Chapitre seize : Vestige
Nous arrivons enfin en dehors de la forêt au bout d'une demi-journée supplémentaire sans encombre, et nous sommes immédiatement éblouis par tant de lumières. Nous arrivons près d'une ancienne route automobiles, aujourd'hui à l'abandon. Des centaines de carcasses rouillées de ces dernières jonchent le bas-coté, déjà inspectées pour la plupart. La végétation prend peu à peu ses droits après des années d'esclavagismes et de contrôles par l'homme, et la route elle même n'y résiste plus. De jeunes fleurs viennent par delà les micro fissures de l'asphalte se hisser, pour la grande joie de Mélodie. Mais nous ne pouvions pas nous arrêter, chaque minute dans cette endroit à la vue dégagée est un risque supplémentaire de nous faire repérer. La ville est à une journée de marche, mais ma jambe ne veut rien savoir, et m'oblige à m'arrêter après des heures de souffrances.
« Tu vois que je ne suis pas ton Protecteur, je lui répète en m'adossant contre une grosse voiture bleu, à l'abris des regards. Je ne fais que nous ralentir avec ma jambe.
- Non, tu es mon Protecteur. »
Je laisse alors tomber, tout ce que je dirais pour lui faire entendre raison est déjà peine perdu. Je me masse une nouvelle fois le cuissot, faisant rouler le muscle pour le détendre, et me faire mal en prime. Elle continue à me regarder faire, telle une bonne élève regardant son professeur. Quelque heures plus tard, après avoir reprit la route, et au vue du soleil qui disparaît, nous décidons de nous arrêter près d'une dizaine de voitures qui sont plus abîmés que les autres, voir carrément sur le dos. Il y a dû y avoir un grave accident ici, et cela nous permet de nous protéger par les remparts improvisés par les voitures. Nous avons une vue dégagé sur au moins un kilomètre, ce qui est un avantage et un inconvénient. Je surveille toute la nuit les alentours, voyant des Bêtes non loin d'ici, mais occupé à chasser autres choses que nous heureusement. De toute façon, j'avais mon fusil avec moi, et je peux tuer de ces choses-là, il faut être précis, et ne pas se limiter dans les cartouches. Mélodie ne dort pas cette nuit, et préfère surveiller avec moi.
En y réfléchissant, cette fille est génial. Elle n'a pas beaucoup appris dans les livres, mais elle est ce que je ne suis pas : instinctive, impulsive, curieuse, sauvage. Au final, je ne regrette pas de l'avoir sauvé, peut-être que grâce à elle, j'aurai une raison de vivre ici-bas. Elle aussi forte que moi avec ma lunette de fusil, c'est fou comme ses connaissances et ses performances de survis sont extraordinaires. Elle a sans doute trouvé en moi une raison de vivre aussi, en cherchant l'éducation et les connaissances en tir qu'elle n'a pas. Je réfléchis toute la nuit, mon oeil droit scotché à la lunette du fusil. La nuit est belle ce soir, et le voilé étoilé était splendide. Mon Protecteur me disait souvent qu'avant la grande Catastrophe, le ciel n'était plus visible à cause de la pollution, gazeuse ou lumineuse. Les Anciens n'y voyait qu'une mélasse noir, avec quelques points lumineux. Le monde devait être déjà perdu d'avance à cette époque...
Le lendemain, nous repartons de bonne heure, et quelques heure plus tard, et des efforts en plus, nous arrivons enfin dans la ville. C'est une grande zone urbaine, où tout se mélange, tout type de carcasse, mécanique, humaine, animal, bétonné,... la végétation ici aussi reprend ses droits, ainsi que la vie animale, mais l'homme n'est plus occupant des lieux, et n'est plus la bienvenu. Je m'imagine cette ville autrefois comme dans les livres que me montrait autrefois Henry, une ville pleine de vie, de voitures, de gens, d'animations. La Catastrophe avait balayé ce joli rêve, et maintenant, le cauchemar y est permanent, comme si la terre s'était arrêté de tourner. L'espèce humaine vit ces derniers instant, et le monde n'attend que son extinction pour reprendre une vie normale.
Cette ville est un bon moyen de se cacher, mais aussi un bon moyen de se faire piéger. Chaque bâtiment debout, chaque recoins sombre, ou trou, chaque carcasse de véhicule, peut-être une cachette pour des animaux, des bêtes ou des brigands, et je sais que cette ville est souvent visitée. Je me dépêche, mon pistolet à la main, et l'arc dans les mains de Mélodie, qu'elle tend. Nous devons trouver rapidement un coin où nous poser...
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