3 : Supplice vers le Paradis (2/24)

Pendant de nombreuses années, Vitoria avait eu tendance à toujours l'emporter sur Akuma. Elle avait même réussi à la ramener au tribunal, et l'autre avait dû corrompre le juge pour alléger sa peine plus encore que ce dont s'était déjà chargé son avocat. La vaironne était restée en prison pendant seulement 2 mois au lieu de 2 ans, mais elle en gardait quand-même d'insupportables souvenirs, et notamment que Vitoria était venue la voir presque tous les jours pour la narguer. Akuma comptait d'ailleurs bien se venger aujourd'hui, et elle s'était juré de ne retourner en prison qu'après avoir accompli sa mission.

Vitoria était dans le bus, et avait rendez-vous directement chez son ennemie. Elle regarda le panneau des stations, et constata qu'il ne lui restait plus que deux arrêts avant d'être arrivée à destination. Elle savait très bien qu'Akuma allait lui tomber dessus comme une bombe, et qu'elle n'allait pas hésiter à la frapper, mais plutôt que d'en ravaler sa salive, elle s'en réjouit. Le bus qui s'était arrêté au feu rouge reprit donc sa route, et la jeune femme regardait le paysage en réfléchissant. Elle réfléchissait aux répliques que son ennemie avait bien pu lui préparer. « Alors comme ça, nous revoilà face à face ! Cette fois-ci, il n'y a plus de surveillants ou de professeurs passagers dans la cour de récré pour nous empêcher de nous bagarrer... » « Vitoria ! Comme on se retrouve... Je t'ai sûrement pas invitée à manger une soupe chaude, ma cocotte, loin de là : la vengeance est un plat qui se mange froid ! » « Alors, ma petite chérie ? Si tu as les jetons, je ne t'empêcherai pas de t'enfuir... Tu auras juste perdu ton temps à venir chez moi pour rien... » « Alors comme ça, tu aime bien te faire tabasser ? T'inquiètes pas poulette, si c'est des coups que tu veux, tu vas en avoir... » Aussi étonnant que cela puisse paraître, Akuma adorait lui donner des petits surnoms affectifs. Dans ces moments-là, Vitoria ne savait pas si c'était pour la narguer, la rabaisser, et ne savait même plus si l'autre l'aimait ou la détestait.

Ça allait faire 2 ans que les deux jeunes femmes ne s'étaient pas vues en direct, mais pourtant elles continuaient de s'insulter par les réseaux sociaux. La dernière fois qu'elles s'étaient vraiment croisées, c'était dans une boîte de nuit, alors que la plus jeune avait 21 ans, et l'autre 23. Comme il fallait s'y attendre, elles avaient toutes les deux pété un plomb lorsqu'elles s'était reconnues, et leur bagarre avait mise sans dessus dessous la discothèque.

Vitoria ignorait toujours en réalité quel genre d'accueil Akuma allait lui réserver, elle ne pouvait qu'imaginer. L'arrêt net du bus la fit d'ailleurs sortir de ses rêveries, comme pour lui annoncer que c'était maintenant le moment d'affronter la réalité, et que sa curiosité allait enfin pouvoir être satisfaite : le véhicule était parvenu à sa destination finale, tout comme les passagers qui étaient encore dedans, elle comprise. Elle esquissa un sourire et sortit du car. Elle avait emmené son sac en cuir noir avec elle, et s'était d'ailleurs habillée d'un ensemble cuir-noir, de la veste à la jupe en passant par les cuissardes à talons. Seuls son maillot de corps blanc et ses collants noirs-transparents n'étaient pas en cuir. La blonde s'avança vers un immeuble, et chercha Gisana – nom de famille d'Akuma – sur l'interphone. Elle sonna à ce nom, et attendit plusieurs longues secondes.

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