Chapitre vingt-et-un : Pour notre salut
Le silence. Un silence lourd. Les minutes passent comme des heures, de la sueur glacée tombe sur mon visage. Ma respiration est lente, ma jambe gauche est prête, elle n'a jamais été aussi prête. Puis, dans ce silence nocturne, des bruits de portes qu'on enfonce, des chuchotements, des bruits de pas discrets. Je sers contre moi le fusil automatique provenant de la réserve, chargé à bloc. Je n'ai pas pris mon sniper, je l'ai planqué sous le lit de la chambre voisine de la notre, pour éviter qu'ils ne le trouvent facilement s'ils nous tuent. Je vérifie aussi mon pistolet et mes munitions, pour être sûr d'avoir tout prévu. Cela faisait longtemps que je n'avais pas utilisé un fusil automatique ou un pistolet, j'espère que je serais à la hauteur, et puis, il ne faut pas que je doute, le doute n'est pas permis...
Le bruit enfle, ils se rapprochent. Mélodie commence à trembler, est-ce la peur, l'excitation, le froid de la nuit ou le doute, je me retourne un instant pour lui sourire. Elle me sourit aussi, un sourire innocent, mais ce sont les yeux qui parlent le plus, les yeux d'un animal prêt à attaquer. Je reviens à ma position d'origine, soulagé, en attente. Ils sont à l'étage juste en dessous, je sers le fusil, un peu plus, le doigt à côté de la gâchette. Je dois profiter de l'effet de surprise pour en éliminer un maximum. Je les entends monter les escaliers, d'un pas rapide et silencieux. Je me plaque contre le mur du couloir de l'étage, et je respire un bon coup. Soudain, un hurlement ce fait entendre, le dispositif de détection à fonctionné, je sors de ma cachette, Mélodie se trouve derrière moi, serrant son arc dans ses mains...
Ils sont une vingtaine. Je n'ai pas le temps de réfléchir, je tire dans le tas, sur des hommes et des femmes, fusils en mains, encore occupés et surpris par le bruit du dispositif. J'en tue dix au moins dans les premières secondes, ils n'ont même pas le temps de comprendre, ils ne ripostent pas, préférant reculer et se cacher à l'étage inférieur par réflexe. Je vide mon chargeur, et le résultat est horrible tant que magnifique : des corps gisent au sol, le sang imprègnent déjà les tissus de la moquette d'un rouge plus clair. Je me remets en position derrière mon mur. Mélodie est toujours à mes côtés, et n'a pas tiré, heureusement, car ils portent des casques et des gilets pare-balles. J'avais visé la tête autant que possible pour les tuer à coup sûr, mais certains sont encore vivant, mais trop blessé pour bouger. Je dégoupille et lance d'abord une grenade en direction de la cache présumé du reste du groupe, avant de m'occuper des blessés. Je la fais ricoché volontairement contre le mur, elle atterrit là où je voulais qu'elle aille, et elle explose. J'entend des cris de douleurs aussi, des plaintes, des râles ensuite. Je m'occupe ensuite des blessés dans le couloirs. Je ne m'attend pas à ce qu'on vienne ici pour les sauver, comme le protecteur et son faiblard dans la forêt. Je termine le travail par une autre grenade sur le tas de morts. Des bouts de chairs se mêlent aux plâtres et débris de murs des escaliers après l'explosion. Puis le calme. Le silence revient, mais je n'aime pas ça. Je ne sais pas s'il reste des survivants qui se planquent pour attaquer par surprise. J'entend néanmoins un bruit de grésillement et des paroles étouffées : j'entends un talkie-walkie, Mélodie l'entend aussi, et comprend qu'il faudrait le récupérer. Je me positionne en contre-haut pour la protéger. C'est là que survient un mercenaire venu de l'étage inférieur qui commence à foncer Mélodie, je ne réfléchis pas, je tire. Les tirs passent à côté de Mélodie, et atteignent l'ennemie en pleine tête, qui vide son chargeur par réflexe cadavérique. Il s'effondre à côté de ma protégée, qui ne réfléchit pas non plus, toujours à la recherche de l'appareil. Quand elle le trouve, elle me l'apporte de suite, contente, mais toujours concentrée. Le talkie est plein de sang, mais qu'importe. Une voix sort du haut-parleur :
« Quelqu'un m'entend ? Vous l'avez eu ce fils de pute ? Vous avez la gamine ? »
Je ne sais pas quoi faire, je regarde brièvement le couloir pour entendre du mouvement ou une voix, mais rien. J'attend aussi une réponse d'autres personnes dans l'appareil, mais rien. Je sens que si l'interlocuteur n'a pas de réponse, lui et ces petits copains vont monter vérifier.
« Oh, vous êtes mort ou quoi ? Je veux plus attendre tout seul dans le hall, alors grouillez-vous. »
C'est le mot que j'attendais. J'active alors le talkie-walkie, et j'essaye de parfaire une voix que je n'ai jamais entendu, sauf en cri de douleur :
« Ouai c'est bon, espèce de chochotte, on arrive.
- Vous avez réussi, on peut se barrer d'ici ?
- Ouai, t'inquiètes, on ramène la gamine, surveille nos arrières pendant ce temps.
- Putain grouilliez-vous, je veux pas me faire attaquer...
- Tu vas te la fermer couille molle ? Je te dis qu'on arr... »
Je ne peux terminer ma phrase, car une flèche me frôle à la joue, faisant couler du sang sur cette dernière. Je vois alors Mélodie, en colère, en position de m'attaquer, me braquer d'une flèche.
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