Chapitre 7
PDV Alec
Circus me regardait avec un sourire moqueur. Je me serais attendu à ce qu'il s'énerve, qu'il me dise que je n'étais qu'un néphilim idiot, que j'avais tout gâché, mais il ne fit rien de tout ça. Il se contenta de me regarder avec des yeux rieurs, que faisait ressortir le maquillage autour de ses yeux. Son sourire, ajouté à son costume d'arlequin, le rendait encore plus exaspérant que d'habitude. S'approchant de moi, il soigna mes blessures à l'aide de sa magie, sans se départir de son air narquois.
- Et voilà ! Tout neuf ! S'exclama-t-il .
- On dirait que je viens de t'annoncer la plus belle des nouvelles...
- Mon petit néphilim, ce qui vient de se passer est la preuve vivante que toi et petit Magnus pouvez éventuellement vous aimer ! Me fit-il dans de grands gestes théâtraux.
- Tu ne comprends donc rien ! M'énervais-je alors que son sourire s'agrandissait. Il sait tout, il a tout vu ! Tout !
- Oh ne t'en fais pas ! Il fallait bien qu'il finisse par savoir qui est réellement son père. Cela fait quelque temps que ça le tracassait de plus en plus... Continua-t-il, songeur.
Je l'ignorais et me relevais.
- Faut que je le retrouve !
- Fais vite, néphilim ! Ton futur petit ami pourrait ne pas survivre à la rencontre avec son paternel !
Je pâlis et me souviens des paroles prononcées par Magnus à Edom envers son père : « je t'ai invoqué une seule fois et je m'en mords encore les doigts ! » Comme s'il avait lu dans mes pensées, Circus me dit :
- Tu ne pourras pas intervenir. Ce qui doit se passer, se passera. Changer les détails est déjà dangereux et je dois repasser derrière à chaque fois pour que tout reste dans l'ordre.... Mais changer un fragment aussi grand de l'histoire...
Pour la deuxième fois depuis que je le connaissais, il prit un air sérieux.
- Je crains que cela ne soit... catastrophique...
PDV Magnus
J'arrivais au refuge en sueur et incapable de retenir mes larmes. Mon beau-père avait raison, j'étais vraiment le fils du diable. C'était tout comme en tout cas... Je fus tout à coup propulsé contre l'enceinte du refuge et ma tête heurta violemment le mur de pierre. Je sentis un liquide chaud et visqueux couler le long de ma nuque et une douleur lancinante me vrilla le crâne. Ma vison se floua mais je pus distinguer clairement la silhouette d'Archi qui avançait vers moi.
- Ça fait mal, crevette ?
- Archi... Gémis-je .
Coller au mur par la force de sa magie, je ne pouvais bouger. Je n'étais même pas certain de pouvoir en avoir la force de toute manière. Archi s'avança vers moi et leva son poing. M'attendant à recevoir un coup, et me préparant à la douleur qui l'accompagnerait, je fermais les yeux. Pourtant, rien ne vint. Les rouvrant, je vis qu'il tenait son poignet ensanglanté contre lui. Il avait frappé dans le mur... La pression me maintenant contre ce dernier se relâcha, et je m'effondrais sur le sol. Il me fit me relever, me tenant par le col.
- Tu n'es qu'un traître ! Cracha-t-il, haineux. Nous attaquer, à nous, ta famille, tes amis, nous qui t'avons recueilli et aider, tout ça pour un néphilim ?!
- Non... Tu ne comprends pas... Murmurais-je d'une voix faible.
- Explique-moi alors !
- Tu peux me tuer si ça te fait plaisir....
Il n'en fit rien. Au lieu de ça, il soupira et m'aida à entrer à l'intérieur. Il m'emmena dans ma chambre et me fit me coucher sur mon lit après avoir soigné ma blessure à la tête.
- Je ne sais pas ce qui t'arrive en ce moment, mais on reparlera de ça demain... Reposes-toi...
