1 : Trois Filles, Deux Faux-pères, Une Dispute Mortelle (5/8)

Elle retira son masque d'une traite, dévoilant l'intégralité de son visage. Brigitte et Katrina y reconnurent une de leur camarade de collège, une terreur dans sa classe, celle des 4°4. Bien sûr, il s'agissait de Breaterry, aux yeux de néant.

Katrina l'aborda :

« Breaterry ? Où sont tes parents ? »

« Pourquoi tu nous a prises par surprise ? », questionna Brigitte, mécontente.

« Je vous expliquerais plus tard, répondit la fille vêtue d'un bleu sombre, pour le moment nous devons nous échapper. »

Intriguées, ses deux camarades essayèrent de discuter, mais elle finit par aboyer :

« Il faut qu'on s'échappe, un point c'est tout ! »

La mystérieuse finit par convaincre ses deux compagnes de voyage, et toutes trois escaladèrent la fenêtre ouverte qui laissait toujours passer une brise mettant les cheveux de Breaterry en furie.

Derrière, un autre monde semblait s'ouvrir. Elles coururent comme des folles pendant que les sirènes des policiers passant dans la rue semblaient les appeler.

Tout devint irréel, comme si elles avaient été dans un film bourré de faux décors et d'effets spéciaux, voire même un dessin-animé. Elles franchirent de nombreuses petites falaises de glace et traînèrent leurs bottines dans presque trente centimètres de neige comme on en avait pas vu depuis des années ; elles bravèrent même d'énormes ronces recouvertes de givre camouflées dans la paysage blanc, Breaterry toujours à leur tête.

Pour Brigitte et Katrina, le périple clandestin sembla durer des siècles,mais pour Breaterry tout cela ne sembla durer qu'une poignée de minutes. En réalité, sa durée fut tout-de-même de quelques semaines. Deux des voyageuses ne croyaient toujours pas à cette odyssée et s'imaginaient en plein rêve, mais la plus déterminée des trois continuait d'avancer sans penser à rien, hors mis les nombreux autres endroits cachés sous la couverture blanche d'hiver qu'elles pourraient rencontrer, et ne songeait pas un seul instant à revenir en arrière.

Quelques fois lorsque ses deux camarades semblaient vraiment exténuées, Breaterry essayait de briser la glace et d'entamer une conversation. Mais elle ne parlait que de réchauffement climatique, de montagnes glacées, de sexe ou d'informatique avec un vocabulaire tantôt ordurier-tantôt scientifique que les deux autres peinaient à comprendre. Elles finirent par renoncer à lui répondre ou même à l'écouter, et elle s'en aperçut.

« C'est ça, dit-elle de ce ton méprisant, gardez votre oxygène ! »

Ceci ressemblait à de la provocation – d'ailleurs c'en était, mais celles qui semblaient être deux sergents soumis à leur major ne répondirent pas.

Plus tard, Breaterry réessaya de leur parler sur un ton subitement plus doux et agréable. Lorsque la conversation se plongea dans le domaine mangas, les trois filles devinrent de vraies pipelettes et ne purent plus s'arrêter. Elles étaient devenues toutes les trois copines, de plus en plus soudées.

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