2 : La Deuxième Tentative du Pirate Informatique (1/15)

8 janvier 2029. Il était aux alentours de onze heures et quart. Elle ressortait de l'hôpital, suite à une opération chirurgicale. Oui, encore une opération chirurgicale. Le jour de son anniversaire. Bref, la joie de vivre. Sa tante qui l'accompagnait était en train de pleurer, son frère de trois ans son aîné n'arrêtait pas de lui demander si elle était sûre que ça allait, mais elle, elle ne laissait rien paraître. Elle avait mal. De cette douleur que l'on peut parfois ressentir après une opération. Ce n'est pas une douleur physique, vous voyez, c'est plutôt une douleur psychologique. Elle savait que si elle continuait comme ça, elle allait finir par mourir, ou bien avec beaucoup de chance, par se transformer complètement en robot. Elle le savait très bien. Et pourtant, elle ne laissait rien paraître, pas même le moindre petit signe d'inquiétude dans ses magnifiques yeux bleus de glace. Mokato était une fille forte. Elle restait toujours froide, indifférente, insensible, simplement pour ne pas inquiéter ou emmerder trop les autres, mais au fond, c'était une fille émotive et surtout très triste.

Aujourd'hui était le jour de son treizième anniversaire. Elle n'avait pas organisé de fête avec ses amis, et avait strictement refusé que quiconque lui en organise une, d'ailleurs. Elle se fichait un peu de ses amis, parce qu'à vrai dire, elle n'en avait aucun. En rentrant chez elle, elle allait sûrement retourner devant son ordinateur, taper de longues lignes de codes incompréhensibles. Cette jeune adolescente d'origine Japonaise était constamment connectée. Elle était incapable de vivre une seule minute sans son ordinateur, son téléphone ou sa tablette. Elle était totalement dépendante à la technologie. Quelques fois, sa mère entrait dans sa chambre, et lui disait :

- Qu'est-ce que tu attends pour travailler ? Je te vois constamment assise derrière ton écran, ça commence à me taper sur les nerfs !

- Mais je travaille, maman, je travaille, c'était ce qu'elle répondait toujours.

- Pff, tu parles que tu travailles ! Pour être embauchée dans une entreprise d'informatique ou de robotique, il faut tout-de-même avoir un minimum de niveau dans les autres matières !

Cette phrase énervait beaucoup la jeune fille, qui se levait et allait claquer la porte au nez de sa mère. Au début, cette dernière n'hésitait pas à la rouvrir et à lui retourner un grand coup, mais à force, elle avait bien compris que c'était inutile, et que ni ses propos, ni même les coups ne pouvaient faire sortir sa fille de sa chambre.

La chambre de Mokato était plus que déprimante. Les murs étaient tapissés d'une large image qui représentait la ville, la nuit, très peu éclairée, sur un fond bleu très profond. Dans certains coins, on voyait la mer, et au sol, on pouvait voir une image donnant l'impression d'être sur une vitre donnant directement sur la ville. Bien sûr, ce n'était qu'une illusion d'optique, mais les gens qui venaient dans la chambre de la fille avait toujours peur de tomber dans cinquante mètres de vide si ils sautaient trop sur le parquet.

Ce qui était tout-à-fait illogique puisqu'on pouvait voir le lit, l'ordinateur, le bureau et le placard de la jeune fille sur le sol. Les gens se rendaient alors vite compte que ce n'était qu'une tapisserie, et qu'ils s'étaient vulgairement faits avoir. Il y avait dans la chambre, une très faible teneur en luminosité, et, selon les jours, il faisait soit très chaud, soit très froid. Mais, la jeune fille trouvait sa chambre très relaxante, sans doute parce qu'elle avait pris l'habitude de vivre dans l'ombre et la dépression.

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