- Qu'est-ce qui se passe ?
Tournant la tête vers l'entrée, j'aperçus Catarina, pâle. Elle s'avança vers moi et posa une main tremblante sur mon front.
- Tu vas bien ? Tu es brûlant...
- J'y suis peut-être allé un peu fort... Expliqua Archi.
Catarina ne lui répondit pas, se contentant de le foudroyer du regard. Son regard ne s'apaisa que lorsqu'elle le posa sur moi.
- Je suis désolé... Lui murmurais-je.
- Chut...
Elle caressa ma joue.
- Reposes-toi, on verra ça demain...
Présent- PDV Magnus
Ma nuit avait été peuplé de cauchemars. Résultat, je n'avais pratiquement pas dormi et j'étais d'une humeur de chien. Je n'avais qu'une envie, me rouler en boule dans mon lit et ne plus bouger. Malheureusement, il allait falloir que je me force à sortir de cette chambre pour m'occuper de mes fils. Il fallait aussi que je parle à Catarina... Oui, il fallait que je la vois...
1617- Espagne – PDV Alec
Une fois de plus, je me trouvais face à cette vieille bâtisse qu'ils appelaient « le refuge ». La nuit était tombée et seules des lumières provenaient de l'intérieur.
- Il est là, tu en es sûr ? Demandais-je à Circus.
Celui-ci se tenait à côté de moi, sautillant un peu partout. J'avais une furieuse envie de l'attacher à un arbre et de le laisser moisir là. Mais j'avais besoin de lui...
- Je sais pas. Qu'est-ce que tu en penses toi ? M'interrogea-t-il en tapotant le bout de mon nez de son doigt crochu.
J'eus un geste de recul.
- Je n'en sais rien !
- Tu n'es pas très doué ! Je me demande ce qui te trouve !
- Pour le moment ? Pas grand-chose !
- Mais toi, oui ! J'ai vu comment tu le regardais ! Tu meurs d'envie de l'avoir sous toi !
- Quoi ?! M'exclamais-je en rougissant. Qu'est-ce que tu racontes comme connerie encore ?!
- Tut, tut, tut ! Je t'ai vu je te dis ! Tu as toujours été jaloux de ses relations passées ! Être sa première fois est ton vœux le plus cher, mon chou !
- Ok, je vais clarifier deux, trois trucs une bonne fois pour toute avec toi ! Lui fis-je en pointant un doigt menaçant sur lui, la colère perçant ma voix. D'une, je ne suis pas ton « chou » ! De deux, ma vie sexuelle ne te concerne pas ! De trois, tu arrêtes de me toucher et de gigoter comme tu le fais parce que tu me rends cinglé! Et de quatre, mon vœu le plus cher, c'est de retourner à mon époque et annoncer à mes fils et à celui que j'aime que je passerai l'éternité à leurs côtés ! T'as pigé ?!
Il afficha un rictus moqueur avant d'avoir une exclamation de dédain.
- Comme tu veux... J'allais te révéler l'identité du premier chéri de ton cher et tendre... Mais bon, tant pis... Rajouta-t-il en regardant ses ongles vernis de couleurs différentes.
- Je m'en fiche, si tu savais à quel point !
Il haussa les épaules.
- Comme tu veux...
Je me mordis la lèvre inférieure. Pour être honnête, oui, j'avais envie de savoir... Et j'avais envie d'empêcher ça...
- Ok, t'as gagné ! Qui est-ce ?!
Circus me sourit avant de disparaître. Poussant un juron, je shootais rageusement dans les cailloux à mes pieds. Par l'Ange que je détestais cet homme !
Présent
Une tasse fumante entre ses mains, Catarina suivait son ami de longue date des yeux. Il lui donnait le tournis...
- Tu ne voudrais pas t'asseoir ?
- Tu aurais dû me prévenir ! Lança Magnus à la sorcière.
