Hello les ami.es ! Comment allez vous?
Et oui vous le savez depuis hier, finalement la pause n'aura pas lieu parce que je suis une fusée en ce moment ! Vraiment ça fait du bien, ça fait longtemps que je n'avais eu cette flamme pour O&P (peut-être les derniers chapitres de la P4 mais ça s'est étalé sur moins de chapitres) donc je suis heureuse ! (mon copain un peu moins, j'ai les doigts accrochés à mon ordinateur ... oups?)
Alors on continue ensemble l'histoire de Victoria pour entrer dans sa dernière ligne droite ! Mais avant de toute chose, on va l'abandonner pour découvrir le traditionnel point de vue intermédiaire ... J'ai eu d'excellentes suggestion sur insta, vous avez été bons !
Je vous embête pas plus : enjoy !
***
Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble
Voici le jour
En trop: le temps déborde.
Mon amour si léger prend le poids d'un supplice.
- Paul Eluard
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Chapitre de transition : Un dernier rayon de soleil.
Il n'y avait rien de plus doux que l'été. L'été, c'était le moment de l'insouciance. Tout semblait clair, lumineux, radieux et le soleil semblait chanter sur les vies. Dès que son rayonnement se faisait trop cruel, le ciel apportait une brise fraiche. Même ses orages étaient fascinants, brusques, tonitruants, véritables forces de la nature qui apportaient pluies, lumière et fracas avant de s'envoler pour laisser de nouveau se développer la chaleur tempérante de l'été.
Il n'y avait rien à dire, c'était probablement la saison préférée de Charity Burbage. Avec ce petit plus que c'était également pour elle la saison de la paresse et de la langueur, facilité par la pause estivale qui faisait le bonheur de chaque professeur.
Le visage tourné vers le ciel, Charity apprécia la chaleur bienfaisante que le soleil diffusait sur sa peau. Elle qui vivait dans le nord de l'Angleterre, à côté de Manchester, ce magnifique temps se faisait rare. Les deux premières semaines de juillet avaient été particulièrement pluvieuse et elle s'était plus souvent retrouvée enfermée dans son appartement, les mains collées à un bocal de feu magique pour se réchauffer. Pourtant Charity était persuadée que son animal spirituel était le chat et elle n'aimait rien de plus que se lover paresseusement sous le soleil. Malheureusement, le bruit métallique d'une chaise qui été tirée la tira de sa quiétude.
-Désolé, je suis en retard ...
Ses yeux roulèrent dans leurs orbites sous ses paupières closes, mais elle se força à les ouvrir. La lumière éclatante l'aveugla et il lui fallut battement de cil pour que le visage souriant de Julian Shelton se recompose devant elle. Derrière lui se dessina la terrasse du café où elle était installée depuis dix minutes à flâner, le groupe d'étudiant insouciant derrière lui qui commandait bière sur bière ou la serveuse débordée face à la foule qui affluait. Charity dressa un sourcil moqueur.
-En retard ? Et bien Shelton tu as bien changé ...
Julian se trémoussa, visiblement sincèrement embarrassé par ce manque de ponctualité. Il avait toujours été si soucieux des règles, du savoir-vivre ... Ce que Matthew pouvait le charrier d'être réglé comme une horloge, songea Charity et cette pensée lui creva le cœur. Toujours la même douleur, avec la même intensité, des flèches brûlantes qui lui perçait le cœur à chaque évocation. Matthew, ses boucles rousses, son sourire de travers. Matthew, le meilleur ami de Julian, malgré la différence de Maison, de caractère, de continent. Matthew, mort dans un escalier il y avait quinze ans, dix mois et vingt-neuf jours.
Pour refouler le souvenir toujours douloureux, Charity se concentra sur l'homme devant lui. Elle n'avait visé loin : Julian avait changé ces dernières années. Ils s'étaient à peine vus depuis son retour en Angleterre une quinzaine d'année plus tôt, à dire vrai. Une fois quand il s'était installé à Oxford, Charity l'avait aidé à s'installer. Une autre fois avant son entrée à Poudlard, sept ans plus tôt, où elle avait part de son angoisse à l'idée de retrouver les vieilles pierres du château ... et ses fantômes. Et la dernière fois l'année dernière, quand Julian était venu lui annoncer qu'il allait enseigner au petit frère de Matthew. Une décision qui avait été au-delà de l'entendement de Charity. Elle-même n'avait jamais pu s'y résoudre.
Toujours était-il qu'à chaque rencontre, elle avait trouvé Julian modifié. Envolé l'adolescent timide et précieux de Poudlard. Ses épaules voûtées s'étaient fièrement redressées, son visage avait perdu toutes les rondeurs de l'enfance, creusant ses joues toujours rasées de près. Dans son regard vert d'eau, Charity sentait l'âme bienveillante du professeur, semblable à la sienne, mais également la curiosité sans limite qui continuait de l'habiter. Elle essuya un petit rire en remarquant la texture de la veste qu'il portait.
