Chapitre 16
À midi, après avoir aidé Kingsley au ministère comme convenu, Harry rejoignit Ginny et sa fille, et tous transplanèrent au terrier pour le repas. C'est Molly qui leur ouvrit la porte.
"Mamie !!!" S'écria Lily en sautant dans les bras de sa grand-mère.
"Bonjour ma grande. Comment ça va, Harry ? Ginny m'a dit que tu as beaucoup de choses à faire, en ce moment." Demanda Molly.
"Je suis un peu chargé, en effet. Mais ça va."
Quand la petite famille entra dans le salon, ils purent remarquer qu'Hermione, Ron et Hugo étaient déjà là. Mais il y avait également Arthur, assis dans son rocking chair, et George, qui était en pleine présentation d'une nouvelle gamme de produits made in Wealsey. Quand les salutations se furent faites, Lily courut jouer un peu plus loin avec Hugo, et les adultes purent discuter tranquillement autour d'un verre de vin.
"Tu n'en prends pas, Harry ?" Demanda Molly en fronçant les sourcils, la bouteille dans la main, remarquant avec surprise que son gendre venait de se servir de l'eau.
"Euh, non merci. Je vais éviter l'alcool aujourd'hui."
"Alors, Harry. Le travail, ça va ?" Demanda Arthur, aussi curieux que sa femme.
"Oui, très bien. Mais on est sur une affaire importante."
Un instant, Harry et Hermione se lancèrent un regard, ce genre de coup d'oeil invisible qui signifiait que l'on savait plus de choses que l'on ne voulait en dire.
"Et toi, Ginny ?" Poursuivit le vieil homme.
"Moi ça va. La saison des événements sportifs vient de reprendre, alors j'ai beaucoup à écrire."
"George était justement en train de me montrer sa nouvelle invention."
"Ah non !" Le contredit vivement le rouquin. "Je l'ai mise au point avec Ron !"
"Et en quoi consiste-t-elle ?" Demanda Hermione, intéressée. Elle savait très bien que venant des deux frères, elle pouvait s'attendre à tout.
"C'est une collection de lunettes à effets. Quand tu les portes, tu vois les choses différemment. On en a créé dix, mais elles ne sont pas encore toutes au point. Il y en a une où tu peux voir si une personne t'apprécie ou non, une qui te fais voir les gens quand ils étaient encore des enfants. Il y en à même une qui te permet de voir les gens que tu regardes en sous-vêtements !" Expliqua George, un grand sourire aux lèvres, fier de ses produits.
"Merci, George." Soupira Hermione, regrettant déjà d'avoir posé la question.
"Et toi, madame la ministre ? Comment ça va, au ministère ?" Plaisanta Molly.
"Il y a quelques jours, j'étais aux États-Unis. Il y avait un conseil au MACUSA."
"À New-York ?" S'exclama Ginny en ouvrant de grands yeux. "C'est beau, là-bas !"
"C'est vrai. Ça m'a fait une ballade."
Pendant le repas, les conversations étaient rares. Tout le monde était assis à table, et personne ne parlait tellement la cuisine de Molly était bonne. Cependant, ce fut la première fois qu'Harry trouva que son poulet n'était pas à la hauteur de celui de Drago. Surtout, ne répétez pas ça à Molly Weasley, sinon Harry risquait de recevoir une trentaine de beuglantes en pleine figure.
D'ailleurs, en parlant du loup...
La famille avait à peine commencé à manger la tarte au citron meringuée qu'un jeune homme blond bien connu déboula dans la maison, sans y avoir été invité.
"Harry, Anthony Bart à été assassiné." Lâcha Drago dans un souffle. Il avait l'air de s'être dépêché, et malgré cela, ses joues étaient anormalement blanches.
Il n'en fallut pas plus pour Harry. Le brun retira la serviette qu'il avait sur les genoux, se leva, et attrape sa cape noire.
"Désolé, Molly. C'est urgent !" S'expliqua-t-il avant de quitter la maison.
Après avoir fait un rapide signe de tête aux Wealsey, son partenaire le suivit, marchant hors des limites de protection du terrier.
À l'intérieur, tout le monde semblait s'être figé, comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton "pause" d'une télécommande. Ron, dont la fourchette s'était stoppée dans la course jusqu'à sa bouche, demanda, stupéfié:
"C'est moi ou Malefoy a dit Harry ?"
Dehors, le brun demanda, perplexe:
"Comment tu as fait pour passer la bulle de protection ? Elle est super efficace !"
"Il faudra dire à ta belle mère de revoir le sortilège qu'elle a utilisé pour la créer, parce qu'avec un simple sort anti-piège, j'ai réussi à passer à travers. Oui, donc Bart a été retrouvé mort. Mais je ne sais pas encore comment il a été tué, c'est Kingsley qui m'a envoyé une dépêche. Il est déjà sur le lieu du crime."
"Et c'est où ?" Questionna Harry, encore sous le choc de la nouvelle.
"Dans son appartement. On y va. C'est cool, parce qu'on avance dans l'enquête. Non pas que je suis content d'avoir un mort sur les bras, mais au moins, on a une nouvelle piste." Se réjouit le blond. "Prêt ?"
"Prêt."
Et les deux hommes se donnèrent la main, transplanant directement au pied de l'immeuble. La zone était barricadée, et des voitures de police étaient postées aux coins des rues. Des aurors étaient en train de les congédier, et les policiers ne comprenaient rien à ce qui leur arrivait.
"Circulez, s'il-vous-plaît ! Ceci est une affaire qui ne vous concerne pas !" Entendait-on crier les membres du ministère, agacés d'avoir des moldus dans les pattes.
