III - Chapitre 31 : Quelque chose de neuf
Hello tout le monde <3
Jour férié, demain très très chargé donc profitons-en ! - et évidemment petite pensée à ceux qui sont tombés pendant le Grande Guerre.
Comment allez-vous? Moi je vais bien, je suis sur un nouveau poste dans un collège sympa avec ENFIN quelqu'un pour me former, donc c'est vraiment chouette !
Petites informations, déjà données mais je suis une adepte du martelage :
- Un grand merci à Camille_LaChenille qui fait un tarot (les vieux tarots, ceux utilisés pour la bonne aventure) avec les personnages d'O&P ! Je conseille vivement, les cartes sont super belles et ça donne un éclairage et une analyse originale des personnages ! Iel l'avait déjà fait pour Lily et James de Cazolie et le résultat été blufffant !
- La dernière page is back ! Pour compenser les semaines de vide, deux chapitres ont été postés et la publication reprend en alternance avec O&P !
Concernant ce chapitre : il faut savoir que c'est précisément au milieu que j'ai eu une grande pause estivale, disons-nous (de mai à août, je n'ai quasiment rien écrit, et j'en ai profité pour écrire le début de la dernière page et faire la réécriture de Lucy). ça peut donner un chapitre d'aspect un peu décousu, j'ai essayé de reprendre au mieux mais je ne suis pas sûre que ce soit parfait. J'espère qu'il vous plaira quand même !
Bonne lecture <3
PS : Je vais peut-être me fendre que quelques commentaires pendant la lecture.
PPS : La citation n'a qu'un vague rapport, je suis juste incapable d'en trouver une et J'ADORE cette chanson et c'est un de mes Disney préféré (je ne sais pas pourquoi, trop d'identification à Belle je crois ...), voilà !
***
Chanson éternelle , au refrain fané
C'est vrai c'est étrange
De voir comme on change
Sans même y penser ...
Tout comme les étoiles s'éteignent en cachette,
L'histoire éternelle
Touche de son aile
La belle et la bête ...
- "Histoire éternelle"
La belle et la bête
***
Chapitre 31 : Quelque chose de neuf.
-Et Harry lui a enfoncé une pierre dans la gorge ... ça lui a sauvé la vie mais ...
-Une pierre ?
-Un bézoard.
Le nom étrange émanait à la fois de Simon et de George, qui échangèrent un regard qui pouvait être qualifié de complice. Assise à même le sol entre les deux, Renata les contemplait, comme si elle était prise dans une toile et qu'elle était la mouche juteuse prête à être dévorée. Mais loin de se soucier d'elle, George allongea son bras au-dessus de sa tête pour toquer son poing contre celui de Simon.
-Et c'est là qu'on reconnait les potionistes d'ASPIC, fanfaronna-t-il, goguenard.
-Vous vous êtes infligés deux années de Rogue supplémentaire, je ne vois pas en quoi c'est une gloire, rétorqua Fred.
Il tournoyait paresseusement dans un fauteuil aux allures de nid d'osier, pendu au plafond et dépourvu de toute attache autre que ce long fil. C'était lui qui avait proposé cette réunion dans leur boutique en ce dimanche et nous n'avions pas tardé à découvrir qu'il souhaitait certainement de se changer les idées : leur frère Ron avait été victime d'un empoisonnement la veille, le jour de son anniversaire. C'était précisément ce qu'il était en train de narrer et il poursuivit laconiquement :
-Enfin bref, Poudlard ce n'est plus que c'était. Katie qui se retrouve à Ste-Mangouste, Ron qui ne doit la vie qu'à une pierre ... et à Harry, pour la centième fois ...
-Vous pensez qu'il aura un jour une scolarité normale ? songeai-je. Harry ?
Fred haussa les épaules. Son nid d'osier était garni de nombreux coussins colorés et ses cheveux flamboyants se fondaient dans ce décor d'arlequin.
-Je pense qu'il y a renoncé dès la première année où il s'est retrouvé devant un troll dans les toilettes.
-Le troll dans les cachots, se rappela Simon en plaquant sa main contre son front. Bon sang, j'avais oublié ça ...
-Tu as essayé d'y conduire Bennett deux jours plus tard ? se moqua George.
Un faible sourire s'étira sur les lèvres de Simon et son regard glissa ostensiblement sur moi, moqueur. Je préférai ne pas relever et me concentrai sur ma machine à écrire que j'avais apportée avec moi et qui demeurait le seul meuble sonore de la pièce. C'était Fred qui avait proposé cette réunion entre « jeunes » de l'Ordre, dans l'optique de ressouder les liens, de rappeler que nous n'étions pas seuls dans notre frustration. J'avais tendance à croire qu'il avait monté cela quelque peu contre George et éviter que son frère ne refasse une erreur comme Swansea. Car non, les jumeaux n'étaient pas d'accord sur tout et c'était une véritable révélation à mes yeux. Les catastrophes étaient toujours d'une efficacité redoutable pour dévoiler la vérité et la vérité, c'était que Fred avait peur pour son jumeau. J'avais accepté, sensible aux arguments, mais pas sans prévenir que ce ne serait pas du temps de perdu pour moi. J'achevai ma ligne de frappe et le train se remit seul en place avec un son de cloche qui m'arracha un sourire.
-Victoria s'amuse en tout cas, constata Renata avec l'ombre d'un sourire. Qu'est-ce que c'est ?
Elle glissa sur le sol pour attraper l'un de mes feuillets. Je rédigeai la partie sur les outils sociologiques que nous avions décidé d'utiliser et je lorgnai vaguement Renata, mes mots en police d'imprimerie qui se reflétaient dans ses lunettes. Ses sourcils froncés marquaient sa concentration mais son visage restait détendu et j'en fus rassurée : quoique je racontais, ce n'était pas trop complexe. Elle finit par hausser les sourcils en me rendant le feuillet.
-Et bien, tu te lances dans un sacré truc ... Tu vas en faire quelque chose ?
-On ne sait pas encore ... On fait, en attendant et quand ce sera achevé on verra ... ça va toi ?
Renata haussa les épaules. Je lui trouvai l'air singulièrement pâle et renfermé. Ses cheveux avaient poussé dans son dos et leur éclat terne prouvait qu'elle ne leur apportait aucun soin. Ses lunettes mériteraient également un bon nettoyage. Toutes ses constatations me furent affreusement familière mais l'impression fut balayée quand elle répondit :
-Je survis. Je passe trois nuits par semaines à l'observatoire et à étudier les cycles de la lune ... Moi aussi j'ai pris mes cartes.
Elle désigna quelques rouleaux de parchemins qui gisaient à terre et mon regard fut aimanté par eux avant d'effleurer Simon. Il discutait toujours avec George de la tentative d'empoisonnement de Ron, des pistes de l'école mais à priori cet incident était aussi impénétrable que celui de Katie. D'après George, les deux étaient des victimes collatérales d'un plan qui déraillait. Les Black avaient toujours eu une fascination pour le ciel, m'avait confié Lysandra à noël. Et cette fascination avait été transmise à Cassiopée qui avait donné ses fils des noms d'étoiles ... de constellation, rectifiai-je en me souvenait de celui de Spencer. Spencer Hercule. Malgré ma détermination à cesser de supplier Simon, je ne pus résister et demandai à Renata l'autorisation de consulter ses cartes. Elle accepta d'un hochement de tête et je déployai un parchemin craquelé devant mon visage. La jeune fille était minutieuse et chaque étoile était soigneusement numérotée et légendée. Elles étaient reliées entre elles par des traits fins pour dessiner les constellations et je vis ainsi le « W » caractéristique de Cassiopée. Hercule était formé d'un rectangle et de quatre points qui s'étiraient des coins, comme des membres. Je ne me souvenais plus de celle de Matthew mais je lus avec délectation chaque nom latin des constellations. Oh Seigneur, Simon avait raison : si j'avais su quelques années plus tôt, ça n'aurait pas manqué. Peu importe laquelle.