-Du tweed ? Bon sang Shelton, tu es un cliché ambulant !
-Et tu n'as pas tout vu encore, lui assura-t-il avec un sourire amusé avant de héler la serveuse. S'il vous plait ? Une tasse de thé, merci.
Cette fois, Charity s'esclaffa franchement, charmée par la façon dont Julian restait attaché à sa boisson nationale, malgré le temps et les moqueries. Elle commanda elle-même une bière et la pauvre serveuse s'en fut, les bras chargés de la vaisselle des rares tables vides qui trouvèrent aussitôt preneur. En attendant son thé, Julian prit des nouvelles auxquelles Charity répondit laconiquement : oui, elle allait bien, et lui ? Heureusement que la pluie s'était arrêtée à Manchester – mais à Oxford, le soleil brillait depuis le début de l'été. Il fallut qu'il prenne une gorgée de son breuvage fétiche pour trouver le courage de lui poser la question pour laquelle il lui avait donné rendez-vous dans ce café moldu :
-Alors ... tu retournes à Poudlard à la rentrée ?
Charity eut un sourire désabusé. Elle prit le temps de savourer une gorgée de bière qui dût certainement orner sa lèvre d'une moustache de mousse avant de répondre :
-Vraiment, Julian, tu vas prendre des gants avec moi ? Pourquoi tu ne me demandes plutôt si Poudlard va fermer ?
-Tu es trop perspicace, soupira le chercheur, vaincu. Alors ?
Charity passa avec nervosité sa langue sur ses lèvres, faisant disparaitre sa moustache de mousse. La question lui avait gâché son début d'été. Contre toute attente, elle avait adoré revenir à Poudlard : son rôle de professeur et le retour dans cette école où elle avait vécu les années les plus heureuses de sa vie lui avaient permis de retrouver un point d'ancrage, un but après des années d'errances. Elle n'avait pas la charge d'une matière essentielle, mais elle adorait ce qu'elle enseignait en plus d'avoir la chance de n'avoir en face d'elle que des passionnés, des élèves qui avaient choisi d'être là – et ça faisait toute la différence. Du fait de son faible taux horaire, le salaire n'était pas mirobolant mais elle avait le droit à une chambre à l'école et n'avait de toute manière pas un train de vie des plus extravagants. Oui, pendant ses sept ans d'enseignement, Charity avait retrouvé de la sérénité.
Mais tout était en train de s'émietter depuis deux ans. Il y avait d'abord eu le Tournoi des Trois Sorciers et la mort tragique de ce garçon de Poufsouffle, Cédric ... L'arrivée de Dolores Ombrage qui avait fait de son havre de paix un véritable enfer ... et alors que l'école était enfin rendue à elle-même, on venait lui retirer ce qui faisait sa force, sa vigueur, son socle depuis près de cinquante ans. A la pensée d'Albus Dumbledore enfermé dans son tombeau blanc, les larmes lui montèrent mécaniquement aux yeux.
-J'ai l'impression qu'il y a des réunions d'urgence tous les jours et que chaque fois la conclusion est différente, lâcha-t-elle finalement, dépitée. Je n'y suis pas conviée, ils font ça entre les quatre directeurs de Maison, le chef du conseil d'administration et un représentant du Ministère. Aux dernières nouvelles, Poudlard doit rester ouvert avec une protection encore renforcée. Le problème c'était qu'elle était déjà au maximum l'année dernière et que ...
Un petit ricanement vint couper sa phrase et elle l'étouffa dans une gorgée de bière. Minerva avait beau lui avoir expliqué cent fois comment les Mangemorts avaient pu s'introduire dans l'école, elle n'en revenait pas. Ça lui semblait irréel ... Elle-même avait été absente lors de l'attaque – elle n'avait pas eu cours et avait ressenti le besoin de se ressourcer dans les montagnes écossaises. Et lorsqu'elle était revenue ... La tête de Julian s'inclina légèrement et ses mèches blondes vinrent jeter des ombres sinistres sur son visage affecté. Deux semaines après sa disparition, tout le monde continuait de pleurer la perte d'Albus Dumbledore ...
-Et l'IRIS ? s'enquit Charity pour ne pas laisser s'éterniser le silence. Des dispositions ?
-Des membres de la Brigade pour surveiller l'entrée mais c'est tout. L'IRIS n'est pas Poudlard, il n'y a pas milles passages secrets, ce n'est pas un château au milieu de la campagne. On est sous l'un des plus vieux bâtiments d'Angleterre ...
-Comme si ça les dérangerait de faire exploser l'université, ricana amèrement Charity. Bien au contraire, ce serait coup double pour eux ! Ils ne pourraient pas vous mettre des Aurors au moins ?
Julian se trémoussa sur sa chaise, mal à l'aise. Son regard parcourut la terrasse bondée avant qu'il ne s'avance quelque peu pour poser les coudes sur la table. L'intensité de ses prunelles coula Charity sur place.
