III - Chapitre 8 : Amours contrariées

Bon. L'italique, j'en ai sérieusement assez de l'italique qui se met par défaut, franchement c'est agaçant au possible. 

BONJOUR SINON comment allez-vous? Personnellement j'ai vécu une journée longue et stressante donc je suis contente d'être rentrée et de pouvoir me poser - et de regarder la série Netflix sur les Winx afin de retomber un peu en enfance ahah ! 

Et je vous annonce que j'ai fini mon bonus, qui, du coup je peux l'annoncer, portera sur Matthew Bones (Ouais je vous sens entre joie et crise de larme). Je précise juste que si vous voulez l'apprécier, il faudrait vraiment lire L'héritage d'Ilvermorny pour les rares qui ne l'ont pas lu ! Il n'est pas pour tout de suite donc vous avez le temps de pallier votre retard ahah ! 

Mais en attendant, chapitre : BONNE LECTURE ! 

*** 

Ecrire, c'est bien Marcus. Mais n'écrivez pas pour qu'on vous lise : écrivez pour être entendu. 

- La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, Joël Dicker

***

Chapitre 8 : Amours contrariées.

Le souafle siffla à mon oreille et passa dans mon anneau central. De rage, je frappai mon balai du poing et faillis ne pas voir l'immense balle noire qui fonçait sur moi. Je me laissai tomber in extremis, les jambes et les doigts croisées sur mon balai pour ne pas dégringoler de trente mètres. Le cognard passa lui aussi dans l'anneau latéral et je fusillai Arnold du regard.

-Je ne suis pas sûre, mais je pense que c'est interdit d'attaquer le Gardien quand il est dans sa zone d'en-but ?

Arnold se fendit d'un immense sourire et fit tournoyer sa batte avec flegme.

-Ce n'est pas réglementaire, mais tu auras toujours des Batteurs peu scrupuleux qui espérerons que l'arbitre ne verra pas ... Aïe !

Il venait de se recevoir le souafle sur la tempe et Eden s'écroula sur le manche de son balai, hilare. Arnold chercha le responsable jusqu'à lever les yeux au ciel et voir Swan en vol stationnaire au-dessus de lui, secouée d'un grand rire.

-L'arroseur arrosé, s'amusa-t-elle en redescendant à notre hauteur. Arrête de la martyriser, la petite. Notre premier match est dans deux semaines, si tu la blesses maintenant Dalia va te tirer les oreilles.

-Et tu seras obligé de reprendre ton poste, rappela Eden avec un sourire amusé. Moi qui pensais que tu étais heureux de reprendre la batte ...

-Ah, ah. Très drôle. Tu m'as fait une bosse, Black Swan.

-Hé, les jeunes !

Nos quatre têtes se tournèrent vers les gradins. Leonidas Grims venait d'y apparaitre et nous faisait de grands signes.

-Les professionnels vont avoir besoin du terrain, il faut que vous dégagiez la place !

-Pas de problème monsieur le président ! lui cria Swan en retour avant de donner une tape sèche sur la tête d'Arnold. Va récupérer le cognard, toi.

-Bah bien sûr ..

Arnold se précipita vers le sol pour attirer la balle démoniaque pendant qu'Eden et moi nous fendions d'une dernière course autour du terrain. Au bout d'un mois d'entrainement intensif, je maniais vraiment mieux mon Nimbus et j'arrivais à apprécier sa vivacité, la façon dont il prenait parfaitement les visages les plus serré, comment il virait sans perdre de vitesse ni me désarçonner. Je comprenais enfin comment ce balai pouvait m'avantager comme Gardienne mais Eden avait un soupçon d'habilité en plus qui lui permis de me battre à la course. J'atterris, nullement vexée. J'étais habituée à être battue à la vitesse – et c'était bien pour cela que je serais une mauvaise Attrapeuse. Eden me jeta le souafle qu'il avait sous le bras et je réussis à le rattraper d'une main. Je le soupesais d'une main, interloquée.

-C'est drôle, j'ai l'impression qu'ils sont plus lourds qu'à Poudlard ...

-C'est normal, confirma Swan, qui nous attendait devant la malle d'entrainement. A Poudlard, ils utilisent des balles plus légères et moins rapides pour le Vif d'Or et les cognards. Crois-moi, ça a fait tout bizarre à Joana la première fois qu'elle s'est retrouvée face à un Vif pro.

-Ou la première fois que je me suis pris un vrai cognard ..., grimaça Eden.

Je déglutis nerveusement. Pour m'être pris un ou deux cognards à Poudlard et en avoir grandement souffert, je ne pouvais que craindre ces balles professionnelles plus lourdes et plus rapides. Arnold se débattait avec l'un d'entre eux et réussit à le ranger dans la malle. Il rabattit le loquet avec un grognement.

-Petite saloperie ... (Il se redressa en et mit ses mains en porte-voix). Monsieur le président ? HE ! Monsieur le président !

Mais Leonidas Grims semblait occupé avec une femme qui venait d'apparaître sur les gradins. Elle était loin, mais paraissait élégante avec sa robe émeraude et ses longs cheveux bruns. Swan eut un rire entendu.

-Laisse tomber, Barberousse, madame la présidente est là, il n'écoutera plus rien.

-Madame la présidente ? répétai-je en mettant ma main en visière.

Mais Arnold la gratifia d'une claque sèche pour me la faire baisser.

-Ta maman ne t'a jamais appris à être discrète ? Ouais, c'est la femme du président, j'ai oublié son nom. Sandra ? Bref, une belle noble anglaise ...

-Elle n'est pas américaine ?

-Non, il s'est marié avec une anglaise, lui. C'est peut-être pour ça qu'il a été à moitié accepté par le club. Je ne comprends pas ce qu'ils ont contre lui – Gwladys, Dalia, et l'ensemble de la ligue anglaise. C'est quelqu'un que j'apprécie énormément. D'accord les américains ont injecté de l'argent, mais ça a été salutaire, le club était au bord de la faillite et dans les bas-fonds du classement.

Swan eut une moue et rangea négligemment le souafle dans la malle. Ses sourcils s'étaient froncés au-dessus de son nez.

-Ce n'est pas le problème. Regarde comme l'équipe A a évolué en trois ans ... Ils ont acheté plein de joueurs étrangers.

-Hé !

-Ne te vexe pas, Eden ! On a toujours eu des joueurs étrangers, mais des comme toi qui venaient de la formation, qui choisissaient de venir. Là, la moitié de l'équipe A a été arraché à leurs clubs et attirer par l'argent ... Je ne sais pas, avant les Tornades c'était des petits mais du panache. Là, j'ai l'impression qu'ils n'ont plus d'identité ... Que ça devient un club de mercenaire.

Je me laissai aller sur l'herbe, assez perplexe par l'image du club que donnait Swan – son club. Mais sans doute avait-elle connu l'époque où les Tornades n'étaient qu'un petit club et qu'elle était nostalgique de cette équipe. Eden paraissait peu content d'être ainsi considéré comme un « mercenaire » et buvait sa bouteille d'eau tout en lorgnant Swan. Elle finit par lui ébouriffer les cheveux avec un grand éclat de rire.

-Ne me regarde pas comme ça, on dirait mon fils quand je lui refuse des Chocogrenouilles ! Je te l'ai dit, je ne parlais pas de toi. Mais de la Ramirez qui est arrivée l'année dernière pour une coquette somme ou Martinescu qu'on a arraché aux Vautours ...

