III - Chapitre 41 : Phobos révèle Eros

HOLA TOUT LE MONDE <3 Comment allez-vous en cette fin mars bien froide comme il faut ? 

(Oui je craque, on ne va pas faire de chichi dessus, on sait tous que ça m'arrive de temps à autres voilààà) 

Toute la semaine je me suis dis "il faut que je mette ça dans la prochaine intro" mais n'ayant qu'une mémoire limitée je ne sais plus tout ce que j'avais à dire. On va tenter de recoller les morceaux : 

- Alors déjà : pour les rares lecteurices (ce qui me fait penser que j'ai rentré le premier livre de mon CDI écris par une personne non-binaire, voilà il fallait que je souligne l'événement) qui n'ont pas lu l'Héritage d'Ilvermorny  de annabethfan : je vous invite à profiter de la fin de la Partie 3 et des vacances d'avril qui vont se profiler pour le faire. Vraiment dans la Partie 4 l'hydraverse va un tantinet (beaucoup) s'approfondir et même si ça restera très compréhensible je trouverai ça vraiment dommage que vous loupiez les références. Mais franchement courrez y, c'est de la fanfiction hautement qualitative et en plus vous y retrouverez Matthew Bones (dont la côte d'amour a plus que doubler depuis le dernier chapitre, n'est-ce pas?) 

- Quelques lecteurs ont été surpris de l'anecdote avec Octavia dans le précédant chapitre : je rappelle qu'en parallèle d'O&P est disponible mon bonus Book qui contient bonus, analyses, aes ... et donc notamment un beaucoup trop grand bonus sur Simon qui relate par épisode une partie de sa vie, ça vous permettra d'avoir un éclairage ! 

- Je ne sais plus. Je raconte ma vie? J'ai fini mon plan de la P4 mais pas commencé l'écriture ; j'ai écris un chap de LDP ; j'ai été à ma formation et contre toute attente c'était bien chouette (quand quelqu'un prononce les mots magiques "Harry Potter" et que les regards s'aimantent et qu'on sait qu'on se comprend ...) ; et je crève la dalle mais alors salement mais ça on s'en fiche 

- Tiens puisque je parle de non-binarité : celles.eux concerné.es (ou pas par ailleurs) vous auriez des livres NIVEAU COLLEGE à me conseiller (sur la non-binarité ou de manière générale LGBT+) ? 

Bon maintenant je vais vous laisser avec ce chapitre. Quand on parle d'hydraverse : quelques références très légères à ma fanfiction La dernière page mais très légères. Bonne lecture ! 

Je vais défoncer l'italique. Vraiment. Grosse haine. Je vais faire une overdose. En plus je suis sûre qu'il y en a une tonne dans ce chapitre. AAAAH. *s'arme de courage* 

*** 

Aimer, c'est être aimé. C'est remplir une existence d'inquiétude. Hélas ! Ne plus être essentiel à l'autre, voilà notre torture. 

- Jean Cocteau 

***

Chapitre 41 : Phobos révèle Eros.

-Enlève des jambes.

-Attends, je suis lancée !

-Je m'en fiche, je dois y aller. Enlève tes jambes Bennett !

Simon donna une vague saccade pour m'écarter, mais j'appuyai mes jambes sur les siennes avec un glapissement, mes mains crispées de chaque côté de la machine à écrire. Sans doute de peur de faire valser l'engin qu'il avait mis tant de soin à ensorceler, Simon renonça à se libérer en se laissant aller contre le canapé avec un grognement. Satisfaite, je déployai mes jambes confortablement par-dessus les siennes de sorte à occuper le canapé et repositionnai la machine sur mes cuisses pour me remettre au travail. La position de Simon était d'autant plus pénible qu'il était chargé de relire chacun de mes feuillets pour ensuite les empiler sur le bras du canapé.

Je lui en tendis un nouveau qui le fit soupirer.

-Sérieusement, Bill m'attend, s'agaça-t-il avant de pousser un nouveau grognement. Vicky ? Il y a quoi à la fin de « discours » ?

-Euh ..., entonnai-je avec un sourire coupable. Un « S » ?

-Alors mets-le, bon sang !

Il corrigea ma faute à l'aide de sa baguette, une moue maussade aux lèvres. Néanmoins, il cessa de rechigner et parcourut mes lignes, les sourcils légèrement froncés, cette étincelle brillante dans son regard qui marquait son intérêt et sa curiosité. Secrètement fière de réussir à le retenir intellectuellement alors qu'il semblait si pressé de rejoindre Bill au QG, je me dépêchai de taper la prochaine partie pour lui tendre alors qu'il finissait de relire la précédente.

-Tiens. N'hésite pas à me dire si c'est clair, je ne suis pas sûre de moi ...

Il coula sur moi un regard circonspect, et un fin sourire finit par ourler ses lèvres.

-Dis-moi. Tu ne chercherais pas un peu les compliments ?

-Quoi ? répondis-je distraitement, perdue dans mes notes. Non, j'ai juste besoin de ton avis ...

-Le seul avis que je peux te donner, c'est orthographique. Pour le reste, je n'ai aucune qualification et jusque là tout ce que j'ai pu lire est extrêmement clair. Alors fais-toi confiance et libère-moi bon sang ! Promis je relirai tout ce soir, si ça te rassure.

Il tapota ma jambe pour m'inciter à l'écarter et je le gratifiai d'un regard ennuyé. J'avais apprécié l'avoir avec moi pendant que je tapai, avec lui pour regarder un film qui passait sur notre télévision et relisant mes feuillets et caresser aléatoirement ma jambe pour mon bras. Et avoir son avis. Il ne laissait rien paraître verbalement et s'attardait sur mes fautes d'orthographe, mais je le voyais apparaître sous forme d'un pli concentré entre ses sourcils, d'une exclamation pensive ou d'une lueur modérément impressionnée dans le regard. Oui, ça me rassurait de voir que ce que j'écrivais était tacitement approuvé par Simon, assez intéressant pour que son esprit s'y penche sérieusement. Rassurée et flattée.

Cela dit, j'admettais que je l'accaparai depuis une heure alors qu'il était simplement passé me voir à sa sortie de l'IRIS. De mauvais gré, je surélevai la machine, puis mes jambes, et Simon se dépêcha de bondir en dehors du canapé.

-Alléluia ! soupira-t-il en s'étirant de tout son long. D'ailleurs pourquoi c'est moi qui relis ? Tu n'as pas une binôme dans cette affaire ?

-Ma binôme est occupée par la préparation de sa grande fête de fiançailles, rappelai-je avec un haussement d'épaule. Mel dit qu'il y aura la moitié de la grande société sorcière et qu'en plus d'organiser sa soirée, elle doit se battre contre sa future belle-mère qui cherche à mettre la main sur tout.

Simon grimaça, grimace qui annonçait parfaitement sa prochaine question :

-Est-ce qu'on est vraiment obligés d'y aller ?

-Toi, non, évaluai-je prudemment. Mais moi ... j'irai, je pense.

