvres, quand je sens ma chaise tanguer violemment. Je me retiens à la table pour me redresser et remettre mon siège sur ses pieds. C'est à ce moment-là que je remarque une jeune fille qui se relève, frottant sa jupe à froufrou blanche.
- Excusez-moi, je suis désolé, j'avais la tête ailleurs, j'ai trébuché
- Ce n'est rien, tu ne t'es pas fait mal au moins?
- Non, ça va pas trop, je suis solide.
- Hey Lola!
- Oh bonjour Alex, je ne vous avez pas vu.
- Ouais j'ai remarqué dit-il en lui souriant.
Voyant mon regard intrigué, il ajoute:
- Oh euh, voici Lola, l'adolescente dont je t'ai parlé, et Lola, voici mon amoureux, Thibault.
- Enchanté de vous connaitre et encore pardon de vous avoir bousculé.
- C'est rien, moi aussi je suis solide. Tu veux boire quelque chose pour te remettre de ta chute? Demandais-je
- Non, c'est gentil mais tout va bien, et puis je ne voudrais pas vous déranger.
J'interpelle un serveur qui passait par-là et recommande une limonade avant de tirer la troisième chaise autour de la table.
- Il confond souvent non avec oui. dit Alex en esquissant un sourire.
Elle sourit à son tour et finit par s'assoir alors que sa boisson arrive.
- Alors comme ça tu étais dans la lune? Encore ton meilleur ami qui te cause des soucis. Elle a couvert un ami qui a fait une grosse bêtise et elle se sent coupable m'explique mon homme.
- Ça, ça me tracasse tout le temps, mais c'est pas ça que j'avais en tête pour une fois. Je reviens de mes répétitions de danse. Avec les autres ados du foyer, on prépare un spectacle qui sera ouvert à tout le monde pour récolter des fonds et c'est moi qui danse pour commencer avec un autre meilleur ami, du coup, j'ai trop le trac et je m'imagine tous les scénarios possible qui pourrait m'arriver, une chute, ou alors je suis paralysé devant les gens...ou alors j'oublie la chorée. C'est la toute première fois que je vais danser devant autant de monde, si toutefois les gens viennent.
- Y'a aucune raison que ça se passe mal, tu inspires un bon coup et tu te lance et puis même s'il y a des ratés, je suis sûr que les gens n'y feront pas attention. dit mon chéri pour la rassurer.
- Et vous faites de la danse de salon, genre salsa et compagnie? Demandais-je
- Non, un mélange de contemporain, modern jazz, classique et parfois un peu hip-hop. J'ai commencé à sept ans mais depuis que j'ai 8 ans, on danse ensemble avec Valentin
- Ça doit être beau à regarder et tu aimes danser?
- Oui j'adore ça, j'aimerais bien un jour devenir une grande danseuse et danser dans une grande compagnie mais bon...pour ça faudrait que j'entre dans une prestigieuse école mais vu combien ça coute, c'est pas près d'arriver.
- Faut pas dire ça, tu ne sais pas encore ce que l'avenir te réserve, il faut toujours se battre pour ses passions, si vraiment c'est vital pour toi.
- C'est plus que vital, j'oublie tout quand je danse.
- Alors lâche-rien. Si la danse, c'est toute ta vie, quoi qu'il se passe ne cesse pas de danser.
- Thibault a raison, si tu aimes vraiment ça, continue.
- Regarde, moi je suis passionné par le snowboard, j'ai eu une petite carrière que j'ai dû arrêter suite à une blessure mais je n'ai pas arrêté pour autant, j'en fais encore l'hiver.
- Et ça ne vous manque pas les compétitions?
- Non parce que j'ai une autre passion qui surpasse celle-là.
- C'est quoi? interroge-t-elle alors qu'Alex me regarde intrigué.
- Ma première passion, c'est l'amour, c'est la personne assise à tes côtés.
- Oh comme c'est mignon, j'espère qu'un jour, un garçon parlera de moi comme ça. Je vous remercie pour la boisson. Je dois m'en aller, au foyer les heures de sortie c'est strict.
- Passe une bonne fin de journée Lola. Dis-je
- Merci, vous aussi dit-elle alors qu'elle s'en va d'un pas rapide.
- Bon, si nous aussi on bougeait, on se balade encore un peu, puis on s'arrête à la crêperie et après on voit ce qu'on fait.
- Ça me convient parfaitement dit-il en se levant alors que je paye les boissons.
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PDV Alex
On quitte le café après avoir réglé la note et on reprend notre balade dans la ville. Je me sens tellement bien, tellement rassuré, malgré ce que j'ai fait, je vois dans le regard de mon homme qu'il m'aime toujours et rien ne pourrait me rendre plus heureux. Tout à l'heure, il était à deux doigts de m'embrasser, mais Lola a fait son apparition, m'empêchant de gouter à ses lèvres mais c'est pas grave, je sens qu'il revient peu à peu vers moi, qu'il me redonne son affection, et peu importe le temps que ça va mettre pour qu'il me pardonne et pour que notre couple se reconstruise, je suis prêt à attendre toute ma vie.
