dix-huit.
«Alone»
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Le début des journées plus longues de toute ma vie viennent tout juste de débuter.
Bienvenue.
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Tiyesha n'a pas réussie à se calmer.
Elle s'est réfugiée avec Alina à l'étage et d'en bas j'entendais ses pleurs.
Aeron - Elle va pas se calmer on dirait...
- Mh.
Je soupir et m'assieds à côté de lui.
- Elle n'a que 17 ans... et à perdue ses parents.
Aeron - ...
La porte du salon s'ouvre.
Alina - Elle à besoin d'une présence masculine.
On la regarde avec synchronisation.
Aeron - Comment ça ?
Alina - Elle a besoin d'un de vous deux, vous remplacez papa et c'est de vous qu'elle a besoin..
Aeron - ...
Alina - Izac, t'es le seul qui peut la calmer.. je n'ai pas les mots adéquats..
- Appelle Drenn.
Aeron - Non. Toi vas-y.
- J'ai pas la t-
Aeron - Je m'en fou, vas-y.
Je le regarde et lui aussi.
Je me lève en soufflant et monte à l'étage.
Fais chier !
Je toque à sa porte et elle ne répond pas alors j'ouvre la porte.
Elle était assise à terre, le regard vide dirigé vers le sol et son mascara coulait.
Je déplace sa table de nuit et m'assieds parterre à côté d'elle.
Je la regarde et vois sa lèvre trembler.
Je passe ma main autour de son cou et pose sa tête sur mon buste.
- Je suis là princesse, t'inquiètes pas.
J'avais pas d'autres mots.
Je ne savais pas quoi dire.
Tiyesha - ...je veux aussi partir.
Je la regarde. Je m'y attendais pas à ça.
- Et moi je vais faire comment sans toi alors ?
Elle ne dit rien mais se contente de me serrer avec son bras.
Notre père est mort un jour avant son anniversaire. Si ça c'est une vie..
J'essuie ses larmes et lui fais un bisou sur le front.
- ...je te protégerai comme jamais je ne l'ai fait, je te le promets.
__
Quand Tiyesha s'est endormie j'ai enfin pu quitter sa chambre.
Je suis passé devant celle de mon père et me suis arrêté.
Je l'ai ouverte après hésitation et j'ai regardé son lit vide.
Je m'assieds sur le lit et caresse son coussin.
- ...putain papa, je suis pas si fort...
Je soulève son coussin pour le mettre sur mes cuisses et je vois une enveloppe.
Je la prends en fronçant les sourcils et l'ouvre.
Je prends la feuille et la déplie.
J'ai reconnu l'écriture de mon père...
La première était : « A mes enfants, à mes joyaux..»
Je souris juste après cette phrase.
C'était une lettre d'adieu, il connaissait le jour exact de sa mort on dirait...
Il dédiait chaque paragraphe à chacun d'entre nous.
Il était tellement doux dans ses paroles.
«Izac, le plus féroce des Kleyer»
C'est comme ça qu'il m'a nommé.
- *chuchote* Je ne suis plus féroce pa'..
Plus je lisais, plus j'avais des souvenirs.
Mes larmes étaient au bord de mes yeux et je faisais tout pour les retenir.
Je souris en voyant le dernier "je t'aime" de mon paragraphe.
J'abaisse la tête en fermant les yeux et pose ma main sur mon visage.
J'en peux plus. Je sature.
Je ferai tout pour partir d'ici.. de ce monde. Tout.
Je souffle en essuyant mes larmes et me lève en déposant la lettre sur le lit.
Je regarde la pièce autour de moi une dernière fois et sors.
Je met mes mains dans les poches et descends des escaliers.
Je vais vers le salon et ouvre la porte.
- Moi j'y vais..
Aeron lève la tête et dépose lentement la tête d'Alina sur le canapé, elle était endormie.
Il se lève et croise ses bras en s'approchant.
Aeron - Tu restes pas dormir ?
Je hoche la tête négativement.
- ..j'ai juste besoin d'une ou deux nuit seul et après je vais pouvoir un peu gérer.
Il hoche la tête et pose sa main sur ma nuque.
Aeron - On va y arriver mon gars, t'inquiètes.
Je ne réponds pas et soupir.
J'en ai marre de me mentir à moi-même.
__
J'étais posé sur mon canapé, dans le noir et en torse nue à regarder la pluie qui tapait sur la fenêtre.
J'ai la flemme de pleurer, je voulais juste avoir un moment pour penser et réfléchir.
J'ai laissé mon téléphone à l'étage pour ne pas être dérangé.
En regardant droit devant moi et dans le noir.. j'ai eu soudainement une sorte d'hallucination.
J'ai vu ma mère assise face à moi entrain de porter un bébé. Mon père se trouvant derrière elle. Ils étaient tout souriant et très jeune d'ailleurs.
Ils parlaient mais je n'arrivais pas à les entendre.
Je regarde le sourire de ma mère et souris moi-même.
Elle est tellement belle..
Je regarde le bébé que j'ai directement reconnu.
C'est moi.
