II - Chapitre 29 - Le retour du phénix - 2
LES SANGLOTS LONGS DES VIOLONS DE L'AUTOMNE
BLESSENT MON CŒUR D'UNE LANGUEUR MONOTONE
Que vous évoquent ces vers ? Un indice, il y a un bébé lien avec l'objet de cette partie de chapitre !
ça me rappelle qu'avant sur Booknode j'annonçais toujours mes chapitres d'une citation, peut-être que je renouerais avec la tradition, j'aimais assez trouver des citations pour mes chapitres ahah !
BON plus sérieusement, demain je suis dans le bus pour aller dans mon endroit préféré de ma vie et de mon coeur (très français tout ça) où je n'ai pas d'électricité (mais un gentil voisin qui accepte de recharger mon ordinateur, keur sur ces personnes). Donc je préfère poster maintenant !
Toujours est-il que j'espère que tout ce passe bien pour vous, que vous profitez de vos vacances, que vous PORTEZ VOTRE MASQUE et que vous respectez les gestes barrières et tout ! C'est hyper important parce que je sais pas vous, mais j'ai pas très envie de me reconfiner donc RESTEZ VIGILENT et prenez soin de vous et de vos proches !
Bon aller c'est parti pour ENLEVER L'ITALIQUE (troisième chapitre que ça me fait ça, qu'est-ce qui se passe Wattpad?) et bonne lecture à tous ! Je vous retrouve à la fin pour la suite !
Et merci à ma petite Anna' pour sa relecture !
Chapitre 29 : Le retour du phénix - 2.
McGonagall avait été transférée à Ste Mangouste, m'avait appris Madame Pomfresh tout en vérifiant la cicatrice dans mon dos, à présent presque réduite à une tâche plus foncée sur ma peau. Elle paraissait bouleversée par l'attaque de la directrice-adjointe et m'avait assuré qu'elle aurait démissionné s'il n'y avait pas eu à prendre soin des élèves. Mais malgré les événements, la vie reprit son cours inéluctable et notamment celle des épreuves d'ASPIC : l'épreuve d'étude des runes le lendemain matin fut un véritable calvaire pour moi. J'avais très mal et trop peu dormi et les runes dansaient devant mes yeux, m'empêchant de me concentrer correctement. Je pensais avoir rendu une traduction correcte mais loin de mes standards habituels et je m'obligeai le midi à faire une sieste avant mon oral d'Histoire de la Magie. J'avais craint cette épreuve mais elle ne se déroula pas trop mal : le sujet me tenait tant à cœur que j'étais extrêmement à l'aise devant une Griselda Marchebank très intéressée par notre propos. L'entretien fut plus une discussion et un débat qui me passionna tout autant et l'examinatrice nous proposa de revenir la voir si jamais nous décidions d'approfondir notre thèse. Elle avait également promis à Octavia de parler de son remarquable travail au Département de Coopération Magique Internationale et la Serdaigle était sortie de la pièce radieuse. Nous avions enfin pu aller fêter la fin des épreuves avec nos camarades et malgré les évènements dramatiques qui avaient eu lieu la veille, une fête en bonne et due forme s'était organisée dans la Salle Commune de Poufsouffle. Simon avait ressorti sa guitare, je l'avais accompagné au chant et de nombreux Do you hear the people sing avaient retentis. Je bus beaucoup trop de biéraubeurre, évitai Emily qui voulait absolument que je parle de Miles et profitai pleinement de ce premier moment de quiétude et d'oubli depuis une éternité. Ce qui expliquait mon impression d'avoir un lutin de Cornouaille dans la tête lorsque quelqu'un vint me secouer lendemain matin. J'ouvris un œil mais le refermai aussitôt tant la brûlure me semblait insupportable. Un étau m'enserrait douloureusement les tempes. Mais quelqu'un continua de me secouer l'épaule.
-Vicky, s'il te plait réveille-toi ... Victoria ...
Je ne répondis que par un vague gémissement en ramenant les couvertures sous mon menton. Le lutin continuait de danser dans mon esprit et embrouillait tout. La main se crispa sur mon bras.
-Ils ont attrapé Jugson, Vicky ...
Cette fois et malgré l'atroce brûlure, mes yeux s'ouvrirent. Simon s'était glissé dans mon lit et avait refermé les rideaux sur lui. Encore vêtu de son pyjama, il haletait comme s'il avait couru un marathon, ses yeux brillants dans la semi-obscurité. A présent parfaitement réveillée par l'annonce, je me redressai précipitamment et attrapai l'une de ses mains, le cœur battant.
-C'est vrai ?
Simon acquiesça lentement et baissa les yeux sur ma couverture. Ma vue était encore brouillée par les voiles du sommeil et je ne sus déterminer s'il en était soulagé ou non.
-Chourave est venue me réveiller, il y a dix minutes. Elle voulait que je sois le premier au courant. Apparemment, il y a eu une sorte d'attaque au Ministère, des Mangemorts et Tommy lui-même s'y sont introduits ... C'était assez confus ... Elle m'a dit t'attendre La Gazette pour plus de détail ... Mais en tout cas, Fudge l'a vu et une partie des Mangemorts ont pu être arrêté ... dont lui.