Et ce n'était pas faute d'avoir eu une lutte intérieure à mesure que la date se rapprochait. D'un côté, j'étais touchée de l'invitation d'Octavia, Melania y serait avec mon frère et ce serait l'occasion de passer une nouvelle soirée avec Emily qui accompagnait Roger. D'un autre, la présence de Thalia Selwyn était loin de m'inspirer confiance, comme celle de nombreux invités dont Octavia se plaignait, des proches, des partenaires commerciaux ... Au-dessus de cela planait la menace implicite de la guerre, d'un risque d'attentat, d'incident. Les deux familles avaient fait une demande officielle pour la présence d'Auror tant l'éventualité pesait sur les fiançailles.

Mais Octavia m'avait invité. Mon frère, moldu, sans défense, serait présent. Je n'avais pas le droit de me défiler.

Simon me jeta un regard ennuyé, presque vaincu. Je savais pertinemment qu'il avait fait les mêmes calculs que moi. Et que malgré un manque de volonté flagrant, il ne me laisserait pas aller seul dans la fosse aux serpents. Si je tombe, tu tombes Bones. Ça a toujours été comme ça ...

-Bon, très bien, marmonna-t-il, résigné. Je vais ressortir la tenue de soirée ...

-Avec la chemise bordeaux ?

Simon glissa sur moi un petit regard taquin et je vrillai pudiquement mes yeux sur mes feuilles. Avant qu'il ne puisse faire la moindre remarque, le son strident de la sonnette le fit grimacer. Je m'apprêtai à me lever avec un soupir quand j'entendis le bruit des pas de ma mère qui descendait précipitamment l'escalier. Soulagée de ne pas avoir à me lever, je me remis à ma tâche pendant que Simon lassait ses basquets. Je ne levai même pas les yeux quand la porte qui séparait l'entrée du salon s'ouvrit :

-Chérie ? Il y a quelqu'un pour toi ...

-Ah, tous les deux ...

La voix me fit écarquiller les yeux et je me dépêchai de les lever. Ma mère tenait encore la poignée de la porte, les traits marqués d'une mine perplexe. Et dans l'encadrement, se tenait une jeune femme en robe de sorcière, les cheveux châtains souris retenus sommairement à l'arrière de sa tête, si agitée qu'elle me fit avoir un mouvement de recul sur mon canapé.

-Tonks ?!

Le nom fit se redresser Simon si vite qu'une grimace tordit ses lèvres. Tonks n'attendit pas une seconde de plus pour se précipiter vers nous : d'un geste fébrile, elle palpa mon visage et poussa un gros soupir.

-Tu vas bien ? Bon un peu chaude mais ça a l'air d'aller ... Oh. Lui aussi va bien, c'est parfait. Bon, ce n'est pas vous ...

Elle lui tapota la joue et Simon en fut si stupéfait qu'il ne songea même pas à l'en empêcher. Je me débarrassai rapidement de ma machine et de mes notes et profitai qu'un rayon de soleil éclaire son visage pour détailler sa jeune femme A la lumière du jour, sa peau luisait étrangement et ses yeux semblaient rougis.

-Qu'est-ce qui se passe ? m'étonnai-je, sonnée par son apparition. Et en quelle couleur tu m'as changé les cheveux la dernière fois ?

-Blonde, répondit-t-elle du tac au tac. Désolée de débarquer c'est juste ... Quelqu'un a été blessé.

La nouvelle nous laissa pantois et mutiques. Mon rythme cardiaque s'emballa et pourtant je trouvai la lucidité nécessaire pour jeter un coup d'œil à ma mère, discrètement postée derrière Tonks à se tordre les mains, parfaitement attentive. Il n'y avait que sa présence qui m'empêchait d'ensevelir la jeune femme sous une tonne de question.

-Tonks, entonna Simon, consterné. Enfin ...

-Ce n'est pas grave, le coupa-t-elle, les larmes aux yeux. C'est juste ... je ne sais pas qui c'est, je fais le tour, j'ai tellement peur que ... (Elle essuya rageusement sa joue d'un revers de manche). Je vais ... J'étais à Poudlard mais Dumbledore n'y est pas, je n'ai plus qu'à attendre à Londres que quelqu'un arrive ... Bref.

Sans même nous saluer, elle nous dépassa et s'engouffra dans l'entrée. J'échangeai un regard ahuri avec Simon avant de la suivre. Elle était déjà au bout de mon allé quand j'atteins la porte, laissée grande ouverte.

-Tonks attends ! Tu as besoin de moi ?

La jeune femme s'arrêta juste devant mon portail. De dos, j'avais une vue prégnante sur ses épaules crispées, sur sa coiffure en désordre, comme si elle avait transplané cent fois avant d'atterrir ici. Sa tenue, cette robe de sorcière noire, fluide et simple, je la connaissais. C'était son uniforme de travail.

-Non, déclara-t-elle finalement sans même se retourner. Reste tranquille, Vic', d'accord ? C'est la consigne en ce moment, pour toi. Tu restes tranquille. Ecris ton livre.

J'en restai pantoise sur le bas de ma porte, idiote à la fixer bouche bée. Je ne la fermai que lorsque Tonks s'en fut sur le trottoir d'en face pour transplaner, au vu et au su de tous les voisins. Simon m'avait rejointe pour la voir disparaitre, complètement abasourdi par la scène.

-Qu'est-ce qui lui prend ... ? Venir ici ... C'est contre tout ce qu'on nous a appris non ?

Je hochai distraitement la tête. Oui, c'était contre tout ce qu'on nous avait appris. En dehors du QG, on ne se connaissait pas. Pas de contact, pas de discussion, rien. Un orteil en dehors du 12, Square Grimmaurd, j'aurais dû être une étrangère pour Tonks. Alors qu'est-ce qu'il l'avait poussé à venir me débusquer chez moi ... ? Ce furent ses larmes qui me donnèrent les débuts d'une réponse. Les larmes, et le bras de Simon passé sur ma taille, un geste machinal, à peine conscient. « Quelqu'un a été blessé ».

Seigneur. Si ça avait pu être Simon, j'aurais retourné l'Angleterre pour le trouver, consignes ou non.

-Il faut qu'on la suive ... On ne peut pas ... enfin, tu as vu comment elle est ?

Je m'attendais à ce que Simon proteste, par sécurité ou par principe, mais il hocha gravement la tête. Avant qu'il ne change d'avis, je m'empressai de rassembler les affaires et de ranger soigneusement mes feuillets dans leur pochette. Ma mère me regarda faire, toujours immobile près de la porte, les bras croisés sur sa poitrine.

-Qu'est-ce qui se passe ? osa-t-elle demander lorsque j'enfilai ma veste.

-Je n'en sais rien, avouai-je avec un haussement d'épaule. On va essayer de le savoir ... Je rentre vite.

Je lui adressai un sourire que j'espérai rassurant, le visage de ma mère demeura de marbre face à la tentative. La bouche pincée, elle me fit vaguement le geste d'y aller. J'eus juste le temps de la voir s'écrouler sur le fauteuil, une main sur la tempe, avant que de retrouver Simon dans l'entrée. Nous contournâmes rapidement ma maison pour transplaner à l'abri. La pluie à Londres nous prit par surprise et nous basculâmes trempés au 12, Square Grimmaurd où nous fûmes accueillit par les pas précipités d'un jumeaux Weasley.

-CHUUUUUT !

Il appuya théâtralement son doigt contre ses lèvres, les yeux exorbités. Je me penchai pour constater que Bill réajustait les rideaux qui couvraient le portrait de Mrs. Black et que Hestia redressait le porte-parapluie en forme de jambe de troll.