- Tu ne voulais plus rien savoir des affaires de chasseurs d'ombres et Circus ne représentait pas une menace !
- Oui, je vois ça !
- Je ne pouvais pas deviner ce qu'il avait en tête !
- Tu aurais dû me prévenir de son évasion ! Vous auriez dû me prévenir...
- Et tu crois vraiment que cela aurait changé quoi que ce soit ?
- Peut-être, oui !
Catarina leva les yeux au ciel et s'installa plus confortablement dans son fauteuil. Elle portait encore sa tenue d'infirmière. Les cernes sous ses yeux reflétaient la longue nuit qu'elle venait de passer.
- Circus ne lui fera pas de mal, Magnus. Tu le sais très bien.
- Ce n'est pas Circus qui m'inquiète... Marmonna le sorcier.
- Qu'est-ce que tu es venu me demander, Magnus ?
- J'aimerais que tu gardes Max et Rafael pour moi, s'il te plaît.... Ils sont chez Maryse pour le moment.
- Quels actes stupides vas-tu faire, Magnus ?
- Retourner dans le passé et ramener Alec !
Catarina posa sa tasse sur la table basse en soupirant. La décision de son ami, bien qu'elle ne l'approuve pas, était loin d'être surprenante. Mais quelque chose l'inquiétait..
- Et après, Magnus ?
- Quoi après ?
- Qu'est-ce qui se passera lorsque tu l'auras ramené ? En admettons bien sûr que tu y arrives.
- Il se passera ce qui se passera ! Lui fit Magnus en soutenant le regard perçant de la sorcière.
Cette dernière percevait nettement la colère dans sa voix.
- Et qu'est-ce qui doit se passer ?
- Dans le passé, il m'a déjà trahi. Je l'avais prévenu qui n'y aurait pas de deuxième fois.... Répondit Magnus froidement.
Catarina ferma les yeux un instant, tristement.
- Pense aux garçons, Magnus... Ils vont se retrouver déchirés entre vous deux. C'est ce que tu veux ?
- Je n'y suis pour rien. Alec en assumera les conséquences, seul.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Que tu vas les abandonner ?!
- Bien sûr que non ! Pour qui tu me prends ?!
Catarina se leva et prit le visage du sorcier entre ses mains, ancrant ses yeux dans les siens.
- Magnus, mon ami. Tu sais que je ferai tout pour toi. Peu importe ce que tu me demandes. Je serai toujours de ton côté, sans aucune hésitation. Mais tu sais aussi que quand tu fais une erreur, je te le dis. Et ce que tu t'apprêtes à faire est la plus grosse erreur de ta vie. Alexander t'aime, il t'aime d'un amour inconditionnel. Ses choix ne sont pas toujours les bons, mais il les fait pour toi, pour vos fils. Pour votre bonheur à tous !
Magnus prit les mains de la jeune femme dans les siennes et les serra.
- Prends bien soin de mes fils, s'il te plaît. Je reviens vite, je te le promets...
Il l'embrassa sur la joue puis disparût. Catarina secoua tristement la tête. Cette fois, elle ne pouvait rien faire de plus qu'espérer....
Espagne-1617-PDV Magnus
Lorsque je me réveillais, un mal de tête me vrillait le crâne. Je me redressais, ouvrant difficilement les yeux. J'avais reçu un sacré coup ! Mérité, cependant. Me levant en titubant légèrement, j'ouvris la porte de ma chambre. J'allais devoir donner de sacrées explications à Catarina et Archi. Pris dans mes réflexions, je mis un moment avant de réaliser que quelque chose ne clochait. Tout était calme... Beaucoup trop calme...
- Cat' ? Archi ? Appelais-je.
L'endroit était désert. Mon cœur s'accéléra alors que j'avançais vers l'entrée. Le refuge était pratiquement plongé dans le noir complet. Seules les torches accrochées au mur diffusaient une légère lueur.