J'eus l'impression qu'un barrage craquer en moi et laissa déverser un mélange brûlant de soulagement et de frayeur dans mes veines. Je serrai la main de Simon à m'en blanchir les jointures. C'était ce qu'on attendant depuis un an, depuis plusieurs mois, un nouveau spectre qui s'effritait devant nos yeux ... Voldemort avait enfin fini par se montrer. Le temps des fractures était enfin terminé et tout allait pouvoir enfin rentrer dans l'ordre.
Cependant, j'avais l'impression que peu importait pour Simon. Ce qu'il avait espéré depuis si longtemps devait sembler secondaire : l'homme qui avait assassiné sa famille était de nouveau derrière les barreaux. Emergeant définitivement du sommeil, j'emprisonnai sa main dans la mienne. Elle était glaciale.
-Comment tu te sens ? m'enquis-je avec douceur.
Simon haussa vaguement les épaules. A dire vrai, je lui trouvai l'air extrêmement fatigué, ce qui expliquait après notre courte nuit et les deux semaines d'épreuve intensives subies. Mais là c'était une autre sorte de lassitude, un épuisement mental. Cette impression se confirma lorsqu'il se frotta le visage pour répondre :
-Je ne sais pas ... J'ai l'impression de ... de ne pas avoir intégré. Je suis totalement vidé et je commence à en avoir un peu assez que l'univers joue avec mes nerfs.
-Tu as encore l'impression de manger un chocolat à la liqueur ?
Ma pitoyable tentative de plaisanterie arracha le frémissement d'un sourire sur les lèvres de Simon. Pourtant, son regard demeurait grave et alerte, rivé sur le bracelet de perle jaune et noire au petit soleil que m'avait offert Cédric. Il effleura la breloque du bout de l'index et finit par poursuivre du bout des lèvres :
-Il y a autre chose. Chourave m'a dit que Dumbledore voulait nous voir à dix heures.
-Dumbledore ? répétai-je et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Alors il est ... ?
-Apparemment, il était au Ministère, c'est lui qui a fait fuir Tommy... Et il est rentré à Poudlard dans la foulée.
-Mais Fudge n'a rien dit ? Et Ombrage ? Ombrage n'a pas dû se laisser faire !
Mais Simon n'avait visiblement pas les réponses, et je doutai même qu'il les ait réellement cherchées. Son regard était fixé sur ma breloque et pourtant j'avais la certitude que son esprit était ailleurs, bien plus loin. Il finit par refermer sa main sur mon poignet pour doucement me secouer.
-Tu lui demanderas. Mais dépêche-toi de te préparer, on doit y être dans une demi-heure ...
Je bondis de mon lit, comme si des ailes m'étaient poussées en l'espace d'une seconde. Malgré tout, malgré la détresse qui semblait toujours briller dans les yeux de Simon, un immense sourire se dessinait sur mon visage lorsque je croisai mon reflet dans le miroir de la salle de bain, atténuant mes cernes et illuminant ma peau cireuse. J'avais enfin l'impression de recevoir une véritable bonne nouvelle, de celles qui changeaient les choses avec profondeur, celle qui faisaient d'embraser l'espoir qui n'était plus que fictif. Je me dépêchai de me doucher et d'enfiler un uniforme propre. Simon m'attendait dans la Salle Commune, le regard toujours étrangement éteint et se leva lorsque je sortis. Nous nous dépêchâmes de retrouver le bureau du directeur. Ce qui me frappa en arpentant les couloirs, ce fut que j'eus l'impression qu'un sortilège d'allégresse avait frappé l'école. Les visages étaient rayonnants et les élèves bondissaient devant un nouveau panneau de bois qui clamait :
PAR ORDRE DU MINISTERE DE LA MAGIE
Albus Wulfric Perceval Bryan Dumbledore est rétabli dans sa fonction de directeur de l'école de sorcellerie Poudlard, avec effet immédiat.
Les décrets d'éducation numéros 22 à 27 sont abolis à ce jour.
Signé : Cornelius Oswald Fudge.
Même Simon sourit en passant devant, pendant que les élèves massés devant le panneau discutaient, extatiques.
-Il parait qu'Ombrage est à l'infirmerie et que Dumbledore a demandé son renvoi ! On est débarrassé de sa vieille harpie !
-Mais qu'est-ce qu'il s'est passé, quelqu'un le sait ?
-Je ne sais pas, ça un rapport avec Tu-Sais-Qui ... La Gazette n'était pas claire, ce matin ...
-Et apparemment, Dumbledore est allé chercher Ombrage dans la forêt interdite. Michael l'a vu, elle était dans un sale état, ne me demande pas ce qu'elle faisait là-bas ...
-Et bien, ça a déjà fait le tour de l'école, remarquai-je avec un sourire.
J'avais l'impression que les veilles pierres du château se remettait à respirer et que l'ambiance nauséabonde qui régnait depuis qu'Ombrage avait pris le pouvoir se dissiper enfin. Je souriais toujours lorsque j'arrivais devant le bureau du directeur, pourtant en m'immobilisant devant la gargouille qui m'avait tant effrayé étant petite, toute mon excitation retomba telle un soufflé pour ne laisser qu'une migraine qui témoignait de ma folle soirée et une inquiétude grandissante alors que la gargouille me dévisageait de ses yeux de pierre. Mon sourire se fana alors et je jetai un regard nerveux à Simon.