-Ecoute ... Les Aurors risquent d'être occupé à autre chose, je ne me plains pas. (Il pinça des lèvres). C'est surtout pour ça que je voulais te voir, pour que tu ne l'apprennes de ... Enfin bref. Il y a eu une nouvelle évasion massive de Mangemort à Azkaban. Dont ... dont Robert Jugson.
Charity fut glacée par l'effroi. Peu importait que le soleil brillait toujours, qu'il arrachait des éclats d'ors aux cheveux de Julian ou qu'il se fractionne sur son verre en de fascinantes taches de lumière, sa chaleur ne lui parvenait plus. D'un geste compulsif, elle crispa ses mains de chaque côté de sa chaise.
-Non ... Non, ce n'est pas possible, j'ai lu La Gazette ce matin, ils n'en ont pas parlé, ils ...
-Non, ils n'en ont pas parlé, convint sombrement Julian. Ils ne veulent certainement pas nous paniquer ... Tu imagines, après la perte de Dumbledore ... Mais c'est arrivé, Charity. Il court de nouveau ...
Il n'en fallut pas plus pour que Charity passe de l'abattement à la colère froide, ce sentiment bouillonnant en elle qu'elle avait déjà ressenti face à la Une de La Gazette et au visage de Robert Jugson étalé effrontément devant elle. A dire vrai, elle ignorait même si c'était lui qui avait tenu la baguette, qui avait ôté la vie de Matthew ... Mais c'était lui qui menait l'attaque. C'était lui qui était entré chez eux, lui qui y avait semé la désolation et la mort ... Et à défaut d'avoir tué Matthew, elle était certaine qu'il avait tué Spencer, ça avait été l'une des rares choses d'établies ... De toute manière, les autres assaillants étaient morts. Ne restait que lui pour cracher son venin et sa haine.
Et il courrait de nouveau. C'était insupportable.
-Et ils n'ont plus Dumbledore pour les rattraper cette fois, comment ils comptent s'y prendre ? cingla-t-elle d'une voix tremblante.
-Ils ne le feront pas, confirma rationnellement Julian. Depuis un an, il n'y a eu aucune grande arrestation majeure ... Ne nous leurrons pas : pour l'instant, Tu-Sais-Qui est en train de mener le Ministère en bateau. Il fait littéralement ce qu'il veut – y compris provoquer la mort du plus grand sorcier du XXeme siècle. S'il y a une guerre, c'est lui qui est en train de la gagner ...
-Non. Non, Julian, on ne peut pas laisser faire ça. Pas après Matthew.
Les larmes menacèrent de déborder, mais elle tint bon à force de fixer son interlocuteur, les yeux grands ouverts. Matthew ... et les flèches vinrent se planter dans son âme, destructrices. Elle ne s'était jamais remise de sa mort. D'abord elle avait tenté de fuir la douleur en vivant sa vie rêvée : elle avait voyagé, cessé la magie, appris des moldus, tellement appris ... Mais chaque découverte lui avait semblé fade, terne, sans éclat. Le soleil de sa vie s'était couché, avait-elle réalisé alors, effondrée. Et ce jour-là, elle avait pu rentrer au pays, retrouver de la sérénité à défaut d'y trouver le bonheur.
Même sentimentalement, elle avait été incapable de se reconstruire. Elle avait bien eu un petit-ami pendant quelques années, un jeune homme agréable qui travaillait à la poste de Pré-au-Lard. Mais il l'avait demandé en mariage et elle s'était sentie chavirer, renvoyée des années en arrière. La seule personne à l'avoir fait se sentir vivante, c'était Matthew. La seule personne qui en aurait valu le coup, c'était Matthew. Alors elle avait décliné, rompu et était retournée dans sa tour de froid et de solitude sans éclat.
Voilà pourquoi elle aimait tant l'été. C'était le seul moyen qu'elle avait, artificiel, de réchauffer et de recolorer sa vie.
Certainement conscient de son trouble, Julian força sa nature pour prendre l'une de ses mains et la serrer dans les siennes. Un sourire trembla sur les lèvres de la jeune femme. Dans un autre contexte, le geste aurait teinté de romantisme et l'aurait grandement indisposé – depuis Matthew, elle supportait mal les contacts physiques émanant de la gente masculine. Fort heureusement, elle savait ne pas être le genre de Julian Shelton ...
-On fera ce qu'on peut, Charity – à notre échelle, lui assura-il avec douceur. Moi non plus je ne tiens pas à le voir gagner ... (Il baissa le regard sur sa tasse de thé). Mais je commence à prendre des dispositions. Je pense que je vais envoyer mon père en vacances aux Etats-Unis ... C'est trop dangereux pour lui, ce climat.
