1 : Trois Filles, Deux Faux-pères, Une Dispute Mortelle (6/8)
Mais au bout d'un moment, Katrina changea complètement de sujet et commença à parler criminels et meurtres, la divinité seule sut pourquoi. Brigitte n'accepta pas tellement la nouvelle conversation et s'obstina à rester dans le sujet cosplay auquel elles en étaient, et Breaterry sembla gênée. Cependant elles s'y mirent toutes lorsqu'on commença à toucher les séries policières à la télé.
Fin de la troisième semaine. Brigitte respirait tout ce qu'elle pouvait, aplatie sur le sol couvert de neige glacée, Katrina assise en position fœtale claquait des dents à cause du froid mordant, et Breaterry en personne posa un genou à terre.
« Je vous propose qu'on fasse une pause », déclara-t-elle entre deux souffles.
Ses deux amies soupirèrent de soulagement, et la jeune fille aux yeux trou noir s'accorda une petite sieste dans la neige, tandis que les nuages dans le ciel semblaient s'écarter pour laisser le soleil réchauffer l'atmosphère. Breaterry sourit en songeant à un avenir professionnel dans lequel elle s'imaginait déjà juste avant de s'endormir.
Mais lorsqu'elle se réveilla, elle se retrouva entourée par la police et l'équipe des informations télévisées. Son cœur se serra et se transforma en une sorte de système de basses perfectionnant ; il battait son plein. Elle scruta ceux qui l'entouraient : une femme au décolleté gigantesque parlait dans un micro, filmée derrière par un homme en costard-cravate. Au plan suivant, on apercevait le preneur de son barbu avec son immense perche, et quelques autres journalistes. L'un d'eux avait lâché son bloc-note, et tenait Katrina qui se débattait tout ce qu'elle pouvait par le col. Un homme se tenait sur la gauche de l'autre, les sourcils froncés de colère, et à côté de lui se trouvait Brigitte. Ses jambes semblaient instables et elle était à deux doigts de s'écrouler par terre, avec une joue rouge et des larmes aux yeux. Breaterry comprit bien assez tôt que ces deux derniers hommes étaient les pères – en réalité les beaux-pères – de Brigitte et Katrina. Elle n'avait même pas fait attention aux policiers qui formaient un cercle plus réduit autour d'elle.
Sa respiration s'accéléra, ses pupilles se dilatèrent. Sur son visage blanc une rougeur apparu. Elle savait parfaitement pourquoi tous étaient là. Elle n'avait toujours pas eu honte de son acte, mais maintenant qu'ils se trouvaient tous autour d'elle, une grande humiliation sembla s'installer en elle, exactement la même que lorsque son père personnel l'avait giflée, et elle serra les dents. C'était à cause de lui qu'elle était ainsi entourée.
Elle ne tarda plus à se dresser sur ses jambes et à relever la tête en prenant son air fier et déterminé. Elle fit un peu tourner ses hanches pour la caméra. Tous ouvrirent des yeux démesurés, et elle rougit de plus belle. « Bravo Breaterry, pensa-t-elle, t'aurait rien pu trouver de plus con à faire. »
Un des policiers sortit de l'ombre, tout les journalistes se poussèrent sur son passage, et les autres agents le laissèrent se placer face à la jeune adolescente. La présentatrice s'empressa de dire de qui il s'agissait, et ce qu'il faisait là. Apparemment, il allait interroger Breaterry en direct. Cette dernière serra les dents et fronça encore plus les sourcils suite à la façon dont l'autre avait prononcé son nom.
« Je m'appelle Breaterry, dit-elle d'un ton sec, pas « Bréatérie » ! »
Un des policiers pouffait toujours de rire suite à cette erreur. Elle se retourna et lui lança un regard si glaçant qu'il baissa les yeux. Le commissaire s'approcha encore plus d'elle. Pour lui, cet instant fut ridicule : il lui arrivait à peine au cou. Elle ricana et fit un rapide sourire méprisant.
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