-Pourquoi il veut nous voir, à ton avis ? Je veux dire, toi, je comprends mais ... Moi ?
Simon haussa les épaules avant de se frotter le visage pour se donner contenance. La commissure de ses lèvres se releva dans l'ébauche d'un sourire qu'il n'avait vraisemblablement pas la force d'esquisser.
-Peut-être qu'il a compris que tu étais la meilleure manière de me museler. Je ne sais pas si je dois bien prendre la chose ... Bon, euh ... Chourave m'a dit que Dumbledore était dans sa période « nid de cafard », tu crois que ... ?
Il fut interrompu par l'agitation de la gargouille et du mur qui pivota pour révéler l'escalier mobil qui menait au bureau du professeur. Devant l'air surpris de Simon, j'eus un sourire amusé.
-... Que c'est son mot de passe ? Mais certainement.
-Ne fais pas la maline, toi, marmonna Simon en levant les yeux au ciel. Je te rappelle que tu vas voir Albus Dumbledore avec un début de gueule de bois.
Je lui jetai un regard noir – d'autant plus noir que la migraine se faisait de plus en plus cruellement sentir – et le laissai poser le premier le pied sur l'escalier. Bien sûr, il fut déséquilibré lorsque les marches s'élevèrent seule et je retins mon rire de mon mieux en le suivant jusque la porte de chêne massif. Ce fut sans doute dans l'empressement d'étouffer mon hilarité que Simon frappa à la porte en ignorant le heurtoir en forme d'aigle, les joues rouges de confusion.
-Entrez !
Le timbre de voix fit bondir mon cœur et m'arracha un sourire absurde. Et il s'agrandit encore lorsque Simon ouvrit la porte et que je vis Albus Dumbledore assis derrière son bureau à lire un parchemin, le soleil faisait scintiller l'argent de sa barbe et de ses cheveux. A ses côtés, Fumseck le phénix, plus petit et aux couleurs moins chatoyantes que la dernière fois que je l'avais vu, lissait ses plumes avec entrain. La vision rassurante diffusa une chaleur dans ma poitrine et ce fut sans crainte que je pénétrais dans le bureau avant même que Simon n'ait pu esquisser un mouvement.
-Heureuse de vous revoir, professeur.
Dumbledore sourit et lâcha son parchemin qui s'enroula gracieusement sur lui-même en effleurant le bureau.
-Le plaisir est partagé, Victoria. Je vous en prie, prenez un siège ... Vous aussi, Monsieur. Bones, mettez-vous à l'aise ... (Il poussa vers nous une boite argentée alors que nous installions). Un bonbon au citron ?
Nous refusâmes d'un identique mouvement de tête. Simon était tendu sur sa chaise, le dos raide, les mains nerveusement nouées sur ses genoux.
-Professeur, comme l'a dit Victoria, nous sommes absolument ravis de vous revoir ... n'en doutez pas, simplement ... comment... ?
-Par un malheureux hasard, entonna Dumbledore avec un fin sourire. Il se trouve que des événements ont amenés certains de mes élèves à se battre contre une partie des forces de Voldemort au Département des Mystères. Bien sûr, j'y ai accouru dès que j'ai su et c'est ainsi que je me suis retrouvé face à lui. Il s'est enfui au moment où bon nombre d'employés arrivaient pour commencer leur journée, dont le ministre lui-même qui a ainsi pu constater que monsieur Potter et moi-même n'avons cessé de dire la vérité depuis l'été dernier. J'ai considéré alors que j'avais la liberté de reprendre mon poste à Poudlard et de mettre fin aux fonctions de Dolores Ombrage. Vous n'aurez plus à souffrir de ses décrets absurdes, ni de ses décisions, ni même ses lamentables cours ... Je suis navré de vous avoir laisser livrés à vous-même si longtemps.
-Ce n'est pas de votre faute, professeur, le rassurai-je avec un sourire. C'est celle du ministre ... il va démissionner, d'ailleurs ?
Le léger sourire de Dumbledore se teinta d'un certain dépit.
-Malheureusement, j'ai bien peur que Cornelius Fudge ne tienne à son poste malgré ce revers. Mais peu importe les sombres manœuvres politiques, Victoria. Je vous ai convoqué là dans un but qui les dépassent et qui dépassent également ce qui se passe à Poudlard. Mais avant d'en venir ... (Il se tourna vers Simon, qui écoutait le directeur sans le regarder, la mâchoire contractée). Je sais que le professeur Chourave vous a prévenu de la nouvelle incarcération de Robert Jugson ... Comment vous sentez-vous, Simon ?
Il parut surpris – de la question comme de l'utilisation de ce prénom par l'éminent directeur. Puis une ombre s'abattit de nouveau sur son visage et ses doigts pianotèrent nerveusement sur ses genoux de façon méthodique, comme un code.