-Et Viktor Krum vous en veut encore, commentai-je distraitement.

J'avais reçu une lettre deux jours plus tôt et chacune d'entre elle s'achevait par des copieuses insultes pour son ancien coéquipier. Eden recracha sa gorgée d'eau et me contempla, incrédule.

-Krum ? Tu le connais ? Sérieusement ?

Les yeux de Swan et Arnold se braquèrent sur moi, écarquillés. Je crispai mes mains sur ma gourde, embarrassée d'être ainsi le centre de l'attention.

-Je l'ai rencontré pendant le Tournoi des Trois sorciers, il était encore élève à Durmstrang. C'est lui qui a dit que j'avais du talent comme gardienne alors ... On continue à correspondre.

Arnold émit un long sifflement admiratif et Eden battit des paupières, éberlué.

-Mon Dieu ... Joana tuerait pour être à ta place.

-Ah ... Alors euh, tiens ta langue ? Je n'aimerais pas être la première sur sa liste.

-Tu pourrais lui demander un autographe ? demanda Swan, excitée. Ma fille serait ravie, elle l'avait adoré à la Coupe du Monde !

Je les observai s'extasier, proprement consternée. Je n'étais pas habituée à être sous le feu des projecteurs. L'avantage quand on trainait avec Emily Fawley, Cédric Diggory ou Simon Bones, c'était qu'on n'avait pas à l'être et ça m'avait très bien aidé toutes ces années. Gênée, je me dépêchai de me lever, récupérai mon balai et mon sac pour repartir vers les vestiaires, promettant entre mes dents que je lui en toucherais un mot. Le président parlait toujours avec sa femme que je discernais plus distinctement. Elle devait avoir la cinquantaine mais son visage demeurait fin et beau et ses cheveux d'un noir sans tâche. Son regard gris se baissa sur moi et elle fronça les sourcils. Surpris du trouble de sa femme, Leonidas Grims suivit son regard et me sourit.

-Ah, Victoria ! J'ai suivi un peu votre entrainement en petit comité, vous prenez vite le rythme. Magnifique esquive sur le cognard d'Arnold ...

J'eus un sourire amusé. Swan avait peut-être raison sur l'identité des Tornades, mais je ne pouvais m'empêchais d'apprécier le président. Je doutais que beaucoup de président de club soient aussi présent dans leurs locaux, à les arpenter, à observer les entrainements – même ceux de la réserve – à connaître le nom de tous son personnel jusqu'à celui d'entretien. Il gardait peut-être des traces de noblesse qui rappelaient que nous n'étions pas nés dans le même monde, j'avais la conviction que ça restait quelqu'un de bien.

-Dalia aurait dit que c'est une manœuvre qui découvrait mes buts et mettait mon équipe en danger ... Mais merci.

-Et si vous avez intégré les préceptes de Dalia c'est que vous êtes sur la bonne voie, sourit monsieur Grims d'un air approbateur.

Sa femme me contemplait toujours, sourcils froncés et mine perplexe. Puis elle pivota vers son mari avec une telle vivacité que sa longue chevelure brune fouetta l'air. Intimidée, je me dépêchai d'entrer dans le vestiaire où Arnold se douchait déjà. Swan se changeait derrière les paravents magiques et Eden fouillait dans son casier. J'eus alors une vue prenante sur son nom flamand et compliqué inscrit sur sa porte. Je penchais la tête pour le déchiffrer.

-Van ... Vanler ...

-Vanlerenberghe, prononça Eden, caché derrière sa porte. Essaie plusieurs fois, ça vient vite après.

-Je plains le speaker qui va devoir scander ton nom ...

Eden mit un coup dans la porte ; elle aurait pu me percuter si je n'avais pas lever mes mains et pousser pour qu'elle lui retombe sur le coin du nez.

-Oh les gosses ! s'écria Swan face au cri d'Eden. Si vous vous disputez, j'interviens !

-Ça va ! gémit Eden en tâtant son nez. J'ai oublié qu'il ne fallait pas taper sur plus petit que soi ...

-Très drôle ...

Je plaquai la porte de son casier pour observer la personnalisation d'Eden. Il avait tapissé l'intérieur de photo, de stickers de Beauxbâtons, et un drapeau belge flottait seul au fond du placard. Une fille revenait souvent sur les photos. La peau noire, grande, un immense sourire accroché aux lèvres, elle était régulièrement proche d'Eden, à sauter sur son dos, lui tenir la main ou ébouriffer ses cheveux. J'eus un sourire attendri, tant l'identité de cette fille faisait peu de mystère.

-Ta copine ?

Eden cessa net de ranger ses affaires dans son sac pour lever les yeux sur les photos. Ses joues rougirent et il se replongea dans le pliage de sa robe de Quidditch.

-Ouais. Jordane.

-Ça fait des mois qu'il essaie de la demander en mariage mais qu'il n'a pas le cran.

Eden se retourna vivement et lança la robe qu'il était en train de soigneusement plié à la figure d'un Arnold hilare. Je contemplai les photos de Jordane, puis Eden, consternée. Il était plutôt mignon avec ses yeux doux et son sourire assez timide, mais il était jeune – pas beaucoup plus âgé que moi ... Alors un mariage ? Swan, occupée à se contorsionnée dans sa serviette pour se rhabiller élégamment – elle avait un sens de la pudeur qui lui était propre, mais j'avais appris à faire avec – rétorqua sèchement :

-Laisse le petit, Arnold. Si je me souviens bien, toi c'est Kate qui t'a demandé en mariage ...

-Mais vous avez quel âge ? demandai-je, incapable de m'en empêcher.

Les joues d'Eden étaient devenues d'un rouge soutenu et il paraissait si embarrassé qu'il avait caché son visage dans une serviette. Il me répondit sans en émerger :

-Dix-neuf ans.

-Et elle est venue avec toi en Angleterre ?

Eden se frotta vigoureusement la figure avant de baisser enfin son rempart. Swan, enfin habillée, se glissa derrière lui et pressa son épaule avec douceur.

-Non, elle est restée en France. Cet été, c'était prévu qu'on emménage ensemble mais ... avec ce qui se passe ...

Eden secoua la tête avec dépit.

-Du coup, pour sûr, le mariage ce n'est pas pour toute de suite ...

-Arrête, tu n'en sais rien, tenta de le consoler Swan. Peut-être qu'on arrivera à mettre rapidement Tu-Sais-Qui hors d'état de nuire ... Mon mari travaille chez les Tireurs d'élite de baguette magique, ils disent qu'ils sont tous mobilisés ... Ils vont l'arrêter et Jordane pourra venir te rejoindre.

Eden se fendit d'un ricanement amer. Il jeta sa serviette et sa robe en boule dans son sac et le ferma d'un coup de baguette magique rageur.

-Si j'ai bien lu les journaux, votre première guerre a duré dix ans. Et franchement avec ce qui se passe, tu crois réellement que c'est le Ministère qui gagne ? Comment elle s'appelle la haute fonctionnaire qui a été tuée ...

-Amelia Bones.