Les deux hommes montèrent à l'étage, dans l'appartement de Bart, et trouvèrent ici plusieurs hommes qu'ils connaissaient. Tout était sécurisé, et le corps du jeune homme était encore frais, allongé sur le tapis du salon.
"Les policiers moldus penchent pour l'hypothèse du suicide." Annonça Kingsley en les voyant arriver, désignant le cadavre d'un geste de la main.
"Drôle de façon de se donner la mort que de se poignarder et se crever les yeux juste après." Commenta Harry en haussant un sourcil.
Le tapis sur lequel était couché Anthony Bart était rouge vif, tellement la victime avait saigné. Une grosse oréole de sang s'étalait sur son t-shirt. Mais ce qui choquait le plus, lorsqu'on le voyait, c'est que le mort était horriblement défiguré. Ses deux yeux étaient crevés, et on ne voyait plus que deux orbites sombres et vides.
"Je suppose que l'on a pas retrouvé l'arme du crime." Avança Drago, grimaçant à la vue du corps mutilé.
"Bien supposé. Sa baguette magique, de toute façon, on avait aucune chance de mettre la main dessus. Mais le poignard non plus, on ne l'a pas retrouvé."
"Briston-parce que c'est forcément lui, le tueur- l'a emporté avec lui, comme il l'a fait pour les autres meurtres." En conclut le brun.
Harry et Drago ne trouvèrent rien d'autre d'intéressant sur la scène de crime. Tout laissait supposer que Briston s'était introduit chez son "copain d'enfance" uniquement dans le but de le tuer. Restait à savoir pourquoi.
En sortant, Harry réfléchissait. Ses méninges tournaient, et il avait la désagréable impression que la vérité était sous son nez, pas très loin, mais qu'il n'arrivait juste pas à mettre la main dessus.
Soudain, la lumière se fit dans son esprit. Ses yeux s'agrandirent, et en plein milieu de la rue, il se frappa la tête.
"Comme je suis bête !" S'écria-t-il en levant les yeux au ciel, inquiétant fortement Drago qui marchait à côté de lui.
"Hein ?"
"Viens, il faut qu'on aille au ministère."
Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux hommes transplanèrent directement dans le grand haule, effrayant au passage quelques personnes qui avaient le malheur de se trouver sur leur chemin.
Harry traîna son partenaire jusqu'à son bureau, où étaient rangés tous ses dossiers. En entrant, il les ouvrit en vitesse, un par un, les survolant des yeux, sous le regard perplexe de Drago.
"Qu'est-ce que tu cherches, au juste ?" Demanda ce dernier, qui commençait sincèrement à croire que son amant était devenu fou.
"Peut-être que je me trompe...ah, voilà !"
Surprenant encore plus le blond, Harry s'assit par terre, à même la moquette rouge, et étala les feuilles qui l'intéressaient autour de lui, lançant au passage sa cape sur un fauteuil en cuir.
Drago l'imita, curieux, et s'assit en face de lui, examinant le travail du brun.
"La liste des victimes de Briston ? Mais qu'est-ce que tu veux faire avec ça ?"
"Aucune des victimes n'a été retrouvée morte en Irlande, c'est pour ça que j'ai été induit en erreur. Elles habitaient toutes à Londres ou aux alentours." Annonça énigmatiquement Harry, absorbé par ce qu'il était en train de faire.
"Oui, mais pourquoi..."
"Briston a commis dix meurtres. Non, onze, avec celui d'aujourd'hui. Toutes les personnes qu'il a tué étaient moldues. Trois étaient des femmes, et elles n'ont absolumement rien à voir avec mon hypothèse. Briston ne les a pas tué pour les mêmes raisons. En revanche, les huits hommes sont liés, j'en suis convaincu. Bart avait parlé des autres, du groupe. Où est le dossier sur les informations personnelles des victimes ?"
"Heumm... Ah, ici !" S'exclama le blond en lui tendant, ne voyant toujours pas où Harry voulait en venir.
"Merci. Résidences d'enfance des victimes... là. Le premier homme s'appelait John Roy et habitait à Casltlebar. Le second s'appelait Adam Phillips et habitait à... Castlebar. Et c'est pareil pour tous les autres. Sauf pour les femmes."
"Oh merde." Comprit Drago.
"Tu l'as dit. Briston s'est vengé de ses anciens copains qui le battaient à cause de ses pouvoirs. En tuant à la manière moldue, Briston voulait faire comprendre à ses victimes qu'il pouvait faire du mal même sans utiliser la magie."
"Je vois. Leur crever les yeux avec sa baguette, c'était dans le même but."
"Exactement. Bart est mort car il a eu la mauvaise idée de quitter l'Indonésie. Briston a attendu exprès qu'il revienne en Grande-Bretagne pour le tuer."
"J'espère juste qu'il n'y a pas d'autres membres de l'ancien petit groupe de Castlebar à qui il prendrait l'envie de se manifester dans les prochains temps."
"Bon, on avance." Soupira Harry. "Reste à savoir pourquoi il a tué les trois femmes."
Le brun dériva dans ses rêveries, creusant dans sa tête, essayant de trouver les réponses à ses questions. Soudain, il remarqua que son partenaire le dévorait littéralement des yeux.
"Quoi ?" Lui demanda Harry d'un ton faussement innocent.
Un sourire espiègle se dessina sur le visage du blond. Il se pencha en avant, et embrassa son partenaire, avant de dire:
"Rien. T'es juste trop craquant, quand tu réfléchis."
Harry haussa les sourcils, moyennement convaincu, et en profita pour tirer son amant vers lui afin de lui rendre son baiser.
Finalement, Drago verrouilla la porte en lui jetant un sort, afin d'éviter d'être fâcheusement interrompus comme la dernière fois.
À suivre...
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