5 : Du Rêve à la Réalité (1/2)
Son débit était bas, très bas. Allongée dans un lit d'hôpital, Viviane semblait endormie. Elle était même en plein rêve.
Dans son rêve, elle revoyait ce qu'il venait de se passer sous un angle un peu différent, un peu plus apaisant, et un peu plus irréel. Elle se retrouvait sur une autoroute déserte, en train de marcher les mains dans les poches tête baissée, avec un visage inexpressif. Elle devait rentrer chez elle, là où son oncle et sa tante l'attendaient pour lui faire des choses horribles. Elle traînait des pieds, elle n'avait aucune envie de retourner dans cet enfer. Et pourtant...
Elle venait d'entendre un bruit assez étrange qui provenait de juste derrière elle. À la fois étonnée, dégoûtée et assez intimidée par ce son mystérieux, elle s'était retournée. Elle venait alors de voir une femme assez étrange. La silhouette était floutée et semblait avoir quelque-chose à la main, mais Viviane savait que c'était une femme, parce que cette dernière était alors en train de lui parler avec une voix claire. Elle était entrain de lui dire de la suivre immédiatement, elle semblait vouloir lui promettre de la sauver des griffes de son oncle et de sa tante. Mais la jeune-fille était bien sûr consciente qu'il ne fallait surtout pas parler aux inconnus, et dès lors elle se mettait à dire à la mystérieuse ombre qu'elle préférait plutôt aller se réfugier chez une de ses amies, et qu'il n'y avait pas de soucis à se faire. Elle s'était à nouveau retournée et avait recommencé à marcher, en essayant en maximum de faire descendre l'angoisse provoquée par cette femme floue et bizarre.
Et pourtant, plus elle avançait, plus son stress revenait, et ce en puissance mille, parce qu'elle avait l'impression qu'elle était toujours observée. Elle prenait alors la décision de se retourner à nouveau, et constatait avec horreur que la silhouette était toujours en train de la suivre. Elle marchait d'un pas lent et inquiétant derrière elle, et alors elle tendait son bras. L'objet qu'elle y tenait était encore plus flouté que le reste, Viviane ne pouvait même pas deviner ce que c'était. La jeune-fille disait alors à nouveau à la femme floue qu'elle ne voulait pas de son aide, qu'elle allait réussir à s'en sortir seule, mais que c'était tout-de-même très gentil de s'en inquiéter.
Mais par ailleurs, en plus de ne même pas connaître cette femme et de ne même pas pouvoir la voir concrètement, Viviane ignorait comment cette dernière connaissait ce qu'il se passait chez son oncle et sa tante, qui élevaient la jeune-fille. À croire qu'elle passait tous les jours, et qu'elle espionnait, sans agir. Le plus bizarre de tous les paradoxes qui se posait était que Viviane avait la ferme impression d'avoir déjà entendu parler de cette personne, sans pour autant la connaître réellement. Mais elle continuait quand-même à marcher, l'air de rien, tout en ayant l'impression d'être encore suivie.
Au bout d'un moment qu'elle en avait vraiment marre, elle s'était retournée vers la silhouette, et lui avait crié de s'enfuir. En se concentrant de nouveau sur sa route, elle avait commencé à accélérer le pas. Plus elle avançait, plus elle sentait que l'autre se rapprochait d'elle. Elle n'était pas encore sauvée, car il lui restait toujours un bon bout de chemin avant d'arriver chez elle, ou même de se rendre chez une de ses amies habitant dans le coin. L'autoroute semblait toujours déserte, et les bâtiments sur les trottoirs n'étaient que des commerces fermés dans lesquels il était, de toute évidence, impossible de trouver refuge.
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