- Archi ? Catarina ? Rappelais-je. Circus ?
Personne ne me répondit. Ce n'était pas normal.... Je fermais les yeux et essayer de sentir leur magie comme me l'avait appris Catarina. Ce n'était pas un exercice facile, mais j'y arrivais généralement assez facilement.
- Catarina... Murmurais-je.
Je venais de sentir sa magie. Faiblement. Trop faible... Je laissais la mienne me guider vers elle. Je courus vers les sous-sols avant de me stopper brusquement. De la fumée s'échappait de la porte y menant, se répandant dans le couloir. J'entendis alors des cris provenant de l'intérieur. Mon sang se glaça. Je comprenais enfin pourquoi l'endroit était désert... Ils étaient tous là, enfermés dans une pièce en feu...
- Non... murmurais-je, avant de le hurler. Non !
Je m'apprêtais à faire exploser la porte lorsque deux bras m'enserrèrent, m'empêchant de faire le moindre geste.
- Lâchez-moi ! Hurlais-je en me débattant.
- Arrête ! Tu ne peux plus rien pour eux, on doit sortir maintenant avant que tout le refuge ne prenne feu !
Je connaissais cette voix...
- Alec ! M'exclamais-je.
- Oui... Je vais te sortir de là !
- C'est toi qui a fait ça ?
- Que.. Quoi ?
Mon accusation le surpris et il desserra son étreinte, me permettant ainsi de m'écarter de lui. D'un geste de la main, je le propulsais à l'opposé de moi. Il heurta le sol sans douceur. Me retournant, je fis alors sauter la porte du sous-sol. Avant que je n'ai pu comprendre ce qui se passait, je me retrouvais à mon tour projeté quelques mètres plus loin, une vague de chaleur m'entourant. Je perdis conscience quelques secondes. Lorsque je repris mes esprits, une épaisse fumée m'entourait. J'en avalais malgré moi et fus pris d'une violente quinte de toux. Je sentis alors qu'on me tirait sur le sol. J'entendais des voix mais j'étais trop sonné pour comprendre ce qu'elles disaient. M'évanouissant à nouveau, ce sont des tapes sur mes joues qui me firent me réveiller. Archi se tenait au-dessus de moi, le visage noirci par les cendres.
- Pourquoi a-t-il fallu que tu sortes de cette foutue chambre ?! Me reprocha-t-il.
Il toussa et porta la main à sa bouche. Elle était recouverte de sang.
- Archi, qu'est-ce que...
- Il faut que... tu partes... Pars loin d'ici, cache-toi, sauve ta peau, petit !
Je me redressais en grimaçant. Je remarquais alors que l'on se trouvait à l'extérieur du refuge en flammes.
- Qu'est-ce... qui se passe ?
- Je ne peux pas...
Il grimaça de douleur et s'effondra à mes côtés. Il toussa à nouveau et un filet de sang glissa entre ses lèvres.
- Archi !
Je m'agenouillais à ses côtés et je vis alors la plaie au niveau de son abdomen.
- Je.. je vais te soigner ça ! Lui fis-je d'une voix tremblante.
Il sourit et prit mes mains dans les siennes.
- Tu... Tu es le meilleur sorcier que je... n'ai.. jamais vu... C'est toi... qu'ils... veulent... Ils ne doivent pas....te trouver... J'ai juré... de te.. protéger...
- Qu'est-ce que tu racontes ? Tais-toi, je... Il faut que je te soigne...
- Non ! Écoute... moi... Va-t-en... Fuis tant qu'il est encore temps... Ne..les... laisse pas t'avoir...
- Je te soigne, on sauve les autres et...
- Elle...était... empoisonnée... La lame qui... m'a...blessé... Tu... ne peux plus... rien pour moi... Ni pour eux... C'est trop tard... va-t-en...
- Non ! Hors de question !
Il leva alors les yeux, fixant je ne sais quoi au-dessus de mon épaule.