Charity hocha la tête de façon compréhensive. Elle croyait se souvenir que le père de Julian était d'origine moldue – et effectivement parmi les plus à craindre dans la guerre qui était en train d'étendre son ombre ... Elle prit une profonde inspiration pour calmer ses nerfs. Ça l'aidait, que Julian parle de son père, qu'il remette l'information en perspective. C'était une guerre qui s'accélérait, qui menaçait de broyer leurs vies. Matthew était mort, lui. S'indigner sur l'évasion de son présumé assassin ne la remmènerait pas.
-Tu ferais bien de faire ça, oui, approuva-t-elle. J'ai vu dans un minuscule article de La Gazette qu'une famille de moldue avait été tuée dans le Kent ... et une vieille sorcière dans sur la côte, il y a quelques semaines ... Sa maison a complètement brûlé ... Et toi ? Tu as mis des protections autour de ta maison ? Ta moitié est prête à faire barrage de son corps pour sauvegarder sa petite vie de Serdaigle ?
-Et Serpent Cornu, ajouta Julian avec un petit rire nostalgique. Oh, Noah est prêt à donner son corps pour beaucoup de chose, espérons qu'il sera tout aussi disposé sur ça ... (Une grimace vint tordre ses lèvres). Mais il n'est pas là en ce moment ... Il doit rentrer des Etats-Unis aujourd'hui, il a profité que mon parrain y fasse un tour.
-Tu ne les as pas suivis, toi ? Julian ?
Son regard s'était fixé plus loin dans la rue, perplexe. Ses sourcils s'étaient légèrement froncés en une mine soucieuse, si bien que Charity se sentit obliger de contempler le vide dans la même direction. La rue s'ouvrait sur une petite place fleurie, moins peuplée que la terrasse mais tout aussi inondée par le soleil. Il lui fallut quelques secondes, mais elle finit par le voir : émergeant d'une artère sinueuse, un jeune homme blond traversait la place, une main dans la poche, l'autre nichée dans celle d'une jeune fille qui portait des lunettes de soleil. Celle-ci demeura invisible aux yeux de Charity tant elle demeura frappée par les traits du garçon, son long nez, ses tâches de rousseurs. Une vague d'angoisse lui monta dans la poitrine et elle s'affaissa brusquement dans sa chaise de manière à ce que la foule sur la terrasse la masque complètement. Hors d'haleine, elle fusilla Julian du regard :
-Non mais ça c'est un coup-bas !
-Pardon ?
Julian cligna des yeux, sincèrement surpris et elle pointa rageusement le doigt sur la petite place.
-Ce garçon c'est une balle que j'évite depuis sept ans et voilà que tu me l'amènes ici ?!
-Oh ! Simon ? Mais je ne te l'ai pas amené, enfin ! Tu me prends pour qui ?
Un grognement de dépit coincé derrière ses dents, Charity s'autorisa à se redresser quelque peu pour évaluer la situation. Simon Bones, le jeune frère de Matthew, s'était arrêté au milieu de la place, l'air d'écouter la fille aux cheveux bruns qui tournait le dos à Charity. Elle se laissa aller sur sa chaise, plus détendue.
-Ça va de loin, décréta-t-elle, rassurée. De loin, il ressemble tellement à Spencer ... Tu ne trouves pas ?
Julian ne répondit pas immédiatement, se contenta de la contempler silencieusement, comme si elle était un étrange phénomène de magie à étudier. Charity se trémoussa, embarrassée. Elle savait que sa peur du dernier survivant de la fratrie Bones était absurde, irrationnelle, mais elle n'avait rien fait pour la soigner. De loin c'était supportable : elle n'apercevait que sa blondeur et l'éclat de ses yeux verts, l'opposé de la rousseur de Matthew et de ses prunelles grises et incisives. Mais dès qu'il s'approchait trop ... que son visage devenait net, que les traits s'éclaircissaient ... qu'elle percevait son sourire, Merlin ce sourire. Le pire de tout étant quand elle l'avait aperçu en plein hiver, avec sur ses cheveux blonds le bonnet orange qu'elle avait si souvent arraché à la tête de Matthew. Ça l'avait pris par surprise, comme un obstacle sur une route droite, un uppercut venu de nulle part qui lui avait broyé la poitrine. Elle était allée se réfugier dans les toilettes, en pleurs. Il avait fallu que Minerva McGonagall en personne vienne sécher ses larmes ...
-Oui bon je sais, il n'y a que de loin, maugréa-t-elle à l'adresse de Julian. Il a son nez. Ses taches de rousseurs. Spencer avait des taches de rousseurs ?
Julian demeura coi quelques secondes encore, avec toujours ce regard sondeur mais insondable.
-Tu n'aurais vraiment, mais alors vraiment supporté de l'avoir en classe ..., murmura-t-il finalement.
-Non, c'est clair, et je ne sais pas comment tu fais.
-En réalité, c'est très simple, avoua Julian avec un haussement d'épaule. Ce n'est pas Matthew. Loin s'en faut.