Je ferme les yeux et les réouvre pour me rendre compte que mes hallucinations avaient disparus.
Je deviens fou.
Je passe ma main sur mon visage et me lève ensuite en soufflant quand d'un coup on sonne à la porte.
Je regarde la porte en fronçant les sourcils.
Les gars et les filles sont partis il y a une heure, qui ça peut être.
Je vais vers la porte et l'ouvre.
Rebekah - Hey..
Elle passe une de ses mèches rebelle derrière l'oreille.
- ..salut.
Rebekah - Si je te demande comment tu vas ça sera inutile hein ?
Je souris en m'appuyant contre le mur.
Je met mes mains dans mes poches et la regarde.
- Et toi ? Comment vas-tu ?
Elle sourit aussi de son joli sourire.
Rebekah - Je vais bien merci...
- Tu veux rentrer ?
Rebekah - Je ne veux pas te déranger plus que ça I-
- Tu ne me dérange pas.
Rebekah - Mon t-
- S'il te plaît..
Elle me regarde et me sourit.
Rebekah - Alors je veux bien rester quelques minutes.
Je me décale et elle rentre.
Je ferme la porte et la suis pour ensuite allumer les lumières du hall et du salon.
Elle enlève sa veste en fourrure qu'elle dépose sur ses cuisses en s'asseyant.
Elle était très bien habillée, rien à dire..
- Met toi à l'aise, je mange aps.
Elle sourit en passant sa main derrière sa nuque et en regardant sa fourrure.
Je m'assieds à côté d'elle et la regarde.
- Je ne savais pas que mettre des talons était obligatoire pour venir me voir.
Elle rigole et me regarde aussi.
Rebekah - J'étais au restaurant avec mon mari avant de venir ici..
- Et ?
Rebekah - ...et.. ça s'est pas très bien passé. Alors j'ai quitté le restaurant et j'ai décidée de passer ici.. pour voir comment tu allais.
- C'est gentille, merci..
Rebekah - Parle moi non ?
- Qu'est-ce que je fais là ?
Rebekah - *rire* Non mais parle moi... dans le sens où je suis là pour t'écouter..
Elle faisait référence à la mort de mon père.
- ...
Rebekah - Mh ?
- Qu'est-ce que tu veux que je dises ?
Rebekah - Comment tu te sens ?
- ...
Rebekah - ...
- ...je ne peux pas être heureux.
Rebekah - ...
- On me retire tout ce que j'ai. Tout ce qui m'appartient.
Elle a des beaux yeux quand même. Ils sont bruns foncés Donc banales mais je sais pas.. je les trouves magnifiques. A cause des cils sûrement.
- Si je m'attache à quelqu'un je peut être sûr de le perdre les années suivantes..
Rebekah - Mais tu as encore ta famille..
- *rire* Qu'une partie.
Elle ne dis rien quelques secondes à l'entente de mon rire ironique et triste.
Rebekah - Alors garde cette partie près de toi, profite d'eux, protège les et aime les comme tu n'as jamais aimé personne.
Plus elle parlait, plus je détaillais chaque recoin de son visage. Je sais pas.. je dois pouvoir détailler une personne avec qui je tisse des liens, j'y suis obligé.
Ses lèvres sont pulpeuses quand même..
Rebekah - J'ai aussi perdue ma mère.
Je hausse les sourcils et ne dis rien.
Rebekah - Elle est décédée à ma naissance alors je n'ai jamais pu la connaître, la toucher et tout le reste..
Elle baisse les yeux pour regarder mes mains.
Rebekah - Mais j'ai l'impression de l'aimer plus que personne.. tu vas peut-être me prendre pour une folle mais.. j'ai toujours l'impression qu'elle est près de moi, pourtant je ne l'ai jamais vue tu vois ? Mais j-
Si y'a un truc que je kiff chez les filles : c'est le fait qu'elles parlent trop. Des vraies pipelettes.
Elle continuait de parler de sa mère et moi je l'écoutais, j'en apprenais plus sur elle et c'est tout ce que je voulais.
Rebekah - Et en p-
Elle relève les yeux vers moi et hoche la tête négativement en posant sa main sur mon visage.
Rebekah - Désolé, c'est de toi qu'on est venu parler et- et moi je parle que de moi, je dois gr-
- Non non, j'adore ça..
Elle me regarde sans rien dire et moi aussi.
- Parle moi de toi.. je préfère parler de toi que de moi aujourd'hui, tu- ça m'intéresse.
Elle me regarde pour décrocher un sourire en déviant mon regard pour re-regarder sa veste en fourrure.
- On recommence du début d'ailleurs.
Je tend ma main qu'elle serre sans trop comprendre.
- Izac Kleyer, enchanté.
Rebekah - *rire* Rebekah Nyenda.
Et je souris d'un sourire sincère depuis se matin.
__
Je m'étais éclipsé, après plusieurs heures de discussion avec Rebekah, pour aller fermer les fenêtres à l'étage et faire remonter le chauffage.
A mon retour je l'ai vu endormie. Sa tête posée sur le dossier du canapé.
