Il nagea malgré tout vers ses deux amis, qui essayaient de l'éclabousser depuis l'autre bout du bassin.

Quelques minutes plus tard, Bastien sortit de l'eau. Thomas lui lança :

- Déjà ?

- Non, tu vas voir.

Il leur lança un regard diabolique, et grimpa sur le grand plongeoir. En sautant, il se roula en boule et hurla :

- Boulet de canon !

Ses deux amis voulurent esquiver son plongeon, mais n'eurent pas le temps et se firent éclabousser. Tous riaient aux anges. Autour d'eux, dans le reste de ville, tout-le-monde riait aux anges et était en train de s'amuser par ce bel après-midi, d'ailleurs. Sauf une.

La nuit venue. Mokato, nue dans son lit, se leva brusquement. Ce n'était pas une crise de somnambulisme, au contraire, elle était parfaitement réveillée. Elle sortit de son lit, ouvrit sa fenêtre, et l'escalada lentement mais sûrement pour descendre dans la rue. Cette nuit, les rues semblaient étrangement désertes, par ailleurs. Mais ça ne faisait que rassurer Mokato, qui n'avait pas envie que les gens la voit courir à poil dans la rue. Elle avait déjà assez subi d'humiliations de ce genre, il n'était pas question de recommencer. Elle finit par ralentir son allure, car elle était trop fatiguée pour continuer de sprinter comme une tarée dans la rue, toute nue en pleine nuit. Elle continua donc en marchant tranquillement. Enfin, tranquillement, c'était ce qu'on pouvait croire en regardant sa démarche et son air calme, mais en réalité, elle n'était pas bien, pas bien du tout.

Elle finit par arriver vers le commissariat de police. Elle s'arrêta devant leur voiture, garée juste devant, et se baissa, comme si elle eut toujours su qu'il y avait quelque-chose dessous. Et effectivement, il y avait bien quelque-chose, et ce n'était pas rien. Elle se pencha un peu plus sous le véhicule, et découvrit une mitraillette et de l'argent. Elle sursauta d'étonnement autant que de joie, et passa son bras qui n'était pas trop endommagé sous la voiture pour tout ramasser. Mais, pendant ce moment de distraction, quelque-chose sembla soudain fouetter son derrière qui était, de toutes évidences, dix fois trop exposé.

Elle étouffa un cri de douleur, et, sursautant, se cogna la tête contre le dessous de la voiture. Cette fois elle ne put retenir un petit gémissement agacé. Elle sortit enfin de sous l'automobile, et pointa la mitraillette dans toutes les directions. Elle regarda ensuite l'argent : Il n'y avait pas loin de 200 €. 200 €, cela faisait près de 25 000 Yens Japonais. Elle savait qu'elle allait pouvoir s'acheter pas mal de choses avec ça, en ce qui concerne les vêtements ou la nourriture, mais en ce qui concerne les technologies de dernière pointe à plus de 600 €, ce n'était pas gagné. Elle se demanda au juste comment elle avait fait pour avoir la chance de trouver une mitraillette et de l'argent comme ça, sous une voiture de police, cependant elle ne se demanda même pas si ce n'était pas purement et simplement, un piratage de sa vision qui lui aurait donné une nouvelle hallucination...

Elle tourna la tête, et vit soudain quelque-chose d'autre par terre, quelque-chose de complètement différent, et de bien réel. Elle s'en approcha, se baissa, et trouva un bonbon.