Non, c'est son mini-Botruc, songea Charity, la gorge compressée. Mais elle avait beau avoir travaillé sur elle, elle n'arrivait pas à voir autre chose que Matthew sur le visage de ce garçon. Il était partout, dans chaque tache de rousseur, sur la courbe de son nez, dans chaque étincelle malicieuse de ses yeux. Définitivement, elle se félicitait d'avoir insisté pour qu'il choisisse une autre option que la sienne en troisième année. Ça aurait été intenable ... pour tous les deux.
Mais il était loin, encore. Abstrait. Respirable. Et embrassait à présent la jeune fille devant elle. Une vague de nostalgie l'assaillit. Elle avait beau l'avoir vu grandir de loin, dans son esprit il restait le petit garçon de trois ans que Matthew devait garder à chaque vacances ...
-Il envisage de déménager à Oxford, lui expliqua finalement Julian, sans doute pour justifier sa présence ici. Pour se rapprocher de l'IRIS et ... Il a hérité d'une maison dans le coin, mais elle est complètement à l'abandon depuis vingt ans et il préfère avoir ... un intermédiaire en attendant.
-En attendant quoi ? Sa copine ?
Un sourire ourla les lèvres de Julian et il se contorsionna pour poser son bras sur le dos de sa chaise et observer le couple un peu plus loin. Ils avaient cessé de s'embrasser et Charity pouvait apprécier à présent le profil souriant et vaguement familier de la jeune fille.
-Ah, oui ... Elle s'appelle Victoria si tu veux savoir ...
-Victoria ? (Les yeux de Charity papillonnèrent et la révélation lui tomba dessus). Bennett ?!
-Tu la connais ?
-Je l'ai eu en classe pendant quatre ans, oui ..., confirma-t-elle avec un grand sourire. Une de mes meilleures élèves – bon elle triche, elle a des origines moldues ... Mais elle a un tel esprit d'analyse, un tel regard sur le monde, une âme d'historienne, presque ... Il sort avec elle, c'est vrai ?
La confirmation de Julian gonfla son cœur d'une immense joie. Le principe d'un bon professeur était de ne pas faire de différence, mais chacun avant ses préférés, c'était humain. Et pendant quatre ans, la sienne avait de loin été Victoria Bennett. Petite jeune fille timide, elle l'avait vu se révéler années après année, prendre confiance en elle, égayer sa classe de son savoir et de sa bonne volonté.
-Oh, c'est si bien, souffla-t-elle, ragaillardie. Je l'adorais cette gamine ... Il ne pouvait pas mieux tomber.
-Je l'ai vu que deux fois mais elle a l'air adorable, évalua Julian d'un ton plus mesuré. En tout cas ils sont mignons ensembles ...
Il prit une gorgée de thé, l'air vaguement songeur, pendant que Charity dévorait des yeux la petite Victoria Bennett, toujours debout sur la place. Comment avait elle fait pour ne pas reconnaître ses boucles brunes, ce sourire tranquille, sa taille menue ? Cela devait tenir aux lunettes de soleil aux verres rosés et translucides qu'elle avait vissé sur son nez et qui lui donnait des airs d'anonyme ...
-Elle est joueuse de Quidditch elle, maintenant, non ? Quel dommage ...
-Pourquoi ?
-Je ne sais pas ... J'avais lu un de ses devoirs en Histoire de la Magie, sur le lien entre la Seconde Guerre Mondiale et la guerre des sorciers sous Grindelwald. J'avais trouvé ça vraiment brillant ... Très bien construit, très bien réfléchi et avec le peu de source qu'elle avait ... Je pense qu'il y avait mieux à faire, c'est tout. Même si je suis sûre qu'elle fait une excellente joueuse ...
Un sourire étrange ourla les lèvres de Julian. Son regard se porta brièvement sur le couple avant de revenir à Charity, étincelant.
-Et bien sois tranquille. Elle travaille sur un livre qui démontre que le fossé entre sorcier et moldu a été culturellement construit.
-C'est vrai ? Comment tu sais ça ?
-Parce qu'il se trouve qu'elles m'ont plus ou moins demandé de l'aide, avec sa camarade. Elles sont venues me voir la semaine dernière pour me dire qu'elles envisagent la publication du livre pour septembre ... Il est déjà en parti rédigé. J'ai pu lire des extraits ... je dois l'admettre, c'est brillant.
Chère Victoria, pensa Charity en ressentant un élan d'affection pour la jeune fille. Le thème lui semblait venir en ligne droite de sa dissertation d'étudiante ... Et petit plus, elle y mêlait sa matière, son domaine d'expertise avec la culture moldue. Un véritable accomplissement ... qui semblait laisser Julian morose. Elle haussa les sourcils en une question silencieuse et il poussa un profond soupir.