-Je n'en sais rien, avoua-t-il, sentant sans doute qu'il était inutile de mentir à Albus Dumbledore. J'essaie de me dire que c'est une bonne chose qu'il soit de nouveau à Azkaban, mais ... professeur, il s'en est échappé une fois. Je ne peux pas croire qu'il en sortira une seconde fois. La prison échappe totalement au Ministère maintenant que les Détraqueurs suivent Tommy – euh Vous-Savez-Qui.
Un sourire fit frémir la barbe argentée de Dumbledore au lapsus de Simon et ses yeux étincelèrent de plus belle. Visiblement, c'était un surnom qui avait son approbation.
-Il est évident qu'il y aura un jour une nouvelle évasion massive, vous avez entièrement raison, mais je pense que Voldemort attendra un petit peu avant de la mettre en œuvre. Ce qui s'est passé au Département des Mystères a affaibli ses forces et fait voler en éclat son anonymat. Il va devoir trouver un nouveau plan d'action se réorganiser et pendant ce temps-là Robert Jugson restera à Azkaban.
Fumseck sur son perchoir poussa un cri, si pur, si tremblant qu'il sembla résonner au plus profond de mon être. Simon sembla également ressentir sa magie car les traits de son visage se détendirent et ses mains cessèrent de pianoter nerveusement. Dumbledore caressa les plumes écarlates de son oiseau.
-Ah, la musique ... Plus magique que quiconque pourrait le penser ... Mais vous vous en êtes rendu compte, Simon. Le professeur Flitwick m'a parlé de votre enchantement, une véritable prouesse quand on connait la force des sortilèges de Poudlard ... Vous êtes talentueux, ne gâchez pas tout en poursuivant un fantôme.
-Je sais professeur, assura Simon d'un ton nettement plus froid. J'ai fini par le comprendre.
-C'est vrai ?
Je me mordis la lèvre trop tard : je n'avais pas pu endiguer ma surprise. J'avais beau deviner qu'un changement progressif s'opérait chez Simon, nous n'avions plus reparler de ses intentions envers Jugson depuis l'enchantement des armures. Il tourna la tête vers moi, un sourcil dressé, l'air vaguement agacé par mon intervention. Pourtant, un sourire releva la commissure de ses lèvres et son regard sembla s'éclairer pour la première fois depuis qu'il m'avait réveillé.
-Qu'est-ce que tu crois, je ne vais pas te laisser seule, Vicky. Regarde ce que ça donne, tu te fais courser dans les couloirs.
-Une affaire dont nous reparlerons, évidemment, intervint Dumbledore d'un air sombre. Scandaleusement menée ...
J'écoutai à peine le directeur. Aux mots de Simon, j'avais eu une étrange réaction, entre l'envie de le gifler à toute volée et celle de lui sauter au cou et cela me laissa dans une situation de silence assez gênant où je le contemplais avec de grands yeux, le cœur battant la chamade. Des semaines à tenter de lui faire entendre raison ... A user de tous les procédés à l'aide Susan ... J'ignorais réellement ce que je ressentais à l'idée d'avoir réussi, de savoir que je n'avais plus à m'inquiéter de sa présence ou non dans ma vie future et alors que le soulagement déferlait en moi, je me rendis compte à quel point j'avais eu peur de le perdre, à quel point la simple possibilité qu'il s'éloigne m'avait tendu, crispé. J'eus l'impression de me détendre pour la première fois depuis des mois, depuis cette sortie à Pré-au-Lard où je l'avais senti m'échapper.
Peu importait ce qui se passerait une fois dehors. Il serait là.
Simon sembla lire tout cela car son sourire s'accentua, entendu, complice et le lien qui semblait se distendre entre nous se dressa une nouvelle fois, cette fois solidement. Puis un toussotement léger se fit entendre : Dumbledore nous contemplait, un léger sourire aux lèvres, attendant patiemment notre attention. Gênée, je pivotai vers lui, les joues rougissantes, mais le regard du directeur était plus particulièrement porté vers Simon, étrangement ému.
-Je vous félicite, Simon. Et permettez-moi d'ajouter ... J'ai assez connu Edgar Bones pour savoir que s'il voyait l'homme que vous êtes en passe de devenir, il serait indéniablement fier de vous.
Simon déglutit, perdant soudainement son sourire et le peu d'assurance qu'il avait réussi à réunir. J'adressai un sourire approbateur au directeur. C'était précisément le genre de phrase que Simon avait besoin d'entendre pour remplir ce gouffre qui s'était ouvert en lui au moment où ses souvenirs s'étaient faits vivaces. Laissant les paroles pénétrer l'âme de Simon, Dumbledore pivota vers moi.
-Sachez également, ma chère Victoria, que pendant mon exil je suis allé visiter vos grands-parents dans leur charmante demeure de Portishead.
-Pardon ? me récriai-je, surprise.
Je réprimai la grimace qui me venait aux lèvres face à mon éclat et portai une discrète main à ma tempe. J'avais l'impression que mon cri se répercutait à l'infini dans ma boite crânienne. Dumbledore eut un vague sourire et agita souplement sa baguette pour faire apparaitre un verre d'eau qu'il fit léviter jusque moi. Je m'en saisis, vaguement honteuse de mon état.
-Oui, en effet. Ils ont été assez généreux pour m'accueillir une journée. Ce sont des gens très charmants et les pierogis de votre grand-mère sont absolument succulents ... Je crains d'ailleurs avoir pris quelques kilos malvenus pendant mon dîner chez eux ...