- Protège-le... Fit-il d'une voix faible.
Je fronçais les sourcils. A qui parlait-il ? J'allais me retourner lorsque à nouveau je sentis deux bras me tirer en arrière. Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agissait. Je n'arrivais pas à l'expliquer mais je le savais, je savais que c'était lui....
- Emmène-le... loin ... d'ici... Murmura Archi avant de poser son regard sur moi.
Une larme roula sur sa joue.
- Je suis... fier... de toi... Me fit-il avant que la lueur de vie dans ses yeux ne s'éteigne.
- Non, non, non ! Archi !
J'essayais de me dégager mais je ne réussi qu'à m'effondrer dans les bras qui me retenaient et qui m'amenèrent loin de ce cauchemar...
Plus tard- PDV Alec
J'avais établi un camp dans une forêt, à des kilomètres du refuge... ou du moins ce qui en restait. Il était parti en fumée... Lui, et les sorciers se trouvant à l'intérieur... Je pensais à Catarina. Ma gorge se serra. Je n'avais rien pu faire. L'égoïsme dont je faisais preuve et qui m'avait mené jusqu'ici, à cette époque, venait de faire tuer la meilleure amie de l'homme que j'aimais. Si le Magnus que je veillais actuellement ne savait rien de tout ça, du moins pour l'instant, celui du futur devait déjà éprouver une haine profonde envers moi. Je me pris la tête dans les mains. Tout avait tourné si vite au cauchemar... Assis sur la colline surplombant le refuge, j'observais les allées et venues des sorciers depuis plusieurs heures, espérant apercevoir Magnus. Puis il y avait eu une attaque. Elle avait été soudaine, rapide et... et malheureusement efficace. Tous les sorciers avaient été tués. Tous sauf un... Et ce n'était pas grâce à moi... Sans ce sorcier, Magnus et moi serions morts à l'heure qu'il est... Circus, lui, avait disparu. Il ne répondait pas à mes messages de feu et... Et je me retrouvais seul...
- J'ai... soif...
Magnus s'était réveillé, et me fixait avec méfiance. Lui donnant de l'eau, je voulus l'aider à boire mais il repoussa violemment ma main en me fusillant du regard.
- Tu ferais mieux de me tuer, parce que, crois-moi, dès que j'en serai à nouveau capable, je n'hésiterai pas une seule seconde à te réduire en poussière! Et je peux te promettre une mort lente et douloureuse ! Me cracha-t-il avec haine.
- Je suis désolé...
Il ne me répondit pas et se leva. Mais à peine eut-il posé le pied par terre, qu'il gémit de douleur et s'effondra au sol. Il baissa les yeux vers sa jambe que j'avais soignée. Grossièrement, je l'avoue, mais j'avais eu des choses plus urgentes à faire. Il passa la main sur le bandage fait à partir de mon tee-shirt. Lorsqu'il la retira, elle était tachée de sang.
- Qu'est-ce que...
- Tu t'es blessé en faisant sauter cette porte.... Lui annonçais-je en m'approchant doucement pour l'aider à se relever.
Je fus surpris de le voir se laisser faire. Le faisant s'asseoir sur le lit, fabriqué à partir des moyens du bord, c'est-à-dire à partir de planches de bois, trouvées dans un village voisin, et de fougères. Magnus était pâle, très pâle. Sa colère à mon égard semblait, cependant, s'être soudainement apaisée. Je m'accroupis face à lui.
- Tu... tu me laisserais regarder ta blessure ? Il faudrait que la soigne un peu mieux que ça...
- Encore une chose que je suis incapable de faire moi-même...
Je caressais sa joue.
- Tu ne peux pas dire ça. Tu as risqué ta vie pour les sauver...
- Et ai-je réussi ? Hein ? Dis-moi ?!
Je baissais les yeux.
- Je suis un incapable...
