La vie est faite de rencontres
La vie est faite de rencontres.
Elles nous marquent chacune à leur façon.
Elles nous font grandir.
Elles nous ouvrent le monde sur d'autres horizons
Des horizons plus sombres ou des horizons plus beaux.
Elles nous font réfléchir.
Il y a des mots, des paroles dites.
Il y a là, presque un enseignement.
Il y a les lignes d'un livre.
Ce livre qui vous permet de parler avec une personne.
Son auteur.
Un inconnu qui s'est livré à travers, je ne sais pas moi, environ 300 pages.
Cet inconnu qui discute avec vous à travers un écran d'ordinateur.
Vous parlez.
Et vous vous rendez compte qu'il est riche.
Riche de sa culture et qu'il aime en parler.
Il vous ouvre de nouveaux horizons de lecture.
Il vous fait vous poser des questions. De bonnes questions.
Des questions sur la vie, la société, notre monde, l'humanité.
Parfois, il vous prend la tête.
Il vous énerve. Vous devez très certainement l'énerver aussi.
A poser les questions qu'il ne faut pas.
A essayer de comprendre quand lui, a abandonné.
Vous vous énervez à vous dire qu'il va se foutre en l'air pour une connasse.
Vous vous énervez parce que parfois, il ne vous répond pas.
Parce qu'il ne fait pas attention à vous parce qu'il est trop coincé dans sa tristesse.
Vous vous énervez parce que vous aimeriez qu'il s'en sorte.
Mais qu'il est trop tard.
Vous aimeriez que la vie soit moins injuste, moins moche.
Parce que vous avez compris que c'est quelqu'un de bien malgré le fait qu'il vous tanne en vous disant que non, il n'est pas une bonne personne.
Il vous a dit que les gens bien souffraient trop.
Vous êtes d'accord avec ça.
Il n'y a pas beaucoup de place pour la légèreté dans vos échanges.
La tristesse et la désillusion sont là.
Mais ça vous va.
Ça vous va parce qu'au plus profond de vous-même, vous êtes comme ça.
Vous avez toujours eu en vous cette mélancolie.
Alors parler de choses pas vraiment drôles ne vous dérange pas.
Même quand vous parlez de musique, c'est triste.
Il vous fait découvrir des chansons que vous n'auriez pas soupçonnées.
Une vous touche particulièrement.
Elle s'appelle "Oh Darling What Have I Done?".
Vous l'écoutez en boucle. En boucle.
Et puis, comme d'habitude, vous dérivez à écouter des choses encore plus tristes.
Vous vous dites qu'il ne voit plus de lumière à la lisière de l'obscurité.
Et les larmes vous montent aux yeux.
Vous vous dites que, dans une autre vie, vous auriez peut-être un jour pu boire un café ensemble.
Au lieu de parler à un écran d'ordinateur, vous parleriez en "vrai".
Vous auriez sans doute envie de l'envoyer bouler.
Parce qu'il vous énerverait sans doute autant que quand il vous écrivait de son PC.
Mais il serait là.
Vous le verriez là, avec sa clope dans une main et sa tasse de café dans l'autre.
Et vous vous diriez que même s'il n'est pas vraiment là, même en étant à côté de vous, il ne serait pas en train de faire une connerie.
Parce que vous savez que c'est inévitable. Il vous l'a dit.
Et vous le croyez.
Même si vous n'en avez pas envie.
Vous auriez envie de ne pas croire que dans 10, allez 15 jours à tout casser, vous n'aurez plus aucune nouvelle de lui. Parce qu'il ne pourra plus vous en donner.
Vous vous demandez comment il vous dira "au revoir".
Vous le saurez bien assez tôt.
Vous vous dites que ça serait certainement mieux de vous engueuler avec lui.
Tout serait plus simple.
Vous passeriez à autre chose beaucoup plus facilement.
Vous ne penseriez pas à cet inconnu qui, un jour, a écrit un roman qui était un tel cri du cœur que vous ne pouviez rester de marbre et qui, par amour, va en finir avec la vie.
Une petite partie de vous partira avec lui.
Il emportera avec lui vos échanges.
Il vous a dit au revoir.
Ça y est.
Vous saviez que ça allait arriver mais c'est tellement difficile.
Tellement difficile.
Il vous a promis de vous envoyer son livre.
Il vous a promis de le dédicacer. Une dédicace inédite qu'il a dit.
Vous allez guetter le courrier. Peut-être tous les jours.
Il vous a dit qu'à la fin du mois tout serait fini. Normalement.
Il va en finir avec la vie.
Avec la vie.
Parce qu'il aimait trop ou pas assez ou mal.
Vous pourriez le savoir. Vous ne savez pas encore si vous en avez vraiment envie.
Vous pourriez demander à la fille qui lui a brisé le cœur. Il vous a donné son nom.
Vous ne savez pas si vous allez le faire.
Vous ne savez pas.
Mais ce que vous savez, c'est qu'elle l'a tué.
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J'ai hésité vraiment longtemps à publier ce "poème" (ou "peau aime" comme dirait l'auteur dont je parle ici)...
Je le trouvais trop personnel...
Je ne sais pas s'il est compréhensible pour quelqu'un d'autre que lui ou moi...
A vous de me le dire...
Ça me ferait vraiment plaisir de savoir...
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