Chapitre 59
PDV Zoé
Je regarde le mystérieux bad boy qui se trouve devant moi. Sa main sur mon poignet me retient et brûle ma peau d'un doux picotement. Le soulagement que j'ai ressentis en voyant que c'était à lui qu'appartenait cette main est vite évincé lorsque je comprend ce qu'il attend de moi. Des réponses. Je me doutais bien que quelqu'un le remarquerait. J'avais espéré que ce soit lui. Mais maintenant que je suis devant le fait accomplit, je me dis qu'il aurait été mieux qu'il ne remarque rien. Au final je pensais cette hypothèse totalement impossible. Après tout comment pourrait-il remarquer quoi que ce soit alors qu'il se fout totalement de moi ? Mais il faut croire que je suis nulle pour cacher les choses. Si lui l'a vu tout le monde a du s'en rendre compte bordel.
J'attend qu'il ouvre la bouche en premier pour commencer enfin cette discussion que je redoute tant. Les secondes qui passent me paraissent des heures dans l'attente de ses paroles. Et lorsque sa voix grave parvient enfin à mes oreilles, je suis partagé entre la joie d'entendre sa voix et le désespoir de devoir répondre et me livrer enfin.
- Que caches-tu ?
Je frissonne sous son regard noir qui me sonde à la recherche de la moindre faille. Je lui répond d'une voix que je veux assurée.
- De quoi parles-tu ?
- Me prend pas pour un con Zoé.
- Je vois pas pourquoi tu dis ça.
- C'est ça oui. Si tu n'avais réellement rien à cacher pourquoi aurais-tu réagis ainsi.
- Tu m'as surprise.
- Tu transpirais la peur par tout les pores de ta peau.
- Pas du tout.
- Tu crois franchement pouvoir me berner moi là-dessus ? A d'autre. Je sais reconnaître de la peur quand j'en vois.
- Bah tu dois t'être trompé ! Lâche-moi, je dois aller à mon casier, les cours vont reprendre.
Il sert un peu plus mon poignet et me rapproche de lui. A quelque centimètre de lui, je ressens clairement toute sa colère et son agacement. Monsieur veut des réponses, et celles que je lui fournies ne semblent pas le satisfaire.
- Répond-moi.
- Je n'ai rien à te dire.
- Arrête ça bordel !
- Mais toi arrête toi ! Tu cherches quoi à la fin putain !
Ma mauvaise foi me choque moi-même. Je sais très bien ce qu'il cherche. Mais je ne veux pas lui en parler, pas maintenant en tout cas. Dans l'état de colère où il est, je ne suis pas sur de ce qui pourrait advenir par la suite. Il a la fâcheuse tendance à partir à toute vitesse et à avoir un accident après. Il a beau m'énerver un peu depuis quelque temps, j'ai pas envie qu'il meurt.
- Ce que je cherche ? Tu le sais très bien !
Oui oui je le sais.
- Absolument pas.
- Tu vas me faire croire que t'as ce comportement chelou depuis quelque temps sans aucune raison ?
- Quel comportement ? Je suis comme d'habitude.
Oula, je crois qu'il va vraiment péter un plomb là.
- Vas-y, continue à faire la fière et ne rien dire, mais ne vient pas pleurer par la suite quand t'aura besoin d'aide !
- Je t'ai jamais demandé d'aide ok ! Et la fière elle t'emmerde !
- Tu me fais chier !
- Ca tombe bien toi aussi !
- Putain !
- Bah casses-toi si t'es pas content hein !
- Ouai j'vais faire ça !
- Bah vas-y !
- J'y vais !
- Salut !
- Salut !
Il se retourne et part énervé. Je me rend compte que cette histoire prend des proportions démesurées. J'aurai du lui dire, il a raison, mais il a le don de m'énerver à une vitesse folle. Saleté de bad boy trop sexy.
Je me retourne aussi en essayant de redescendre et me dirige vers mon casier. Une fois mes affaires récupérées et ma colère dissipée, je me dirige vers les sanitaires.
PDV Scott
Bordel qu'est-ce qu'elle me soule ! Cette fille putain quelle chieuse ! Elle veut pas d'aide ? Bah très bien qu'elle se démerde ! J'en ai rien à faire qu'il lui arrive quelque chose moi !
Tu sais que c'est totalement faux.
La ferme conscience, j'ai pas besoin de toi maintenant.
J'avance dans les couloirs d'un pas rageur. Mon regard se porte sur un gars, Ryan je crois, qui regarde derrière moi avec un petit sourire que j'ai du mal à déchiffrer sur l'instant. Je me retourne et remarque qu'il regarde la rouquine, de dos, ainsi. Ils doivent être pote, je me rappelle qu'ils devaient sortir ensemble quand j'ai eu mon accident de moto. J'aime pas ce connard, j'aime pas le fait qu'il est des vues sur elle, ni qu'il est le droit de le faire, lui. Mais je dis rien et je passe mon chemin, ignorant ce gars qui se dirige à présent vers elle, je suppose.
Je préfère ne pas être là quand ils vont commencer à roucouler.
J'arrive au niveau de mes amis et ma colère n'est pas redescendue. Je ne dis rien et me plante dans un coin, un peu à l'écart, mon visage exprimant clairement mon état d'esprit actuel : me faîtes pas chier. Je vois Lucy me regarder et se détacher de Matt pour s'approcher de moi. Putain, il était pourtant clair que je voulais pas qu'on vienne me voir.
Elle s'approche doucement et parle d'une voix douce.
- Scott... ?
Je ne répond rien en espérant que cette fois elle comprendra le message. Faut croire que non vu qu'elle en rajoute.
- Zoé elle...
Je la coupe directement.
- Me parle pas d'elle. J'en ai rien à foutre.
- Elle t'as dit ?
- Non elle m'a pas dit ! Elle a rien à dire et elle a pas besoin d'aide ok !
Elle ne dit rien un petit moment puis continu.
- Scott, elle...
Elle marque une pause et cette fois je suis attentif quand je remarque le ton chevronnant et inquiet de sa voix. Voyant qu'elle met du temps à répondre, je la presse.
- Elle quoi Lucy ? Dis moi.
- En fait...
Je comprend, enfin je le savais mais j'en prend réellement conscience, qu'il y a un problème, et pas qu'un petit.
- Lucy dépêche toi bordel !
- Y'a ce gars, Ryan.
Oula ça va pas me plaire. Rien que d'entendre son prénom me met déjà les nerfs.
- Oui et ?
- Bah, ça fait quelque temps, qu'il la harcèle. C'est de pire en pire. Elle m'en a pas reparlé depuis quelques jours, mais voyant son comportement, je pense qu'il a du passer à la vitesse supérieur. Elle hésitait à vous en parler. J'ai peur pour elle Scott, il a l'air d'être vraiment malade ce type.
J'assimile ce qu'elle vient de dire. Je me rappelle de la peur de Zoé avant de voir que ce n'était que moi. Je me rappelle de ses regards incessants à son téléphone, de son air inquiet. Je me rappelle du regard de Ryan dans le couloir.
- Et merde.
Et sans perdre une seconde, guider par un ressentit interne qui me dit qu'il y a un problème, là maintenant, je cours en vitesse à l'intérieur.
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