PDV Zoé

Appuyé sur la portière, je ne bouge pas alors que Scott monte côté conducteur. Je reste là quelques instants à me demander ce qu'il vient de se passer. Il vient réellement de s'arrêter, juste comme ça ? J'espère que c'est une putain de blague, parce qu'honnêtement, ça ne me fait pas rire. J'ai toujours su qu'il était lunatique, pourtant je pensais qu'il y avait tout de même des limites. Faut croire que non.

Résignée, je finis par monter moi aussi dans la voiture. Pourtant il ne démarre pas. Il reste planté là, les mains sur le volant, le regard dans le vide.

Et puis dans un élan de courage, je me décide à briser le silence environnant. Parce que j'ai une question. Et j'ai besoin d'en avoir la réponse. Ce n'est pas seulement la vouloir, c'est un réel besoin, presque vital.

- Scott ...

Il ne me répond pas, mais je ne me décourage pas. Au bout de quelques instants, ses yeux rencontrent les miens, signifiant qu'il m'écoute.

- Toi et moi... qu'est-ce que l'on est ?

PDV Scott

Je la regarde, assise dans ce siège, portant ma veste dans laquelle elle nage. Les joues rouges et les cheveux en bataille de ce qui vient de se produire. J'ai juste envie de lui sauter dessus pour voir comment elle réagirait si j'allais plus loin. J'ai adoré. Non, plus, je me suis délecté de chacune de ses réactions lorsque je la touchais. Et ses mots. « Il n'y a que toi ». J'ai voulu qu'elle dise ça, mais au fond, j'aime me persuader qu'ils sont vrais. Que seul moi peut la toucher ainsi et lui faire ressentir autant de chose.

Pourtant je n'ai pas été plus loin. Alors que son corps entier me criait de le faire. Le mien aussi par la mienne occasion, et il me le cri toujours. Mais je ne peux pas. Être égoïste à ce point, je me l'interdit.

Je ne peux pas être avec elle. Je pourrais trouver toutes les excuses du monde, nous sommes trop différents, pas du même monde... mais au final je sais très bien quelle est la vraie raison. Si Matt semble prêt à faire fis de celle-ci pour Lucy, même si il n'est pas prêt à l'admettre, ce n'est pas mon cas. Je ne pourrais jamais oublier. Je ne dois pas oublier.

J'ai crée ma carapace, et si elle a la possibilité de la briser quand bon lui semble, or de question de cela soit définitif.

Pourtant, je ne peux m'empêcher d'être attiré par elle. Je ne peux m'empêcher de la vouloir, alors que je refuse de l'avoir. Mais si je ne l'ai pas, je ne veux qu'aucun autre ne puisse la posséder. Elle est à moi.

Sa question, je l'entends. Mais je n'en ai pas la réponse. Car elle résume toute la complexité de notre relation. Nous ne sommes pas rien. Mais nous ne serons jamais un « nous ». Alors je réponds la seule réponse qui s'expose à moi.

- Il n'a pas de réponse à cette question.

Elle ne me réponds pas, parce qu'au final je suis sûre qu'elle comprend cette réponse.

Après quelques instants de silence, je démarre la voiture et nous ramène rapidement sur la route. Le trajet se fait en silence, mais il n'est pas gênant. Il est juste là.

A quelques minutes d'arriver à la maison, je me demande comment elle va réagir devant les autres. Parviendra-t-elle a être heureuse devant les autres, à faire la fête ?

Car il est évidant qu'ils ont organisé une fête surprise. Ça m'étonne même qu'elle n'y est pas pensé. Elle a vraiment cru qu'ils avaient tous oublié quel jour on est ? En plus, ils ont pas été franchement discret niveau organisation.

Après je me doute qu'avec le problème Ryan, elle avait d'autre chose en tête. Penser à ce gars fait remonter la colère qui sommeillait en moi. Si je recroise sa route, il finira à mes pieds se noyant dans son sang.

Je gare la voiture dans l'allée, et nous restons un petit moment sans bouger. Elle me regarde, je le sens, me laissant sûrement une chance de modifier ma précédente réponse. Je ne dis rien et nous finissons par sortir et nous diriger vers la maison, elle un pas devant moi. Je la regarde toqué à la porte, sans lui faire remarquer que je suis chez moi et que je n'ai pas besoin de frapper. Mais bon, autant ne pas gâcher lors surprise. Pas que j'en ai quelque chose à foutre de cette soirée, mais pour elle, je peux faire un effort.

