trois.
«Suffering is one of my friends»
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Aeron - Si tu te met à travers mon chemin, je risque de te faire mal, très mal Izac.
- La douleur est l'une de mes bonnes amies.
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Je sais pas si vous l'avez compris mais je suis policier en brigade de stupéfiant.
Eh ouais.
Le seul rêve que j'ai pu réaliser.
Depuis petit je rêve de devenir un policier dans le domaine du trafique.
Le rêve des garçons et moi.
Ouais, on l'a accomplis ensemble, on s'est entraidé, on s'est sacrifié l'un pour l'autre et aujourd'hui cela à porté des fruits.
On travaille dans la même unité et croyez-moi que c'est un délire de malade.
Et c'est d'ailleurs ça qui à coupé le lien entre mon frère et moi.
Rassurez-vous.. notre complicité à eu un temps. Jusqu'à nos 17-18 ans..
Mais dès qu'il a décidé d'arrêter l'école...
*rire* Je vous dis pas le changement.
Il se droguait, fumait, vendait de la mort et ça jusqu'à aujourd'hui j'imagine.
Et de là, tout commençait à se dégrader entre nous, on se disputait, on se battait, on se provoquait et c'était comme ça tout les jours.
Quand j'étais un policier de grade inférieur, il était en prison.
Ouais..
En prison pour bagarre qui a mal tourné.
Il en est sorti il y a 1 an et demi et m'a juré qu'il ne toucherait plus à cette merde.
Je l'ai cru.
Jusqu'à ce que ma demande, ainsi que celle des gars, dans la brigade des stups, soit accepté.
Et j'ai pu faire une enquête sur lui..
Et j'ai su qu'il continuait son activité et qu'il était d'ailleurs devenu dangereux, très dangereux.
Ce jour-là.. si mes parents n'étaient pas là..
J'allais le tuer de mes propres mains.
Non seulement il met sa vie en danger mais en plus ma carrière peut l'être aussi.
D'ailleurs..
Aeron - Espèce de condé. *rire* T'as pas honte ?
Je croise mes bras et hoche la tête négativement.
- Moi au moins j'ai pu rendre fier maman avant qu'elle parte.
Il ne dit rien.
- Et c'est un honneur pour moi d'être un condé, un honneur d'arrêter des personnes comme toi, un putain d'honneur de te mettre derrière les barreaux mon frère, alors t'inquiètes j'ai pas honte.
Il me regarde quelques secondes avant de sourire ironiquement et de se lever.
Aeron - T'sais ce que je me dis depuis l'annonce de la mort de Mendy ?
Je savais qu'il allait sortir une c-
Aeron - Si tu serai resté à la maison ce jour-là au lieu d'aller "faire tes honneurs" de merde.. ta princesse serai sûrement en vie.
Mon coeur s'est mis à battre un peu plus fort et je n'ai rien dis.
Il lève la main signe de salut et s'en va vers la porte de la cuisine mais se retourne au dernier moment.
Aeron - Elle et... à ce qu'il paraît ton bébé non ?
Je continue à regarder devant moi sans rien dire.
Je l'entends rigoler et sortir de la pièce.
Aeron - Au revoir petit frère..
Une voix me disait de ne pas l'écouter mais.. quand c'est dit, c'est dit.
A moi de culpab-
Qassem - AH AH ÉCOUTE MOI BIEN AERON JE VAIS PAS RIGOLER AVEC TOI MOI !
Je suis sorti de ma pensée et j'ai froncé les sourcils en sortant de la cuisine.
Qassem - NON NON RIGOLE COMME TU VEUX FRÉROT MAIS DES BAILS COMME ÇA, ÇA ME VENER ! FAIT TOUT CE QUE TU VEUX MAIS LE FAIT PAS CULPABILISER D'UN TRUC QU'IL A PAS FAIT !
Mais déjà comment il a entendu la discussion ?
Il se trouvait à la porte d'entrée et sûrement qu'Aeron était déjà devant sa voiture.
Yanis - C'est bon, rentre !
Qassem - SALE MERDE, TOI ATTENDS QUAND JE VAIS TE PASSER LES MENOTTES, ATTENDS !
Je souris juste en pensant à cette menace merdique.
J'entends la porte d'entrée claquer.
Qassem - Putaaaaaain, il veut rendre fou les gens alors qu'il a même pas grandi dans sa tête.
Djibril - *fou rire*
Anta - *rire* J'ai juré t'es pas bien Qassem, tu cris en pleine rue comme ça ?
Qassem - J'en ai rien à battre, je prend mes couilles et je les bat d'une bonne manière. Il me tape sur le système alors que je suis trop intelligent, qu'il m'énerve pas.