-Parfait, Tonks est arrivée, chuchotai-je en repoussant une mèche mouillée de mon front.

-Non, tu crois ? ironisa le jumeau.

Sa prise de parole me permit de voir ses dents – la canine était bien alignée. Fred, conclus-je alors, assez horrifiée de constater qu'à présent, j'arrivais à différencier les jumeaux Weasley. A condition de les regarder dans les dents. Bill nous fit silencieusement le signe de le suivre et nous gagnâmes le salon à pas de chat. Hestia jeta un regard courroucé à Simon qui fit grincer une planche mais le tableau resta muet jusqu'à ce qu'elle referme la porte sur nous. Bill ébouriffa les cheveux de Simon.

-En retard, gamin. C'est ta dulcinée qui t'a retenu ?

-Vous avez vu Tonks ? rétorqua Simon sans relever le « dulcinée ».

-Difficile de la manquer, elle est arrivée en furie en demandant après Fol Œil, nous apprit Fred en haussant les épaules. Il venait juste de rentrer ... (Il nous gratifia d'un regard soupçonneux). Pourquoi ?

Simon m'adressa un petit regard avant de répondre avec lenteur :

-Elle est venue chez Vicky, elle avait l'air ... assez bouleversé.

Bill s'apprêtait à s'asseoir et suspendit son geste pour se redresser, catastrophé. Hestia se retourna vivement vers nous, l'air stupéfaite.

-Je rêve ... Elle a fait quoi ? Mais elle est folle !

-C'est pas l'une des choses qu'on est censé ne surtout pas faire ? s'étonna Fred en consultant son frère.

-Et tes parents étaient là ? demanda Bill, alarmé.

-Ma mère ... Mais ça va, je pense qu'elle n'a pas tout compris.

Je crus sentir les yeux de Simon quelque part sur moi, mais quand je reportai mon attention sur lui, il fixait Bill intensément. L'aîné des Weasley avait fini par s'affaler sur un fauteuil, l'air épuisé.

-Bon ... Ce n'est pas grave. Simon, on s'y met ?

-Qui a été blessé, finalement ? répliqua-t-il plutôt, le visage fermé.

Hestia et Bill échangèrent un regard. La jeune femme finit par pousser un soupir somptueusement exaspéré et décréta qu'elle devait finir de régulariser la comptabilité. Ce fut quand elle passa devant lui que je remarquai enfin la mine singulièrement sinistre de Fred. Ma poitrine se plomba.

-George ... ?

-... est revenu un Podmore sérieusement amoché, si amoché qu'on n'a pas eu le choix et qu'ils sont allés à Ste-Mangouste, confessa Bill. C'est pour ça que Maugrey s'est enfermé dans son bureau, il est furieux. Il revient du bureau des Aurors pour faire étouffer l'affaire ... Apparemment ils ont causé des dégâts sur le Chemin de Traverse. Dans l'allée des Embrumes, pour être exact ...

Mon sang se figea dans mes veines. Bill et Fred évitaient soigneusement mon regard et Simon gardait le sien soigneusement rivé sur Bill, les paupières plissées. Celui-ci se massa la tempe et s'extirpa de son fauteuil.

-Mais bon, c'est tout ce que vous avez à savoir. Simon ? On a du travail, Fol Œil nous a ramené de quoi nous occuper tout le week-end ...

Simon hésita encore une seconde, jusqu'à ce que le regard de Bill se fasse plus incisif, sévère. Là, il cessa de tergiverser et le suivit dans les étages. Ils laissèrent derrière eux les échos de leurs chuchotements conspirateurs et Fred, à moitié affalé sur son fauteuil. En constatant qu'il ne restait plus que moi, il parut brusquement embarrassé et se mit prestement sur ses pieds.

-Ouh la et moi il faut que j'aille à la boutique, je l'ai laissé toute la journée à Verity ... je voulais voir comment allait George mais maintenant ...

Mais je lui barrai la route au moment où il voulait franchir la porte. Fred faisait une bonne tête de plus que moi, était deux fois plus large et j'étais persuadée qu'il était capable de m'envoyer au sol d'une pichenette – et pourtant ce fut lui qui recula.

-Pas si vite Weasley. Qu'est-ce qui se passe ici et pourquoi on veut me maintenir à l'écart ?

Parce que c'était la nette impression que j'avais, depuis que Tonks s'était enfuie de chez moi. Une fois certaine que j'étais saine et sauve, elle avait voulu m'empêcher de la suivre. Bill s'était extirpé de la scène en entrainant Simon avec lui, sans un regard pour moi. Et que dire de la gêne manifeste de Fred qui l'obligeait à fuir ? Il se trahit de nouveau en pinçant des lèvres et en cherchant frénétiquement un moyen de passer sans me heurter. Je m'accoudai à l'embrassure de la porte pour y couper court et le fusillai du regard.

-Weasley !

-C'est pas juste, Bennett ! Je suis quelqu'un de faible !

-Alors accouche !

Mais Fred préféra poser fermement ses mains sur mes épaules et m'obliger à pivoter pour libérer l'issue. Après un glapissement, je me repris en lui sautant sur le dos. Il faillit s'étaler de tout son long et se retint in extremis à un lourd rideau de velours qui s'arracha à moitié de ses anneaux.

-Bennett !

-Ce n'est pas parce que je ne peux plus frapper Simon que je suis devenue inoffensive, Weasley !

-Tu m'as défoncé le dos ! Va-t'en de là !

-Non mais qu'est-ce qui se passe ici ?

Tonks venait d'apparaître de l'autre côté du couloir, la main toujours sur la poignée de la porte du bureau de Maugrey, à considérer ma position scabreuse sur le dos de Fred, lui-même à lutter pour rester debout. Il profita de l'instant de flottement pour me désarçonner d'une ruade : avec un cri, je me sentis glisser de son dos, mais réussis à me maintenir agrippée à son cou. Fred poussa une exclamation de dépit.

-Mais par le caleçon de Merlin, quel strangulot ! Comment fait Bones pour te supporter ?

-Non mais je vous jure, persiffla Tonks en se rapprochant. Oh, il y a la harpie juste derrière ! Si vous la réveillait maintenant, on dira que c'est encore moi !

Fred et moi nous affrontâmes quelques secondes du regard avant que je ne me décide à le lâcher. Mes pieds retrouvèrent le sol avec un grincement de paquet et Fred se massa la nuque, libéré de mon poids. Avec un dernier regard pour Tonks et moi, il s'en fut dans le hall en prenant soin de fermer la porte avec toute la délicatesse possible. Je me retrouvai ainsi seule avec la jeune femme, dont le souffle erratique semblait donner vie à l'âme sinistre de la maison. Un semblant de vie. Elle repoussa sèchement une mèche qui lui barrait le front et passa devant moi sans m'adresser le moindre regard.

-Désolée si je t'ai inquiétée ... Ou si j'ai inquiété ta mère. Ton portrait craché, d'ailleurs, sur le coup j'ai cru que c'était toi qui venais m'ouvrir ...

-Tonks ...

-Oh ça va, Victoria, me coupa-t-elle avec un brin de sécheresse. Maugrey m'a déjà passé un savon, je n'ai pas besoin du tien.

-Mais ...

-J'ai dit ça va !