-Tu as des nouvelles de Mathilda et Erwin ? demandai-je distraitement à Renata.
-Peu, avoua-t-elle du bout des lèvres. Quasiment pas depuis que j'ai emménagé à Londres. Pourtant ils s'y sont installés aussi mais ... on a des intérêts qui divergent.
Peinée, je baissai la carte pour lui jeter un petit regard. Elle écoutait Simon et George débattre sur la situation à Poudlard pendant que Fred tournoyait dans son fauteuil d'osier.
-Tu sais, tu peux passer à Terre-en-Landes quand tu veux, proposai-je avec douceur.
-Pourquoi ?
Il y avait dans sa voix toute sa brusquerie, toute la réserve qui avait fait d'elle une personne isolée à Poufsouffle et cela me heurta. Renata avait repoussé tous ses camarades, c'était une certitude, mais j'avais eu l'impression d'avoir été admise dans sa bulle faite d'étoile et révolte. L'espace d'un clignement de paupière, je revis la photo de Cédric s'envoler de sa poche et j'avais l'impression que c'était aussi ce qui se cachait derrière les iris brunes de Renata.
-Tu m'as l'air un peu seule, tentai-je de justifier maladroitement. Si tu veux ...
-Je suis habituée à la solitude, répliqua Renata avec un sourire amer. Je dirais même que j'aime plutôt ça. Alors merci mais ... non merci.
-Renata ... Tu as entendu Lupin et Maugrey, il ne faut pas qu'on s'isole ...
-Oh, ça leur va bien de se dire ça. Ne vous isolez pas, parlez entre vous. Mais quand on leur parle à eux qu'est-ce qui se passe ?
-On se fait rembarrer en beauté, conclut George, qui avait suivi l'éclat de la jeune fille. Bien parlé Morton. On est des clowns.
Fred bascula sa tête en arrière et se mit à fixer le plafond, comme pour s'échapper de la conversation. Simon considéra quelques secondes George avant d'objecter :
-Tu es un clown dans ta boutique peut-être mais je doute qu'ils auraient pris un clown sur une des missions qui demandent le plus de personne. Vous êtes cinq alors je ne sais pas ce que vous faites, mais ce n'est pas du tricot.
-Oh Bones pitié, pitié, tais-toi, supplia George en portant ses mains jointes au niveau de son cœur. Non, ça va m'énerver.
Les yeux de Simon s'étrécirent dangereusement et je portai les cartes de Renata à mon visage de manière à ce que seuls mon regard n'en dépasse. Une façon de me bâillonner autant de cacher mon expression qui devait être à la fois inquiète et coupable.
-Pardon ?
-Ce n'est pas contre toi, mais ... tu es sans doute celui qui sait le plus de chose, à qui Maugrey confie le plus de chose. Alors je ne sais pas si c'est parce que tu t'appelles Bones, que tu allonges visiblement la monnaie ou que tu es un petit prodige, mais ça a un côté injuste que tu sois celui qui ait la confiance de l'Ordre et à la fois le plus inutile de nous cinq.
-Aie, couinai-je derrière la carte.
-Excuse-moi ?! s'écria Simon en se redressant vivement. Je suis quoi ?!
Pour pallier à toute réaction et à tout agissement impromptu de ma part, je me retranchai définitivement derrière le parchemin, le nez à quelques centimètres de sa surface pendant que George tentai d'exposer d'un ton résolu :
-Arrête, ce n'est pas contre toi ! Mais je ne sais pas, vu ton comportement de l'année dernière, j'en attendais ... plus ...
-Mon comportement de l'année dernière ?
-Oh arrête, Bones, après l'évasion des Mangemorts tu étais au fond du trou, tu ne venais même plus en cours ... il a fallu que Bennett te prenne par la main pour que ...
-Je ne vois pas ce que ça a à voir avec l'Ordre, le coupa sèchement Simon. Et mon « inutilité » supposée.
-Ce qu'il veut dire, c'est que compte tenu de qui tu es et de ce que tu es, on attendait peut-être que tu sortes des bouquins et que tu nous appuies pour qu'on ait un rôle plus actif. Pas que tu te complaises dans ton rôle de rat de bibliothèque.
Les mots neutres, presque froids, émanaient de Renata et je plantai les dents dans ma lèvre inférieure pour ne pas hurler mon désaccord. C'était à Simon de gérer ça, et si j'osais le faire à sa place je savais qu'il le prendrait mal. Et il ne se gêna pas pour cracher :
-Peut-être parce que c'est là-dedans que je suis le meilleur ! Alors pardon si j'ai réparé la malle de Maugrey, sauver la jambe de votre belle-sœur, passer des week-ends entiers à analyser des traités de magie noire aussi écœurants et obscurs les uns que les autres ! La prochaine fois j'irais faire le pied-de-grue devant une boutique et vous vous chargerez des subtilités magiques et d'essuyer les dettes d'un escroc !
-Tant mieux si à toi on te confie des choses, mais nous ...
-Et pourquoi ? Regarde ! Tu t'es créé une mission à toi tout seul, ça a fini avec un appartement explosé, le Ministère à dos et Vicky blessé ! Non ! N'essaie même pas de renchérir, tu m'as ramené Victoria blessée et tu sais que rien que pour ça je suis incroyablement généreux avec toi.
-Simon.
Je n'avais pas pu retenir l'avertissement car même si mon seul visuel était l'écriture en pâte de mouche de Renata, je savais pertinemment qu'il pointait sa baguette sur George pour qu'aucune ambigüité soit faite : il restait le meilleur. Et avec la façon dont George et Renata le piquait dans son orgueil, il n'hésiterait pas à en faire usage pour le prouver. Je crispai les doigts sur la carte et la déployai un peu plus pour cacher mon visage à Renata. J'avais senti mes joues s'embraser dès que Simon avait parlé de moi et j'avouai devoir faire un effort pour réprimer un inexplicable sourire. Il y eut quelques instants de flottement jusqu'à ce que Simon ajoute d'un ton plus calme :
-On a tous un rôle à jouer. Et non, ce n'est pas celui de clown, Weasley. Tu as quasiment vécu avec l'Ordre l'année dernière, tu as compté combien on était et tu te doutes de combien eux sont. S'ils voulaient qu'on fasse les clowns, ils ne prendraient pas la peine de nous montrer le QG, ni même de nous impliquer : ils n'ont pas de temps pour ça. On n'a pas de temps pour ça. Pas si on veut compter.
-Justement on ne compte pas, rappela Renata avec aigreur. La semaine dernière Maugrey cherchait quelqu'un pour escorter une femme menacée dans une planque. J'étais la seule disponible et pourtant il a préféré le faire lui-même !