De nouveau, leurs quatre regards se levèrent sur moi. Je m'étais figée au récit d'Eden, sans trop savoir si j'étais pétrifié qu'un garçon à peine plus vieux que moi soit assez mûr pour s'engager pour toujours avec son aimée ou si j'étais révoltée que Voldemort empêche leur amour de s'épanouir. Et le souvenir d'Amelia n'arrangeait rien. Je me laissai aller sur le banc et décidai d'être sincère face à leurs mines interrogatrices.

-Je la connaissais, j'habite à côté de chez son frère et je connais très bien son neveu ...

-Oh, ma belle, compatit Swan.

-Moi je suis plus intéressé par le fait qu'elle connaissait « le neveu » d'Amelia Bones, intervint Arnold avec un sourire goguenard. Dis-nous tout sur ce « neveu », Victoria.

-Ouais, je préfère parler de ça moi aussi, embraya immédiatement Eden, sans doute pour se sortir de sa morosité. C'est qui ce gars ?

-Oh je vous jure ..., soupira Swan.

-Quoi ? se défendit Arnold avant de me désigner du menton. Plus d'un mois qu'elle est arrivée et elle n'a pas eu le droit à l'interrogatoire. Et en plus elle ne moufte pas, on ne sait rien de sa vie à cette petite !

Je feignis d'être absorbée par le contenu de mon sac, le cœur cognant contre ma poitrine. Ils avaient raison, ils ne savaient rien de moi. Et pourtant en mois à m'entrainer toutes les semaines avec eux, j'avais fini par en apprendre des choses sur eux, du nom des trois enfants de Swan à la passion d'Arnold pour les vieux vinyles moldus – mais j'avais de fortes raisons de croire qu'il était né-moldu comme moi ... Et pendant qu'ils s'ouvraient à moi, m'acceptant dans leur groupe, je m'étais dérobée. Il y avait des choses que je ne voulais pas expliquer, comme d'autre que je ne pouvais pas dévoiler. J'entendis Swan mettre une claque à l'arrière de la tête d'Arnold.

-Laisse-la tranquille, elle a le droit d'avoir une vie privée. Je vous laisse, je dois aller chercher mes enfants chez ma mère avant qu'ils ne retournent sa maison ...

Elle m'adressa un signe de la main et partit, son sac sur l'épaule et ses cheveux bondissant à chacun de ses pas. Sur le banc en face de moi, Arnold et Eden ne me lâchaient pas du regard et je compris que la fuite de Swan m'avait exposée à leurs questions. Un sourire amusé retroussa les lèvres du belge.

-Alors, qui c'est pour toi le neveu d'Amelia Bones ?

-Euh ...

C'était pourtant une question facile, pourtant je me retrouvai incapable d'y répondre, ouvrant et refermant la bouche plusieurs fois sans qu'aucun mot n'en sorte. Il n'en fallut pas plus pour qu'Eden et Arnold échangent un regard ravi qui embrasa mes joues.

-A ce point ?

-Quoi ? Non ! Simon c'est juste ...

Maintenant que j'y réfléchissais, j'étais incapable de définir ce qu'était Simon pour moi. Chaque mot qui me venait à l'esprit était impropre à notre relation. Ami ? C'était pauvre pour qualifier le lien presque absolu qui nous unissait. Frère ? Je n'avais qu'un frère, c'était Alexandre et je n'arrivais pas à considérer notre relation comme filiale. Assez troublée, je me laissai tomber sur le banc devant mon casier et rangeai négligemment mon sac.

-C'est ... compliqué à expliquer. Mais arrêtez de penser ce que vous pensez, ajoutai-je en remarquant que leurs sourires s'agrandissaient. Ce n'est pas ce que vous pensez, c'est juste ... Mon meilleur ami, si on veut simplifier.

Mais les mots me laissèrent un goût amer dans la bouche. Déjà parce que c'était un mensonge et ensuite parce ce titre seyait davantage à Cédric. Me refusant à m'embourber dans la conversation qui s'envenimait déjà bien trop pour moi, je levai une main face à Arnold qui ouvrait la bouche, l'œil pétillant.

-Ecoutez, si vous voulez tout savoir je sors d'une relation avec l'un de mes camarades de Poudlard alors ... vous comprenez que je n'ai pas très envie de parler de ça ?

-Ah, regretta Eden, soudainement pantois. Désolé ...

-Le nom de cet ex ?

-Ce sera au prochain épisode, Callum.

Le président Grims venait d'apparaître dans l'encadrement la porte, ses mains plongées dans ses poches et ton éternel sourire aux lèvres. Sa femme ne l'avait visiblement pas suivi et je m'en trouvais soulagée. Je n'étais pas sûre d'avoir apprécier la manière dont elle m'avait dévisagé.

-Je suis certain que les amours de Victoria sont passionnantes, mais je suis sûr que vous avez des choses plus intéressantes à faire et on aimerait pouvoir fermer le vestiaire.

-Bien sûr, monsieur le président. (Arnold pointa son balai sur moi). On en reparlera la prochaine fois.

Il s'en fut en sifflotant joyeusement et Eden et moi échangeâmes un regard.

-Tu me défends face à ses interrogatoires et je te promets de ne plus jamais t'interroger sur Jordane.

-Deal, accepta-t-il en frappant dans ma main. A mercredi, mini-pouce.

Eden salua le président et sortit de la pièce. Je me dépêchai de ranger mes affaires et lorsque que je me redressai pour m'en aller à mon tour, je remarquai que Leonidas Grims était toujours dans l'encadrement de la porte, à m'observer les sourcils froncés, l'air de chercher quelque chose en moi. Je me figeai, prise de court.

-Monsieur ? Il y a quelque chose qu'il ne va pas ?

Le président parut sortir de sa torpeur et son sourire s'épanouit immédiatement sur ses lèvres.

-Oh non, tout va bien, c'est gentil de vous en inquiéter ! C'est juste ... J'ai capté un morceau de conversation, veuillez me pardonner c'est extrêmement impoli ... Vous connaissez les Bones ?

-Ah ... Euh, oui. J'habite à Terre-en-Lande comme eux.

-Je n'avais pas fait le rapprochement, souffla Leonidas Grims, comme pour lui-même, avant de me sourire de nouveau. Bien Victoria, je vous dis à mercredi.

Et il retourna aussi sec dans le couloir, me laissant seule et pantoise dans le vestiaire.

***

-Répète-moi ça.

-Je te l'ai déjà répété cent fois, Vicky.

-Rogue ? Sérieusement ?

Simon repoussa la lettre de Susan, et s'occupa de ranger son sac. C'était la première que nous recevions depuis la rentrée, longue d'un rouleau de parchemin et dont un paragraphe entier était dédié à fustiger copieusement la nomination de Severus Rogue comme professeur de Défense contre les Forces du Mal. Je la pris entre mes doigts, toujours hébétée.

Pour les Potions, ils auront le professeur Slughorn maintenant. Tu te souviens, tante Amy nous en avait parlé, de lui et de ses fêtes où il réunissait tous les élèves les plus prometteurs et les mieux nés ... Alors crois-moi quand j'ai vu arrivé la petite invitation dans le Poudlard Express frappé de son nom, j'ai tout de suite deviné ce qui allait se passer. Hé bien non, monsieur, ce n'est pas comme ça que se passe, je refuse d'aller à vos petites soirées privées juste parce que je m'appelle Bones. Je refuse d'être prise dans votre toile de relation. Hannah a croisé Neville Londubat dans le train, il parait qu'il y était invité – sans doute à cause de ce qui est arrivé à ses parents – et Harry bien sûr, évidemment, l'Elu ... Tu verrais comment les filles bavent dessus maintenant, elles ne le trouvaient pas si séduisant l'année dernière.

