Chapitre vingt-deux : Ennemi

Je ne bouge pas, je ne comprend pas ce qui ce passe. Elle est là, sans bouger un seul muscle, ni produisant une seule émotions, devenant une statue. Moi non plus je ne bouge pas, j'essaye de comprendre. J'entends alors derrière moi un bruit de quelques choses de lourd qui tombent au sol. Je me retourne. Un mercenaire se trouve au sol, une flèche plantée dans le cou. Il se vide de son sang par petites giclées, ne peut plus émettre le moindre son. Il se vide à une telle vitesse que sa mort vient rapidement. De toute façon, je l'aurais achevé moi-même sinon. Je ne peux m'empêcher de mettre mes genoux à terre. Je me rend compte alors que Mélodie venait de me sauver la vie, que son tir était parfait, dans le seul espace disponible, entre son gilet pare-balles et son casque. Il allait sans doute me tuer avec un couteau de combat, qu'il serre encore dans sa main droite.
« Merci, je fini par dire. »

Mélodie range son arc avec fierté et ne dit rien. A-t'elle conscience de m'avoir sauvé la vie ? Cette être si innocente est devenue si froide d'un coup, sans émotion, froide. Est-ce que à cette instant-là, elle savait ce qu'elle faisait ? Je ne veux pas le savoir en faite. Mon cerveau se réinitialise après ce coup de chaud, et me dicte mes premiers réflexes : finir ma conversation, fouillez le gars, sortir d'ici.
« Eh oh, qu'est ce qui ce passe bon sang, me demande le talkie.
- C'est rien, j'ai achevé le boiteux, je lui répond avec la même voix falsifiée.
- Putain, vous êtes grave, grouillez-vous, ramenez la fille merde !
- C'est bon froussard, on arrive bientôt. »

Je coupe le talkie-walkie.
« Ouah, comment vous l'avez eu. »

Mélodie sort de sa torpeur froide pour me dire cela. Elle était devenu comme avant, ne ressemblant en rien à la Mélodie que j'ai connu depuis. Je me demande même comment elle a pu se soumettre aux sévisses de son propriétaire.
« Il faut nous dépêcher, je lance pour remettre mes idées en place. Je fouille ce gars et on y va. Fais la même chose de ton côté, peut-être qu'il y a des choses à prendre.
- D'accord, acquiesce-t'elle avant de commencer à fouiller. »

Je fais de même de mon côté. Je sais que la fouille des autres mercenaires seraient du temps perdu, comme je prédis que le gars qui est devant moi est leur chef. Il est mieux équipé, il est aguerrit, et si Mélodie ne l'avait pas vu derrière moi, je ne l'aurais pas entendu. Je parcours son chemin des yeux, constatant que les portes de l'ascenseur étaient ouvertes. Je me rend compte que j'ai eu une chance insolente, j'avais tout prévu, sauf la cage d'ascenseur que j'avais cru inaccessibles. Et en vérifiant, j'avais raison, elle l'était. Je constate qu'il a usé d'un grappin très perfectionné pour grimper jusque là, quelque chose de trop rare pour tomber entre les mains de mercenaires des rues. Il était de manufacture militaire, très complexe, planté entre le mur et une poutre d'acier de la cage. Je referme les portes, et revient à mon gars. Je le fouille, il a beaucoup d'équipement militaire de pointes, quelques grenades, et même une paire de lunette à vision nocturne, accroché à la ceinture, et utiliser sans doute pour grimper dans le noir de la cage d'ascenseur. Mais comment pouvait-il avoir avoir autant de matériel comme ceci ? Alors que les autres mercenaires n'avaient que des fusils réparés et des grenades faites maison ? Tout cela me dépasse. Je prend ce que je peux, Mélodie fait de même et nous descendons silencieusement les escaliers. En bas, je me plaque contre le mur des escaliers, Mélodie s'arrête. Un gringalet fait les cent pas devant la porte d'entrée, angoissé. J'hésite entre l'attaquer sans le tuer pour qu'il parle, ou de le tuer de suite par précaution. Malheureusement, le sort en a décidé autrement, ma jambe gauche fait un spasme incontrôlable, et m'oblige à me rétablir pour ne pas perdre pied, non sans oublier ma cachette et la discrétion. Le gars me voit, avec Mélodie, et je n'ai que le temps de sortir mon pistolet et de tirer dans la tête, avant qu'il fasse de même pour moi. Le dernier membre du commando meurt, jetant son fusil mitrailleuse à terre, posant genoux à terre, et tombant face contre le sol. Un long silence s'en suivi.
« C'est fini, me demande Mélodie.
- Oui, c'est fini pour ce soir, je lui répond, en m'appuyant contre le mur. »

L'adrénaline tombe d'un seul coup, et mes membres tremblent. Une fatigue soudaine m'envahit. Je n'ai pas l'habitude de traîner autant de temps avec la mort, et cette derrière n'en a pas encore fini avec moi. Mélodie ne se laisse pas démonter, et commence à fouiller le cadavre chaud.
« On peut remonter maintenant Mélodie, je lui conseille. Sinon les Monstres vont venir.
- D'accord. »

Sa recherche fut infructueuse, même chose que les types d'en haut. Je ne m'attarde pas trop, et je monte les escaliers quatre a quatre. À peine avoir atteint le 3eme étage que j'entend un grand bruit, et un bruit de viande qu'on déchire et qu'on avale. Il en est fallu de peu, heureusement que le couloir est trop étroit pour ces horribles créatures, du moins je l'espérais...

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