Simon soupira et laissa aller sa tête vers l'arrière avec lassitude, visiblement à court d'argument pour calmer les esprits. Difficile, car il semblait lui-même énervé par les reproches et dardait un regard agacé sur Fred, toujours silencieux dans son nid suspendu. Le silence s'épaissit jusqu'à ce que des coups se fassent entendre dans l'appartement. Fred et George échangèrent un regard avant de ce dernier ne s'arrache à sa position assise pour aller ouvrir. Il jeta un coup d'œil par le judas et poussa un grognement sonore.
-Bah tiens ... De quoi tu avais l'air quand tu nous as ramené à Poudlard l'année dernière ? demanda-t-il en haussant la voix.
-D'une vieille dame ! Ouvre, Weasley, je gèle !
George leva les yeux au ciel et ouvrit la porte sans même adresser un regard à l'entrante. Tonks referma le battant derrière elle, un sourcil haussé face au froid accueil.
-Je vois ... Ravie de te voir aussi, comment tu vas ? Oh ! Vous faites un squatte et je ne suis même pas invitée ?
Elle nous adressa un sourire cynique. Elle avait attaché ses cheveux châtains en une queue haute qui lui donnait un aspect plus volontaire et ses yeux sombres pétillaient plus qu'habituellement. Si George l'ignora et Renata lui réserva un regard glacial, Fred compensa en éclatant de rire.
-Désolée Tonks, mais c'est entre jeune ! Et toi, tu es vieille.
-Ah, ah. Pardonnez, mais la vieille a besoin de parler à sa team. Toi, ajouta-t-elle en pointant un index sur Simon. J'apprends que tu utilises des oreilles rallonges pour savoir à quelle sauce ta copine va être mangée, ça va très mal se passer. Et je sais que je ne suis peut-être pas très effrayante comme ça mais c'est qu'une impression !
Simon ne songea même pas à répondre, complétement figé contre son mur. A dire, j'étais persuadée que la seule chose qu'il retenait de l'intervention de Tonks était qu'elle m'avait désigné sous le terme « copine ». Je jetais un regard agacé à la jeune femme qui soupira avec un geste désinvolte de la main.
-Oui je sais que ce n'est pas « copine » mais je n'ai pas trouvé de meilleur terme. Bon, on se dépêche ! Et que quelqu'un vérifie que Bones reste collé à son mur ...
Simon leva les yeux au ciel avant de défier Fred et Renata du regard ; et visiblement, aucun des deux ne semblaient se dépêcher pour obéir à Tonks. Devant l'insistance de celle-ci, je me levai et la suivit dans le couloir, George sur mes talons. La jeune femme descendit même l'escaliers qui menait à la boutique et nous nous retranchâmes dans la réserve. Elle lança quelques sortilèges de protections qui exaspérèrent George avant de se tourner vers nous, le visage grave.
-C'est quoi ? Une réunion pour se plaindre qu'on ne vous donne pas assez de responsabilité ?
-Mais non, la rassurai-je. Juste ... un échange de ressenti.
Tonks nous considéra longuement avec suspicion – particulièrement George qui s'était adossé sur la porte, l'air de s'ennuyer ferme. Un tic agita le coin de sa bouche et elle ajouta :
-Bien. Parce que là vous allez en avoir, des responsabilités. Ding a eu des infos. La pièce dont Barjow a besoin va être livrée dans la semaine. Et vous, moi et Podmore, on va l'intercepter en espérant que ça nous indiquera ce qui se trame dans cette boutique.
Mon cœur manqua un battement et George se détacha de la porte, comme frappée par la foudre. Il s'avança à ma hauteur et dévisagea Tonks avec surprise.
-On va sur le terrain ?
-Et pourquoi pensez-vous qu'on vous a recruté ? ironisa Tonks avec un sourire tordu. Pour faire de la figuration ? Rendez-vous au QG après-demain, vers midi – peu importe vos obligations.
***
Fort heureusement, je n'avais eu aucune obligation pour cela.
Et fort heureusement, cette réunion était tombée juste avant le match qui opposait Poufsouffle à Gryffondor. Il était évident que Podmore hésitait encore à associer George à l'interception de la pièce et Tonks m'avait avoué à demi-mots qu'elle avait dû pousser cela. Selon elle, écarter George serait plus néfaste que de l'impliquer. Il fallait prouver qu'on lui faisait confiance. J'espérais juste qu'il saurait s'en montrer digne et j'avais été rassuré de le voir sérieux et appliqué pendant que Podmore nous expliquait point par point son plan pour jeudi. En sortant de là, j'en avais eu mal à la tête et mal au ventre. L'idée de me retrouver au feu de l'action me retournait l'estomac. C'était complètement stupide : j'avais déjà été dans l'œil du cyclone et ce plusieurs fois. Et personne n'y retournait avec plaisir. Sauf peut-être Podmore. Depuis son éviction de la brigade de police magique, ses os se rouillaient.
L'excursion à Poudlard arriva à point nommé. C'était début mars et le temps était encore glacial en Ecosse. Le ciel était encore voilé mais le soleil apparaissait par intermittence entre deux nuages – des changements de luminosité qui n'étaient pas idéales pour le Quidditch. Je suivais distraitement Simon au milieu du parc, à me demander si Smith l'avait remarqué et avait bien prévenu Kenneth et Judy quand quelqu'un me heurta de plein fouet et me souleva du sol.
-Capitaine ! J'ai attrapé une Capitaine ! Judy, regarde ça !
-Désolée, Bones, on te l'emprunte !
Je lâchai un cri de surprise et me retrouvai en une seconde hissée dans les bras puissants de Kenneth Towler, vêtu de sa robe de Quidditch. Il en avait lâché son balai que Judy Summerby était en train de ramasser, tout sourire. Un peu plus loin, Simon avait retrouvé Susan qui avait émergé de la procession qui se dirigeait vers le stade. Kenneth me serrait à m'en couper la respiration.
-J'en reviens pas que tu sois là ! Alors, comme c'est chez les pros ? Tu ne veux pas jouer à la place du nouveau gardien ? Il ne t'arrive pas à la cheville !
-Je doute même qu'il dépasse ton pied, et pourtant tu es toute petite !
J'éclatai d'un rire étranglé – ma poitrine était compressée par l'étreinte de Kenneth. Malgré ma position inconfortable, j'adressai un grand sourire à Judy.
-Je doute que Bibine me laisse faire, ce n'est pas très fair-play ! Maintenant dépose-moi, grosse brute, j'étouffe !
-Il faut que je fasse la passe à Susan, c'est ça ?
-Euh, laissèrent échapper les deux Bones en même temps.
Mais Susan manifestait plus d'amusement que Simon. Kenneth m'autorisa finalement à regagner le sol et je pus serrer mon amie dans mes bras. L'étreinte fut accompagnée par Judy, puis par Evelyn, mon ancienne poursuiveuse qui me sauta littéralement au cou. Au-dessus de la tête de la jeune fille, je vis Smith arriver, l'air renfrogné, mais concentré. Je m'extirpai du groupe pour aller serrer la main qu'il me tendait de bonne grâce. Il eut même l'ébauche d'un sourire qui m'en arracha un.
-Smith. Des conditions difficiles, pour ce match ...