Je papillonnais des yeux, hébétées. J'avais beau tenté de me l'imaginer, l'image d'Albus Dumbledore avec sa longue barbe argentée et sa robe de sorcier dans l'impeccable salon de Jaga face à Miroslav Liszka peinait à s'imposer à mon esprit. Une sensation glacée vint m'étreindre, dissipant quelque peu ma migraine.
-Professeur ... puis-je vous demander pour quelle raison vous avez rendu visite à mes grands-parents ?
A dire vrai, j'avais une idée assez précise de la réponse et cela acheva de totalement m'éveiller. Le regard magnétique du directeur dont l'intensité était si semblable à celle de mon grand-père était rivé sur moi. Pour une fois, nulle trace de pétillement ou d'amusement : juste de la gravité. Il ne paraissait pas presser de me délivrer sa réponse, alors ce fut Simon lui lâcha d'une voix abrupte :
-Vous lui avez proposé de se battre. C'est cela ?
-C'est cela, admit Dumbledore en inclinant légèrement la tête.
-Je vois, soufflai-je sans savoir si j'étais estomaquée ou vexée. Liszka, légilimens et ancien grand sorcier ... un bel atout pour vous, pas vrai ?
Mon directeur ne se laissa pas déstabiliser par mon ton accusateur, mais Simon m'adressa tout de même un regard d'avertissement. J'avais beau le savoir, le sentiment de trahison se distilla dans mes veines comme un venin.
-Je dois admettre qu'une personne comme votre grand-père serait très utile dans la guerre qui se profile, avoua Dumbledore sans sourciller. Et d'ailleurs, il n'a pas hésité une seconde avant d'accepter ma proposition – après que votre grand-mère m'a fait promettre par divers serments dont certains étaient en polonais et en hébreu que je le laisserais défendre sa famille en priorité, ce à quoi j'ai bien sûr consenti. Amelia Bones lui a expressément livré l'autorisation de s'acheter une baguette et lorsque je l'ai vu, il était en train de se réhabituer à la magie. Il a gardé des réflexes remarquables.
Miro avait toujours eu une stature impressionnante mais l'idée de le voir utiliser une baguette me semblait presque terrifiante. Un instant, je regrettai ma décision de lui avoir demandé de reprendre le combat avant de me donner une bonne claque mentale : c'était pour le bien de ma famille. Le Miro Liszka qui m'avait élevé n'avait plus rien du meurtrier de Gdansk. Simon plissa les yeux et ses doigts se remirent à pianoter nerveusement.
-Et vous allez nous faire la même proposition, c'est bien cela ?
Les lèvres de Dumbledore se retoussèrent en fin sourire devant la perspicacité de Simon. Ça avait beau être une forte possibilité depuis que j'étais entrée dans ce bureau, mon cœur ne s'en serra pas moins. L'appréhension ne parvint pas à chasser la gêne d'avoir possiblement été utilisée par Dumbledore pour atteindre mon grand-père et je fus heureuse de voir le directeur croiser ses longs doigts face à son visage pour entonner :
-C'est effectivement que je comptais faire, Simon. Excusez-moi de vous prendre de court de si bon matin alors que vous êtes sans doute épuisés par vos semaines d'examen et éprouvés par les nouvelles matinales, mais le temps presse. La guerre que j'annonce depuis un an sort de la clandestinité pour se faire plus ouverte et le Ministère a déjà montré ses limites à pouvoir la mener de front. Il est souvent infiltré de toutes parts par des partisans de Voldemort, lent à la réaction en fonction des divergences au sein du pouvoir décisionnaire et paralysé par de puissantes familles, parfois partisanes qui ne souhaite pas voir leur beau monde bouger. Devant l'inertie du Ministère lors de la première guerre, j'ai constitué une association avec l'aide de certaines personnes dont vous connaissez sans doute les noms qui avait pour but de lutter contre Voldemort le plus efficacement possible, pour protéger la population et empêcher sa prise de pouvoir.
Son regard avait furtivement passé sur Simon lorsqu'il avait évoqué la fondation de son association, si bien que je fus persuadé qu'Edgar avait été l'un de ceux qui l'avait mis en place. Je n'osais imaginer ce qui pouvait bien être en train de battre dans le cœur de Simon. En un sens, cette association, c'était son héritage.
-Elle a pour nom l'Ordre du phénix, ajouta Dumbledore avec gravité. Je tiens à mettre les choses au clair, ce n'est pas une armée. C'est une association de personne qui œuvre pour le bien commun, guidé par des idéaux très clairs et ce, en marge du Ministère. C'est un aspect très important qu'il ne faut pas que vous négligiez : il s'agit d'actions officiellement clandestines. Bien sûr, le nom de l'Ordre du phénix est connu des hauts fonctionnaires comme des Mangemorts, mais il n'est pas reconnu officiellement et nous ne sommes pas affiliés au Ministère même s'il nous est arrivé de collaborer avec lui. Si dans une mission l'un des membres enfreint la loi, il sera donc susceptible d'être condamné par le Mangenmagot.
-C'est quelque chose de totalement illégal, alors, réalisai-je, assez embarrassée.
