La jeune femme n'osa pas le questionner à propos de l'autre odeur infecte qui provenait de sa chambre, et ne tarda plus à se mettre à table. Elvis alla chercher son chef-d'œuvre qu'il avait caché dans un coin, et le ramena, provoquant le regard ébahi de sa mère.

« Mon Dieu, c'est toi qui as cuisiné ça tout seul ? »

« Assurément ! »

« Ben dis-donc, si vraiment tu ne veux pas devenir cuisinier-boucher comme ton père, au moins je suis sûre que tu pourras préparer à manger à ton futur groupe de métal... »

Elvis sourit, et posa l'assiette devant sa mère. Cette dernière était en train de s'attacher une serviette autour du cou. Son fils lui apporta des couverts et un verre d'eau. Elle le questionna alors :

« Mais et toi, tu ne manges pas ? »

« Pas ce soir, je n'ai pas très faim... »

« Tu as au mois goûté de ton propre plat ? »

« Oui, bien sûr. Je l'ai trouvé délicieux, ce n'est pas pour être prétentieux, donc ça veut sûrement dire qu'il l'est. »

« Alors ça... Je n'en doute pas une seule seconde ! »

« ...Mais je t'en prie, sers-toi, tu peux manger à même le plat, ça ne me dérange absolument pas. C'est d'ailleurs pour ça que je me suis autant cassé la tête sur la présentation parfaite, en fait... »

Lucia coupa et mangea un premier morceau. Immédiatement, le plat ravi ses papilles, et l'emmena droit au 7ème ciel. Elvis sourit,et questionna :

« Alors ? À ton avis, c'est quoi ? »

« C'est un muscle... Du cœur, peut-être, mais du cœur de quoi, de quel animal vient cette divine pièce de viande ? »

Et soudain, sans qu'elle comprenne pourquoi, son fils se mit à sourire encore plus, et ne tarda plus à lâcher un fou-rire. Lucia ne comprit d'abord pas tout-de-suite :

« Et bien quoi ? Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? »

Lorsqu'Elvis lui décrivit le plat qu'il avait concocté, le goût pourtant si délicieux qu'elle avait avalé remonta de son estomac jusqu'à sa bouche, un frisson à lui en glacer le sang la parcourut, et son cœur se mit à battre de façon irrégulière.

Juste avant de perdre conscience, elle se dit que son mari ne reviendrait jamais.