-J'ai dit à Judy et Kenneth de ne pas voler en plein soleil, rétorqua Smith en observant le ciel. Ce serait dommage que les adversaires les voient arriver ...
Je hochai la tête, satisfaite et rassurée. Je ne m'étais pas trompée en proposant son nom pour me succéder et je devais admettre que le badge lui allait bien. Avec une autorité mesurée, il enjoignit l'équipe à se dépêcher vers le stade et Judy m'adressa un dernier signe de main.
-On te rendra fière, Capitaine !
-Ce serait bien, on a perdu le premier match contre Serdaigle, soupira Susan avant de passer son bras sous le mien. C'est pour ça que c'est bien que tu sois là, tu vas les inspirer !
-Et moi je suis là pour faire de la figuration ? lança Simon en dressant un sourcil.
Susan le gratifia d'un adorable sourire qui creusa ses fossettes et Simon renonça à davantage se plaindre. A dire vrai, je le trouvais crispé depuis que Rusard et Chourave nous avaient ouverts les portes de Poudlard, et plus nous avancions vers le stade et la foule, pire c'était. Je le percevais parfaitement, le mécanisme du secret qui ouvrait une grande distance entre nous et qui expliquait qu'il fasse la route vers le stade seul en tête pendant que Susan me racontait les dernières nouvelles de Poudlard – qui comprenait l'empoisonnement de Ron Weasley dans le bureau de Slughorn. Cormac McLaggen jouait à sa place et je ne pus retenir une grimace de dépit, sans cesser de fixer la nuque de Simon, à moitié couverte par son bonnet orange.
Susan nous entraina dans les gradins et nous abandonna brièvement pour saluer des amis. Je m'adossai à la rambarde et observai le stade parsemé ainsi que le terrain désert mais éclatant de l'école. J'avais beau être professionnel et jouer dans des enceintes grandioses, aucune n'avait le charme de celle où j'avais fait mes premières armes. Simon s'accouda à côté de moi, assez proche pour que je lui jette un regard moqueur.
-Ouh, rapprochement. Tu n'as pas peur que ta sœur devine ?
Les joues de Simon rosirent et il garda le regard fixé sur Bibine qui s'entrainait en contrebas.
-J'ai plus peur que tu m'arraches mon bonnet, rétorqua-t-il plutôt d'un ton résolument calme. Et ce n'est pas comme si on ne s'était jamais tenus l'un à côté de l'autre à Poudlard ...
Je souris doucement sans rien répondre, étrangement soulagée par cette simple proximité qui faisait s'évanouir la distance et la raideur. Une proximité qui prouvait que lentement, Simon commençait à prendre ses marques dans cette nouvelle relation, après un bref moment de panique. C'était assez appréciable pour que je me retienne d'effectivement arracher le bonnet de ses cheveux.
Les joueurs entrèrent enfin dans sur le terrain, au moment où Susan revint pour se flanquer de l'autre côté de Simon, hors d'haleine. Smith menait la colonne des Poufsouffle et Harry Potter en personne celle des Gryffondor. L'équipe avait été largement remanié, constatai-je sans surprise puisque quatre de leurs éléments avaient quitté l'école. Ginny Weasley était à présent poursuiveuse et elle me convainquit dès les premières minutes de vol avec une aisance et une volonté sans faille. L'autre poursuiveuse était vive et agile, un peu à l'image d'Evelyn. J'étais si absorbée par mon analyse que j'entendis à peine les commentaires débuter :
-... mais maintenant c'est ce gros joueur de Poufsouffle qui lui a repris le souafle, je n'arrive pas à me souvenir de son nom, quelque chose du genre de Bibble ... Non, Buggins ...
-Je rêve, souffla Simon, vaguement amusé.
-Il s'appelle Cadwallader ! rectifia McGonagall d'une voix forte qui résonna dans le stade malgré l'absence de mégaphone.
La foule partit d'un grand rire qui ne parut pas ébranlée la commentatrice, une jeune fille aux longs cheveux blonds recouvert de son casque, un mégaphone à la main et un collier qui semblait étrangement fait de liège. Susan poussa une exclamation incrédule.
-Mais c'est Luna Lovegood ! C'est une blague !
-Effectivement, je sens que ça va être drôle, confirma Simon avec un sourire sardonique.
-Arrête, elle n'était pas cool avec Owen. Ce « gros garçon » ...
Susan se renfrogna et je lui jetai un regard désolé. Elle avait toujours été complexée par ses rondeurs, ce genre de dénomination devait lui faire horreur. Mais Owen Cadwallader se vengea en marquant et je pus apprécier sa grande progression qui me rendit fière. C'était peut-être la plus flagrante : je connaissais les qualités d'Evelyn mais Owen avait toujours été plus brut. Mais aujourd'hui, il semblait décidé à ce que plus jamais le commentateur n'oublie son prénom.
-Mais il faisait quoi le gardien ... ? m'étonnai-je pendant qu'Owen tapait dans la main de Smith.
Je finis par le repérer la grande silhouette massive de McLaggen un peu en dessous des anneaux, occupé à houspiller Ginny Weasley. Je haussai les sourcils et Harry vint séparer les deux joueurs, ce que la fameuse Luna Lovegood considéra comme « une tactique très habile » pour se jouer de l'Attrapeur adverse. Je pinçai des lèvres, ne savant si je devais me réjouir ou m'inquiéter de la désorganisation manifeste de Gryffondor.
-Non, on ne sait toujours pas comment Ron a été empoisonné, expliquait Susan à Simon pendant que je me concentrai sur le jeu, assez perplexe. Mais il va mieux, j'ai demandé à Lavande, sa copine. Bon, elle en a profité pour se plaindre pendant dix minutes ... « Tu comprends, c'est impossible de savoir ce que pensent vraiment les garçons, j'aimerais réellement savoir si notre relation est sérieuse ».
Susan fit mine de vomir au-dessus de la balustrade et je lâchai un petit rire, sans lâcher Ginny Weasley qui marqua avec une facilité déconcertante. Derrière ce fut Smith qui récupéra le souafle mais le perdit presque aussitôt au profit de cette même Ginny qui fit une passe lumineuse à sa coéquipière. Gryffondor marqua et le stade explosa. Mais le gardien de Gryffondor manquait clairement de vigilance : quand ses yeux devaient être fixés sur la balle, les siens étaient plutôt attiré par Harry qui volait quelques mètres au-dessus à la recherche du Vif d'or et Owen put facilement égaliser. J'eus un petit ricanement.
-Et ça veut le niveau professionnel ...
Simon glissa un regard sur moi.
-Je rêve, ce serait de la méchanceté ?
-Oh la la, soupira Susan. Simon, évidemment que Victoria est méchante. Tu es même le premier qui l'a vu et tu l'as assez répété, non ?
-Oh, regardez !
Je rivai les yeux vers l'endroit que pointait la commentatrice, espérant y voir le Vif d'or ou un joueur dégringolant de son balai, mais je ne vis que du vide, un carré bleu parsemé de rares nuages blancs. Certains spectateurs s'entreregardèrent, perplexe et Luna finit par expliciter d'un ton rêveur :
-Ce nuage est magnifique, vous ne trouvez pas ? Je lui trouve la forme d'un oiseau – d'un oiseau-tonnerre, avec les éclats dorés du soleil ... Peut-être que c'est un vent venant d'Amérique qui le pousse vers nous, vous ne trouvez pas ?