Voyant que personne ne lui répond, elle se tourne vers moi et je hausse les épaules. Elle appuie alors sur la poignée et lorsque la porte s'ouvre, un énorme « SURPRISE ! » nous accueille.

Je vois ses yeux s'agrandir sous la surprise puis un grand sourire lui monter aux lèvres, alors que des larmes de joie perlent au coin de ses yeux. Ce genre de larmes est bien le seul que j'accepte sur son visage.

Ils se précipitent tous dans ses bras en criant joyeux anniversaire, et pour la première fois depuis longtemps, j'entends son rire au milieu du brouhaha général. Un petit sourire en coin naît sur mes lèvres, que je m'empresse de cacher bien vite. En relevant les yeux, je vois Matt me regarder, le même sourire sur son visage. Merde, grillé.

Cependant il ne dit rien et se contente de me faire une accolade. Bien sur, sachant combien j'adore le contact, ils viennent tous faire la même chose. Bande de con je vous jure.

Ils s'avancent dans le salon tandis que nous restons quelques instants dans l'entrée. Elle se tourne alors vers moi et d'une petite voix, me murmure « joyeux anniversaire ». Dans un élan de gentillesse, qui n'arrive qu'avec elle, je lui fais un sourire et dépose un baiser sur son front en lui rendant la formule. Elle rougit un peu et finit par se diriger vers le salon pour échapper à mon regard. Je ricane un peu et la suis, m'assurant de remettre mon masque de neutralité avant d'arriver dans la pièce. Heureusement, ils ont décidés de faire ça en petit comité, puisque seul le gang et Jérémy sont présents. Et Lucy mais elle rentre presque dans la première catégorie.

La fête se passe sans que j'y prenne vraiment part. Je reste dans mon coin et observe, me contentant de voir de loin ses sourires. Elle est heureuse et s'amuse, et c'est exactement ce qui lui fallait aujourd'hui.

Viens alors le moment des cadeaux. Ils nous forcent à nous asseoir côte à côte sur un canapé tandis qu'ils prennent tous place en face de nous.

Après l'ouverture de chacun des cadeaux, la fête reprend tandis que je vais à l'étage en douce. Sur le lit de Marie, je dépose un petit paquet et redescend ensuite retrouver tout le monde. J'ai juste à m'assurer que personne d'autre ne verra ce paquet, ce qui devrait ne pas être trop compliqué.

Je pourrais dire que j'ai hésité avant de l'acheter. Mais au final pas tant que ça. C'était comme une évidence. Notre évidence.

PDV Zoé

Quelques instants plus tôt

Assise dans le canapé à côté de Scott, j'ouvre les cadeaux que me tendent chacun de mes amis. Jérémy m'offre ce pull que je voulais depuis des mois, Marie un très joli bracelet, les gars tous ensemble un pyjama licorne, allez savoir pourquoi. Mais bon, il est tout doux, alors j'apprécie. Et enfin Lucy, me donne un album. J'ai les larmes aux yeux en feuilletant cet amas de souvenir.

Je ris devant l'une des premières photos. Je me rappelle de cette journée. Les autres, devant mon hilarité, me demande de leur raconter.

- On devait avoir 7 ans, et c'était Halloween. Pour l'occasion, Lucy et Jérémy passait la journée chez moi. Il faut dire que ces deux-là étaient inséparables, et qu'il en était de même pour moi. Alison était malade alors elle n'était pas présente. Sur la photo, on voit Jérémy et Lucy un grand sourire aux lèvres, laissant apparaître quelques trous dans leur dentition. Moi, au milieu d'eux, je fais une moue boudeuse. Tout deux c'étaient déguisé en princesse, tandis que moi, je me trimballais en vieille sorcière horrible. J'avais bien sur fait la tête toute la journée, jalousant mes amis, et ça ne c'était pas arrangé quand Jérémy avait eu le triple de bonbon que nous. A partir de ce moment là, Lucy avait elle aussi fini par bouder. Le petit Jérémy, en bon ami, avait alors partager son butin avec nous. Nous nous étions alors empiffrer de chocolat, ce qui expliquer la photo d'après, nous représentant tous assis par terre, la figure et les dents qu'ils nous restaient, complètement marron. Et puis le soir, après avoir bataillé avec nos parents respectifs, ils avaient fini par rester dormir. En bon parents bien sur, ils nous avaient retirés les bonbons, jugeant que nous en avions eu assez pour la soirée. Jugement que nous ne partagions bien évidemment pas. Alors en pleine nuit, alors que mes parents dormaient, nous avions organisés une mission commando. Habillé tout de noir, histoire qu'on nous voit pas, nous avions descendu sans bruit, enfin c'est approximatif, les escaliers. Comme dans les films, nous faisons des roulades au sol, nous cachions, et répétions en boucle « La voie est libre », « En avant toute ». Arrivé au lieu désiré, il a fallut que Jérémy me fasse la courte échelle pour arriver au sein Graal. Une fois le bocal dans mes mains, nous allions crier, ou plutôt chuchoter victoire quand la lumière c'est allumée. Ma mère se tenait dans l'embrasure de la porte, les bras croisées, et nous regardait avec un mélange de sévérité et d'amusement. Pris les mains dans le sac, Jérémy a levé les bras en disant « On abandonne la mission ! ».