Elle se précipita vers le salon à grands pas censés me semer, mais l'écho du sanglot que j'avais cru entendre dans sa voix me força à la suivre. Je lui emboitai le pas dans les escaliers, grimpai les étages à sa suite jusqu'à ce que j'entende la porte de sa « grotte » se fermer avec fracas, faisant trembler le lustre dans le couloir. J'étais même surprise de ne pas entendre les cris de Mrs. Black tant les murs avaient valsé. J'hésitai un instant sur le seuil, balançant entre « ça ne me concerne pas » et « elle a besoin d'aide ». Comme un ultime test, je posai la main sur la poignée et l'actionnai sans y croire : pourtant, le battant s'écarta. Bon, songeai-je, résignée. Si elle n'a pas fermé à clef, c'est qu'elle ne veut pas tant s'isoler que cela ... ? Je poussai la porte qui grinça sinistrement sur ses gongs et jetai un petit coup d'œil à l'intérieur. Tonks s'était recroquevillée sur son fauteuil, les jambes plaquées contre sa poitrine, les yeux obstinément fixés sur sa « toile », toutes ses recherches qu'elle organisait sur le mur, qu'elle liait par des fils, qu'ils soient de laine ou magique. Une toile bien plus touffue que la dernière fois que j'y avais posée les yeux, réalisai-je brusquement, heurtée. Mais avant que je ne puisse intégrer le moindre nouvel élément, Tonks avait sorti sa baguette et un épais rideau de velours tomba sur le mur pour le dissimuler.

-Ne regarde pas, me prévint-t-elle, la voix rauque. Ça ne te regarde plus maintenant.

-Mais pourquoi ? murmurai-je, interdite. Tonks, qu'est-ce qui se passe, pourquoi tu m'écartes comme ça ... ?

Elle secoua la tête et me lança un long regard. Le blanc de ses yeux était veiné de rouge mais elle semblait avoir ravalé le gros des larmes. Le désarroi avait laissé place à la colère dans ses prunelles, mais elle s'atténua quelque peu quand elle reprit la parole :

-Ce n'est pas moi c'est ... je te l'ai dit, c'est la nouvelle consigne.

Je papillonnai des yeux et les derniers mots que Tonks avait laissé échapper avant de fuir Terre-en-Landes me revinrent brusquement à l'esprit. Je refermai la porte derrière moi, troublée.

-Vous me laissez du temps pour mon livre ... c'est ça ?

Un triste sourire fendit le visage de Tonks.

-Je ne savais même pas que tu écrivais un livre ... tu travailles avec moi depuis des mois et je ne le savais même pas.

-Il n'y a que Simon qui sait ici alors pourquoi ... ?

-Il a dû en parler, évalua Tonks avec un haussement d'épaule. Peut-être à Bill, qui en a parlé à Remus, qui en a parlé à Maugrey ... les informations vont vites, une fois lancées. Bref, ça fait quelques semaines que Maugrey me demande de te laisser tranquille, dans la mesure du possible. Que tu avais mieux à faire.

Je restai un moment à la dévisager, estomaquée. J'avais conscience d'être peu appelée ces derniers temps – depuis qu'on avait récupéré la poignée de porte des griffes d'Alecto Carrow. Ma dernière mission pour l'Ordre avait été de consulter mon grand-père sur la question. Mais depuis ? Le silence radio. J'avais interprété cela comme une trop grande menace qui nécessitait la reprise de l'affaire par des mains plus confirmées. Jamais je n'aurais cru qu'il y avait un véritable ordre qui exigeait de me laisser tranquille. Tonks se déplia un peu sur son fauteuil et allongea ses jambes.

-Et honnêtement, je crois que la consigne vient de Dumbledore lui-même parce que Maugrey n'avait pas l'air ravi. Je pense qu'il t'aime bien. Enfin, qu'il aime bien ton style. Et que pour lui c'est du gâchis de t'abandonner à des tâches de rats de bibliothèque.

La mention à Dumbledore rappela à moi les planches décharnées de la Maison Hantée, l'écriture resserrée de Nicholas Bones racontant l'histoire de la famille, les flammes destructrices et le sourire de Rita Skeeter. Un frisson me parcourut et je chassai les images pour me concentrer sur le flot d'information dont me gratifiait Tonks.

-Dumbledore mais ..., laissai-je échappée, stupéfaite. Mais ça va trop loin ! C'est juste ... un brouillon, un coup de tête, on ne sait même pas ce que ça va donner ...

-Et bien ton coup de tête semble plaire au meilleur sorcier du monde. Alors sans vouloir te mettre la pression ... soigne-le. Disons que c'est ta mission pour l'Ordre, maintenant.

-Ce n'est même pas un écrit militant, protestai-je. Je voulais mais on a réfléchi et ... et Octavia, Octavia le fait juste par curiosité intellectuelle ...

-Victoria, ne panique pas ! On voulait simplement te libérer l'esprit pour que tu puisses finir ton bouquin en paix. D'ailleurs il parle de quoi ce bouquin ?

Je ne répondis pas tout de suite, contrariée. Je refermai la porte derrière moi et m'avançai dans la pièce. L'exposition au soleil était exécrable : malgré la journée parfaite, chaude et sans nuage, la chambre était plongée dans l'ombre et le froid. Tonks avait dormi là : le sac de couchage était déplié sur le matelas et sur le parquet gisait les restes d'un café.

-Le rapport culturel des sorciers aux moldus, avouai-je finalement. Analyser les faits historiques et comment ils ont influé sur nos rapports ... Prouver que ce nos fractures sont des fractures sociales et non naturelles.

Tonks eut un petit rire de nez.

-Ah je vois ! Tu m'étonnes que ça plaise à Dumbledore ...

-Mais non !

Cet intérêt soudain de l'Ordre pour mes travaux fit monter la panique en moi. Jusque là c'était un projet périphérique, mon projet, celui d'Octavia. Octavia n'avait rien à voir avec l'Ordre, loin de là. Elle voulait faire un projet scientifique, raisonné, c'était son défi personnel pour prouver qu'elle était capable de construire quelque chose de conséquent. Oui, la guerre était ce qu'il l'avait décidée, ce qui l'avait inspirée – mais que dirait-elle si elle savait que le plus engagé des organismes avait un œil dessus ... ? Non, jamais ce livre ne devait être estampillé « Ordre du phénix », songeai-je, horrifiée. C'était mettre une cible sur le dos d'Octavia. J'avais déjà cette cible, doublement, mais elle ... Elle ...

-Il ne faut pas que Dumbledore mette son nez là-dedans, protestai-je fermement. Ce n'est pas de la propagande pour l'Ordre, ça, c'est ... mais ce n'est rien d'ailleurs, pour l'instant c'est à l'état de page volante !

-Calme-toi, m'enjoignit Tonks, visiblement surprise de mon éclat. Dumbledore ne compte pas mettre son nez dedans, je ne le crois pas ... juste que tu concrétises tes pages volantes, c'est tout. Vraiment, le but n'est pas de récupérer ton livre ...

Je posai une main sur ma poitrine et me laissai aller sur le lit de Tonks, à bout de souffle après ma crise de panique. Je n'avais pas envie que mes travaux me dépassent et m'échappent et c'était ce spectre que j'avais vu flotter devant moi l'espace d'un instant. D'être complétement dépossédée de mes mots.