-Ça, elle n'a pas tort, soufflai-je, vaguement amusé par la vergue qui transparaissait de la lettre. Qui c'est ce Slughorn ?

-Un ancien prof, répondit distraitement Simon, le nez dans les parchemins. Tante Amy nous en parlait souvent, je crois qu'elle le méprisait assez ... Il a beaucoup de contact un peu partout alors il en fait profiter ses chouchous – des enfants de bonnes familles ou des gens qu'il trouvait plein de promesse ... (Sa voix se réduisit à un filet). Tante Amy cochait les deux cases ... Et c'est parce que c'est un système qui la dégoûtait qu'elle a arrêté d'aller aux petites soirées ... Pas étonnant qu'il ait voulu Susan – et que Susan refuse d'y aller.

Simon fit tourner une plume sur son pouce, les sourcils froncés.

-Mais il était déjà vieux à l'époque de tante Amy, ça doit être un fossile... Pourquoi il est revenu ?

-Sans doute parce que le poste de Défense contre les Forces du Mal est maudit et que cette année Dumbledore n'a encore trouvé personne ... C'est pour ça que le Ministère nous a imposé Ombrage, non ? Parce que Dumbledore n'avait trouvé personne ... Alors il a donné le poste à Rogue parce qu'il le voulait depuis des années et il a trouvé un substitut aux Potions.

-Ouais, je suppose ...

A dire vrai, il m'écoutait à peine. Il faisait pour la dixième fois l'état des lieux de son sac, comptait les bouteilles d'encres et les rouleaux de parchemins, faisait des piles des grimoires achetés pour l'IRIS ou alors passait la main dans ses cheveux pour tenter de les maintenir en place. Je le contemplai, un sourire désabusé aux lèvres. C'était bien la première fois que je voyais Simon stressé pour une rentrée, mais c'était peut-être la plus importante de sa vie. Il avait fallu le forcer à postuler à l'IRIS, un prestigieux institut de recherche dissimulé au sein de la plus prestigieuse encore université d'Oxford. C'était à un moment où Simon songeait sans doute à s'engager à cœur perdu dans la lutte contre Voldemort, mais la donne avait changé et il avait fini par adhérer au projet d'être le meilleur sorcier possible pour lutter le plus efficacement possible. Et c'était réellement la voie royale pour Simon Bones, meilleur élève baguette en main de Poudlard et malgré sa nervosité je ne pouvais m'empêcher de remarquer que ses yeux pétillaient et que ses prunelles s'étaient éclaircies, révélant un bon état d'esprit de sa part. Je souris, contaminée par son enthousiasme.

-Arrête de farfouiller, tu vas être en retard.

-J'attends La Gazette ...

-Je la réceptionnerais et je mettrais sur ta table de nuit pour ce soir, ça te va ? Allez, grouille.

Je lui donnais un coup de pied par-dessous la table de salle à manger pour l'inciter à bouger et Simon grimaça. Ce fut le coucou de leur horloge qui le força à se lever et il se dépêcha de récupérer sa cape dans le placard qu'il agrafa à l'envers. J'éclatai de rire et m'arrachai de ma chaise.

-Oh Seigneur, tu es un gosse, me moquai-je en lui arrachant sa cape pour la mettre du bon sens. Laisse-moi faire, t'as l'air trop stressé pour lasser tes chaussures ...

Je la réajustai sur ses épaules et me rapprochai pour nouer ses attaches d'argent à sa gorge. Sa poussée de croissance avait cessé, observai-je, rassurée qu'il n'ait qu'une demi-tête de plus que moi. Il avait poussé la bienséance à mettre du parfum, des effluves légères qui me chatouillaient les narines. Simon se laissa faire, sans doute trop angoissé pour protester.

-Nom d'une gargouille ... Imagine que je loupe un simple sortilège de lévitation lors de mon premier jour ...

-Alors grave chaque détail dans ta mémoire, je veux que tu me racontes ton humiliation quand tu rentreras. Ne bouge pas ... C'est bon. N'oublie pas ton goûter en partant.

Je tapotai son torse du plat de la paume avec un sourire malicieux et Simon leva les yeux au ciel.

-Très bien maman. Et toi, qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ? Tu n'as pas entrainement ?

Je secouai la tête et m'éloignai d'un pas pour le laisser prendre son sac et passer une énième fois la main dans ses cheveux. J'avais eu cette semaine mon premier entrainement avec les professionnels durant lequel nous avions exécuté un match pour nous préparer pour les premières journées de championnat. Nous ouvrions le bal dans une semaine alors qu'eux jouaient à la fin du mois. Ça avait été déstabilisant, car tout allait beaucoup plus vite et je m'étais prise une véritable volée de but – notamment par Josefa Ramirez, la poursuiveuse vedette dont les jumeaux rêvaient d'avoir l'autographe. J'étais descendue sur le terrain dépitée, forcée à faire bonne figure devant la mine revêche de Parkin, l'entraineur de l'équipe A. Swan avait voulu me consoler : c'était la première fois que je me trouvais face aux professionnels, en véritable situation de match, c'était toujours déstabilisant, je ne m'en étais pas si mal sorti ... Mais j'avais eu tant de doutes sur mon niveau suite à cette séance que j'étais restée jusque tard m'entrainer avec Eden, sous le regard incisif de Dalia. Alors aujourd'hui, je ne voulais pas voir un balai ni un souafle.

-Non, mais je pense flâner dans votre bibliothèque, j'ai besoin de me changer les idées ... Genre, une journée sans duel, sans balai, sans douleur musculaire. Juste ... Un livre, un canapé.

-Et tu ne peux pas le faire chez toi ?

Je ne pus retenir la grimace qui me venait aux lèvres. La raison de ma présence si matinale chez les Bones était que Melania était venue discuter avec mes parents de la rencontre avec les siens qui prenait à présent tant forme qu'elle commençait à m'effrayer. Incapable de rester sans faire part de mes inquiétudes, j'avais préféré fuir et me réfugier dans un endroit où les problèmes ne seraient pas les miens.

-J'y retournerais quand ils auront peaufiné tous les détails pour la fameuse rencontre ... Là, je veux juste me vider la tête.

Simon n'insista pas mais parut également contrarié. Lui non plus n'était pas particulièrement enthousiaste à cette idée et avait convaincu ses parents d'y assister. Il frotta distraitement mon bras.

-Ce n'est pas dans l'intérêt des Selwyn que ça se passe mal ... Ce sera tendu, mais ça ira, n'angoisse pas trop pour ça. Bon, je dois y aller, je vais être en retard. A ce soir, peut-être ? Et n'oublie pas ma Gazette.

Il s'engouffra dans la cheminé et les flammes émeraudes l'avalèrent tout entier pour le mener à Oxford. Je secouai la tête, désabusée et montai à la bibliothèque. Ce faisant, je passai devant la porte de la chambre de George et Rose. Si lui était parti aux aurores, j'entendais le remue-ménage de sa femme, qui ne semblait toujours pas prête psychologiquement à reprendre le travail. Elle m'avait autorisée à rester tout en précisant qu'elle passerait sans doute la journée à trier de vieilles affaires et pourtant elle n'était pas descendue pour le premier jour de Simon en tant qu'adulte. Cela devait être douloureux pour son cœur de mère de voir ainsi grandir ses enfants ... et en particulier celui-ci.

