Chapitre 27


Deux semaines plus tard :

Harry attendait. Il attendait patiemment que Ron veuille bien lui adresser à nouveau la parole. Deux semaines qu'il avait fait son coming-out, et depuis, plus aucune nouvelle. Il comprenait que l'annonce de sa relation avec Drago l'ait choqué, mais quand même ! Il aurait bien aimé s'expliquer avec son meilleur ami, mais si ce dernier faisait la sourde oreille, ça risquait d'être compliqué. Hermione essayait de le convaincre d'accorder une seconde chance à Harry, et d'après elle, ce n'était pas gagné, mais ça avait le mérite d'être sur la bonne voie. À vrai dire, tout le monde avait été plus au moins choqué, mais les proches de Harry s'en étaient peu à peu remis.
Molly avait même aidé Harry dans la procédure magique de divorce, tandis ce que Narcissa avait aidé son fils parallèlement dans la même démarche. C'était officiel: Harry et Ginny étaient divorcés, de même que Drago et Astoria. Ils étaient tous deux à présent libres de s'aimer sans se cacher, et sans avoir peur de blesser quiconque.

Ginny avait eu la décence de ne pas divulguer l'information à la presse. Les médias n'étaient pas au courant, et cela rassurait Harry. Enfin, ils n'étaient pas encore au courant. De toute façon, à la vitesse où les rumeurs circulaient, le monde sorcier ne tardera pas à le savoir. Surtout qu'étant le "Sauveur", la vie privée de Harry était quasi-inexistante. Ginny avait décidé de ne pas mettre les enfants au courant. Harry pensait qu'ils étaient assez grands pour comprendre, mais ça n'avait pas d'importance puisque les vacances de la Toussaint arrivaient à grands pas, et Ginny, tout comme Astoria, avait décidé d'annoncer la nouvelle aux enfants à ce moment là. Elle pensait que ce n'était pas la peine de les inquiéter alors qu'ils commençaient tout juste leur année à Poudlard. Si la presse apprenait la relation entre Harry et Drago, de toute façon, James, Albus et Scorpius seraient les premiers informés à cause de la Gazette du Sorcier qui leur était envoyée quotidiennement.
Le problème, c'était Lily. Elle n'était pas encore scolarisée et vivait à la maison, avec ses parents, et risquait de fortement se poser des questions. Elle allait forcément comprendre, Harry et Ginny ne se faisaient pas d'illusions. Elle n'avait plus cinq ans. Alors ils s'étaient promis de vérifier qu'elle ne laisse pas filtrer l'information dans une quelconque lettre destinée à l'un de ses frères. D'autant plus qu'à partir de maintenant, Harry ne vivra plus à Godric's Hollow...

Et oui ! Drago et lui s'étaient trouvés un petit appartement en plein cœur de Londres, côté moldu, pour ne pas attirer l'attention. Ils avaient prévu de s'y installer rien que tous les deux après les divorces, et le grand jour était arrivé ! Drago quittait le manoir, qu'il avait laissé à Astoria, Harry quittait sa maison, qu'il avait également laissé à son ex-femme, et les deux hommes allaient enfin pouvoir vivre leur idylle amoureuse.
Harry savait que c'était un grand changement, mais il savait aussi que la partie de sa vie à venir serait bien meilleure que celle qu'il avait déjà derrière lui. Après tout, c'était pour cela qu'il faisait cette démarche. Pour profiter pleinement de celui qu'il aimait.

Depuis ce matin, Harry mettait dans une grosse valise extensible toutes les affaires qu'il gardait avec lui pour aller vivre dans son nouvel appartement. Là, il s'était attaqué à ses vêtements et vidait sa partie de l'armoire de toutes ses capes, chemises, affaires de Quidditch et autres effets vestimentaires.
Soudain, il mit la main sur la chemise vert émeraude de Drago, que son petit ami lui avait prêté pour aller à la fête de Slughorn. Il caressa tendrement le tissu, la tête emplie de souvenirs, puis l'enfila. Il avait toujours l'air aussi chic en la portant. Il reconnaissait bien le style aristocratique de Drago.