Comme prévu, on marche quelques temps flânant dans les rues, avant de s'arrêter manger de bonnes crêpes. On prend notre repas de midi à 16h, ce qui est tout à fait normal. Mais j'aime bien ces moments-là, quand on est pas pressé par le temps, pas forcément réglé a des horaires précis, juste on profite du bonheur d'être ensemble. On en ressort environ une heure et demie plus tard, n'ayant pas vu le temps passé et on reprend notre chemins vers la maison. Sur le trajet du retour, un peu avant d'arriver à l'appartement, Thibault s'arrête pour écouter un message vocal qui vient d'arriver sur son téléphone. Je reste à ses côtés patientant le temps qu'il l'écoute et lui demande quand il a terminé:
- C'était quoi, tu avais l'air drôlement soucieux?
- C'était le commissariat, ils m'ont appelés vendredi et j'ai le message que maintenant, bref, ils ont retrouvé la voiture qui t'a renversé, apparemment, elle avait été volé à son propriétaire. Ils veulent qu'on viennent les voir demain, pour voir si jamais voir le véhicule te rappellerais des détails avant ton accident et eux de leur côté s'active pour essayer de trouver des traces ADN dans l'habitacle.
- Ok, et on doit s'y rendre à quel heure?
- 18H30. Sachant que je fini le boulot à 18h et toi à 17h, je passerais te prendre à l'appart en rentrant et on ira.
- Oui, on fera ça.
- Enfin, c'est pas trop tôt, ça commence à avancer.
On continue notre route sur quelques mètres avant d'atteindre notre immeuble et quelques secondes après, on est dans notre chez nous. Pendant qu'il file sous la douche, je nous prépare une salade légère, on a quelques peu était gourmand avec les crêpes. Une fois qu'il a terminé, je prends sa place, pendant qu'il se charge de mettre la table. Une fois propre, je le rejoins a la cuisine et on s'installe pour manger, heureusement, que je n'ai pas fait grand-chose à manger, car rien que la petite laitue nous rassasie. Le dîner, engloutis, on s'attaque à la vaisselle qui est très vite fini, puis comme tous les soirs, il part se coucher de son côté, me souhaitant une bonne nuit.
N'étant pas très fatigué, je me choisis un DVD et je m'assois dans le clic-clac, m'emmitouflant sous une couette. Le chef d'œuvre du septième art démarre et je baisse le son pour ne pas trop déranger Thibault. Quelques minutes plus tard, alors que je suis plongé dans le film, mon chéri fait son apparition dans le salon, je mets sur pause et il me dit:
- Y'a rien à la télé, c'est Narnia 3 que tu regardes? Ça t'ennuie si je le regarde avec toi?
- Mais bien sûr que non, viens dis-je en lui tendant un bout de la couette.
Il s'assoit près de moi, à ma gauche, et se recouvre. J'ai le cœur qui s'emballe de le savoir juste à côté de moi. Il me trouble comme au premier jour. Alors qu'on est concentré sur l'histoire et qu'un nouveau personnage fait son apparition, il me lance:
- Dans ce troisième opus, tu aurais pu jouer le rôle du prince caspian, tu lui ressemble assez.
- Ouais vite fait, il aurait fallu que j'ai les cheveux au moins cinq centimètres plus long, brun et les yeux marrons.
- Ouais mais ce n'est que des détails ça. C'est juste que si c'est toi qui avais joué dedans le prince aurait été encore plus beau.
- Oh c'est gentil ça mon amour, mais si j'avais joué dedans, j'aurais dû tomber amoureux de Susan.
- Effectivement, mauvaise idée, tu es à moi.
- Rien qu'à toi ajoutais-je en posant timidement ma tête contre son épaule.
Voyant qu'il ne me repousse pas, je suis soulagé et on se focalise à nouveau sur la télévision. Sans que je ne m'y attende, quelques minutes après avoir repris le visionnage, je vois la couette bouger et je sens ses doigts frôler mon avant-bras, puis s'entrelacer dans ma main. Un sourire se dessine sur mon visage alors que je garde les yeux rivés sur l'écran. Durant tout le film, il laisse sa main dans la mienne, me caressant tendrement avec son pouce pour mon plus grand bonheur. Puis le générique de fin, s'enclenche et il me libère, avant de s'étirer les bras dessus de la tête.
- J'adore cette saga dit-il en baillant.
- Oui moi aussi.
- Bon et bien, je pense que je vais aller au lit, sinon demain je me lèverais pas. ajoute-t-il en s'extirpant du sofa.
Je me lève à mon tour pour déplier le canapé et lui souhaite une bonne nuit. Il glisse ses mains dans mon cou, m'attire a lui, et me donne un doux baiser sur les lèvres.
- Bonne nuit mon chéri, fais de beaux rêves
- Toi aussi dis-je encore enivré de la sensation de sa bouche contre la mienne alors qu'il part se coucher.
Je fais de même et me laisse emporté par le sommeil rapidement.
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