Il me regarde et me pointe du doigt.
Qassem - Prochaine fois nique sa race parce que je dois pas rester derrière une porte à écouter vos discussions pour qu'après je puisse lui niquer son cul de noir, capté ? Ouais ouais rigole bien.
Layla - *rire* Putain une vie sans Qassem c'est trop nul.
Djibril - J'ai juré.
- *sourire* C'est pas bien d'écouter aux portes gros.
Il me regarde quelques secondes.
Qassem - Eh mais va bien niquer ta putain de race de gros bat-
- *rire* C'est bon, c'est bon, j'ai rien dit.
Yanis - Putain t'as réussi à le faire rigoler sincèrement poto, bravo.
Qassem - Qass' à la rescousse gros, tu connais.
Je souris et m-
Oh mais ?
Je ne me suis pas encore présenté non ?
J'en perds les bonnes manières :
Je m'appelle Izac. Izac Kleyer.
Je suis angolais de partout, de mère et de père.
J'ai 27 ans et voilà tout.
Ma vie n'a jamais vraiment été un conte de fée, je vis ma vie et je ne me plains pas. D'autres se plaignent de bien plus pire donc..
J'ai un grand frère que je pense vous avez, malheureusement, connu et 3 petits frangins. 2 filles et un garçon.
Mais bref.
Appart ça bah y'a rien à savoir frère.
Rien du tout.
__
Je rentre dans ma chambre et vois Qassem couché sur mon lit.
Je souffle en me couchant sur le lit.
Qassem - Eh.
- Mh ?
Qassem - On pari Djibril est en kiff sur Layla ?
Je lève la tête et le regarde.
Qassem - Eh ouaaaais, Qass' voit tout tonton.
- Pourquoi tu dis ça ?
Qassem - Les regards, les manières, l'attention et tout. Et puis tu vois quand on est parti frapper l'ex de Layla ?
- L'ex de Layla ?
Qassem - Mais oui le gars là.
- L'ex de Layla..
Qassem - L'arabe gros.
- Anh, le père de Kamilya ?
Qassem - Ouais.
- Bon ouais, quoi ?
Qassem - Qui a mis le plus de coup ?
- Djib'.
Qassem - Qui était le plus énervé quand Layla est venue en pleur ici ?
- Djib'.
Qassem - Eh bah voilaaaaa !
- En plus il est grave attentionné avec Kamilya.
Qassem - De fou.
- Affaire à suivre.
Qassem - ...
Je regarde mon téléphone qui était posé sur ma table de nuit. Je ne l'ai pas touché depuis se matin.
Ça ne me dit plus rien.
Qassem - Et toi ?
Je le regarde.
- Bah non, je suis pas amoureux de Layla, t'es sérieux ?
Il me regarde et passe sa main sur son visage.
Qassem - Qu'il est coooon ! Toi comment tu vas putain ?!
Je rigole et enfoui ma tête dans le coussin.
- Ça va..
Qassem - T'es sûr ?
- Mh.
Qassem - ...on dirait pas.
- Normal, je vous montre juste ce que vous avez envie de voir... je vais pas pleurer devant vous comme un gosse.
Qassem - ...
Il déplie un bout de papier qu'il avait en main.
Qassem - Tu vas aller ?
Il me montre le papier, c'était celui de la psychologue là.
Je soupir.
- J'en sais rien, je suis pas fou quand même.
Qassem - Mais c'est pas pour les fous. Sinon j'aurai envoyé ton reuf de force mais là c'est pas pour les oufs. Ça peut peut-être t'aider gros, moi j'sais pas hein mais tahu faut tester dans la vie.
Je regarde le papier.
Qassem - Azi, je prends un rendez-vous.
- Il fait un peu tard non ?
Qassem - Je m'en bat les couilles, il va répondre.
- C'est une femme.
Qassem - Bah voilà en plus, il est 21 heures donc là elle se démaquille.
- *sourire* N'importe quoi.
Il se lève avec son téléphone et va dans la salle de bain.
Je prends mon téléphone et vois plusieurs notifications, que des messages sur touts les réseaux.
Arh..
Je vais faire simple.
Je vais effacer toutes les discussions de chaque réseau.
Non seulement j'ai la flemme mais en plus je n'ai pas envie de voir des longs textes sur Mendy.
Vraiment pas envie.
Après avoir fait tout ça.
Je me déconnecte de tout les comptes et réinitialise mon téléphone. Je créerai un autre iCloud afin qu'aucune photo ne revienne.
Et voilà qui est fait.