-C'est brillant, mais ça s'annonce mal. Prouver que la fracture entre sorcier et moldu est construite et non innée ... je ne sais pas si tu as remarqué, c'est un peu aller contre les idéaux que défendent nos amis à cagoules noires.
-Mangemorts, Julian. Eux-aussi tu vas commencer à les désigner par des périphrases ?
Malgré son agacement, elle comprenait l'inquiétude de Julian concernant le projet de Victoria. Publier un tel livre par les temps qui courraient, c'était autant essentiel que suicidaire. Et Victoria était elle-même née-moldue, se souvint-t-elle avec un certain malaise. Les yeux rivés sur la jeune fille, elle demanda à Julian :
-Est-ce ... est-ce qu'elle a conscience des risques ... ?
-Elle les connait et elle est parfaitement prête à les prendre. Toutes les deux, d'ailleurs, elles semblent déterminées ... Je pense que c'est leur façon de combattre, en un sens. De ne pas se laisser faire ...
-Elle est courageuse, souffla Charity, saisie. Plus que je ne le pensais, à dire vrai ...
-Mais le courage ne suffit pas malheureusement pas, fit sombrement valoir Julian. Il faut des fonds ... et surtout, qu'un éditeur les accepte. C'est ça qui s'annonce mal. J'ai quelques contacts dans le milieu de l'édition, Octavia McLairds aussi ... Mais jusque là, tout ceux que j'ai contacté sont frileux. Frileux voire peureux, pour tout dire. Personne ne veut prendre le risque de voir la Marque des Ténèbres flotter au-dessus de sa boutique.
Ses doigts pianotèrent sur la table dans un geste qui marquait son exaspération. Elle avait fini par la connaître, cette ride soucieuse entre les sourcils de Julian. C'était ironique, parce qu'avant la mort de Matthew ils s'étaient à peine adressé la parole. Ils n'étaient pas dans les mêmes Maisons, ne fréquentaient pas les mêmes cercles : Matthew avait été leur seul point de rattachement, à un moment où ils avaient un océan d'écart. Non, vraiment il avait fallu que la tragédie s'abatte pour qu'elle découvre la personnalité complexe et fascinante de Julian Shelton.
-Victoria a peut-être un plan ... une maison d'édition plus modeste, qui risquerait moins ... mais ça poserait un problème de visibilité. Si on veut que le livre soit efficace, il faut qu'il soit diffusé largement ...
-Du coup il te faut des fonds ? C'est pour ça que tu m'as demandé de venir, tu es venu faire l'aumône et tu as oublié que je n'avais pas un sou ?
A dire vrai, c'était faux : elle économisait pour prendre une année sabbatique à Poudlard et faire un tour du monde. Elle avait adoré ses années en Afrique qu'elle avait parcouru du nord au sud, sans l'aide de la magie – un défi personnel. Après la guerre et le deuil, ce voyage loin de tout lui avait permis de se ressourcer, de se recentrer sur elle-même et ses priorités. Face à l'adversité qui la prenait de nouveau à la gorge, elle sentait qu'elle aurait besoin d'une pareille parenthèse, le jour venu.
Mais pas encore. Là, elle devait se battre. Pour Matthew, mais surtout pour ceux qui vivaient.
Face à son ton moqueur, Julian esquissa un sourire. Il repoussa sa tasse de thé à présent vidée jusque la dernière goutte et s'accouda à la table.
-Non, ne t'en fais pas je ne vais rien te demander ... ça ne suffirait pas. Ça coûte cher, d'éditer un livre ...
-Et le petit Simon Bones n'a pas hérité d'une petite fortune ?
-Si, convint Julian en inclinant la tête. Et il essaie de convaincre sa tante aussi, Lysandra ... ça pourrait déjà faire un bon plan de départ ...
Charity retint une grimace au nom de Lysandra Grims. Elle avait croisé une femme cette femme intimidante, sur le quai de la voie 93/4 et elle avait détesté le regard insistant qu'elle avait posé sur elle. D'autant plus que Matthew venait de la forcer à se mettre à genou pour lui faire accepter un rendez-vous ... Le souvenir submergea Charity d'un mélange d'agacement et de nostalgie. Ce fut sans doute porté par cette dernière qu'elle s'autorisa de nouveau à contempler Simon Bones ... pour découvrir qu'il venait de se remettre en marche, droit dans la rue sur laquelle s'étendait leur terrasse. Son estomac fut comprimé par l'angoisse et sans réfléchir elle attrapa Julian par le bras.
-Cache-toi !
-Quoi ? glapit Julian, incrédule. Mais je n'ai pas peur de lui, moi !
-Mais s'il te voit, il va venir ! A terre, Shelton !
Et sans ménagement, elle le força à se retrancher sous la table, le cœur battant. Julian la suivit maladroitement en pestant, les cheveux brusquement décoiffés et sa veste de tweed chiffonnée. Après quelques minutes à écouter son cœur tambouriner dans sa poitrine, elle pouffa, frappée par l'absurdité de la situation. Ils avaient plus de trente ans tous les deux, professeurs installés, accroupis sous la table de la terrasse d'un café moldu. Julian la fusilla du regard, l'air fulminant dans l'inconfortable et humiliante position.