-C'est bien cela. Je vous demande ouvertement d'enfreindre la loi pour le bien commun.
Un frisson me parcourut l'échine face aux mots choisis. « Pour le bien commun » sonnait dans ma tête d'historienne comme un double vertueux de la devise de Grindelwald. A quelles extrémités avait-il été réduit pour accomplir ce qu'il pensait être « le plus grand bien » ? Et à quelles extrémités je serais moi réduite pour « le bien commun » ? L'illégalité avait tant de facette que j'avais commencé à effleurer cette année ... Le maléfice contre Warrington, le sortilège des armures ... C'était grisant d'effleurer les limites de Poudlard, mais dehors c'était une autre échelle – et des conséquences autrement plus importantes. Je lorgnais Simon du coin de l'œil en espérant lire son visage des appréhension semblables aux miennes, mais il était remarquablement impassible malgré sa fatigue manifeste. Il se frotta le visage, sans doute dans l'espoir de mettre de l'ordre dans ses pensées.
-J'ai entrepris depuis le début d'année d'observer ceux qui étaient susceptible d'avoir l'intention d'entrer dans la lutte contre Voldemort, poursuivit patiemment Dumbledore devant notre mutisme. Vous êtes tous deux des personnes droites et honnêtes et dont l'un des moteurs sont vos idéaux, votre grand sens de la justice et du combat pour la dignité humaine. Vous l'avez prouvé notamment en vous opposant d'une quelconque manière à Dolores Ombrage.
-Nous n'étions pas les seuls, protestai-je en croisant les bras sur ma poitrine. Et moi, je n'ai rien fait de probant, juste ... chanter.
-Ne sous-estimez pas ce que vous avez fait, Victoria. Ce chant a apporté à Poudlard plus de force et d'espoir que la plupart des modestes éclats de vos camarades.
-C'était Simon. Son idée et sa magie.
-Tu as fini oui ? finit par s'agacer celui-ci en me fusillant du regard. Tu as autant à offrir que n'importe que qui, Vicky. Voire plus.
Dumbledore eut un sourire entendu alors que je posais un regard interdit sur Simon. Je n'étais pas habituée à ce qu'il me valorise ainsi et lui-même paraissait surpris par ses mots parce qu'il se trouva une passion soudaine pour la contemplation des étranges objets qui garnissaient le bureau du directeur.
-J'ajouterais à cela, enchérit Dumbledore, les yeux étincelants, qu'il est peu courant de voir une jeune fille être occlumente complète à seulement dix-huit ans. Et au-delà des capacités, Victoria, ce sont des personnalités que je recherche. Des personnes droites, honnêtes et loyales capables de se battre pour les bonnes valeurs. De plus vous avez un profile qui est des plus intéressants, Victoria : vous êtes calme et réfléchie, et les événements des derniers mois ont prouvés que vous étiez capable d'encaisser une grosse charge émotionnelle – la vôtre et celle des autres – sans plier. Vous êtes forte, Victoria et j'ai besoin de personnes fortes dans l'Ordre.
Mon visage s'embrasa alors que Simon cachait sa stupéfaction dans une petite toux. Dumbledore vrilla alors un regard entendu sur lui.
-Et c'est également pour cette raison que vous ai convoqué en même temps. Vous n'êtes évidemment pas les seuls de l'école auxquels j'ai pensé, mais j'ai préféré vous faire des propositions séparées afin que vous puissiez réfléchir seuls en votre âme et conscience. Simplement, d'après les dires du professeur Chourave qui m'a gentiment renseignée, vous êtes un cas ... particulier.
-Particulier ? répéta Simon, dubitatif.
-Le professeur Chourave fait parti de l'Ordre ?
Je préférais me pencher sur ce dernier point plutôt que sur la dernière partie qui embrasait d'avantage mon visage. Et j'avouai caresser l'espoir que ma directrice de Maison en laquelle j'avais une foi absolue puisse me guider sur cet Ordre comme elle m'avait guidé à Poudlard, mais Dumbledore me déçut en secouant la tête.
-Non. Il ne m'appartient évidemment pas de révéler les identités des membres de l'Ordre qui demeurent secrètes – parfois même en son sein – mais je peux vous assurer que Pomona Chourave n'en fait pas parti. Son travail comme professeur lui prend toute son énergie, même s'il arrive parfois qu'elle me fournisse quelques plantes utiles pour nos potionistes ... Enfin. Donc oui, monsieur Bones, « particulier ». Autant pour le reste de mes possibles recrues, j'ai préféré les laisser réfléchir sans pression extérieure, autant j'ai l'intuition que vous aurez besoin l'un de l'autre pour prendre la bonne décision. Intuition bien sûr guidée par Pomona Chourave.
Son regard se fit encore plus sérieux quand il se planta particulièrement sur Simon.
-J'ajouterais que l'Ordre du Phénix demande plus que des capacités certaines et une certaine force mentale. J'exige de ses membres une loyauté sans pareille mais également d'obéir aux ordres, que ce sont les miens ou de ceux à qui je délègue l'autorité. Cela nécessitera parfois de faire des choses contre lesquelles pour une raison ou pour une autre, nous sommes en désaccord et très souvent, cela demandera un grand sang-froid. Il est hors de question qu'un membre de l'Ordre compromette une mission en se laissant envahir par des émotions et des troubles personnels. Me suis-je bien fait comprendre sur ce point ?
