Mon être est un desert aride
Qui chaque jour appelle la pluie et l'eau
Et mon coeur un amat brisé et candide
Qui attend qu'on recolle ses morceaux

J'ai parfois trop de mot
Donc j'observe silencieux
De ma pensée se resserrer l'étau
Et alors j'ouvre les yeux

Je trouve dans le mutisme
La paix de l'âme la plus totale
Et dans l'ivresse de l'alcoolisme
Un réchauffement du coeur et du système intestinal

Je n'ai plus le courage d'affronter un miroir
Le verre de la bouteille déforme mon reflet
Et les chocs et les impacts dans le noir
Bouleversent les sentiments que je ressentais

Dis moi qui je suis ? Moi j'ai oublié
Dis moi qui tu es ? Je vois trop floue
Et ta silhouette m'échappe dans l'obscurité
Je ne sais plus, ou suis je ? Ou ?

Alors j'esquisse un sourire
Comme pour vivre une aventure
Et je sens déjà que le conte va me trahir
Le calvaire déjà me torture

L'infortune me touche mais je souris
Et mon adversaire louche et la il me dit :
A quoi sers ton rictus on dirait une grimace
Et sous ton air de bagarreur pas la moindre menace

On dirait une bête sauvage perdu dans une ville
Cherchant un bout de savane
Au milieu des lumières qui brille
Dans le bruit et la course des trains et des rames

Il y'a dans ma tête les idées d'un claustrophobe
Voir toujours a ciel ouvert l'horizon qui s'étend
Boire toujours plus d'illusions pour ne jamais resté sobre
Car sinon il ne passe pas ... mon ennemi le temps

Alors sur mon visage s'esquisse
L'ombre d'un sourire ! Rictus douloureux !
Et malgré tout ce qu'ils me disent
J'affiche toujours l'ombre de ce sourire haineux

Je me contrôle et me conforme
Je me laisse prendre de haut
Je porte mon sourire comme un crédo
Je le fais même quand il faut que je m'endorme

L'ombre de ce sourire est un vieux compagnon
Avec lui j'ai fait un bon bout de voyage
Pourtant dans le noir et les tréfonds
Il n'y a plus que larmes sueur et sang sur mon visage