-Non mais je te jure, toi ... Et on va devoir rester combien de temps comme ça ?
-Encore cinq minutes, je veux savourer sa petite tête de prof en tweed planqué sous une table, c'est savoureux ... D'ailleurs tu ne crèves pas de chaud dans cette veste ?
Julian secoua la tête comme pour chasser une mouche agaçante – et elle devina que cette mouche était elle-même et sa main toujours agrippée à son bras qui l'empêchait de se redresser. Ils restèrent encore quelques secondes, Julian à pester et Charity à pouffer, avant qu'une tête aux boucles brunes n'émerge dans leur champ de vision.
-Je peux jouer ? Ça a l'air drôle.
Julian sursauta si fort qu'il se cogna la tête contre la table. Cette fois, Charity n'y tint plus et éclata ouvertement de rire, les mains pressées contre sa bouche.
-Noah ! râla Julian, moitié exaspéré, moitié mortifié.
-J'aimerai bien qu'on ait une conversation pour savoir ce qui t'a poussé à te cacher sous la table, déclara sournoisement Noah Douzebranches, le compagnon de Julian depuis quinze ans. Un petit coup de main peut-être ?
-C'est complètement de sa faute !
Julian pointa vaguement Charity, qui avait réussi à se redresser et s'était écroulé dans sa chaise, hilare. Elle eut juste le temps de jeter un regard à la ronde pour constater que Simon et Victoria avaient complètement disparu de la circulation. Noah aida lui Julian à s'extirper de la cachette, visiblement beaucoup trop amusé par la situation pour s'en interroger. A ses pieds, Charity vit un sac de voyage et une besace dont dépassait du matériel à dessin et un journal magique. Jetant un regard inquiet aux moldus, elle prit le droit de pousser le journal au fond du sac.
-C'est comme ça que je suis accueilli ? Je pensais rentrer tranquillement à la maison et te trouver à genoux avec fleurs et chocolat pour m'accueuillir et voilà que je te trouve en plein rendez-vous galant avec une fille ! railla Noah.
-Oh Merlin, gémit Julian alors que Charity s'esclaffait de plus belle.
Noah lâcha un petit ricanement, les bras croisés sur sa poitrine. Vêtu d'une veste en jean décolorée et même tâchée de peinture, les boucles noire ébouriffée, des lunettes de soleil sombre sur le nez, il représentait tant le « mauvais garçon » que Charity fut tentée de rouler des yeux. Elle l'avait croisé quelques fois en visitant Julian, sans jamais savoir quoi penser de lui. La plupart du temps, elle se contentait de grimacer face à son accent américain ou de s'intéresser à ses caricatures.
Jamais elle n'aurait pu dire que Julian Shelton finirait avec un homme. Mais surtout avec cet homme.
-Allez, de toute façon je vais vous laisser, vous aurez tout le temps de dégoupiller la chantilly, annonça Charity – et Julian se frappa le front du plat de la main. Tu me tiens au courant pour le livre de Victoria ? ajouta-t-elle après une seconde d'hésitation. Mine de rien, c'est quelque chose que je pourrais utiliser dans ma matière ...
Des plaques rouges étaient venues marbrées la peau de Julian, mais il réussit à se remobiliser pour répondre dignement :
-Aucun problème ... Qu'est-ce que tu vas faire, Charity ?
La question ébranla quelque peu la jeune femme et fit complètement mourir l'hilarité dans sa poitrine. Leur conversation défila dans son esprit : la possible fermeture de Poudlard, la nouvelle évasion de Jugson, le livre de Victoria ... Les éléments disparates peinèrent à faire émerger une réponse claire dans son esprit, mais au fond d'elle elle sentit un embryon de révolte se former.
-J'en sais rien. Mais ne pas abandonner, certainement.
Noah haussa les sourcils avec un certain dédain mais Julian sourit, presque rassuré. Elle leur adressa un signe de main en guise de salut et s'en fut difficilement à travers les tables resserrées de la terrasse. Elle respira plus librement dans la rue et jeta un dernier regard à l'endroit qu'elle venait de quitter. Noah venait de s'installer sur sa chaise, taquinant un Julian mortifié, mais visiblement heureux de retrouver son compagnon après quelques semaines de séparations. Heureux et soulagé. Face à la guerre qui prenait en intensité, on était plus fort à deux ...
Charity était seule, elle. Sa force avait été émaillée par les épreuves, mais sa volonté demeurait intacte. Elle avait toujours été têtue, déterminée, s'obstinant dans son chemin jusque l'absurdité. C'était ce qui avait fasciné et agacé Matthew ... Matthew ...
Charity, à deux on sera plus fort contre ça !
