Chapitre sept : Mélodie

Je me réveille le lendemain avec se qu'on appelait autrefois une "gueule de bois". J'ai mal au crâne, et je n'ai pas particulièrement envie de me lever. De toute façon, je n'ai rien à faire, pas de contrat à exécuter, pas de soucis financier pour le moment. Je reste allongé alors sur le sol, sur mon minable matelas qui devait être mort depuis longtemps. Je réfléchis à cette rencontre d'hier, cette Omega avec son maitre. Le geste qu'il a fait me dégoûte, c'est un code pour signifier à ceux qui aimeraient la posséder qu'elle est sienne, et qu'il peut faire ce qu'il veux d'elle. Ce qu'il veux.... cette phrase tourne dans la tête, je sens que son maitre utilise beaucoup sa propriété, mais malheureusement, je ne peux rien faire. Je décide de me lever tout de même, et de chasser l'idée de cette fille dans la tête. Honnêtement, j'aimerai faire quelque chose, mais je rentrerai dans l'illégalité, même si ce mot n'a aucun sens maintenant. Le monde est fait maintenant de tel sorte que les puissants et les forts peuvent tout faire sur les pauvres et les faibles : la loi du plus fort, la seule vraie loi en vigueur...
Je sors, prendre déjà un bon bol d'air. L'air frais remplit mes poumons, et chasse un peu les vapeurs d'alcools restants. Je décide d'aller au comptoir des affaires, un endroit sympathique, lieu de rendez-vous des marchands ambulants, des brigands aussi, des fouilleurs de ruines, et de ragots. On y boit aussi de l'alcool, mais c'est ici que je pêche les infos que je cherche, ou les demandes de contrat. Je cherche avant tout un contrat ce matin à me mettre sous la dent, mais aussi apprendre un peu plus sur cette fille et son propriétaire. Je fais un peu le tour, et je tombe sur un garde avec qui j'ai sympathisé, à coup de crédit au début. Lui aussi partage certaines idées de la justice et de l'humanité, et me donne des infos fortes utiles au passage. Ce matin ne fait pas exception, et s'il ne peut pas me donner d'info sur des contrats potentiels, il m'explique les relations qu'entretiennent le couple d'hier :
« Elle s'appelle Mélodie, parce qu'elle chante bien apparement. Elle a été acheté il y a quelques années, et depuis, j'ai des plaintes des habitants qui passent à côté de la maison que la fille crit trop fort quand il la viole. »

Il s'arrête un instant, et moi j'essaye de digérer pendant ce temps. Il reprend :
« Il est propriétaire de la gamine, je viens souvent pour leurs signaler le problème de bruit, mais lui s'en fout, et à raison. Il est dans les petits souliers du maire, c'est comme cela qu'il a pu acheter à un renégat recherché une fille de 12 ans.
- Fais chier, je peste.
- Et ne t'amuses pas à y mettre ton grain de sable, nous n'attendons que ça pour te chasser d'ici.
- Oui je sais, je peste à nouveau. Je fais régner ma justice, pas celle dicter par un monde mort, ou par un maire de ville véreux.
- Oui, peste autant que tu veux, mais sans ça, tu serais dans la nature, nous serions tous dans la nature. Je te respecte sur tes idées, je te méprise sur tes choix.
- Je sais. Merci pour le tuyau ! »

Je lui lance une pièce de deux crédits, qu'il récupère en vol comme un mort de faim. Il regarde autour de lui, et fini :
« Gardes-toi bien tout de même, je n'aimerai pas venir te chercher cette nuit.
- Grades-toi bien aussi garde, qui sait ce que nous réserve demain. »

Je lui tourne le dos, et je fais un signe de dédain en disant cela, tout en repartant. Je préfère rentrer, de toute façon, je ne trouverai pas de contrat aujourd'hui, les gardes sont à cran, et je préfère m'abstenir de leurs trouver une raison de me pourchasser. Moi aussi je fais un métier qui serait illégale avant, mais là où on me pourchasse pour cela, d'autre sont couvert de toute poursuite. Le monde est mal fait, et ne survivra pas à ses blessures.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top