-Promis ? m'assurai-je d'une façon puérile.

Mais cela parut attendrir Tonks qui s'extirpa de son fauteuil pour venir me rejoindre sur le lit. Elle passa une main sur mon épaule et un sourire détendit les traits de son visage.

-Promis. Je pense sincèrement que Dumbledore voulait juste te libérer l'esprit, que tu te consacres à cent pourcents à ça. Il n'y a pas que par le combat et l'argent dans la guerre ... il y a aussi les mots. Les idées. Moi je suis très nulle pour ça, c'est ma meilleure amie qui faisait toutes mes dissertations d'Histoire de la magie. Mais si toi tu es douée la plume à la main ... Fonce. (Elle écarta une mèche châtain de son front et son sourire se tordit légèrement). Il faudrait que je te présente une amie, tiens. Joséphine. Elle aussi, elle est douée la plume à la main ... et avec sa langue, aussi, une vraie langue de vipère. Quoique tu t'entendrais mieux avec Farhan, il est plus dans ton caractère ... tu me l'as un peu rappelé, au début ... Vous êtes si calmes.

Sa voix se teinta de nostalgie et son regard se perdit sur les lames de parquet. Je balayai de nouveau la pièce des yeux, la façon dont elle l'occupait à chaque minute de libre et me demandai brièvement depuis combien de temps elle n'avait pas vu ses amis. Trop, si elle les évoquait ainsi devant moi alors qu'ils ne m'étaient rien.

-Mais ..., repris-je d'une voix mal assurée. La poignée de porte, vous ... ?

Les lèvres de Tonks furent tordues par une vilaine grimace.

-Ah. La poignée de porte. Tu es relevée de la mission, miss. On s'en charge. (Ses mains se tordirent sur ses genoux et elle persiffla rageusement :) Idiote, idiote ...

-Pardon ?

-Pas toi, moi ... J'avais ... j'avais complètement zappé je ... (Son poing se serra) Pod m'avait dit qu'ils allaient tenter un truc avec George. Entrer dans la boutique, sous polynectar. Je ne pouvais pas l'accompagner, j'étais de garde à Poudlard ... Mais quand j'ai entendu les rumeurs chez mes collègues ... qu'il y avait eu une rixe, que quelqu'un avait été blessé, qu'on soupçonnait les activités de l'Ordre ...

Quelques larmes perlèrent à ses yeux mais elle les refoula d'un battement de cil. La rage qui transparaissait de sa gestuelle me paraissait légitime : comment avait-elle pu ne pas faire le lien entre l'infiltration de Podmore et George, et le fameux blessé de l'Ordre ? Mon esprit chemina jusque la réflexion que je m'étais faite juste avant de partir de chez moi, la réflexion qui m'avait poussée à la suivre. Il fallut que je trouve des ressources cachées de hardiesse en moi pour pouvoir ouvrir la bouche et m'enquérir dans un filet de voix :

-C'est qui ?

Tonks me lorgna de façon oblique. Ses yeux s'étaient asséchés mais son poing était toujours crispé sur son genou.

-Qui donc ?

-La personne pour qui tu t'inquiétais.

Les yeux de Tonks s'écarquillèrent légèrement et j'eus le temps en une fraction de lire toute sa surprise et sa souffrance avant qu'elle ne détourne pudiquement le regard, la mâchoire serrée.

-Personne.

-Si tu veux, concédai-je avec douceur. Mais dans ces cas-là, Simon n'est « personne » pour moi ...

Le petit rire qui secoua la poitrine de Tonks la trahit et face à ce lapsus, elle poussa un profond soupir mêlé d'un gémissement et se prit le visage entre les mains. Cette fois, ce fut ma main qui alla couvrir son épaule en un soutien muet. Il lui fallut quelques secondes pour cesser de se morfondre et laisser échapper entre ses doigts écartés :

-Et est-ce que toi aussi ça te donne l'impression d'être très, très stupide ?

-J'ai passé la moitié de mon année à me dire que je l'étais, confessai-je avec un sourire penaud. Ou folle. Ouais, il a failli me rendre folle mais ça, j'aurais dû en avoir l'habitude.

-Je n'ai pas envie de devenir folle, souffla Tonks, comme pour elle-même. J'ai ... j'ai juste envie de me retrouver.

Les mots résonnèrent profondément en moi et firent écho à toutes les sensations qui m'avaient balayées avant que je n'ose ouvrir la bouche face à Simon. Je me trémoussai, brusquement embarrassé. Avais-je la légitimité pour donner des conseils à Nymphadora Tonks, mon aînée de cinq ans, Auror confirmée et qui devait certainement en avoir plus vu que moi ... ? Qu'en un sens, je connaissais si peu, à peine ?

-Je sais que c'est difficile mais ..., entonnai-je prudemment. Mais si tu lui parlais ...

-Oh non ! refusa-t-elle durement.

-Je comprends, Tonks mais ...

-Non, tu ne comprends pas. Enfin, pas complètement. Je lui ai parlé. (Elle prit entre ses doigts une mèche de cheveux châtain qu'il tira si fort qu'elle devait en avoir mal, mais aucune grimace ne vint troubler son visage). Tu te souviens que je t'avais parlé de cheveux roses ? Je suis métamorphomage, Victoria. Je peux modifier mon apparence à volonté, je suis née comme ça. Je n'ai juste qu'à le penser et POUF ! Des cheveux roses, un nez en forme de bec ou des doigts en griffe. C'est ma grande force, la particularité que j'ai pu entrer chez les Aurors malgré ma maladresse. Mon identité. Et depuis que je lui ai parlé, PAF ! Obligée de me trainer cette affreuse couleur souris tous les jours, de voir cet air misérable dès que je me regarde dans le miroir. Ce n'est pas ... ce que je ressens qui a provoqué ça. C'est lui. Lui quand il m'a dit ... et bien « non », en somme.

Outch, réagis-je intérieurement, meurtrie pour elle. Sa particularité m'apparaissait comme secondaire : sa douleur face au rejet qu'elle avait subi, en revanche, m'atteignait en plein cœur. Je l'avais toujours connue avec cette apparence : cela faisait des mois qu'elle trainait sa peine et qu'elle l'affrontait physiquement à chaque fois qu'elle croisait son reflet. Tonks expira de nouveau un soupir, certainement destiné à se remettre les nerfs d'aplomb et se laissa tombée dans le lit, les bras arqués autour de sa tête en un geste de ballerine.

-Nymphadora Tonks, pétillante, brillante et changeante, terrassée par l'amour, conclut-t-elle avec ironie. Réduite aux cheveux souris et à la stupidité pour un gars. Oh Merlin qu'on dise ça à Joséphine Abbot, je l'entends rire d'ici !

-Peut-être que tu devrais la voir, cette Joséphine, proposai-je. Moi ça m'a fait du bien d'en parler à ma meilleure amie ...

-Elle n'est pas ... (elle s'interrompit et pencha la tête sur le côté, songeuse). Oh misère ...

-Donc va voir Joséphine.

Tonks parut hésiter quelques secondes, une moue ennuyée aux lèvres.

-Ce n'est pas exactement ma meilleure amie. On s'est pas mal pris la tête à l'école.

-Emily et moi aussi. Elle a dit que mes cheveux ressemblaient aux tentacules du calamar géant.