-Miss Lovegood, le jeu, toussota McGonagall, interdite.
-Quoi ? Oh oui ! J'étais justement en train de songer que Zacharias Smith pourrait être maudit, vous ne trouvez pas ? A moins que ce soit des joncheruines ... Vous n'avez pas remarqué ? Il n'a pas réussi à garder le souafle plus d'une minute ...
-Ça fait dix minutes que j'ai remarqué, grognai-je en suivant Smith des yeux.
Il volait toujours en pointe, comme à son habitude, mais chaque fois le souafle semblait lui glisser des doigts. De la nervosité ? De la distraction ? J'étais toujours en train de m'interroger quand, après une nouvelle perte de balle, Luna proposa une réponse pour le moins inattendue :
-Je pense qu'on peut sérieusement parler de perdantinite, enchérit-t-elle avec un sérieux presque risible.
-Oh Merlin, souffla Susan, horrifiée. Oh non la pauvre ...
Parce qu'autour de nous, de nombreux élèves secouait la tête avec incrédulité et condescendance pendant que d'autres ricanaient méchamment en tournant subjectivement un index sur leur tempe. Simon soupira profondément, accoudé à la rambarde, son menton dans une main et son hideux bonnet orange dans l'autre.
-C'est bon, le Quidditch a touché le fond pour moi ...
Je ne sus déterminer qui de Susan ou de moi donna le premier coup, mais Simon se retrouve brutalement avec deux coudes enfoncés dans les côtes et lâcha un cri, suffoqué.
-Quoi ? Je n'ai jamais aimé le Quidditch ! Vous ne pourrez jamais m'obliger à aimer ça, sérieux c'est quoi l'intérêt ?
Je clignai des yeux et me penchai par-dessus la rambarde pour chercher le regard de Susan.
-Je rêve ou il vient de critiquer ouvertement ce que je fais dans la vie ?
-Oh la la mais non, marmonna Simon pendant que Susan s'esclaffait joyeusement. En plus si je dois être sincère, je ne pense pas que le Quidditch sera ce que tu feras de mieux dans la vie, Vicky.
Je le contemplai fixement, ne sachant si je devais me sentir vexée ou juste être interloquée par sa phrase. Lui gardait les yeux résolument rivés sur le terrain et alors que je m'apprêtai à lui demander d'expliciter sa pensée, son visage se teinta d'horreur et il étouffa un cri en plaquant une main sur ses lèvres. Pourtant, je l'entendis bien, ce cri mélangeant stupeur et effroi et je réalisai brusquement qu'il n'émanait pas de Simon mais du stade entier. Je reportai aussitôt mon attention sur le jeu pour voir un corps dégringolé du ciel en chute libre. Mon cœur eut à peine le temps de suivre le mouvement que les deux batteurs de Gryffondor le rattrapaient au vol, in extremis – et à moins de cinq mètres du sol ... La foule laissa échapper un soupir de soulagement, McGonagall la première depuis la tribune des commentateurs.
-Oh mon Dieu, soufflai-je, suffoquée. Qu'est-ce qui s'est passé ?
-Il a pris un cognard, je crois, murmura Susan, l'air horrifié. Oh la la regarde-le ...
Je plissai les yeux pour tenter de distinguer le joueur que les Batteurs ramenaient à présent vers le sol. La lunette gauche brisée et du sang dégoulinant en abondance depuis ses cheveux où il avait dû recevoir le coup, Harry Potter fut tout de suite pris en charge par Madame Pomfresh. Derrière, Ginny Weasley sauta à terre, son balai et celui de son Capitaine dans la main, l'air furieuse. Elle se précipita vers Smith, qui, suite au temps mort annoncé par Bibine, les bras agités.
-Qui a lancé le cognard ? demandai-je alors que l'arbitre intervenait pour séparer les deux joueurs. Kenneth ou Judy ?
-Ni l'un ni l'autre, fit sombrement Simon. Regarde ...
Il pointa le ciel du doigt et j'y distinguai au bout Cormac McLaggen, toujours sur son balai et une batte à la main. J'écarquillai les yeux avant de prendre mon visage entre les mains, outrée.
-Non mais je vous jure quel blaireau ! Qu'est-ce qu'il fait avec une batte ?
-De ce j'ai compris, il essayait de corriger la position d'un batteur, m'apprit Susan en se penchant en avant pour mieux apercevoir le terrain. Oh la la, j'espère que ça va aller pour Harry ...
-Madame Pomfresh a déjà réussi à faire repousser son bras, lui faire passer un traumatisme crânien ça devrait le faire, fit remarquer Simon, la main toujours plaquée sur la bouche.
-Oh Seigneur j'avais oublié ça ... Gilderoy Lokhart, ordre de Merlin troisième classe ...
-... Et cinq fois lauréat du prix du « sourire le plus charmeur » décerné par les lectrices de Sorcière-Hebdo.
Simon et moi échangeâmes un bref regard complice avant de reporter notre attention sur le groupe qui se formait autour de Harry. McGonagall était descendue des tribunes et s'entretenait avec Ginny et Smith, visiblement pour déterminer la poursuite du match. Les deux équipes attendaient anxieusement, un œil sur la directrice-adjointe et l'autre sur Harry qui était en train d'être évacué après les premiers soins de l'infirmière. McLaggen, lui, restait en l'air, loin de son équipe, la batte à la main. Enfin, Pomfresh réapparut pour glisser quelques mots à McGonagall qui prit le mégaphone du commentateur pour annoncer :
-Pour ceux qui s'inquiètent, tout va bien pour monsieur Potter ! Le match va pouvoir reprendre dans dix minutes, le temps que l'équipe de Gryffondor trouve un arrangement suite à l'absence de leur Capitaine. Miss Weasley prend le brassard.
Ginny ne manifesta aucune émotion à cette annonce et se contenta d'un regard féroce pour le gardien qui stagnait toujours devant ses buts. Susan exhala un soupir soulagé.
-Ouf, heureusement ... Bon, Gryffondor va jouer à six contre sept, maintenant mais bon ...
-Avec ça et le blaireau qui leur sert de gardien, si on ne gagne pas c'est Smith qui va se prendre un coup de batte, évaluai-je avant de me tourner résolument vers Simon. Maintenant que l'enjeu s'est réduit, tu peux expliciter s'il te plait ?
Simon poussa un grognement et me toisa d'un air torve.
-Je peux toujours rêver pour que tu m'oublies, pas vrai ?
-Toujours, confirmai-je avec un sourire. Du coup comment ça ce que je fais est ridicule ?
-Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai juste dit que ce n'est pas ce que tu ferais de mieux dans la vie, Vicky. Il n'y a pas qu'au Quidditch que tu es bonne. Il y a plein d'autres domaines où tu fais des merveilles.
Je haussai les sourcils d'un air suggestif et les joues de Simon rosirent légèrement. Il y appuya sa paume – du côté de Susan – pour tenter de cacher son embarras et détourna le regard.
-Tout de suite ... Non, je pensais à ton projet avec Octavia. Les réflexions sur les liens entre sorciers et moldus, sur l'ouverture de la communauté magique et les conséquences. Je trouve ça ... vraiment très intéressant.
-Oh, réalisai-je, brusquement douchée. Je ... je ne pensais pas que tu t'y intéressais. Pour de vrai.