- Dans ce cas on est deux ! Je n'ai pu sauver personne moi non plus... Lui fis-je.
Il fit alors une chose à laquelle je ne m'attendais pas. Passant sa main dans mes cheveux, il posa son front contre le mien. Cette soudaine proximité réveilla les papillons dans mon ventre. Passant à mon tour ma main dans ses cheveux, je l'attirais un peu plus contre moi.
- J'ai eu tellement peur... J'ai tellement eu peur de te perdre... Je suis désolé... Catarina...
- Elle n'est pas morte !
Je relevais la tête.
- Je le sens... m'expliqua-t-il. Elle n'est pas morte ! Il.. Il faut que je la retrouve...
- Par l'Ange, merci ! M'exclamais-je, soulagé.
Je le serrais dans mes bras, plutôt brusquement, je l'avoue. Par bonheur, il ne me repoussa pas, bien au contraire, et s'accrocha un peu plus à moi.
- On va la retrouver, je te le promets. Je suis là maintenant, ça va aller... Tu n'es pas seul...
Je le sentis sangloter contre moi et je resserrais mon étreinte.
- Je suis là, tout va bien... Je suis là...
J'attendis qu'il se calme puis m'écartais de lui et essuyais ses joues humides.
- Tu veux toujours me tuer ? Lui demandais-je. Histoire que je prépare mon testament ! Plaisantais-je en espérant le faire sourire.
- Je ne sais pas... je ne sais plus...
- Bon et bien, je suppose que je ferai mieux de l'écrire alors ! Souris-je.
- Archi semblait te faire confiance... Pourquoi ?
- Je ne sais pas.
Cela était la vérité. Les dernières paroles du sorcier m'avaient tout autant surpris qu'à lui.
- Je suppose qu'il a lu dans mes yeux l'amour que je te porte.
- Ce n'est pas moi que tu aimes. C'est... un autre moi...
- Non, c'est faux. Vous êtes les mêmes. Vous avez peut-être des personnalités un peu différentes, mais là...
Je posais ma main sur son cœur.
- Là, vous êtes identiques. C'est de ce qu'il y a là, dans votre cœur, qui m'a fait tomber amoureux de vous deux... Et je vous aime plus que tout au monde...
Il posa alors ses lèvres sur les miennes et je lui rendis aussitôt son baiser. Ce dernier s'approfondit petit à petit mais craignant que les choses ne dérapent comme la dernière fois, j'essayais de garder le contrôle, bien que cela ne soit pas chose facile. Il me rapprocha de lui et quitta mes lèvres pour planter ses yeux dans les miens.
- Fais-moi l'amour... me fit-il dans un souffle.
- Que... Pardon ?!
- Tu m'as très bien compris.... Murmura-t-il en caressant ma joue. Montre moi ce qu'est aimé...
Je pris sa main dans la mienne.
- Crois-moi que j'en meurs d'envie, mais je ne suis pas sûr que ce soit ton cas et...
Il me coupa d'un baiser.
- Je ne fais jamais rien que je ne veuille pas, ne l'oublie pas ! Me fit-il en me faisant m'allonger sur lui.
Je ne pus résister plus longtemps, et passais mes mains sur son torse nu, délicatement. L'explosion dans le sous-sol lui avait laissé des ecchymoses un peu partout sur son corps. Mes doigts glissèrent sur sa peau douce et je frissonnais. Les paroles de Circus me revinrent alors en tête : « Tu le veux sous toi. Tu veux être sa première fois ». Oui, je le voulais... Plus que jamais... L'idée même que quelqu'un d'autre ai put être à ma place me rendait fou. Si, certes, je savais que sûrement plusieurs femmes avaient déjà été à ma place, je serai au moins, cette fois, le premier homme à le toucher. Et je me foutais que ça change quoi que ce soit au futur. Je refusais même d'y penser. Reprenant ses lèvres, je le tirais doucement par les hanches pour le ramener vers moi. Il me sourit et mon cœur rata un battement.