-Et Jo que j'étais un singe de cirque qui accomplissait des tours simplement pour plaire à la foule. (Tonks se redressa, plus sereine). Elle n'avait pas complètement tort. J'étais ... prête à tout pour faire oublier que ma mère était la sœur de Bellatrix Lestrange.

Elle inspira profondément et de façon très soudaine, son visage se recomposa en un masque volontaire. Malgré le manque de luminosité, il sembla s'éclairer d'une lumière intérieure qui venait brusquement de se remettre à briller.

-J'ai réussi à surmonter ça, à l'époque. Apprendre que j'avais du sang de Mangemort dans les veines. Je peux survivre à l'amour, pas vrai ?

Le doute s'était insinué dans son interrogation et elle tourna ostensiblement le regard vers moi. Face au désarroi qui brillait encore fugacement dans ses prunelles, je m'obligeai à allonger le bras pour couvrir sa main de la mienne.

-Bien sûr. Et si ça peut te rassurer ... je suis loin de te trouver stupide.

-Vraiment ? douta Tonks avec un sourire dubitatif.

-Vraiment.

Je ne sus si c'était l'assurance de l'affirmation ou quelque chose qu'elle parut lire sur mon visage, mais Tonks décida visiblement de me croire sur parole car ses épaules se détendirent et un sourire fendit son visage. Elle se redressa définitivement et fit basculer ses jambes dans le vide avec entrain.

-C'est bon à savoir. Bon, maintenant je vais aller me dégoter une bouteille de whisky pur-feu, j'en aurais besoin pour affronter Joséphine Abbot. Je crois qu'elle campe du côté des locaux de son journal ...

-Elle est journaliste ?

-Elle est compliquée, rectifia Tonks en haussant les épaules. Mais elle est assez clairvoyante et quand elle veut elle est rigolote. Tu as raison, ça va me faire du bien. Et ça fait des mois que je ne suis pas sortie de ma grotte pour faire autre chose que bosser ... Tu vas faire quoi, toi ? Retrouver ton copain ? Oh c'est bon, maintenant je sais qu'on peut le dire, Bill a vendu la mèche !

Je souris, trop rassurée de voir de nouveau l'engouement de Tonks pour m'agacer de la façon dont la nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre dans l'Ordre. Mais, sans doute au plus grand désappointement de Tonks, Simon n'était absolument pas ma priorité une fois sortie de cette pièce. Non, la chose à laquelle j'aspirai à l'instant était faite d'encre et de parchemin. La sensation me rassura quelque peu : aussi amoureuse que je pouvais être de Simon, enivrée de sa présence, chevillée à lui, je gardai d'autres pôles qui constituaient mon identité. Il n'était pas mon seul moteur, il ne me définissait pas. Pas complètement. Alors je souris à Tonks, soulagée.

-Je vais finir mon livre.

***

Mais je n'en eus pas me loisir. Car aussi motivée que je l'étais à rendre réel mon projet de livre, la vision de ma mère pleurant dans la cuisine me coupa net les ailes.

Je venais juste de rentrer, après avoir laissé Tonks filer vers un obscur entrepôt de Londres chercher sa fameuse Joséphine. Un transplanage plus tard, je me retrouvai sur le seuil de ma maison, les phrases frémissantes dans mon esprit, prête à être couchées sur papier. Je m'étais simplement fait la réflexion que je n'avais pas songé à insister face à Tonks sur le nom du garçon en question lorsque j'avais entendu les premiers reniflements depuis la cuisine.

-Maman ? m'étonnai-je. Qu'est-ce qu'il y a ... ?

Ma mère tenta de cacher ses larmes : elle pivota sur sa chaise pour me tourner le dos et appuya un pan de sa manche sur ses joues. Mais cela ne masquait en rien sa respiration laborieuse et les quelques mouchoirs devant elle sur la table, à côté d'un livre ouvert. Elle le referma par ailleurs précipitamment, toujours sans me faire face.

-Rien ... Le travail, éluda-t-elle en reniflant. Beaucoup de chose à faire, une pression de dingue, je ...

-C'est l'album de ma naissance, maman ...

Je l'avais reconnu dès qu'elle l'avait fermé : la couverture rigide aux tons bleus pastel, très doux, le petit ours en relief qui tenait un cœur blanc dans ses pates ... Les doigts de ma mère se crispèrent dessus dans une tentative de le dissimuler, mais c'était trop tard. Mon cœur tombait déjà dans ma poitrine. Ma mère pleurait sur mon album de naissance ...

Les images défilèrent dans ma tête : Tonks faisait irruption dans la pièce, affolée, cherchant quelqu'un de blessé. Je m'étais inquiétée de son état, mais cette fois je vis la scène d'un autre point de vue. Celui de ma mère, en retrait, se tordant les mains devant cette étrangère qui venait de lui rappeler que dehors, chez les sorciers, c'était la guerre. Je me revis partir d'un « je reviens vite », sans plus d'explication, avec tout au plus un sourire qui devait tenir de la grimace tant j'avais été soucieuse. Face aux larmes de ma mère, mes tentatives pour la rassurer me parurent terriblement piteuses. Je tirai une chaise à moi pour m'assoir à ses côtés, en face d'elle et des larmes qu'elle tentait toujours de me cacher en gardant une main sur sa joue. Mais ça ne suffisait pas, je voyais parfaitement ses yeux luire et son nez rougi.

-Maman, je suis désolée ... ce n'était rien ... juste une petite alerte, rien de grave. Tonks avait une peine de cœur ...

Parce qu'au fond, c'était bien ce qui l'avait poussé à se précipiter chez moi, mais malgré la trivialité de la chose, les yeux de ma mère se gonflèrent de nouveau. Elle prit une tremblante inspiration.

-Ce n'était rien cette fois. Mais qu'est-ce que ce sera la prochaine fois ?

Sa voix était étrangement nette comparé à son état et le ton délibératif me glaça le sang. Je voulus avancer les mains, prendre celle de ma mère, mais elle les déroba pour les placer sur ses genoux.

-Je ne suis pas idiote, Victoria. Loin de là. George Bones nous avait prévenu de ce qui se passait, il nous avait expliqué ce que tu risquais parce que nous sommes tes parents.

Elle ferma les yeux quelques secondes et se massa la tempe d'une main, l'air épuisé. Une nouvelle larme tomba sur la couverture et forma un rond plus foncé sur l'ours qui continuait de sourire avec la douceur de l'enfance. Un peu vague, son regard se porta sur le salon. De l'encadrement de la porte, on percevait un morceau du miroir qui avait été installé, miroir qui était censé s'allumer dès que l'une de nos trois maisons – Bennett, Bones ou Liszka – était en danger ...

-Si ça ne te tenait qu'à moi ..., murmura-t-elle sans quitter le miroir des yeux. Si je m'écoutais ... Bon sang, Victoria, je t'aurais enfermé, enfermé quelque part pour te protéger, pour les empêcher de t'atteindre. C'est mon père qui m'en a dissuadé. Ça l'a fait rire. « Enfermer une sorcière ? Bon courage, Marian ». Une sorcière, par tous les saints ...

-Oui bah désolée ...