Je me glissai dans la bibliothèque, peu désireuse de la croiser et d'à nouveau la laisser m'interroger sur nos activités. Nous continuions les séances d'entrainement dans le grenier des jumeaux, où j'avais pu personnellement me frotter à Remus Lupin durant un duel acharné qui dépassait de loin en difficulté ma joute avec Nestor en juin dernier. Mais fort heureusement, le rythme fut moins fracassant que ce que j'avais crains : maintenant que j'étais habituée, j'arrivais à jongler entre le Quidditch, les duels et les moments de repos complet dans mon bain pour calmer les douleurs musculaires ou à me vider la tête dans un livre. C'était régulier, carré et presque rassurant, ça mettait un cadre dans cette nouvelle vie que j'effleurais à peine. A y craindre le moment où cela débuterait réellement, entre les matchs et les missions pour l'Ordre qui seraient réellement aléatoires ... Et au point où j'en baissais ma garde. Quelque part dans la nature, Nestor Sewlyn ne devait pas avoir abandonné l'idée de se venger de sa sœur et de moi. Pour ma famille, je ne devais pas me laisser entrainer par le rythme rassurant que prenait ma vie.

Mes réflexions furent interrompues par un brouhaha à l'étage du dessous : Rose était allée ouvrir à quelqu'un, quelqu'un de fort virulent dont la voix féminine et furieuse me parvenait par bride :

- ... Te cache depuis des mois ... Egoïste ... Tu n'es pas la seule à avoir perdue une famille ... Moi aussi j'ai le droit ... Cassie ne t'aurait jamais ...

Rose ne répondait visiblement pas à son interlocutrice. Embarrassée, je fermais la porte pour ne plus entendre les éclats de la dispute – sans doute une employée du Ministère venue la raisonner et la convaincre de reprendre son poste. Résolue, je fouillais la bibliothèque fournie des Bones. Je découvris près de la cheminée frappée des armoiries de Poufsouffle, la Maison familiale, certains carnets manuscrits qui prenaient la poussière que je n'osais pas ouvrir ni lire de peur de violer d'intimité de quelqu'un, et particulièrement d'un mort. J'eus simplement le temps d'apercevoir un plan de Terre-en-Landes – ancien et jauni par les ans – et les esquisses d'un arbre généalogique de la famille. Plus haut, de très vieilles éditions d'ouvrage sorciers mais également moldu, marquant les origines non-magiques de la famille Bones qui gardait cet héritage dans leur culture. Simon et Susan étaient parmi les rares sorciers de Poudlard a avoir cette double culture. J'hésitais fortement à céder à la tentation et à parcourir les carnets lorsque quelques coups furent toqués à la porte. Je sursautais, perchée sur mon échelle et me rattrapai au dernier moment à un barreau.

-Ne tombe pas, je ne voudrais pas te faire rater ton premier match.

Je baissai des yeux incrédules sur la personne qui venait de passer la porte. Fière et digne dans sa robe de sorcière turquoise, Octavia McLairds me contemplait avec un sourire incertain. D'un geste élégant, elle retira le chapeau qui couvrait son opulente chevelure acajou qu'elle avait ramené en un chignon et exécuta une légère révérence.

-Ça change de l'uniforme, pas vrai ?

-Je ne te le fais pas dire, marmonnai-je en descendant de l'échelle. Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Je passe dire le bonjour. Je m'attendais à un meilleur accueil ...

-C'est toi qui criais en bas ?

Octavia fronça les sourcils et elle jeta un regard furtif à la porte qu'elle avait refermé derrière elle. Les éclats de voix s'étaient tus.

-Euh non ... Mais Mrs. Bones parlait avec quelqu'un quand je suis arrivée ... Je pense qu'elle a profité de mon arrivée pour la mettre à la porte, cela dit. Une affaire ministérielle, je suppose ... J'ai entendu dire que c'était difficile en ce moment ici.

Le nom d'Amelia Bones flotta entre nous, tel un spectre à peine discernable. Octavia passa une main dans le sac de belle facture qu'elle portait à l'épaule et me tendit un exemplaire de La Gazette du Sorcier. Je le saisis avec automatisme et le dépliai pendant qu'elle entonnait :

-Mais j'avoue, c'est toi que je venais voir. Je suis venue ici pour connaître ton adresse, mais Mrs. Bones m'a dit que tu étais là ... Je ne sais pas si tu avais vu ...

-Stan Rocade ?!

-Voilà.

Je lissai le journal à plat sur une table, interdite. La photo du contrôleur boutonneux du Magicobus était coincé dans un article concernant son arrestation par les Aurors après que le jeune homme ait communiqué des informations concernant Voldemort à un bar. C'était tellement absurde qu'un rire m'échappa et je levai le regard sur Octavia.

-Mais ... c'est sérieux ?

-Non seulement c'est sérieux, mais c'est que ce que notre gouvernement appelle « une excellente gestion de la crise », confirma Octavia avec l'ombre d'un sourire. C'est ce qui se dit en interne. J'ai passé la journée hier à traîner les oreilles au service juridique et certains se félicitent d'avoir attrapé un nouveau Mangemort.

-Un Mangemort ? Stan Rocade ?

-Ah, je suis d'accord. Je l'avais croisé à la Coupe du Monde de Quidditch ... Bavant devant des Vélanes, prêt à assurer qu'il allait devenir le plus jeune Ministre de la Magie ... (Elle tapota sa photo de son index). Ça, ce n'est ni un Mangemort, ni même quelqu'un qui a subi l'imperium – je doute qu'il serait allé se vanter dans un bar dans ce cas. C'est juste un baratineur qui a voulu se rendre intéressant ... Et c'est à la Une de la Gazette. Comme une victoire contre Voldemort.

J'observai le visage boutonneux de Stan Rocade et pris lentement conscience de tout ce que je me disait Octavia. Simon avait parfaitement résumé ça en juillet : le Ministère était passé de « tout va bien » à « tout est sous contrôle ». Scrimegeour maîtrisait tout autant que Fudge – et dissimulait encore la gravité des faits à la Communauté Magique. Bon sang, où partirait le monde si Dumbledore n'avait pas mis une résistance sur pied ... Il était le seul qui se dressait efficacement contre l'ombre qui écrasait notre quotidien. Les doigts d'Octavia pianotèrent sur la table de bois verni.

-Tu te souviens de l'année dernière, quand les dix Mangemorts se sont évadés et que tu m'as dit d'ouvrir les yeux ? Que le chaos était à nos portes ?

-Oh, lâchai-je, étonnée. Oui, je me souviens ... J'ai peut-être été violente, désolée, j'étais à bout de nerf à ce moment-là ...

-Non, me coupa Octavia en tripotant son chapeau. Non, tu étais en colère et tu étais parfaitement en droit, tu as eu raison sur toute la ligne. J'ai préféré croire Fudge dans un premier temps parce que je ne voulais pas croire que le Ministère nous mettrait sciemment en danger ... Mais il l'a fait et il continue de le faire.

