Durant des jours, j'essaye de m'enlever cette vision de la tête. Mon imagination et mes souvenirs me font rassembler une scène de viol imaginaire avec la musique de Mélodie. Cela en devient insupportable, en plus que je suis tout le temps surveillé par les gardes, et que je n'ai aucun contrat qui m'est proposé. Je commence à mal en dormir, et j'en cauchemarde. C'est la première fois que je cauchemarde, et pourtant, j'ai vu assez d'horreur pour me faire vomir chacun de mes repas jusqu'à la fin des temps. Un soir, j'en peux plus, et je décide de donner une raison aux gardes de me tuer : je vais faire sortir Mélodie.
J'attend la nuit pour sortir. Je prend avec moi une bouteille d'alcool à moitié vide, et mon pistolet silencieux, dans le cas où cela tournerait mal. Il m'avait couté une fortune, et que je dissimule sous mes vêtements. Malheureusement, comme chaque nuit, la ville grouille de curieux, qui préfèrent le calme de la nuit à l'agitation du jour. Je préfère m'habiller d'un long manteau à capuche pour me cacher le visage, et je marche le plus normalement possible, cachant au maximum ma jambe folle. Je retrouve dans la rue ce couple maudit. Je fais comme les autres, je regarde, et je jète des pièces dans son bonnet de laine, pour avoir apprécié la chanson. Il ne me reconnaît pas, et me remercie poliment. Je m'éclipse alors, et j'attend dans un endroit calme, feignant d'être un ivrogne. Je prends ma bouteille d'alcool pour rajouter de la crédibilité au personnage, et en me couchant près d'ordures, je m'asperge les habits, et j'attend, la bouteille vide à la main. J'attends qu'ils partent pour les suivre dans l'ombre, écoutant cette chanson merveilleuse, mais maintenant lourde de sens.
La nuit est bien avancée quand enfin, faute de client, le gars force Mélodie à se lever, et à le suivre. Moi-même je les suis, vérifiant à chaque instant la présence des surveillants. Ils n'habitent pas très loin, dans une maison insalubre comme la mienne, un peu reculée de la rue principale. Je les suis et attends qu'ils rentrent pour me faufiler derrière la maison. Je suis tranquille là où je suis, derrière moi se trouve les cultures de légumes, et même si quelques gardes rodent, je me cache assez bien pour être invisible à leurs yeux débiles. Une fenêtre ouverte me donne accès à la conversation morbide :
« Tu sais ce qui t'attends maintenant Mélodie.
- Non maitre, je n'ai pas envie ce soir ! »
Même avec la peur dans la voix, son timbre est jolie, ce qui me dégoûte d'avantage. Le maitre se lèche les lèvres en produisant des bruits de succions :
« Non Mélodie, ce soir tu vas faire comme tous les soirs, que ça te plaise ou non. Je t'ai acheté, tu es mienne ma mignonne. »
Il commence à se défroquer, et commence le viol. Chaque mouvement de va-et-vient, chaque cris de Melodie me donne envie de vomir, et m'insupporte. Je voulais attendre qu'il dorme pour faire échapper Mélodie, mais ma conscience me crie de stopper cette barbarie. Je sors alors de la cachette, et je fais le tour du bâtiment. Je frappe à la porte :
« BAM BAM.
- Je suis occupé, hurle le maitre.
- BAM BAM c'est les gardes, ouvrez !
- Putain, vous avez rien d'autre a faire ! »
Je sors mon pistolet, enlève le cran de sécurité, et je vise la porte qui va s'ouvrir.
« Vous savez qui je suis ? Le Maire ne sera pas cont... »
Il ouvre la porte, mais me voit en manteau à capuche. Il n'a pas le temps de s'apercevoir de ce qui ce passe qu'il reçoit une balle dans la tête dans un silence absolu. Le grand maitre qui serrait les dents se transforme d'un coup en un être minable à poil, qui a maintenant un trou dans le crâne. Il bascule en arrière, me montrant alors l'arrière plan...
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