Le ton amer fit sursauter ma mère. Je devais l'admettre : la dernière plainte m'avait piquée au vif. Une sorcière ... Oui, c'était tout ce que j'étais devenue pour ma mère, le jour où j'avais reçu ma lettre pour Poudlard. Quoiqu'il se passait, elle me rapportait à ça. Même maintenant qu'elle paraissait trembler pour moi, c'était tout ce qui était retenu. J'étais une sorcière.

Les yeux de ma mère s'étrécirent et dans ses prunelles je vis apparaître le feu qu'elle réservait d'ordinaire à Alexandre.

-Mais pour quoi tu t'excuses ? s'enquit-t-elle d'un ton acide. D'être une sorcière ? Tu crois vraiment que c'est sur ça que je pleure ?

Mon regard glissa sur l'album qui renfermait des photos de moi bébé, du temps où j'étais une enfant normale aux yeux de mes parents. Devant mon mutisme, ma mère poussa un grognement rageur et ouvrit en grand l'album à la première page pour en extraire une photo et me la mettre sous le nez.

-Tiens ! Regarde. Regarde !

Le cliché était si proche que je dus papillonner des yeux et reculer pour l'observer. C'était moi, je me reconnaissais au duvet noir qui parsemait mon crâne – Alexandre était né chauve comme un caillou. J'avais déjà vu ces images, aussi me firent-t-elle aucun effet mais ma mère asséna avec ferveur :

-Tu as vu comment tu es minuscule ? Tu pesais à peine un kilo !

-Je suis née à six mois, maman ...

Les yeux de ma mère s'emplirent de larmes. Des larmes de colère.

-Je sais, j'étais là, rappela-t-elle vertement. C'est mon ventre qu'on a ouvert pour te sortir, c'est à moi qu'on m'a dit « madame, ne vous attachez pas : il y a de grandes chances qu'elle meure dans la nuit ». Dans la nuit ! J'étais épuisée et j'ai veillé, j'ai prié, tellement priée à genou devant ton berceau pour qu'on ne prenne pas ma petite fille comme on m'a pris les autres !

Elle hoqueta brutalement et plaqua ses deux mains contre sa bouche comme pour retenir mes mots. Je la dévisageai, pétrifiée, certaine d'avoir mal entendu.

-Les autres ... ?

-Oh Seigneur ...

Elle réprima un sanglot et passa compulsivement la main sur les pages, sur mon bracelet de naissance coincé sous un filme ou le cliché de moi dans une couveuse, reliée à la vie pour d'innombrables sondes et tuyaux. Elles ne m'avaient jamais fait, ces images mais voir ma mère les caresser de ses ongles, sans savoir si elle les chérissait ou si elles l'horrifiaient me donna, la chair de poule.

-J'ai fait deux fausses couches entre Alexandre et toi, avoua-t-elle alors, défaite. Une à quelques semaines ... l'autre à cinq mois. J'ai dû accoucher de l'enfant mort-né ... Un petit garçon. Des cheveux noirs. Il se serait appelé David. J'ai tellement ...

Elle n'acheva pas sa phrase, se contentant de continuer d'effleurer les photos, de manière beaucoup plus douce, beaucoup plus mélancolique. Je la fixai, contemplai ses gestes, le cœur au bord des lèvres. Je n'avais jamais rien su ... Bien sûr, je m'étais étonnée que mes parents n'aient eu que deux enfants. Ils s'aimaient, ma mère ne prenait pas de contraceptif, mon père était quelqu'un de fait pour les tribus ...

-J'avais un problème, poursuivit ma mère, absente. Les enfants avaient dû mal à s'épanouir dans mon ventre ... au bout d'un moment, l'oxygène ne leur parvenait plus et ils s'étouffaient à petits feu en moi. Alexandre a réussi à sortir avant que ça n'arrive ... il est arrivé par le siège, ce petit con, il m'a déchiré les entrailles ... tu étais en train de mourir quand ils ont décidé de te sortir. Ça devait être un contrôle de routine et soudainement je me suis trouvée sur une table ... A prier ... prier ... « Pas comme David, par pitié Seigneur, laisse-la moi. Elle sera exceptionnelle. Pitié, laissez-la moi ... ».

-Oh maman ...

-Ça ne servait à rien que tu saches, me coupa-t-elle en essuyant sa joue. Pour David, pour moi, pour toi ... ça n'aurait servi à rien d'autre que de te traumatiser. C'était mon problème, mon fardeau, pas le tien.

Cette fois, je réussis à lui prendre une main : celle qui ne quittait pas les pages depuis quelques minutes. La couper de l'album parut la décontenancer quelques peu mais je maintins mes doigts fermement crispés sur les siens, le regard planté sur elle.

-Tu n'as pas à le porter toute seule ... Je suis assez grande maintenant. C'est mon histoire aussi, je veux savoir. Comme mamy. Mamy et papy, tu te souviens ?

Ma mère hocha laconiquement la tête avec sur ses lèvres l'esquisse à peine franche d'un sourire. Sa mère qui toute sa vie lui avait refusé sa véritable histoire, qui lui avait dissimulé ses origines. Celle d'une maternité subie, d'un père inconnu, d'une mère brisée.

-Je n'ai pas été complètement seule, m'apprit-t-elle dans un filet de voix. Ils étaient là, mes parents, comme toujours. Il faudrait un cataclysme pour que mon père me lâche, tu sais comment il est ... Ton père aussi là, bien sûr. A chaque fausse couche. Chaque jour qui a suivi ta naissance et où on tremblait. Mais au final, ça ne change rien. Au final, personne ne comprends et même si on t'entoure ... tu te retrouves seule quand même. Seule et étouffée. Celle qui m'a vraiment aidée ... C'est Cassiopée.

-Quoi ?

Ma mère parut vaguement s'amuser de ma stupéfaction à travers ses larmes. Dans un geste tendre qu'elle n'avait plus esquissé depuis des années, elle repoussa une mèche derrière mon oreille.

-Je vous l'ai dit. Elle m'a aidé à un moment de ma vie difficile ... c'était celui-ci. On était enceinte en même temps, avec un terme à peu près égal alors on a beaucoup échangé ... et brusquement, j'ai disparu pendant des semaines, quand ils t'ont extrait de mon ventre. Quand elle m'a vu rentrer, elle est venue me voir avec son gros ventre. On était en juillet, elle s'apprêtait elle-même à accoucher, mais elle est venue quand même me demander ce qu'il se passait.

Ses mots se posaient beaucoup plus facilement et les larmes avaient reflués dans ses yeux. Elle épancha celles qui restaient sur ses joues de sa main libre avant de poursuivre.

-Je me suis écroulée quand elle est apparue sur le seuil, avec son gros ventre, un tour de taille que je n'ai jamais pu obtenir ... Je venais d'apprendre qu'on déconseillait très fortement une future grossesse ... J'avais peur d'apprendre la nouvelle à ton père. Je culpabilisais tellement ... C'était mon corps, ma graine qui était pourrie, qui faisait mal son travail. De ma faute qu'on n'aurait pas la famille dont on avait rêvé ...

-Dis-moi qu'elle t'a dit que c'était faux ...

-Oh plus que cela, confirma ma mère avec un rire étranglé. Bien sûr qu'elle m'a détrompé. Elle m'a aidé à trouver un moyen de l'annoncer à ton père, m'a rappelé que je n'étais pas qu'une mère et que je n'avais pas le doit de me décréter « pourrie » simplement parce que mon ventre ne fonctionnait pas correctement. Que j'étais une femme extraordinaire, intelligente et bonne. Que ça avait difficile mais que j'avais deux magnifiques enfants sur lesquels je pouvais concentrer toute mon attention.