Tout à coup, on frappa à la porte. Ginny entra dans l'ex-chambre conjugale, portant dans ses bras des dossiers appartenant à son mari. Elle avait les yeux rouges et cernés mais s'était résolue et avait arrêté d'essayer de cacher ces signes de fatigue avec des sortilèges esthétiques.

"Tu les avais oublié dans ton bureau." Dit-elle en posant les dossiers dans la valise d'Harry.

"Oh, merci beaucoup."

Harry se retourna vers la jeune femme. Ils s'observèrent alors mutuellement, posément et calmement, pour la première fois depuis longtemps. Ils se regardaient d'un œil nouveau, comme s'ils étaient devenus étrangers l'un à l'autre, et qu'il fallait qu'ils se redécouvrent d'une manière totalement différente.

"Tu as l'air plus reposé." Commenta la jolie rousse en posant son regard sur le visage de celui qui avait été son mari.

"Je suis content que l'affaire Briston soit classée." Répondit simplement Harry.

"Arrêtes de me mentir. Arrête de te mentir. Ce n'est pas la seule raison pour laquelle tu es heureux."

L'élu soupira en même temps que Ginny. Il se devait d'être sincère. Il n'avait rien à perdre, de toute façon.

"Non, tu as raison. Je suis soulagé qu'il n'y ait plus tous ces secrets, toute cette angoisse pesante. C'est beaucoup moins stressant."

"Pour moi aussi, c'est moins stressant."

Ginny leva le bras vers le torse de Harry, afin d'ajuster le col de sa chemise.

Ce n'est pas la tienne, n'est ce pas ?"

"Non." Avoua le brun avec un sourire triste, que Ginny lui rendit.

Soudain, les lèvres de la jeune femmes tressaillirent, et elle éclata en sanglots.

"Je suis désolée." Balbutia-t-elle, sidérant Harry au plus haut point.

"Mais de quoi ?"

"Ne n'avoir pas été à la hauteur."

Attristé à son tour, l'élu essaya d'optimiser. Il prit les mains de son ex-femme dans les siennes, et tenta de la rassurer:

"Ginny, j'ai passé une grande et magnifique période de ma vie avec toi. Nous avons été heureux, nous avons eu de très beaux enfants et ça m'a comblé de joie, ça me comble de joie et ça me comblera toujours de joie. Tu es une femme formidable, Ginny. Et ce n'est pas parce que je te quitte que je vais arrêter de le penser. Seulement..."

"Seulement tu aimes Malefoy. Je sais. J'ai compris. En fait, j'avais déjà su ça à l'époque, mais j'étais trop égoïste. Je préférais t'avoir pour moi toute seule plutôt que de te laisser prendre connaissance de tes véritables sentiments envers lui. Je regrette de m'être comportée de la sorte. Finalement, j'ai bien mérité ce qui m'arrive aujourd'hui. Et de toute manière, Malefoy et toi, vous avez quand même fini ensemble. Ça devait être écrit."

"Ginny, écoute moi bien: tu n'as absolument rien à te reprocher. Rien du tout. C'est moi qui te fais du mal, pas l'inverse. Je suis le plus grand des salauds. Mais ma route et celle de Drago se sont croisées une nouvelle fois, et... Enfin, tout ça pour dire que je ne contrôle pas mes sentiments. Et lui non plus. Tu sais, ça me rend malade de te faire de la peine, à toi et aux enfants, quand ils l'apprendront. Mais ça me rendrait encore plus malade de ne pas rejoindre celui que j'..."

"Celui que tu aimes."

"Oui. Celui que j'aime. Je suis désolé, Ginny. Du plus profond de mon cœur." S'excusa Harry en regardant la jeune femme dans les yeux.

"Le cœur a ses raisons que la raison ignore, ce n'est pas ce qu'on dit ?" Demanda Ginny avec un sourire triste.

"Si. C'est exactement ça."

