chapitre 3

C'est dur d'être un bon malade. Un qui va mal, assez pour inquiéter, mais pas trop pour terroriser. Par inquiéter, entendons un malade qui se sente légitime. Un qui donne espoir, qui avance. Un qui donne envie de croire aux belles histoires, avec la guérison totale en fin de ligne. Un qui ne rechute pas, qui se débrouille par lui-même chaque jour. Un bien gentil, un docile, qui prend les pilules aux bonnes heures, sans jamais en manquer une, qui sourit tendrement et qui donne à voir la force du monde. C'est dur d'être un bon malade, j'en ai croisé beaucoup, des pas bons, des simplement, sans rien de plus. Des qui ne savent plus lever la tête face à eux même et face aux autres. Des, qui emportés par la journée, ont oublié le cachet magique, ont versé une larme de douleur, ont appelé à l'aide un matin de doute. Je ne connais que des malades comme cela, des pas parfaits. Mais ce sont ceux qui s'en sortent le plus dignement, ceux qui marchent désormais. Il n'y a pas de mauvais malades, seulement des embûches sur le chemin de demain. Chacun sur son chemin de la souffrance, de la tristesse, croise, tient la main, un instant, un mois, d'un autre malade, pas un bon non plus.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top