- Je t'aime... Déclarais-je dans un souffle.
Il se mordit la lèvre inférieure, me faisant encore plus craquer.
- Je.. Moi je ne sais pas. Me fit-il.
Je ris.
- Pourquoi ai-je encore plus envie de toi quand tu me dis ça ? Comment fais-tu pour me faire retomber amoureux de toi à chaque fois que je pose mes yeux sur toi ?
Il haussa les épaules, me faisant sourire un peu plus. Je retirais mon tee-shirt ayant envie de sentir sa peau contre la mienne. C'était même plus un besoin qu'une envie. Tout le stress, l'angoisse, la colère accumulaient depuis des jours s'envolaient sous ses caresses et ses baisers. Ses mains glissèrent sur ma peau, et ses doigts suivirent le contour de mes runes, de la même façon qu'elles continueraient à le faire dans plusieurs siècles.
- Ça fait mal ? Me demanda-il.
- Qu'est-ce qui fait mal ?
Il baissa les yeux, rougissant. Je n'étais pas habitué à ça. Le voir rougir ou être gêné, était une chose plutôt rare chez Magnus Bane. Pourtant, le garçon que j'avais actuellement entre mes bras, me regardait avec inquiétude. J'aurais pu tout arrêter si je n'y avais pas aussi vu cette lueur de désir.
- Un peu. Mais je vais y aller doucement et... et tu peux m'arrêter dès que tu le souhaites. D'accord ? Si jamais tu ne veux plus, on peut en rester là et juste continuer à s'embrasser ! Rajoutais-je en souriant.
Il rit et secoua négativement la tête.
- Non, j'ai besoin de ça, je crois... Je le lis dans tes yeux. Tu m'aimes. Mais je ne le comprends pas. Et je veux comprendre.. Je veux comprendre...
Je m'allongeais à ses côtés, caressant son torse.
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?
- La raison pour laquelle tu m'aimes... Je suis un monstre...
- Non ! Putain... je déteste quand tu dis ça ! Tu n'es pas un monstre ! Ton père ne te définit pas !
- Je l'ai vu... Dans ta tête...
- Je sais...
- Il...voulait me tuer ?
- Asmodée est un salaud ! Une ordure ! Lui, c'est un monstre !
- Mais c'est mon père...
- On ne choisit pas sa famille !
- Hum... J'ai vu aussi que... que tu étais prêt à tout laisser pour moi...
- Oui. Et je l'aurais fait. Parce que je t'aime.
- Pourquoi ?
- Parce que tu es la personne la plus dingue que je connaisse ! Parce que tu es le seul à qui porter des paillettes et des tenues archis colorées aille bien et te rendent absolument sexy ! Parce que tu es le seul qui arrive à me comprendre en un seul regard. Parce que dans tes bras j'oublie tout, parce que tu as toujours été là pour moi et que sans toi je serais probablement mort une bonne centaine de fois ! Et surtout parce que tu es le seul qui arrive à faire fermer son clapet à Jace !
- Jace? Qui est ce Jace ?
- Mon frère. Mais on verra ça plus tard si tu veux bien...
Reprenant ma position de départ au-dessus de lui, je l'embrassais à nouveau. Il y répondit et frotta son corps contre le mien. Je pouvais sentir son désir sous-moi. J'embrassais son torse nu et descendis plus bas, petit à petit, sans quitter son visage des yeux. Il avait fermé les siens et rejeté la tête en arrière. Encouragé par sa réaction, je lui enlevais ses derniers vêtements ... et les miens... J'allais faire glisser mes lèvres sur son sexe lorsqu'un « pop » assourdissant se fit entendre, nous faisant sursauter. Je relevais aussitôt la tête et me figeais.
- Merde... Fis-je.
- Oui, je te confirme... Bonjour, Alexander...
A suivre
Merci pour vos reviews :D
Gros bisous:D
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