Chap 10 : pdv Chelsea (passé)
Je n'arrivais pas à décrire ce que je ressentais depuis quelques mois, mais je savais que ce n'était plus comme avant entre nous deux. Hailie était en train de changer et moi aussi. Nous ne pouvions pas lutter contre cela.
Elle avait toujours été ma meilleure amie, mais parfois je ne la comprenais plus. Souvent, je ne la reconnaissais pas alors cela m'énervait. J'avais juste envie de lui dire de sourire comme elle le faisait toujours et d'oublier toutes les bêtises qui tournaient dans sa tête en boucle. Mais je voyais bien qu'elle était malheureuse et qu'elle n'avait plus envie de rire.
Ensuite, je m'en voulais de réagir vivement, mais c'était plus fort que moi. J'avais l'impression qu'Hailie ne pensait qu'à elle et qu'elle faisait sa princesse.
Mais de quoi se plaignait-elle au fond ?
De sa mère ? Qu'est-ce qui clochait avec sa mère ? Jill lui offrait tout ce qu'elle voulait. Jill était toujours occupée à gérer son agenda et à lui proposer des cours géniaux. Moi, je rêvais d'apprendre l'espagnol pour un jour découvrir l'Amérique du Sud. Ne parlons même pas de son père, Gall, qui la couvrait de cadeaux. Hailie était une pourrie gâtée et pourtant, elle n'était jamais satisfaite. Que lui fallait-il de plus à la fin ?
Parfois, elle essayait de m'expliquer ce qu'elle ressentait, mais je ne comprenais pas ce qui clochait. Sa mère ne la félicitait jamais et alors ? Nous n'étions plus des gamines. Elle devait grandir, mûrir et arrêter d'attendre des félicitations pour tout ce qu'elle faisait, non ?
Moi, mes parents étaient plutôt du genre froid et distant et je ne me plaignais pas. Je ne tirais pas la tête un jour sur deux. Je faisais avec, sans saouler mes potes toute la journée.
Et son grand-père ? Hailie me disait qu'il n'était plus comme avant. Normal, les grands-parents vieillissent. C'est la vie. C'est comme ça. Elle avait de la chance d'avoir encore des grands-parents. Moi, je n'en avais plus depuis plusieurs années et je n'en faisais pas toute une histoire.
Lorsqu'Hailie m'avait fait un petit signe de la main avant d'aller en cours ce jour-là, j'avais remarqué qu'elle était triste. Je la connaissais par cœur donc je savais qu'elle était mal.
Je m'en voulus de ne pas lui avoir demandé comment elle allait. Mais j'en avais marre qu'elle me raconte toujours les mêmes histoires. Je ne trouvais pas sa situation si dramatique que ça. Parfois, je n'écoutais pas tout ce qu'elle me confiait. C'était trop complexe ou trop long. Moi, je voulais juste parler de séries, de musique, de fringues, de mangas ou de maquillages. Pas de sa mère ou de son grand-père.
Hailie avait tout pour être heureuse. Tout lui réussissait alors je ne lui avais pas posé de questions ce jour-là alors que j'aurais dû. Je l'avais laissée partir en sachant qu'elle avait de la peine.
En la regardant s'éloigner, j'avais alors réalisé que je n'étais plus la même non plus depuis quelque temps. Je n'étais plus la parfaite meilleure amie qui était toujours là pour elle. J'avais envie de m'occuper de ma vie à moi. Je voulais m'amuser, je voulais rire et oublier nos problèmes d'ados. Nous aurions toute la vie pour avoir des problèmes, non ?
Avec Hailie, tout devenait dramatique. Moi, je voulais profiter de la vie et ne pas me poser mille questions comme elle le faisait sans cesse.
Je n'avais que 16 ans après tout alors pourquoi être raisonnable et si sérieuse ?
Était-ce si mal que ça de vouloir m'amuser ?
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