Elle hissa son sac sur ses genoux et sortit alors un nombre important de parchemin sur lesquels elle avait griffonné des notes, des plans que je peinais à lire. L'encre brillait encore, comme si les lettres avaient été tracé fraichement, il y avait quelques minutes. J'en pris un rouleau de parchemin et le déroulai devant moi. C'était un projet, constatai-je, intriguée. Dans la lignée de celui que nous avions fait l'an dernier pour les ASPIC sur les limites du Code Magique Internationale comme garant de la paix entre moldus et sorcier. Mais cette fois, c'était plus axé sur les moldus, remarquai-je en suivant les notes d'Octavia. Et plus axé sur la culture. Je lui jetai un regard interrogateur.

-Tu te lances dans un nouveau projet de recherche ?

-Nous nous lançons sur un nouveau projet de recherche, rectifia-t-elle avec un petit sourire. Que nous allons éditer en livre pour le diffuser à la communauté magique.

-Tu veux écrire un livre ?

-Toi et moi, oui. Victoria, on est en guerre et en guerre, il y a deux sortes de personnes : les protagonistes, qu'ils soient d'un côté ou de l'autre, et cette immense masse de la population qui n'ose pas bouger une oreille et qui pourtant peut faire tout basculer. Ce n'est pas qu'une guerre d'action, c'est aussi une guerre des idées, une idéologie. Et je ne sais pas si tu as remarqué, notre propagande reste ... assez faible. Le problème d'avoir un homme d'action à la tête du gouvernement, c'est qu'il sous-estime le pouvoir des mots. Tu-Sais-Qui, lui, ne se prive pas pour diffuser ses idées. Les grandes familles reçoivent des lettres, des tracts, de la propagande qui liste les avantages qu'ils auraient s'il était au pouvoir. L'argument qui a le plus de résonnance, c'est celui de la liberté. Les sorciers libérés du joug des moldus ... Le Code Internationale du Secret Magique volant en éclat – les mêmes arguments qui avaient sensibilisé sous Grindelwald ... Certains sont prêt à fermer les yeux sur la magie noire, juste pour un peu de pouvoir en plus.

-Oh Seigneur ... c'est chez toi que tu entends ça ?

Les lèvres d'Octavia se pincèrent. Elle était issue d'une riche famille de sorcier, de Sang-Mêlé certes, mais assez influente pour avoir donné à l'Angleterre un Ministre de la Magie et plusieurs hauts fonctionnaires. Evidemment que les Mangemorts devait leur faire les yeux doux – ou les menacer.

-Pas spécifiquement chez moi ... Mais mes parents ont donné une réception la semaine dernière et j'ai entendu pas mal de chose que j'aurais préféré ne pas entendre. Mes parents ne se prononcent pas, mais je sens que ça bouillonne chez les grandes familles de sorcier. Alors j'ai essayé de trainer les oreilles, même de débattre avec eux ... « Mais vous avez pensé aux conséquences que ça peut avoir sur le monde moldu ? – Les moldus s'adapteront, comme toujours », me répondait-on avec condescendance. « De plus, les sorciers ont tellement à leur apporter, ils ne seraient plus obligés de vivre avec leur techniques archaïques ... ».

-Archaïque ? répétai-je, outrée. L'électricité, c'est archaïque ? Les moldus comprennent mieux le monde que les sorciers ne le feront jamais ! Eux ne s'intéressent qu'à la magie, pas à la nature ou au corps humain ou à la façon dont l'univers tourne ...

Le sourire d'Octavia s'agrandit et elle pointa un index triomphal sur moi.

-Voilà. C'est pour ça que j'ai besoin de toi, Victoria Bennett. Toi et moi, on va prouver aux sorciers que ce qui fait la richesse de nos cultures, ce sont nos interactions dans un monde égal. Ce ne sont pas les sorciers qui ont inventé les radios, l'appareil photo ou les tourne-disques, c'est une technologie qu'on a volé puis ensorcelé. Un jour, on volera aussi les cinémas ou les télévisions, ce n'est qu'une question de temps. Précisément parce que le moldu connait mieux le monde, les mécanismes qui le font tourner ... Nous, on est tristement ignorant de ça. De comment les moldus nous surpasse – et de loin – en terme de créativité et maîtrise de l'environnement. Je parle de science, mais aussi d'art, de lettre, de compréhension de l'esprit humain. J'ai vu Roger cet été qui m'a dit que les médicomages et psychomages se basaient sur les études moldues parce qu'elles étaient bien détaillées et complètes, plus pointu que n'importe quel travail sorcier.

Elle avait parlé si vite qu'elle dût prendre une grande inspiration. Captivée parce qu'elle disait, je fis négligemment tourner ma baguette pour faire apparaître un verre de jus de citrouille frais qu'elle avala d'un trait.

-Merci. Bref. Tu es bien placée pour savoir que les sorciers sont tristement ignorant des moldus ...

-Mais il existe plein de bouquin qui leur explique, on les a utilisés en cours ... ça ne veut pas dire que les sorciers s'intéressent à ce qui se passe de l'autre côté du mur.

-C'est pour ça qu'on va faire mieux. Pas un ouvrage ennuyeux qui nous explique ce qu'est l'électricité, mais pourquoi l'électricité est une prouesse, comment ça participe au fait qu'ils comprennent mieux le monde que nous. Et il ne faut pas qu'on se centre sur les moldus, mais sur les liens qu'ils ont avec les sorciers, sur nos échanges culturels. Il faut qu'on œuvre en historienne.

-Pas qu'en historienne, je pense. Il faudra aussi se pencher sur les outils sociologiques... Il y a un cursus à l'université de Gloucester, je me demande si je pourrais prendre quelques cours ...

Je levai les yeux du parchemin pour voir le regard entendu d'Octavia. J'eus un sourire confus. Je me doutais qu'à la lecture de ses notes, mon visage s'était illuminé et que mes yeux s'étaient mis à pétiller. Le projet me plaisait – ce que disait Octavia me plaisait. C'était un moyen détourné d'agir, de faire ouvrir les yeux à cette masse de sorciers qui ne s'intéressaient pas au monde moldus et qui, de ce fait, les considérait comme quantité négligeable dans la guerre. C'était fin et intelligent, à l'image d'Octavia. J'enroulai le parchemin pour lui rendre.

-Et tu as eu cette idée quand ?

-Ça fait quelques semaines que j'y pense, admit-t-elle. Mais j'ai commencé à vraiment y réfléchir après la réception et que je me suis rendue compte que ... personne ne m'écoutait. Je suis une fille, et la fille cadette, qui plus est. Je n'étais qu'un joli visage au milieu d'une foule, les hommes me considéraient avec condescendance – ou comme un parti à prendre pour leurs fils. Leurs fils, par ailleurs. Le grand regret de mon père est de ne pas avoir eu de fils et de savoir qu'après lui, les McLairds s'éteindront. Ma sœur a un peu de crédit parce qu'elle est l'aînée, l'héritière, mais moi je ne suis rien. Un nom et une dot. Mais j'ai une voix, et je compte bien la faire entendre au monde entier. L'arrestation de Stan a été le déclencheur, si on veut ... Tu avais raison, l'année dernière. Il faut arrêter de se voiler la face.

Mon sourire s'agrandit. Evidemment que j'étais tentée par le projet d'Octavia même s'il paraissait colossal – écrire un livre pour sensibiliser les sorciers à la cause moldue ... C'était vertigineux, quelque chose que je me ne serais jamais imaginé faire. Cela dit, je me serais jamais imaginée en joueuse de Quidditch professionnelle ou encore en résistante. Octavia parut sentir les restes de mon hésitation par elle insista :

-Je sais que le Quidditch doit t'occuper déjà assez, ainsi que ta famille et tout ce qui se passe avec les Selwyn ...

