Chap 35 : pdv Théo (passé)

   Pourquoi ne lui avais-je pas demandé de la raccompagner ?

Pourquoi l'avais-je regardée s'élancer sur le trottoir sans la retenir ?

Pourquoi ?

J'avais toujours trouvé Hailie magnifique. Elle était différente des autres filles. Elle était drôle et intelligente. Attachante et spontanée. Hailie rayonnait partout où elle allait. On ne pouvait pas ne pas la remarquer. Elle était parfaite, en fait.

Cela faisait plusieurs années que j'étais amoureux d'elle, mais jamais, je n'aurais osé lui avouer mes sentiments. Je n'étais pas à l'aise pour parler aux filles. C'était impossible pour moi d'approcher la fille de mes rêves et lui dire qu'un jour, j'espérais qu'on soit ensemble pour la vie. Pour toujours, comme dans les belles histoires que je voyais à la télé ou que je lisais. Hailie me paraissait inaccessible. La si belle Hailie.

Quand je la regardais, je m'imaginais me marier avec elle un jour. J'avais l'impression que personne ne pourrait jamais la remplacer. Avais-je trouvé mon âme sœur ? Étais-je trop jeune pour en avoir la conviction ? Pour en être sûr ? Pourrais-je un jour former un couple comme celui de mes parents, qui s'aimaient depuis si longtemps ? 

Mais je n'osais même pas lui parler. Quel débile je faisais ! Peut-être était-elle trop insaisissable pour moi ? De plus, j'avais l'impression que je l'indifférais totalement. Qu'avais-je de plus que les autres garçons qu'elle snobait avec tant de classe ?

Ce jour-là, lorsqu'elle m'adressa la parole pour me demander où était passée sa meilleure amie, je n'en étais pas revenu. Puis, j'avais discerné sa peine, sa déception la plus totale. D'habitude, elle n'était pas si triste, si mélancolique. Elle n'avait pas l'air bien. Chelsea était partie sans elle et cela l'avait blessée terriblement, mais peut-être était-elle malheureuse pour une autre raison ? Que se passait-il dans sa vie en ce moment ? J'aurais tellement voulu le savoir pour pouvoir la soutenir.

J'aurais tellement voulu oser. Lui demander de la raccompagner, mais j'avais été paralysé sur place. Stressé qu'elle refuse catégoriquement ma proposition. Et pourtant, je m'étais inquiété pour elle lorsque je l'avais regardée s'élancer sur le trottoir.

Toute seule dans le froid.

J'avais hésité à la retenir, à crier son prénom pour lui proposer de la raccompagner. Mais je ne l'avais pas fait.

Je ne l'avais pas fait.

Pourquoi ?

Je m'étais résigné à rentrer chez moi, la laissant partir seule. Je l'avais laissée disparaître au détour d'une rue.

Comment avais-je pu l'abandonner ?

Je n'aurais jamais dû la laisser partir.

J'aurais dû la rattraper et lui dire à quel point elle comptait pour moi.

J'aurais dû.

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