Cassie Thomson

- Parce que je t'aime. - Hugo

Ces derniers mots résonnent dans ma tête. Vient-il vraiment de dire ça :
- Qu... Quoi ? - Cassie
- Je t'aime Cassie. - Hugo

J'essuie mes larmes avant de me lever. Je tourne le verrou pour ouvrir ma porte. En ouvrant je tombe face à face avec Hugo, évidemment. Il me regarde avec ses magnifiques yeux sombres que j'ai toujours apprécié regarder. Il est figé, car il attend sa réponse.

Je lui donne une réponse plutôt rapide. Je fais un petit sourire avant de placer une main sur sa joue et de l'embrasser. Cette fois-ci j'apprécie ce baiser puisque je l'aime aussi, il aura fallu qu'il m'annonce la mauvaise nouvelle pour que je m'en rende compte...

Hugo m'embrasse fougueusement avant de me porter. Je place mes jambes autour de sa taille tout en continuant de l'embrasser. Mes mains sont toujours posées sur son visage tandis que ma langue prend place autour de la sienne.

Non, ça c'est ce qui aurait pu se passer. En réalité je suis aussi figée que lui. Je ne sais pas quoi faire après toutes les annonces dont il m'a fait part ce soir. Je suis tout simplement perdue.

En le regardant de nouveau je ne peux pas m'empêcher de pleurer une nouvelle fois. Je fais pleurer Hugo et ça me fait pleurer encore plus... C'est un cercle vicieux pour chacun de nous.

Hugo n'ayant toujours pas eu de réponse, décide de s'approcher pour me prendre dans ses bras. Je place mes bras autour de lui et pose ma tête sur son torse. Malgré les bruits des sanglots et de reniflements, j'arrive à entendre ses battements de cœur.
Je me concentre donc sur ceux-ci et essaye de me calmer. Hugo me caresse le dos et cela me calme aussi.

Je suis amoureuse de Hugo, comme je l'étais en sixième. Parce que oui, Hugo a toujours été plus que mon meilleur ami. Il a été mon « amoureux secret » pendant plusieurs années même si à l'époque j'étais trop jeune pour savoir ce qu'était l'amour.
Hier, quand Hugo m'a reparlé de l'histoire des bisous dans la cabane, ça m'a fait sourire intérieurement mais je ne voulais pas lui montrer. Si hier j'avais été sûre de mes sentiments, j'aurais parlé davantage de ces petits moments que nous avons passé à nous bécoter dans cette vieille cabane en bois que Jason et moi avions construit.

Tout ça me parait tellement loin de toute façon. Comme l'a dit Hugo il faut profiter un maximum du temps qu'il nous reste. Moins d'un an c'est... court, extrêmement court.

*

J'ai réussi à reprendre mon calme et a sécher mes larmes. Nous sommes désormais sur le canapé, face à la télévision. Je n'ai toujours pas décroché de mots depuis le « je t'aime ». Je ne sais pas comment commencer la discussion. On pourrait penser que je suis pas capable de lui répondre quelque chose qui soit réciproque mais en réalité je suis juste terrifiée pas la suite des événements...

Je réfléchis encore et encore et je me dis que je vais d'abord parler de ce qui me fait le plus mal avant de parler de mes sentiments :
      - Il n'y a vraiment aucune solution ?... - Cassie
      - Non malheureusement... Des chercheurs travaillent dessus mais il n'y a rien de concluant qui puisse me guérir. Je ne crois pas aux miracles, et encore moins dans le domaine médical... - Hugo
      - Mais... il faut pourtant y croire... - Cassie
      - C'est ce qu'on dit mais tu sais on m'a dit pareil pour ma mère et au final que s'est-il passé ? Je l'ai vu souffrir encore et encore, avec un degré de souffrance de plus en plus fort... Vers la fin elle avait des comportements inexplicables avec moi et mon père. Une sorte de bipolarité. Mais à l'époque j'étais encore jeune et je ne comprenais pas tout, je ne pouvais pas lui faire face... - Hugo
      - Une sorte de bipolarité ? - Cassie
      - Elle pouvait être très gentille et très attentionnée pour devenir furieuse et agressive 5 minutes plus tard... - Hugo
      - Et... il va t'arriver la même chose ?... Comment je vais faire moi, si tu t'acharnes sur moi ? - Cassie
      - Je ne sais pas encore comment les choses vont se passer... Mais si je deviens incontrôlable, débarrasse-toi de moi. - Hugo
      - Non Hugo. - Cassie
      - Cassie... C'était pas une question. - Hugo

Se débarrasser de lui ? Mais comment ça ? Je ne veux pas avoir à lui faire encore plus de mal en le faisant interner je ne sais où, dans un hôpital psychiatrique où les patients ne sont pas forcément bien traités... :
      - Tu sais, plus le temps va passer plus la maladie s'aggravera... Et je vais avoir besoin de toi à mes côtés... - Hugo
      - Pourquoi m'avoir choisi ? - Cassie
      - Je ne voulais pas avoir à infliger ça à mon père après ce qu'il a traversé avec ma mère... Tu es la deuxième personne que j'aime le plus au monde après lui Cassie. - Hugo
      - Moins d'un an... - Cassie
      - Oui... - Hugo