-Tu es au courant ?

Octavia détourna le regard.

-J'en ai vu assez sur le quai et assez entendu à la réception. Melania Selwyn avec un moldu, ça fait jaser ...

Je plissai les yeux, soudainement suspicieuse. Il me semblait que les joues pâles d'Octavia avaient rosies.

-Il n'y avait pas Ulysse Selwyn par hasard à cette réception ?

-Si, répondit-t-elle distraitement. Nos pères font des affaires ensemble, ça ne date pas d'hier ...

-Je vois ...

Mon ton dut l'interloquer car son regard se riva sur moi, interrogateur. Je fis mine de ne pas le remarquer en me plongeant dans un autre rouleau de parchemin, qui contenait des ouvrages de référence. Je savais qu'Octavia avait eu une relation avec Ulysse Selwyn, d'après une conversation que j'avais surprise en janvier dernier. Mais aux dernières nouvelles, la jeune fille avait coupé court à toute relation après avoir appris qu'il m'avait persécuté une partie de ma scolarité. Ce fut sans doute cela qui revint à sa mémoire car elle entonna avec une certaine douceur :

-Je sais que tu ne dois sans doute pas l'aimer beaucoup ... J'ai entendu des choses ... Mais il a changé, tu sais. J'ai un peu parlé à la réception, bien sûr et ... Il a vraiment l'air de vouloir que ça se passe bien, entre ton frère et sa sœur. Ça peut paraitre étrange parce qu'il a passé des années à ...

-Me harceler ?

Octavia baissa les yeux, l'air presque honteuse.

-Oui, voilà. Ce qu'il t'a fait, c'était déloyal, injustifié et condamnable. Mais il a cessé, il a changé alors ... Je me doute que tu t'en fiches, que ça ne pardonne pas tout mais ...

Je la fixai et cela parut l'embarrasser assez pour qu'elle en perde ses mots. Je ne comprenais pas réellement pourquoi elle me parlait ainsi d'Ulysse alors qu'elle ne me savait pas au courant, avant d'enfin réaliser que, d'une certaine façon, elle avait besoin de ma bénédiction. Mon traitement était la raison pour laquelle elle avait cessé de voir Ulysse ; elle avait besoin que je l'approuve pour la reprendre. Je rivai mon regard par la fenêtre qui donnait sur le jardin, indécise.

-Je pense que tu mérites mieux qu'Ulysse Selwyn, Octavia.

Ses yeux papillonnèrent et j'explicitai :

-Je sais qu'il s'est passé quelque chose entre vous, j'ai surpris une conversation avec Simon en janvier dernier ... Mais ce n'étaient pas mes affaires alors j'ai préféré ne pas t'en parler. C'est de ça que tu me parles implicitement, c'est ça ?

Octavia paraissait sonnée par ma révélation mais eut la présence d'esprit de hocher la tête. Pour la première fois, j'avais l'impression que la princesse des glaces qu'elle était décidait de tomber le masque : elle n'était ni hautaine, ni digne, juste ... tiraillée.

-Je ne savais pas ... je veux dire ... Simon sait aussi ?

Je confirmai et elle passa une main troublée sur son visage. Je me doutais que ça devait être embarrassant d'apprendre que son ex-petit-ami était au courant de sa nouvelle romance. Surtout quand la nouvelle romance s'appelait Ulysse Selwyn.

-Merveilleux ... Mais au moins, je sais qu'il est une tombe, le jour où je le verrais parler d'amour celui-là ...

-Alors c'est d'amour qu'il s'agit ?

Mon ton amusé parut rassurer Octavia. Elle effleura les bords de son chapeau de soie bleue roi, un magnifique bleu qui chatoyait aux rayons du soleil.

-Je pense, oui, souffla-t-elle, comme un aveu. Je veux dire ... Par Merlin, ça doit te sembler tellement étrange, c'est juste ... On ne s'était jamais vraiment parlé, jusqu'à l'été dernier. Nos pères se sont pas mal reçus et normalement, seule Melania accompagne les Selwyn – ils parlent affaire, tu comprends ... J'ai toujours admiré Melania, la manière dont elle se comporte et revendique comme héritière alors qu'elle a deux frères, comment elle se donne les moyens de ses ambitions ... Mais cette année, elle ne venait pas seule, Ulysse était avec eux, sans doute pour récupérer son statut et se préparer à sa vie future. Alors on s'est retrouvé à parler. Je le connaissais assez mal, mais j'ai apprécié ce que j'ai découvert. Fin, intelligent, drôle – dans le sarcasme, certes, mais j'y étais habituée avec Simon. C'était agréable de discuter et débattre avec lui, reposant parce que lui, contrairement à Simon justement, il ne s'énerve pas. Avec Simon, tu as tort, il a des idées très arrêtées. Pas Ulysse. Il écoute calmement tes arguments avant de te répondre ... c'était enrichissant. J'ai fini par beaucoup aimer nos débats alors on s'envoyait des lettres, puis de retour à Poudlard on se retrouvait, cachée à la face de tous parce qu'à l'époque il sortait avec Gloria Flint et que les familles commençaient à s'organiser sur des fiançailles ... Puis à Poudlard, ça a commencé à nous peser : les cachettes, les crises de jalousie de Gloria avec laquelle Ulysse ne s'entendait plus du tout, et j'ai bien senti que nos rapports n'étaient plus qu'intellectuels mais également ... sentimentaux.

Octavia ne paraissait pas réaliser que j'étais devant elle, qu'en quelque sorte elle se confiait à moi. Elle n'avait sans doute pas eu ni l'occasion ni l'envie de parler à quiconque, soit par fierté, soit par volonté de garder son histoire pour elle, comme un talisman. Je la laissai poursuivre sans intervenir, se libérer des mots qu'elle avait gardé enfermé trop longtemps :

-Alors il a rompu ses fiançailles avec Gloria et j'ai commencé à envisager une relation avec lui ... et c'est là que tu m'as parlée de ce qui s'était passé l'année dernière, du fait qu'il t'avait cassé le nez dans une course poursuite. Je l'ignorais et ça m'a mis mal à l'aise. Je me rendais compte que je m'étais arrêtée à la surface, que j'ignorais réellement son histoire, quelle personne il avait été toutes ses années, et quelle personne il était au fond de lui ... Alors j'ai commencé mes petites recherches, j'ai interrogé Roger. Et il m'a exposé un portrait de lui qui était en total inadéquation avec l'idée que je m'étais faite d'Ulysse. Manipulateur, cruel, dangereux, le garçon duquel je commençais à tomber amoureuse avait passé les six dernières années à la tête de sa bande à terroriser des nés-moldus, Victoria Bennett en tête de liste. Je peux te dire que ça m'a foutu une sacrée claque. Alors j'ai ... coupé court à tout.

-Je sais. C'est la conversation que j'ai surprise.

Octavia cligna des yeux. Malgré son trouble, son regard brun n'était pas embué.

-Ce n'était pas une période simple, ce moment là ... Juste après l'évasion des Mangemorts, juste avant qu'on découvre la vérité sur Simon ... C'était pesant, je ne savais pas quoi faire, je voulais prendre du recul, me remettre à respirer.