-C'est vous qui ne m'avez pas entendu, professeur, rétorqua Simon avec un brin de sécheresse. Je vous ai dit que je n'avais pas l'intention de poursuivre des fantômes. Quant à entrer dans votre Ordre ... (Sa bouche se tordit, marquant son indécision). Professeur, j'ai commencé un dossier pour entrer à l'IRIS et Victoria ...
-Je ne vous demande pas d'abandonner tout cela, bien sûr. Il me semble évident que je ne vous demande pas sacrifier votre avenir. Vous pourrez bien sûr entrer à l'IRIS et miss Bennett devenir la future gardienne de l'équipe nationale. Vous pourrez aussi si c'est votre choix vous consacrer entièrement à l'Ordre, mais dans votre cas je ne vous le conseille pas. Si vous souhaitez vraiment être utile, il faut que votre formation comme sorcier soit complète et que vous sachiez pour quoi vous vous battez, que vous ne perdez pas le pied avec la réalité. Un homme trop enfermé dans sa lutte finir par perdre le contact avec le monde réel et fait des erreurs. En revanche, si c'est absolument nécessaire, il se peut qu'on vous appelle à un moment où vous serez indisposé par un cours ou par un match, une journée de travail, ce sont des choses qui pourront arriver. Et bien sûr vous serez très souvent sollicité durant votre temps libre.
-Ce serait donc mener une sorte de double-vie, conclus-je avec lenteur, saisie par l'enjeu. Et ... concernant notre identité ...
-L'identité des membres demeure secrète, comme je vous l'ai dit. A dire vrai, moi seul sait exactement le nombre de personne faisant parti de l'Ordre. Après, il se peut que lors d'une rixe avec des partisans de Voldemort, vous puissiez être reconnus et catégorisés comme appartement à l'Ordre du phénix.
-Sans compter les risques que cela pourrait occasionner pour nos familles si jamais nous sommes reconnus, réfléchit Simon. Nos familles et nos proches.
Dumbledore ne le démentit pas, se contentant d'une très légère inclinaison de la tête. J'appuyais mon pouce et mon index sur mes paupières, espérant que l'obscurité m'aide à réfléchir et à réinstaurer le calme en moi.
-Bon sang ... C'est tellement ...
-Encore une fois, je ne vous demande pas une décision immédiate, la rassura Dumbledore. Elle pourra attendre la fin de l'année scolaire. C'est pour cela que je vous ai si vite convoqué après mon retour, pour vous laisser au moins une bonne semaine pour réfléchir posément à ma proposition. Jusqu'au banquet de fin d'année, en réalité. Si vous avez des questions supplémentaires, je reste à votre entière disponibilité, vous connaissez mon mot de passe. Mais passé ce délai, je considérerais que votre réponse est négative et j'effacerais vos souvenirs. Je respecte le droit de chacun à vivre et à lutter comme il l'entend.
Je hochai distraitement la tête, l'esprit bouillonnant. J'avais l'impression de recevoir un flot d'information et d'émotion, et la fatigue et la migraine n'aidait en rien à ma réflexion. Malgré tout, alors que j'analysais mes sentiments, je fus surprise de l'étrange sérénité qui demeurait en moi. Je m'étais préparée à cela depuis ce jour sur le terrain de Quidditch où j'avais compris ce qui avait coûté la vie à Cédric et que cela même pouvait anéantir ma famille et mes proches. Et si cela était demeuré une hypothèse lointaine à l'époque, la résolution avait finir par enfler en moi, par plusieurs étapes. Le meurtre de mon meilleur ami. La menace qui pesait de tout son poids sur ma famille. Les révélations sur le destin des Bones – plus jamais ça ... Ces « Sang-de-Bourbe » qui m'étaient devenu insupportable. Etais-je prête à mourir pour empêcher Voldemort d'accomplir son dessein ? Je l'ignorais et la perspective continuait de faire trembler mon être. Mais je ne pouvais simplement rester inactive alors que le monde valsait et menaçait ceux que j'aimais. Alors que j'étais en train de démêler tout cela, j'entendis la voix de Simon s'élever d'un ton suspicieux :
-Professeur ... Est-ce que c'est pour convaincre que Victoria que vous avez commencé par parler de l'engagement de son grand-père ?
-Bien sûr que non, répondit immédiatement Dumbledore alors que je sursautais. J'ai parlé de cela pour qu'elle sache où en sont les choses chez elle, je doute que vous ayez eu beaucoup de nouvelle du fait de la censure de Dolores ... Par ailleurs, sachez que vos familles se sont organisées si un jour, l'une de vos trois maisons était attaquée. Un système efficace, je dois le dire, ils vous expliqueront cela cet été. Et j'ai pu croiser votre frère aîné, Victoria, qui malgré une détresse émotionnelle semblait se porter comme un charme. Il a facilement accepté la nature de votre grand-père.