Simon se fendit d'un petit ricanement, toujours sans me regarder. Les coudes appuyés contre la rambarde, la paume appuyée contre la joue, il observait les pourparlers de l'équipe de Gryffondor avec un intérêt feint.
-Tu sais, j'avais lu ta dissertation sur Grindelwald et la Seconde Guerre mondiale, en sixième année. Et déjà à l'époque, j'avais trouvé ton analyse brillante. Peut-être même que ça m'a aidé à ...
Il tourna brièvement les yeux du côté de Susan, mais la jeune fille n'écoutait pas un mot de notre conversation. Elle s'était même éloignée un peu pour parler avec Justin Flich-Flechley, la mine toujours inquiète. Malgré cela, Simon préféra baisser la voix pour poursuivre :
-Peut-être que c'est quelque chose qui ... m'a fait m'adoucir te concernant. Découvrir ce côté de toi, à la fois passionnel et très analytique. C'était quelque chose que je n'avais jamais perçu alors que je pensais te connaître par cœur ... Mais ce que vous êtes en train de faire là, c'est vraiment d'un autre niveau. C'est plus que de l'analyse, plus que de l'utilité. C'est un vrai besoin, un vrai manque dans notre culture, dans notre perception des choses. Vous pouvez faire bouger énormément de ligne avec ce livre, je ne sais pas si tu t'en rends compte, Vicky. Vous pouvez changer les choses.
Je le considérai quelques secondes, la gorge serrée et l'estomac réduit à l'état de bouillie informe tant j'étais touchée par ses mots. J'avais complètement oublié qu'il avait lu ma dissertation sur Grindelwald – mais maintenant, je me souvenais parfaitement de lui à bibliothèque, entrain de parcourir le parchemin pendant qu'Emily révisait pour les examens et que Cédric se préparait pour la dernière tâche ... Néanmoins, je n'avais jamais réellement su ce qu'il en pensait vraiment. Mes doigts se portèrent seuls sur son bras pour le serrer et je fus à la fois rassurée et surprise de voir la main de Simon couvrir la mienne. Pourtant, il avait toujours les yeux vrillés sur les joueurs en contrebas : c'était un geste instinctif que l'intimité trouvée dans les mots avait rendus possible.
-Je pense que tu nous surévalues un peu ... mais ... merci. Je suis contente que tu approuves ce que je fais. Je ne sais pas si ça va changer les choses mais ... ça me tient à cœur.
-Je sais. Et c'est pour cette unique raison que je supporte presque quotidiennement la présence de mon ex dans ma maison. Alors la prochaine fois que je râle, ne m'écoute pas.
Un sourire effleura mes lèvres et je dus mobiliser toutes mes forces pour ne pas combler la faible distance qui nous séparait pour l'embrasser – sur la joue, sur la nuque, sur ses lèvres qui s'étaient ornés de ce léger sourire, simple et doux : peu importait. Peut-être que c'était pour cela que Simon ne me regardait et s'efforçait de garder son attention sur le terrain qui s'animait de nouveau. Pour mieux résister à la tentation.
-Je ne comptais pas ..., promis-je une fois le vertige envolé. D'ailleurs, elle vient mercredi.
-Ô joie. (Il réfléchit quelques secondes en suivait Evelyn du regard – qui marqua le premier but de la reprise). D'ailleurs, je pense que je vais mettre fin à un harcèlement.
-Tu vas lui donner accès aux archives de l'IRIS ? me moquai-je.
-Je ne peux pas donner accès aux archives, je ne suis qu'un novice. En revanche, je côtoie tous les jours quelqu'un qui a ce pouvoir.
Je clignai les yeux, stupéfaite.
-Ton tuteur ? Comment il s'appelle déjà ... Steffon ?
-Shelton, Vicky, rectifia Simon en levant les yeux au ciel. Et ça me fait plaisir que tu retiennes ce que je dis ...
-Oh ne commence pas ! Tu as quoi en tête ?
Simon ne répondit pas dans l'immédiat et se contenta de grimacer quand Owen exécuta un dangereux tonneau pour éviter un cognard. Dans la foulée, il jeta le souafle à Evelyn qui marqua. Luna Lovegood, toujours occupée à s'interroger sur Smith et sa curieuse maladie qui l'empêchait de garder un souafle, ne donna pas le score mais il devait s'agrandir en faveur de Pousfouffle. Depuis la reprise, je ne voyais que notre équipe marquer alors que l'attaque de Gryffondor était amputée de sa meilleure marqueuse, Ginny Weasley, passée Attrapeuse en lieu et place de Harry.
-Sincèrement, Vicky, je crois que je vais t'interdire de remonter sur un balai, décida Simon.
-Essaie un peu, minus. Peut-être que je suis brillante dans ce que je fais mais je dois gagner ma vie. Tout le monde n'a pas la chance d'être un riche héritier.
J'avais dit cela sur le ton de l'humour, mais Simon en fut si indigné qu'il tourna enfin les yeux vers moi. Des étincelles crépitaient littéralement dans ses iris.
-Non mais je rêve ! J'ai un salaire, moi aussi et je n'ai jamais touché à mon héritage ! S'il n'y avait pas ... une certaine activité, j'aurais presque proposé à Lysandra de tout garder et j'ai déjà dit à mes parents qu'ils pouvaient piocher dedans !
-Quelle abnégation. Bon maintenant, tu me dis ce que tu as en tête ?
L'avidité devait se sentir dans ma voix parce que Simon esquissa un sourire désabusé. Je l'admettais volontiers : l'idée d'avoir accès aux archives de l'IRIS et à ses nombreuses documentations étaient plus qu'alléchante. Si nous voulions que notre projet ait du poids, il fallait qu'il ait des références sérieuses. Celles de Poudlard avaient déjà été épluchées les années précédentes mais celles de l'IRIS représentaient un trésor inexploité. Simon haussa les épaules.
-Pas grand-chose. Parler de vous au professeur Shelton. Essayer de vous arracher une autorisation. Je ne sais pas trop sur quoi ça pourrait déboucher ... mais je vais tenter. Ce sera ma contribution – avec la machine.
-Et c'est déjà beaucoup, assurai-je en serrant ses doigts. Merci ... tu auras le droit à ton nom à la fin du livre.
Un petit sourire s'imprima sur les lèvres de Simon. Son regard effleura nos doigts qui s'étaient enlacés sur son bras, naturellement, sans que la foule de leur fasse obstacle, appelés les uns aux autres par une force plus grande que leurs volontés et la nôtre.
-Seulement à la fin ? chuchota Simon, les yeux toujours vrillés sur nos mains.
-Pourquoi Bones ? Tu veux plus ?
La malice dans la proposition ne lui échappa pas et il essuya un petit rire avant de s'arracher à la contemplation et de s'en retourner au match qui tournait largement à l'avantage de Poufsouffle. Nos doigts demeurèrent noués sur son bras et après quelques secondes de flottement, je poussai le vice à m'affaler complètement contre lui, la joue contre son épaule, à la recherche de proximité à défaut d'avoir une réelle intimité. Le soupir de Simon fit trembler mes boucles.
-Bennett, je peux savoir ce que tu fais ?
-Je me repose. Ne bouge pas sinon je tombe.