-Et qu'est-ce qui t'a décidé à lui parler de nouveau ? Le fait qu'il m'ait aidé à sauver mon frère ?

-Un peu, avoua-t-elle avec un sourire penaud. Ça m'a conforté dans ce que j'avais perçu durant tous ses mois où j'ai cogité sur nous : peu importe l'ado stupide qu'il avait été, il était en train de devenir un adulte tout autre. Moi aussi j'étais une sombre idiote durant ces années, non ? Froide, arrogante, condescendante ... Je comprends qu'Emily et toi m'avez détesté.

J'essuyais un petit rire. C'était surtout vrai pour Emily, qui avait vu en cette fille magnifique et intelligente une véritable rivale, mais à titre personnel je m'étais contentée de rester loin d'elle sans savoir si je la méprisais ou l'enviais. Alors que jusque récemment, j'étais certaine de haïr Ulysse Selwyn et ce qu'il représentait. Je n'étais toujours pas certaine de l'apprécier et je ne lui pardonnais pas réellement les années de harcèlement, mais mes sentiments étaient à présent loin d'être aussi radicaux. Voyant qu'Octavia attendait ma réaction avec une certaine nervosité, je finis par lui faire part de la conclusion que j'avais faite en fin d'année dernière.

-Je pense que tu mérites mieux que ce gars, Octavia mais ... Tu as raison. Il change et je pense que le fait d'être avec toi peut permettre au changement de prendre la bonne direction. Alors ce n'est pas moi qui vais t'empêcher d'entamer une relation avec lui.

Les épaules d'Octavia se détendirent et pour la première fois depuis qu'elle avait commencé à me parler d'Ulysse, elle me regarda dans les yeux.

-De toute manière, tu n'as pas besoin de ma permission, ajoutai-je précipitamment face à l'intensité du regard. Mais ... je ne sais pas, si tu as besoin de ma bénédiction, je te la donne. Fais changer Selwyn, dans le bon sens.

-Je vois ... Mais je te jure, Victoria, tu serais surprise. Il est vraiment ... intelligent, curieux, dévoué. Et il veut vraiment extraire tout le mal qu'il avait en lui.

-J'ai déjà entendu ça ... de la bouche de Miles.

Je m'en voulus presque d'évoquer cela devant Octavia et détournai les yeux. Elle avait peut-être besoin d'épancher sur ses amours, mais ce n'était pas mon cas. Moins je parlais de Miles, mieux je guérissais. Fort heureusement, elle ne renchérit que pour dire :

-Ah, ça ... Je pense que Bletchley a toujours un peu envié Ulysse pour être né dans une si grande famille, mais il n'a jamais été un petit chien à sa botte comme Warrington. Il le traitait en égal et je pense que c'est pour ça qu'Ulysse le respecte. C'était la seule personne de son dortoir avec qui il pouvait réellement communiquer, à intelligence égale. Même si d'après ses dires, de votre côté c'est Miles qui mérite mieux que toi ... Oh, mais ne t'en fais pas ! rit-t-elle alors que je la fixais, outrée. Je lui ai répondu que toi aussi tu méritais mieux que lui.

-Merci de m'avoir défendue, maugréai-je, toujours un peu vexée.

Octavia s'esclaffa doucement, visiblement détendue après s'être enfin libérée de son histoire et s'être assurée que je n'avais rien contre sa nouvelle romance. Elle rangea tranquillement ses parchemins.

-Je ne sais pas ce que ça donnera, disons simplement que ... je vais lui donner une chance. Et comme faisait partie de la future belle-famille, je suppose que tu mérites d'être au courant de l'avancement.

-Future belle-famille, gémis-je en me prenant la tête entre les mains. Mais tu sais que je les rencontre la semaine prochaine, en plus ? Juste avant mon premier match ...

-Je sais, il m'en a parlé ...

Ses sourcils s'étaient froncés et je compris qu'elle partageait mes appréhensions. Elle devait mieux connaître les Selwyn que les Bones à force de les cotôyer depuis l'enfance. Pourtant, elle se voulut rassurante :

-Julius est quelqu'un d'intelligent et il a l'air de vraiment aimer ses enfants et surtout Melania. C'est sa petite perle, il ne prendra pas le risque de la perdre.

-J'ai cru comprendre que c'était de la mère que je devais me méfier ...

-Thalia est une femme de l'ancienne mode. Elle ne fera rien sans l'approbation de son mari. Tiens bon pour celle-là et qui sait ? Peut-être que je serais là pour te soutenir à la prochaine.

-Pour ton âme, je n'espère pas. Pour celle de Selwyn en revanche ...

Octavia eut un sourire amusé avant de baisser le regard sur les parchemins qui jonchaient la table. Je les avais tous consultés un par un, m'étais imprégnée de l'idée de son idée, l'avait mentalement enrichi des miennes. Bien documenté et bien orienté, nous aurions un solide projet qui pourrait ouvrir les yeux aux sorciers sur la réalité de notre monde ...

-Ulysse est d'accord avec tout ça ?

-Ça, on s'en fiche, cingla-t-elle avec une vergue qui lui ressemblait plus. Le plus important, c'est que toi tu le sois.

-Je le suis. Mais ... Je te préviens, j'avancerais à mon rythme. Entre le Quidditch et ... mes problèmes familiaux que tu as souligné.

-Je comprends, moi aussi je serais assez occupée. J'ai enfin trouvé un poste à la Coopération Magique internationale, à la section britannique de la Confédération Internationale des Sorciers ...

-Waho, félicitations.

Octavia esquissa un sourire fier qu'elle parvint à gommer.

-Merci. Toujours est-il qu'on va devoir s'organiser si on veut le mener à bien, mais je pense que c'est jouable. On pourrait se tabler sur une réunion par semaine, par exemple ? Et voir comment on avance ... (Elle parcourut la bibliothèque des Bones des yeux). Il y a déjà beaucoup à faire ici ... Et essaie de travailler Simon, je sais que l'IRIS a une bibliothèque presque plus importante que celle de Poudlard.

-Harceler Simon ... Mon activité favorite.

Le sourire d'Octavia se teinta légèrement de nostalgie et elle préféra embrayer sur les premières pistes sur lesquelles se concentrer et fixa notre première réunion au jeudi prochain. Pas de pression, pas d'obligation : nous travaillerons à notre rythme en fonction de nos différentes activités et nous verrions où nos recherches nos mènerons. Je la raccompagnai à la porte, le cœur léger d'avoir accompli quelque chose dans cette journée qui était censée être celle de l'oubli. Il n'y avait rien de mieux que l'activité, quelle qu'elle soit, pour vous éviter de cogiter. Octavia salua poliment Rose qui lisait dans le canapé – celui qui avait une vue sur la cheminée d'où sortirait Simon. Elle ne se leva même pas pour mener la jeune fille à la porte et une fois Octavia partie, je contemplai cette femme qui se morfondait dans ses inquiétudes, cherchant par tous les moyens comment occuper son esprit comme son mari le faisait avec sa loi sur la sécurité des sorciers. A défaut de trouver un véritable plan, je lâchai de but en blanc :

-Rose, vous pouvez être présente au dîner avec les Selwyn ? 



Voilàààà ! J'espère sincèrement que le chapitre vous aura plu  ! A dans deux semaines et prenez soin de vous ! 

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