Malgré le goût aigre qui me montait à la bouche, je fus rassurée de savoir qu'un semblant d'organisation semblait prendre place entre les Bennett, les Bones et les Liszka. C'était en se regroupant et en comptant les uns sur les autres que l'on pourrait faire face à ce qui nous attendait. Dumbledore avait raison : j'avais reçu quelques lettres de ma mère mais totalement dénuées de véritables nouvelles, réduites à des banalités. Entendre cela était une véritable bouffée d'oxygène.
-Très bien, c'est une bonne chose, chuchotai-je, avant de m'éclaircir la gorge et d'ajouter plus haut : merci, professeur.
Malgré le sentiment aigre-doux qui entourait le lien entre Dumbledore et ma famille, je me refusais à en oublier la politesse.
-Un plaisir, Victoria. A présent, je vais vous laisser réfléchir à ma proposition – bien que je pense que c'est une décision qui a déjà longuement maturé en chacun d'entre vous. Victoria, bon courage pour vos essais lundi. Et Simon, j'ai très personnellement écrit à la directrice l'IRIS pour soutenir votre candidature. Je pense que vous aurez sa réponse au cours de l'été ...
-Merci, professeur.
Nous finîmes par nous lever de nos chaises et après un dernier « au revoir » adressé au directeur, je suivis Simon hors du bureau, assez troublée par le choix qui s'imposait à moi, à la fois si évident et si difficile. Bien sûr que je voulais me battre, protéger ma famille, m'assurer un avenir dans un monde juste. Bien sûr qu'en cela, joindre cet Ordre du phénix semblait être la porte rêvée puisque le Ministère refusait d'avancer.
Mais à quel prix ?
Je secouai la tête et grimaçai devant l'élancement que cela causa. Je n'étais pas en état de prendre une décision. Il faudrait me servir de la semaine accordée par Dumbledore. J'attendis d'avoir dévaler les marches mouvantes avant de rejoindre Simon d'un bond et enrouler mon bras autour du sien, m'appuyant sur lui comme je l'avais toujours fait. Il ne repoussa pas, il ne marqua pas le moindre signe d'agacement ou de moquerie : il me laissa faire avec bienveillance. Ma main se crispa sur son bras alors que les mots qui avaient ouverts l'entretien me revenaient en mémoire.
-Alors comme ça, tu resteras debout et fort à mes côtés ?
Un léger sourire retroussa les lèvres de Simon mais il évita soigneusement de me regarder. J'ignorais si l'entretien l'avait apaisé, mais son visage était moins las, plus déterminé, plus résolu. Une belle énergie semblait irradier en son sein.
-Pour un jour voir quel monde il y a de l'autre côté de la barricade, acheva-t-il avant de reprendre son sérieux. C'est toi qui m'as dit que je valais mieux que de l'ombre et la poussière, Vicky. Au final, il se peut que tu avais raison. Je n'ai pas le droit de me laisser sombrer. Pour moi et pour les autres.
J'acquiesçai, soulagée au-delà des mots de l'entendre prononcer ces phrases. J'avais l'impression que monde vacillant se stabilisait, atténuant l'angoisse que je ressentais à l'idée de ce qu'il m'attendait, de l'imminente guerre que je devrais mener pour me protéger moi et mes proches. C'était incroyable comme tout semblait plus facile lorsqu'on avait la plus profonde certitude que, quoiqu'il arrivait, on n'avançait pas seul. Cette force qu'avait loué Albus Dumbledore en personne, j'en avais besoin et elle n'existait que parce que Simon était à mes côtés. Pressant son bras, je lui souris, un sourire de défi, de remerciement, de résolution.
-Mais avant de retourner à la poussière, on se battra. Pas vrai ?
Simon s'immobilisa pour enfin tourner les yeux vers moi. L'émeraude avait enfin céder à la couleur naturelle de ses prunelles, ce vert mousse, clair et chatoyant qui semblait se réfracter en milles nuances différentes, une couleur plus belle, celle de l'espoir. Les yeux que son père lui avaient légués. Sa main descendit jusque la mienne et il noua les doigts aux miens pour les serrer.
-Oui, Victoria, on se battra.
Bon, au final ça va, l'italique s'est mis qu'au début *s'essuie le front avec soulagement*
La réponse à la petite devinette de début de chapitre, ces vers de Verlaine étaient le message diffusé par Radio Londres à la résistance pour annoncer l'opération Overlord, à savoir le Débarquement en Normandie ! Pour tout vous dire, je reviens des plages du débarquement à l'instant, ça m'a inspiré - et fait relativiser aussi, le cimetière américain ça cloue le bec quand même.
POUR LA SUITE, il ne reste que deux chapitres dans cette partie ! La partie 3 avance (quatre chapitres de rédiger) et pour vous faire patienter et prendre un peu de marge, je prévoie :
- Un bonus en trois parties (Une par semaine ou toutes les deux semaines, je n'ai pas encore décidé) sur un événement qui s'est passé avant l'histoire. Est-ce que je posterais directement ici ou sur une autre publication dédiée aux Bonus, je ne sais pas encore non plus.
- Le chapitre de transition entre les parties 2 et 3 sur un point de vue extérieur (comme celui que vous avez eu sur Miro). Le posterais peut-être en ouverture de la nouvelle publication.
VOILAAA à dans deux semaines et bonnes vacances !
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