J'étais presque sûre qu'il allait s'écarter, soit pour rompre le contact, soit pour avoir le plaisir de me voir vaciller. Mais son épaule demeura immobile sous ma joue. Je restai alerte quelques secondes, à la recherche d'un signe de crispation – sans son souffle, dans sa posture – mais tout me paraissait normal, apaisé. Lentement, pièce par pièce, geste par geste, le naturel revenait et tout s'égalisait dans notre relation. Lentement, nous trouvions notre place, nos automatismes. Je fermai les yeux, sereine. C'était tout ce que Simon avait toujours été pour moi : un soutien, un socle sur lequel je pouvais m'appuyer de toutes mes forces. Le seul qui ne me supporterait jamais. Il venait encore de le prouver. Ce soutien, c'était toute la richesse et la solidité du lien qui nous unissait. Toute la solidité de notre amour.
-Non mais sérieux ! Vous en êtes là ?
Je sursautai au cri de Susan et arrachai ma tête à l'épaule de Simon. La jeune fille s'était de nouveau accoudée à la rambarde de l'autre côté de son frère, hilare, les yeux pétillants. Simon, après un bref mouvement de recul, s'était de nouveau figé en direction du jeu, impassible malgré une légère rougeur sur les joues qui pouvait tout aussi bien être due au froid. Cela ne découragea pas Susan pour autant qui ajouta joyeusement :
-Mais c'est que vous en êtes presque mignons ! Je suis sûre dans quelques années je vais vous voir vous embrasser, je ne vais rien comprendre à ma vie !
-Ne t'inquiète pas, on ne comprend rien à la nôtre ...
Il fallut quelques secondes à tout le monde pour comprendre réellement ce qui venait de franchir les lèvres de Simon. Lentement, je tournai la tête vers lui et remarquai que son visage perdait petit à petit toutes ses couleurs à mesure qu'il réalisait ce qu'il venait de dire. Susan, après un instant de stupeur muette, finit par réagir vivement pour s'écarter de la rambarde et d'ouvertement dévisager son frère.
-Euh ... Qu'est-ce que ça veut dire, exactement ?
-Rien, tenta d'éviter Simon, un peu trop précipitamment. C'est quoi le score ?
-Oh la la, gémis-je en m'esclaffant à moitié.
J'ignorais si c'était la spontanéité de la réponse de Simon ou sa tentative désastreuse de changer le sujet qui provoquait mon hilarité, mais j'eus de plus en plus de mal à la réprimer. Je sentis le regard désapprobateur de Simon sur moi et il tenta de me faire taire d'une pression sur ma main. Je tentai de l'étouffer dans la main, le visage résolument tourné dans l'autre sens mais Susan attisa le tout en insistant :
-Tu t'es grillé, Sim'. Tu ne disais pas il y a quelques minutes qu'on n'arriverait jamais à te faire t'intéresser au Quidditch ? Qu'est-ce qui se passe, sérieux ?
La pression sur ma main s'alourdit et je compris que Simon me demandait d'intervenir – et en urgence. Je pris une profonde inspiration pour calmer mon rire et le garder coincé dans ma poitrine mais dès que je tentai de me retourner vers Simon, un éclat voulut s'échapper. Je le fis passer pour une toux en nichant mon nez dans mon coude et lui glissai à voix basse :
-Désolée mais tu t'es mis dedans tout seul !
-Mais qu'est-ce qu'il y a ? s'impatienta Susan devant notre messe-basse. Vous vous êtes vraiment embrassés ou quoi ?
Il y eut un long silence, un silence pendant lequel Simon se trouva un intérêt tout particulier pour ce qui se passait sur le terrain et où j'observai résolument les spectateurs à l'opposé de sorte à ne pas montrer mon visage rougis par l'embarras et le rire. Devant notre mutisme qui était tout ce qui était de plus coupable, Simon céda le premier en lâchant d'un ton neutre :
-Joker ...
-Oh !
Susan plaqua les deux mains sur sa bouche, les yeux écarquillés. Simon écrasait littéralement ma main alors je profitai que mon hilarité se soit quelque peu calmée pour échanger un regard avec lui. Il y avait une pointe de détresse dans ses prunelles, mais aussi beaucoup de résignation. Et une demande à peine voilée de relai et de soutien. Très brusquement, mon souffle se coinça dans ma gorge.
C'était fini. Ça n'allait plus être « entre nous ».
Mais ce n'était que Susan. Pas vrai ?
J'expirai un bon coup pour évacuer ce bouchon de tension dans ma trachée et me tournai vers Susan, qui nous fixait toujours avec de grands yeux incrédules. Elle finit par baisser ses mains et j'eus alors tout le loisir de littéralement lire le choc sur son visage.
-Vous vous êtes vraiment embrassé alors ?
Malgré la forme interrogative, il y avait de la certitude dans son ton. La pression de Simon sur ma main commençait presque à se faire insoutenable – et Susan pouvait le voir, nos doigts noués, au vus et au su de tous. Un aveu en tant que tel. Avait-elle réellement besoin de mots ? Si j'en jugeais par son incompréhension, il semblait que oui.
-Disons ... qu'on est en phase de test, tentai-je d'expliquer.
-De test, répéta Susan. De test de quoi exactement ?
-Là tu demandes beaucoup, Susie-jolie. (Mes lèvres se tordirent et je réfléchis à une autre approche). Disons plutôt ... qu'on est en pleine mue ? C'est ça, on est en mutation. Il y a eu la phase de coup, la phase d'acceptation, la phase de soutien et là on a ... évolué ?
-Oui, on est les pokémons de la relation amoureuse, railla Simon avec un ricanement.
-Oh la ! s'écria Susan et s'écartant brutalement, les mains sur la tête. Relation amoureuse ? On en est carrément là ? Vous ... mais ... C'est réel ?
Elle fixait plus particulièrement Simon – son frère, celui qui avait lâché la bombe malgré lui, celui de qui elle attendait une réponse. Il contemplait lui aussi sa sœur, incertain, mais petit à petit, l'étau de ses doigts se desserrait sur ma main. De son autre, il faisait tressauter son bonnet orange par le pompon – et compte-tenu du fait que celui-ci ne tenait que par un fil, l'opération était dangereuse.
-Oui, finit par confirmer Simon, avec bien plus d'assurance que j'avais pu en espérer. Oui, c'est réel.
Je lâchai lentement mon souffle – et la pression qui allait avec. Seigneur que ça le devenait, réel, avec cet aveu à Susan. Ma petite Susan. Ma petite Susan qui me vaudrait les foudres d'Emily car, définitivement, elle ne serait pas la première à le savoir. Je risquai un regard en la direction de la jeune fille, qui fixait toujours Simon, l'air plus calme, bien que ses yeux soient toujours écarquillés. Sa main descendit de sa tête à son cœur.
-Oh ... Oh, je vois ... Euh ...
Elle trépigna, son regard passant plusieurs fois de Simon à moi. Elle remarqua enfin nos mains entrelacées sur le bras de Simon et s'y fixa quelques secondes avant de porter son attention sur le terrain. Les cris et les buts s'enchainaient sans que nous leur accordâmes la moindre attention. Elle replaça une mèche rousse derrière son oreille.
-D'accord ... Je ... Ne le prenez pas mal, je ne devrais pas être aussi surprise ... J'ai bien vu quelle direction vous preniez depuis quelques mois ... Mais je ne m'attendais pas à ce que ça change si vite ...