Son sourire se teinta d'une tendresse qui provoqua des nœuds dans mon estomac. Je tenais toujours sa main, avec l'impression d'appliquer l'étiquette « maman » sur une étrangère. Qui était cette femme qui me ressemblait si fort, à la voix si familière mais dont l'histoire m'étais complètement inconnue ?

-Elle est restée toute l'après-midi, poursuivit-t-elle, plus sereine. Elle s'est occupée de toi pendant que je prenais ma première sieste depuis des semaines et quand je me suis réveillée elle avait même fait le ménage – maintenant je soupçonne l'utilisation d'une baguette. Et elle a continué à venir tous les jours, jusqu'à son propre accouchement et qu'elle-même soit équipée d'un petit garçon qui lui pompait toute son énergie !

-C'est clair que Simon devait être du boulot ...

-Un vrai braillard, renchérit ma mère en levant les yeux au ciel. J'entendais ses cris depuis le bas de la colline et on voyait sortir le petit Matthew à chaque crise, les mains sur les oreilles ... Le pauvre, quinze ans et ses parents le prenaient pour le baby-sitter attitré ...

Je laissai échapper un petit rire, plus par automatisme que par réel envie. Lentement, le visage de ma mère se recomposait devant moi : le pétillement de ses yeux sombres, la courbe de sa pommette slave qui glissait jusque son nez légèrement épaté au-dessus d'un sourire qui faisait presque oublié les larmes. Vraiment j'ai tellement pris d'elle ..., réalisai-je, soufflée. J'avais toujours occulté ma mère dans l'arbre généalogique, m'enorgueillissant de tenir de Jaga ses boucles brunes et sa force. Ce que j'avais oublié, c'était qu'avant de me revenir, elle les avait légués à sa fille. Que je tenais d'abord et avant tout de ma mère avant de tenir de ma grand-mère. Y compris la force. Il en avait fallu à Marian Liszka Bennett, mère-née, pour surmonter fausses couches et naissances difficiles. Pour se reconstruire comme femme et personne après ses épreuves. De s'imposer dans l'université scientifique malgré la dominance masculine, de se battre pour son doctorat ... Marian Liszka était une battante, autant que l'était Jaga.

-C'est ... c'est à cause de ça que tu as mal pris le fait que je sois une sorcière ? demandai-je timidement, les mains crispées sur la sienne.

-Je mentirai en disant que ça n'a pas été un facteur aggravant, avoua-t-elle, penaude. Je me suis dit que j'avais trahi ma promesse. Que c'était de ma faute et qu'avec mon problème je t'avais donné cette magie. Que c'était la contrepartie pour avoir demandé ta vie. Dieu m'a laissé ma fille ... mais une fille pas normale.

Pas normale. Les mots me coupèrent le souffle et réveillèrent une vieille blessure que je pensais enfouie, presque pansée à défaut d'être cicatrisée. Celle que m'avait faite ma mère en n'acceptant pas qui j'étais. Mais jamais elle ne me l'avait dit en face : c'était la première fois qu'elle l'admettait, à voix haute, droit dans les yeux, après des années à me l'avoir fait sentir insidieusement.

Sauf qu'à voix haute, c'était pire.

-Ah ...

Les mots me laissèrent un goût de cendre au fond de la gorge et il s'en fallut de peu pour que je ne me détache pas complètement d'elle, blessée. Ma mère parut néanmoins percevoir ma tension et changea de position pour enserrer mes mains dans les siennes. Son regard sombre se planta dans le mien. La seule chose que je ne tenais pas d'elle, ces iris brunes, presque noire qui se confondait avec la pupille. Les yeux de Jaga quand j'avais hérité des prunelles des Bennett.

-Oui, je l'ai pensé, revendiqua-t-elle avec douceur. Parce que ça a été un choc. Que j'avais besoin de comprendre pourquoi. C'est pour ça que j'aime la religion et la science : parce qu'ils donnent des réponses aux questions. J'ai besoin de demander « pourquoi », de trouver un sens à ce qui se passe, une explication. C'est pour ça que ta magie m'a obsédée : face à elle, je n'avais que la réponse de la religion et tu sais combien elle est mauvaise. Il m'a fallu des années pour trouver une réponse plus satisfaisante et entre temps, Dieu me le pardonne mais j'ai cessé d'être ta mère. A toi, ma petite fille pour laquelle j'ai tellement prié, tellement saigné ... Tu as le droit de m'en vouloir pour ça ...

Délaissant mes mains, elle prit mon visage en coupe. L'intensité de son regard me coupa le souffle et il fallut que le sien m'effleure la joue pour me rendre compte que je pleurais également.

-Mais ne m'en veux pas de m'inquiéter, maintenant. Pas quand j'ai passé des mois à prier tous les soirs devant ton berceau pour que tu restes en vie. De continuer de le faire depuis des mois devant ma croix, de regarder le ciel chaque fois que tu franchis la porte. Ne ... (Elle prit une nouvelle inspiration fébrile). J'ai failli te tuer et maintenant j'ai peur, j'ai tellement peur ... j'étais prête à me laisser ouvrir comme truie pour que ça n'arrive pas, mais là je ne peux rien faire ... Tu l'as dit, tu es grande. Mon père l'a dit, je suis impuissante pour t'empêcher de faire tes choix. George l'a dit, je n'ai pas à le faire. Je dois juste ... te regarder partir en priant que tu me reviennes entière.

J'aurais dû répondre quelque chose, mais j'en étais strictement incapable. Depuis des mois je claquai joyeusement la porte pour voler, aller à l'entrainement, voir Simon mais aussi pour espionner et me battre, sans me songer qu'une fois fermée, je laissai mes parents rongés par l'inquiétude. Peut-être qu'au fond, je me doutais. J'avais simplement décidé de ne pas le voir pour me libérer d'un poids et de leur côté ils avaient tous fait pour me libérer de leur anxiété. Ils l'avaient ravalé au fond d'eux pour me laisser être libre de mes choix, de mon destin. Un des plus beaux sacrifices que des parents pouvaient faire à leurs enfants.

Ma mère parut tout lire sur mon visage, dans les larmes, dans mon silence. Elle le respecta et me sourit avant de m'embrasser tendrement sur le front, comme à l'enfant que j'étais encore pour elle.

-Mais j'ai tenu ma promesse à Dieu, acheva-t-elle en un souffle. Ma fille est exceptionnelle. C'est une sorcière. 

***

Voilà pour moi ! 

Cette dernière discussion avec Marian me tenait à cœur, elle était prévue depuis le début de la partie 3, il fallait juste que je trouve le moment idéal pour la placer. Pour les sensations de Marian, je remercie Anna' (elle-même née prématurée) qui m'a permise d'utiliser l'expérience de sa mère (et notamment pour la phrase violente au possible "ne vous attachez pas"). 

Et pour Tonks j'ai fait le choix qu'elle ne parle pas de Remus explicitement parce que mine de rien elles n'ont pas encore cette proximité - et l'important c'est que nous on le sache ahah ! 

Voilà je vous abandonne là et à la semaine prochaine pour LDP ! 


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