Un éclat de rire nous prends à ce moment nous prends tout les trois, alors que les autres nous regarde sans comprendre. Lucy continue alors :

- Zoé était encore debout sur ses mains lorsqu'il a fait ça, elle s'est alors écrasée au sol. Résultat, elle a eu un bras cassé, les bonbons étaient morts écrasés sous elle, mais au moins, on a bien amusé la galerie.

Je hoche la tête.

- En fait, ma mère n'était pas couché, elle était dans le salon sur le canapé. Elle nous a donc vu débouler, faisant des roulades avec des collants en guise de cagoules, et nous, trop pris dans notre mission, nous n'avions rien remarqué. Maintenant, nos parents adorent nous rappeler nos antécédents d'agents secret. Et ma mère a exposé mon plâtre dans le salon.

Imaginant sûrement la scène, nos amis rient et c'est dans la bonne humeur que je continue à feuilleter l'album, leur expliquant les souvenirs qu'il contient.

Après ça, Marie Lucy et moi rallumons la musique, et commençons à nous déchaîner, sous le regard amusé des garçons qui viennent finalement nous rejoindre. Je vois à peine Scott s'éclipser à l'étage, et tente de faire fis du fait qu'il ne m'ait rien offert.

Je ne suis pas matérialiste, mais je ne sais pas, je ne peux m'empêcher d'être touchée. Moi, je lui est offert un bracelet. Pas très original certes, mais dès que je l'ai vu, je n'ai pu que lui acheter. C'était évident. D'ailleurs même si il ne le montre pas, j'ai vu l'éclat dans ses yeux lorsqu'il l'a ouvert, et je sais donc que ce cadeau lui plaît, ou du moins, le touche.

Après plusieurs heures de danse endiablée, c'est épuisé que nous montons nous coucher. Je me dirige vers la chambre de Marie, puisqu'il a été convenue que ce soir, nous dormions toutes les trois entre fille. Matt a fait la gueule, mais il a pas vraiment eu le choix. J'entre seule dans la pièce, Marie parlant à Scott, après que celui-ci l'est retenu et Lucy à Matt.

Sur le lit, je vois un petit paquet et me demande ce que ça peut être. Pensant d'abord que c'est pour Marie, je n'y touche pas, mais j'aperçois alors mon nom sur le papier.

L'ouvrant sans trop comprendre, mes yeux s'écarquillent en voyant ce qu'il contient. Mes doigts parcourent l'objet en douceur, émerveillés devant sa beauté. J'attrape la chaîne entre mes doigts et contemple le médaillon accroché. Une petite rose d'agent, recouverte de cristaux noirs. Mon esprit fait vite le rapprochement. Black Roses. Lucy avait reçu un porte-clé comme ça. Un signe d'appartenance. Son appartenance.

Le cadeau me touche bien plus que tout ceux que j'ai pu recevoir, et je le met bien vite autour de mon cou. Je lis le petit mot que contenait l'écrin et je ne peux m'empêcher de sourire. Ça lui ressemble tellement.

« Garde ça pour toi ». Parce qu'au final, la réponse n'était pas « Il n'y a pas de réponse à cette question ». Mais plutôt « Il n'y en a pas encore ».

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A partir du prochain chapitre, on retrouve enfin Matt et Lucy :)

Celui là était long pour palier l'attente depuis le dernier chapitre ^^

Allez, à bientôt, 

Kiss :*