-Entièrement de la faute de Vicky.
-Ça aurait pu être plus rapide encore si Simon s'était bougé avant.
J'en fus quitte pour une douloureuse pression sur ma main, volontaire cette fois et j'en grimaçai. Je jetai à Simon un regard outré.
-Hé ! Tu as lu ma dissertation d'Histoire de la Magie en sixième année. Bon sang, rien que là j'aurais dû deviner !
-Et bien ce n'est pas ma faute si tu es longue à la détente, rétorqua Simon, un sourire cynique aux lèvres.
-Euh ..., entonna Susan, entre amusement et perplexité. Vous êtes sûrs que vous êtes en mutation ?
Simon et moi échangeâmes un petit regard, à moitié complice, à moitié meurtrier. Mais les mains toujours nouées montraient bel et bien le sentiment qui prédominait. Je sentais toujours l'hésitation de Susan alors je profitai que le stade se lève pour un nouveau but de Poufsouffle pour me pencher vers Simon et l'embrasser. Ce n'était pas grand-chose, juste un effleurement des lèvres, mais il suivit mon mouvement et n'opposa pas la moindre résistance – une immense victoire en soit. La foule entière criait, et pourtant je n'entendis que celui de Susan qui, dès que nous nous séparâmes, plaqua les mains contre sa bouche pour l'étouffer. Les yeux toujours écarquillés, elle nous dévisageait.
-Oh. Mon. Dieu. Oh mon dieu. Oh mon dieu, oh mon dieu ...
Elle baissa les mains et cligna plusieurs fois les yeux, comme si elle émergeait d'un rêve. L'incompréhension se lisait toujours sur son visage et elle semblait incapable d'articuler le moindre mot.
-Susie, soupira Simon, un peu nerveux. Juste ...
-Attends. (Elle leva une main ferme). Attends, laisse mon cerveau intégré que ce que je viens d'entendre et de ... voir. Par le caleçon de Merlin, de voir. Mais qu'est-ce qui se passe ?
-Le monde change et on a décidé de changer avec lui, rétorquai-je. Susie ... ce n'est pas grave, remets-toi. Tu voyais bien que ça fait un moment qu'on ne se tapait plus dessus, non ? Ce n'est pas toi qui as insisté pour que Simon me parle de ses parents ? Toi qui ne m'as pas parlé de l'A.D. justement pour ne pas que je n'ai de secret pour lui ?
-Tiens, c'est vrai ça ...
Je hochai la tête en direction de Simon avec un regard équivoque. Je me souvenais m'être interrogée sur la signification des agissements de Susan l'année dernière, vexée qu'elle ne m'ait pas confiée qu'elle faisait partie d'un groupe illégal. « Je savais qu'il allait avoir besoin de toi alors ... je ne voulais pas que vous risquiez d'être en froid à cause de moi ». Les mots m'avaient surpris à l'époque, mais je me demandais à présent si Susan n'avait pas compris quelque chose avant tout le monde. Elle se mit à se trémousser sur place, visiblement embarrassée par le rappel.
-Au fond tu savais, Susie-Jolie, martelai-je, amusée.
-Simon, rectifia-t-elle, penaude. J'avais compris pour Simon ... Tu sais qu'il avait commencé plein de lettre pour toi en France et qu'il n'a jamais osé de les envoyer ?
Simon s'empourpra brutalement alors que j'éclatai de rire. L'anecdote m'était complètement sortie de la tête, mais elle prenait une autre coloration à la lumière des événements récents.
-Oui, il me l'avait dit en rentrant !
-Mais tu ne l'as pas vu les chiffonner et les jeter à travers la pièce ...Franchement, ça disait tout.
-Susie ? siffla Simon. Ça suffit !
-Oui, arrête de faire ta sceptique alors que tu as plus d'un an pour te faire à l'idée !
Simon écrasa ma main de la sienne et la pression étouffa le reste de mon hilarité dans une grimace. Susan eut un sourire contrit et continua de nous contempler, moitié ahurie, moitié songeuse.
-Désolée, c'est juste..., commença-t-elle, indécise. Même si j'ai compris côté Simon, je ne penserai jamais que ... ça arriverait pour de vrai. Je pensais ... (Elle fronça les sourcils et secoua la tête). Non, vous avez raison, j'arrête. Oui, je ne suis pas heureuse d'une telle nouvelle alors je ne le serais jamais dans ma vie ! C'est ... Argh !
Abandonnant l'idée de mettre des mots sur ce qui se passait, elle ouvrit les bras à son frère. Simon eut un instant d'hésitation, si bien que je dus le pousser pour qu'il daigne répondre à l'étreinte de sa sœur. Et quand enfin il referma les bras sur elle, je vis ses épaules se détendre. Susan avait noué ses mains derrière son dos et le pressait contre elle, comme pour l'assurer de son soutien, lui rappeler qu'elle était là – et c'était tout ce dont il avait besoin. Puis elle s'écarta pour venir vers moi et m'étreindre à mon tour. Dans son regard, je voyais toujours une trace d'incrédulité mais je décidai de retenir son sourire et la façon dont elle prit ensuite nos mains avec enthousiasme. Simon se laissait faire, comme un pantin, visiblement peu désireux d'entamer la bonne humeur de sa sœur avec de la pudeur ou de l'embarras. Il finit par tirer l'une de ses tresses pour avoir son attention, un air sérieux sur le visage.
-Et garde-le pour toi, miss. On veut avoir la paix le temps de trouver nos marques.
-Oh. (Susan baissa la voix et pencha la tête sur son frère, la mine complice) Je suis la première ?
Simon me jeta un regard désespéré et Susan battit des mains en comprenant qu'elle l'était en effet. Je secouai la tête, désabusée.
-Et à cause de toi, Emily va me tuer. Mais bon, c'est bien parce que c'est toi, Susie-Jolie.
-Trop d'honneur ! s'esclaffa Susan, rayonnante. Maintenant, je peux avoir des détails ? Oh par le caleçon de Merlin, il faut me raconter comment une telle chose a pu arriver ! Qui a trébuché sur qui ? C'était un pari ? Mais d'abord ...
Résolument, elle s'infiltra entre nous et me força ainsi à lâcher Simon, qui considéra sa sœur, les sourcils haussés. Nous échangeâmes un nouveau regard par-dessus sa tête, perplexe et amusés. Susan nous ignora et monta même sur la rambarde avant de nous adresser un grand sourire.
-Maintenant, je mets entre vous deux. J'ai joué le rôle de bouclier pendant des années, hors de question que je « mute » en chandelle. (Elle dénoua son écharpe et l'agita en l'air avec un grand éclat de rire) Allez Poufsouffle !
***
Alors, verdict de ce chapitre?
Comme je vous l'ai dit, j'ai éprouvé des difficultés à l'écrire et surtout la dernière partie que j'ai eu énormément de mal à doser, surtout pour la réaction de Susan. J'en suis pas entièrement satisfaite mais j'espère qu'il vous plait quand même ! Et un grand merci à Anna pour sa relecture !
Maintenant je vous laisse avec l'image qui vient de me venir pendant que je fais la mise en page : Susan, toute mignonne, fredonnant "Histoire éternelle" pendant que Simon et Vic danse.
A dans une semaine pour les lecteur.ices de LDP <3
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