Harry serra Ginny dans ses bras, puis ils se séparèrent à nouveau. Dans un dernier geste de désespoir, Ginny vint poser délicatement ses lèvres sur celles de son ex-époux, le prenant par surprise. Harry, sans être brusque, la repoussa gentiment et éloigna son visage du sien.

"Ouais, donc tu m'aimes vraiment plus." En conclut la jeune femme avec douleur et sarcasme.

"Sans regrets ?"

Après une longue hésitation, Ginny poussa un énième soupire.

"Sans regrets."

Harry avait terminé de boucler ses affaires il y a environ une heure. Il avait dit au revoir à Ginny. Bien sûr, ce n'était pas définitif. Harry espérait qu'elle et lui continueraient d'entretenir de bonnes relations.
Le brun transplana dans un quartier chic de Londres, à l'abri des regards, où se trouvait désormais son nouveau chez-lui. Il pénétra dans un immeuble et monta les étages, pour arriver à l'appartement numéro 18. Il n'eut pas besoin de sonner, car la porte était ouverte. Harry entra dans les lieux. C'était très élégant, à la hauteur de ses propriétaires. Enfin ça, c'est Drago qui le disait. Il posa ses valises sur le sol du salon. Les meubles étaient déjà là, mais Harry se promit d'y ajouter des touches personnelles au fil du temps. Pourquoi pas des photos de Drago et de lui ? Et des photos de leurs enfants ? Et de leurs années à Poudlard ? Harry allait y songer.

Drago avait du l'entendre arriver, car il sortit de l'une des pièces du logement avec un grand sourire.

"Hey !" S'exclama-t-il en venant embrasser son petit copain. "Bienvenue chez toi !"

Harry laissa une nouvelle fois son regard vagabonder sur les murs qui l'entouraient. Il remarqua qu'il y avait plein de portes fermées. Il aura tout le temps d'explorer sa nouvelle demeure plus tard.

"Enfin chez nous." Soupira-t-il de contentement.

"Pas croyable, hein ?"

Tous deux sourirent, et Harry se rappela de la surprise qu'il voulait faire au blond.

"J'ai une bonne nouvelle." Lui annonça-t-il sur un ton mystérieux.

"Euh... Ah ?"

"Roh, fais pas cette tête, ça va te plaire."

Harry laissa volontairement un instant de suspens pour la forme, puis lâcha:

"Le ministère est fier de ce que tu as accompli durant l'affaire Briston, et il est fier de toutes les informations et aides que tu as apporté...
Il veut t'offrir une place d'auror dans mon équipe !"

Le visage de Drago s'illumina et il poussa un cri hystérique très peu virile, avant de venir serrer son compagnon de toutes ses forces, faisant pouffer ce dernier.

"Merci merci merci !"

"Il faudra aussi que tu remercies Hermione. Elle a insisté auprès de Kingsley."

"Compte sur moi."

Après ça, Drago conduisit Harry jusqu'à leur chambre, où le brun déposa sa lourde valise. Il enleva également sa cape, et Drago posa un regard plein de tendresse sur la chemise qu'il portait, qui était en réalité la sienne. Mais qu'importe, elle allait très bien à Harry aussi. Le blond se rapprocha de son petit ami, et le regarda tendrement, tout en enlaçant ses bras autour des hanches de l'élu.

"Qui aurait cru qu'on finirait ensemble, un jour ?" Demanda Harry en souriant, pensant à toutes les choses qu'ils avaient traversé.

"Personne, c'est vrai. On a appris, on a changé. Ça en valait la peine."

"Et comment, que ça en valait la peine."

Drago fit basculer Harry sur le lit. Avant de prendre tendrement possession de ses lèvres, il souffla, en souriant:

"Parce qu'on n'est plus des gamins, Potter."

Fin

**************
Et voilà, c'est déjà la fin de cette histoire. J'avoue que je suis un petit peu émue, car son écriture m'a occupé pendant de nombreux mois. J'espère que vous l'avez aimé autant que j'ai aimé l'écrire, et sur ce, je vous dis à bientôt pour de nouvelles fanfics ! (:

BéréniceRoseRouge

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