Qassem sort dès que je pose mon téléphone sur ma table de nuit.
Qassem - On est quel jour aujourd'hui ?
- Dimanche.
Qassem - Mardi à 16 heures.
- *souffle* C'est ridicule par contre.
Qassem - De quoi ?
- D'aller chez un psycho wesh, c'est grave bête.
Qassem - Eh mais tu vas y aller juste 4-5 fois et c'est tout poto et puis tu n'y vas pas pour les gens mais pour toi.
- ...
Qassem - En plus Mendy aurait aimé que tu y ailles.. elle aimait son métier elle.
Je soupir.
Qassem - Fais le pour elle, personne d'autre, juste elle.
Je soupir encore une fois et passe ma main sur mon visage.
Qassem - Bon frérot, je vais y aller moi, demain je commence à 5 heures.
- Vous travaillez tous demain ?
Qassem - Ouais, jusqu'à 19 heures je pense, tu m'appelles si t'as un problème et si pendant la journée t'as besoin de moi, appelle au bureau pour qu'on te redirige vers moi, c'est bon ?
- T'inquiètes pas, j'vais pas me suicider quand même.
Qassem - On sais jamais, l'sheytan il déconne des fois.
Je souris et il tend sa main que je tchek.
Qassem - Porte toi bien mon frère.
- Merci Qassem.
Qassem - Qass' à la rescousse gros, normal.
__
- Eh ma'..
Je m'accroupis face à la tombe de ma mère.
Je sais, les cimetières le soir et bla-bla-bla..
Mais j'en avais besoin. J'ai besoin de lui "parler"..
Je caresse sa pierre tombale.
- Je sais que t'aimes pas que je vienne ici mais y'a des fois où te désobéir, c'est mieux.
Je passe mes doigts sur son nom.
- Tu voulais tellement que je puisses construire ma vie avec une femme que j'aurai aimé.. une femme qui s'occuperai de moi.. qui m'aurai fait des petits monstres et avec qui j'aurai bâtit un empire, c'est ça que tu voulais hein ma' ?
Je souris avec peine sur mon visage.
- Et si je te dis que mon plan à échoué ?
Je sentais la tristesse monter, que ça soit dans ma voix ou mes yeux.
- ...il à échoué maman.. j'ai échoué..
Mon coeur battait à la chamade, ma mâchoire était contractée et mes larmes menaçaient de couler.. j'avais mal les gars, trop mal.
Elle me manque.
Putain.
J'essuie ma larme et me lève en fermant ma veste et en mettant mes mains dans mes poches.
Je m'y remettrai jamais.
__
- Je suis pas habitué à venir ici, j'ai l'impression que ça sera même la dernière fois.
Docteur - Je comprends, les personnes venant ici sont souvent très réticentes et pas confiantes mais mon but à moi est plutôt de vous aider et de pas vous faire peur..
- ...
Docteur - Dites-moi.. qu'est-ce qui vous a poussé à venir ici ?
- Votre amie.. comment elle s'appelle encore ? Euh.. la policière là.
Docteur - Rebekah ?
- Oui, voilà, elle m'a dit que si j'venais bah.. j'sais pas quoi.
Docteur - Parlez-moi.. comment allez-vous ?
Et ça à continué pendant je ne sais pas combien d'heures.
Elle me faisait tellement penser à Mendy..
Je lui ai dit pour la mort de Mendy et celle de ma mère et on a parlé sur ça.
- Doct-
Docteur - Appelez-moi Inès.
- Izac.
Inès - *rire* Ça j'étais au courant t'in- vous inqu-
- Tu peux me tutoyer aussi, y'a pas de soucis.
Inès - C'est parfait alors..
On a parlé encore et encore de Mendy et de mon enfance ainsi que ma famille.
Inès - Bien.. comme nous sommes en fin 2017.. avec un seul mot décrit moi cette année.
- ...
Inès - Mh ?
- Maudite.
__
Inès - Bien, on se revoit dans une semaine. Si tu as quelconque question, écris-le sur une feuille que tu amèneras ici et on y répondra d'accord ?
Je hoche la tête et son téléphone sonne.
Elle se dépêche de raccrocher en râlant.
Inès - Désolé, mon mari m'attend.
- Je vais partir de toute façon.
Je me lève et elle aussi.
Inès - Porte toi bien d'accord ?
- J'y manquerai pas.
Je regarde son ventre gonflé et sors de la pièce.
Je vois des gosses partout.
Je quitte son cabinet en mettant ma capuche et regarde autour de moi en soupirant.
__
Et depuis ce jour-là..
Ma vie devint une sombre routine.
_
Izac K.
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