Je la regarde quelques secondes et décroche un sourire en coin.
Elle semblait déjà fatiguée d'ailleurs mais refusait de rentrer.
Je vois son téléphone s'allumer et je me suis pas empêché de regarder.
C'était un message de son mari.
Putain, elle l'a nommée "Mari".
J'étais mort. Frère met un petit coeur j'sais pas.
Je fronce les sourcils en lisant le message qui disait :
«Ramène aps tes fesses à la maison après avoir traînée dehors tout ce temps t'es morte sinon. Tu verras toi si j'te tue aps.»
Je regarde Rebekah endormie et re-regarde le message.
Vocabulaire menaçant.
C'est des menaces typiques d'homme violent ça.
Je regarde Rebekah et regarde ses bras a la recherche de trace de lutte, d'un hématome ou quoi.
Je remonte son haut pour regarder son ventre mais rien du tout.
C'est l'instinct policier qui me fait faire ça.
C'est même pas mes affaires putain...
Je ne devrais pas me mêler de tout ça.
Je regarde Rebekah dormir ne sachant pas quoi faire.
Je la réveille ou je la laisse dormir ?
Bah ouais, j'ai pas l'habitude de laisser dormir des filles chez moi
Appart les deux folles là : Anta et Layla. Mais elles quand elles s'endorment, je les balance salement sur mon lit, elles se réveillent en sursaut et on s'embrouille.
Toujours comme ça.
Bon..
Avec son mari qui me semble trop menaçant à mon goût, je préfère qu'elle dorme ici.
Je la porte tout doucement pour pas la réveiller en mode princesse et monte à l'étage.
Je la dépose sur mon lit, enlève ses talons et la couvre.
Je la regarde quelques secondes..
Et je sors pour redescendre ensuite.
Je vais pas dormir avec elle quand même oh.
Je la respecte moi.
Je me couche sur le canapé et regarde le plafond.
Putain elle a réussie à me faire oublier tout mes soucis.
Je m'endors avec un sourire en coin.
__
Je me suis réveillé grave tôt a cause de je ne sais qui qui sonnait comme un malade a la porte.
J'ai tchipé et me suis levé pour aller ouvrir.
Qassem - Bonjour mon amour.
Je soupir en regardant le plafond.
- Pourquoi tu sonnes comme ça Qasseeeem !
Djibril - Épatant comme mec Qass'
Qassem - Wesh bébé je viens chez oit et mate comment tu me reçois.
Yanis - Mais oooooorh !
Qassem - On recommence !
Je le regarde désespérément.
Qassem - Bonjour mon amour.
- Bonjour chaton.
Qassem - Voilaaaa, maintenant on rentre.
Je roule des yeux et les tchek.
Toujours là pour me remonter le moral eux.
Yanis - Bien ma biche ?
- Et toi ?
Yanis - On est al.
Je les laisse à la cuisine et monte à l'étage histoire de me débarbouiller.
Je toque à ma porte et rentre tout doucement.
Elle était assise venant tout juste de se réveiller et regardait face à elle un peu sous le choc.
- Bonjour..
Rebekah - On a pas quand même- fin.. tu vois ? On a- on pas cou- t'as compris non ?
- *rire* Non rassure toi.. je t'ai juste déposé ici et j'ai dormi en-bas si ça peut te rassurer. Tu crois vraiment que si on aurait fait un bail, tu serai réveillée là ?
Elle a soupiré de soulagement en souriant d'un sourire moqueur ensuite après la dernière phrase.
- Je te laisse une brosse à dent propre sur le lavabo et j'ai mis ton téléphone là.
Rebekah - Ça te dérange si j'appelle une amie pour me ramener une tenue..?
- Non, t'inquiètes fait comme chez toi.
Elle me sourit et je rentre dans la salle de bain faire mes bails.
__
Les gars ne travaillent pas la matinée et Rebekah aussi d'ailleurs, quel coïncidence.
- Jurez vous n'allez pas devenir fou ?
Qassem - Bah vu mon état maintenant, je serai pas trop étonné.
Djibril - *rire* Grave.
- Vous êtes prêt ?
Yanis - Azi balance.
- Rebekah est en-haut.
Ils ont arrêtés de mâcher et m'ont regardé.
Djibril- Pardon ?
- Vous avez très bien compris.
Yanis - *chuchote* Vous avez ken ?
- *rire* Non non pas abuser. Elle est venue hier soir, on parlé toute la noche et elle s'est endormie.
Ils sont restés choqués.
- Orh quoi ?
Qassem - C'est pour ça que tu semblais si calme et pas triste du tout ce matin ?
Je souris en regardant le lait.
Djibril - Oh putain il a sourit !
Yanis - Et il a regardé le laaaaait !
- *rire* Vous abusez.. juste..
Qassem - Juste ?
- Ça a bien collé avec elle et en si peu de jours.. c'est tout.
Qassem - C'est tout ?!
Je reste quelques secondes à rien dire pour ensuite :
- Ouais.. c'est tout.
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Izac K.
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