Chapitre un : Revers de médaille
Je reste calme. Je suis positionné derrière un arbre, je vise. Elle arrive, sans se douter ce qu'elle l'attend. Je bouge ma jambe gauche pour la soulager, elle me fait mal depuis ce matin. De plus, l'arbre au dessus se moque de moi, en m'envoyant des gouttes glacées sur mon crâne, protégé par une épaisse toisons de cheveux blonds. C'est l'endroit parfait pour voir sans être forcement vu. Je suis allongé sur une pierre couverte de mousses vertes pomme, et je vise à travers la lunette de mon fusil de sniper. La vue est dégagée, ma cible marche tranquillement avec son chien à ses côtés. Je prend ma respiration et je me concentre. J'entend mon coeur qui décélère, mon pouls faire de même. Je vise en calculant sa vitesse de marche, et je tire, une balle. Je fais mouche, comme à chaque fois. La balle traverse sa tempe gauche, traverse tout, et se fige dans l'arbre à coté. Il s'écroule, son chien s'arrête, cherchant une réponse à ce problème. Je n'hésite pas, d'habitude, je ne chasse pas les animaux domestiqués, mais je sens qu'il va vite comprendre d'où vient la balle. Je lui réserve le même sort, et il lance un cris de douleur avant de tomber sur le sol.
Voila, un travail bien fait pour un chasseur de prime, ce que je suis. Je récupère les deux douilles, et je me lève difficilement, comme à chaque fois. Ma jambe gauche n'aime pas passer de l'état couché à l'état debout, et vice-versa. Depuis l'attaque dans le bunker, je ne suis plus le même et ma jambe non plus. Je marche difficilement, plus difficilement qu'une autre personne comme moi. Heureusement, je compense mes défauts par mon intelligence et mes qualités de tireurs d'élite. Je vais vers les cibles abattues, d'abord le chien. Cette pauvre bête n'avait pas le droit de mourir, mais elle avait choisis un mauvais maître. Je lui ferme les yeux, et lui caresse le crâne taché de sang. Puis, je vais voir le mec. Il est couché, sur l'herbe, à répandre son sang sur la terre fraîche et humide. Je lui donne des coups de pieds pour vérifier sa mort, de plus en plus fort. Rien, ce n'est pas étonnant d'ailleurs, vu le tir que j'ai fais. Je récupère ses affaires, et vérifie ce qu'on m'a demandé de vérifier. Il y a bien un collier en or, un pendentif oval qui s'ouvre, et qui montre une mère et sa fille. Je referme le fermoir, et mets le pendentif dans la poche côté cœur de ma veste treillis. Cette objet est crucial, il sera la preuve de la culpabilité de ma victime, et la certitude d'être payé pour le boulot qu'on m'a demandé de faire.
Je récupère le reste de ses affaires, en guise de bonus, et je repars vers Cité Alpha 3, une petite ville ultra sécurisée, qui est l'un des rares regroupement d'êtres humains depuis la Grande Catastrophe. Je parle de Grande Catastrophe quand certains disent Apocalypse, mais je trouve que Catastrophe est un terme mieux approprié, une apocalypse est faite par Dieu, pas par l'Homme... Je boite, aujourd'hui doit être pire que les jours précédents, et c'est ce que je me dirais aussi demain. Cette patte folle me rend vulnérable, je suis plus à l'aise avec mon fusil qu'a découvert. Je suis en alerte pour chaque bruit que la forêt me renvoie, un bruissement de feuilles, une branche qui bouge ou qui craque, un cris, le vent,... tous ces bruits peuvent me cacher un réel danger, j'ai appris cela de mon protecteur aujourd'hui décédé. Il m'a tout appris, grâce à lui, je suis toujours en vie dans ce monde à l'agonie.
J'arrive enfin après une heure de marche à la ville. Pour une fois, la cible passait à côté, une aubaine, et de l'argent vite gagné. En arrivant devant la grande porte d'entrée en métal, l'entrée sud de la ville, je regarde où devraient se trouver les gardes, qui sont censés faire leurs travail de surveillance. Ils devraient être dans les tours, de part et d'autre de la porte, mais comme d'habitude, personne. Cette ville est protégée par des incompétents, nous pourrions nous faire attaquer, nous serions démunis. Des bandits ou des Bêtes, des animaux améliorés par l'homme, crée pendant l'âge d'or de la guerre, sont toujours à l'affût. Agacé, je porte mes doigts dans la bouches, et j'émets un sifflement strident. Je m'en fous de savoir que les anarchistes ou les monstres du coin nous entendent, ces cons sont censés veiller à la sécurité d'une centaines d'âmes. Enfin, l'un d'eux se réveille de sa torpeur, dans la tour de droite. Je m'insurge alors :
« Oh, les intellos de service, vous pouvez m'ouvrir s'il vous plait ?
- Oh, ta gueule Clopin, si c'était que moi, je te laisserai pas rentrer. »
Je mime des mains un pipeau imaginaire. Je savais qu'il n'aurait pas le cran de mener ces menaces à exécutions.
« Allez, laissez passer Clopin ! »
La porte s'ouvre enfin. J'aimerai tellement monter dans leurs tours d'ivoire un jour, les étrangler pendant leurs siestes, juste pour m'avoir appelé Clopin... Je suis Thomas, alias Hawkeyes pour les bandits, alias Clopin pour les intimes, un Faiblard handicapé qui n'a dans la vie que son fusil, et une vie de merde
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