Le chagrin referma sa thoracique sur son cœur. Elle se souvenait de chaque mot de leur dispute, pendant leur dernier voyage du Poudlard Express. La dispute qui l'avait poussé à ravaler sa fierté pour lui prouver qu'elle était capable de l'accepter dans sa vie, dans son avenir. Quelle cruelle ironie du destin ... car quelques semaines après avoir pris cette décision, on le lui avait arraché à tout jamais.
Il lui fallut quelques minutes pour apaiser son rythme cardiaque et trouver la force de transplaner. Elle savoura une dernière fois la caresse du soleil avant de retrouver la grisaille du ciel de Manchester. Pourtant l'air ambiant était agréable, comme une douce couverture, mais ici pas de lumière. Ici, la guerre semblait plus prégnante, plus réelle, illustrée par ce tapis de nuage qui s'étendait comme un linceul de perle et d'onyx.
Passablement morose, mais emplie d'une nouvelle détermination, elle se dépêcha de rentrer dans son petit appartement qu'elle occupait pendant les vacances, afin de couper un peu avec Poudlard et le monde de la magie. Sa tasse de café à peine entamée du matin trainait toujours sur la table, ainsi que son pyjama roulé en boule sur le sofa. Son chat Lennon ronronnait dans le panier de linge comme seul meuble sonore. Sur le mur, une carte du monde était punaisée, gribouillée de partout pour prévoir le voyage qu'elle prévoyait, une fois que la folie aurait cessé. Agacée par la faible luminosité que procurait le mauvais temps et la mauvaise exposition de la pièce, elle alluma la lumière. Fini l'été.
D'un geste automatique, elle mit sa radio en route mais plutôt que de s'imposer les informations du jour, elle chercha dans ses vieilles cassettes. Le cœur au bord des lèvres, elle finit par trouver celle qu'elle cherchait. La compilation que Matthew avait composé pour elle, qu'il lui avait offert à leur dernier rendez-vous. Le dernier, le tout dernier ... Son dernier souvenir de lui. Les mains presque tremblantes, elle l'inséra dans la radio et avança à la piste trois. Les douces notes de piano s'élevèrent, mélancoliques, et elle se trouva à chanter en chœur avec un autre mort :
Love of my life, you've hurt me
You've broken my heart, and now you leave me
Love of my life, can't you see?
Bring it back, bring it back
Don't take it away from me
Because you don't know
What it means to me
Si tu veux un jour vivre comme une moldue, il faut d'abord sauver leur monde, souffla la voix de Matthew au fond de son esprit. Parce que si Tu-Sais-Qui continue sur sa lancée, il va détruire leur culture, leur façon de vivre ... Vivre comme une moldue, c'était son bol d'air, ce qui la fascinait et la passionnait depuis toujours ... mais aujourd'hui, c'était le cadet de ses combats. Il y avait tant de chose sur la liste ... Le père de Julian. La petite Victoria Bennett, qui se battait avec ses mots. Le frère de Matthew, certainement menacé du fait de son nom de famille ... Tout ces innocents qui noircissaient les rubriques nécrologiques de La Gazette et pour lesquels les autorités se révélaient tristement impuissante. La conversation avec Julian défila de nouveau dans son esprit et la graine de révolte germa pour l'envahir toute entière.
-Je dois faire quelque chose, lança-t-elle à son chat – mais Lennon se contenta de rouler sur le dos et d'agiter la patte dans le vide.
Malgré l'indifférence de son animal, c'était décidé. Et lorsque Charity Burbage avait décidé quelque chose, elle variait rarement de son cap. Habitée par une nouvelle flamme intérieure, grisée par la musique qui pénétrait chaque fois plus son âme, elle chercha frénétiquement son carnet et un stylo. Peut-être pourrait-elle servir de tremplin au livre de Victoria ... de façon plus modeste. Elle connaissait une journaliste qui travaillait à La Gazette ... Oui, la guerre des mots, elle était capable de la mener.
Pour Matthew, elle était capable de tout. Par-delà le ciel et les enfers.
***
Je vois vois trembler de peur parce que vous avez pensé que j'écrirai sa mort.
Non je ne vais pas faire deux fois la même chose. On quitte Charity sur quelque chose de plus positif !
Malheureusement, il y a quelques références à un bonus que j'ai écrit il y a tellement longtemps sur Matthew ... Mais que je préfère garder dans la boite pour l'instant, Anna' préfère que j'attende qu'elle ait avancé dans le T2 d'Ilvermorny. Mais ça comprend la cassette avec Love of my life dedans !
Et bien sûr, Julian et Noah sont deux personnages de LHDI, la fanfiction d'Anna' (vous comprenez à présent pourquoi il devient urgent de la lire ...)
Allez je vous laisse, on se retrouve la semaine prochaine pour LDP et dans deux semaines ... pour le premier chapitre de la partie IV ! Mon Dieu on y est, j'en reviens pas.
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