3. Se battre
La pluie ondule sur lui et coule le long de son corps. Plic, ploc... elle est interminable. Ses cheveux ressemblent à un ouragan. Sa lèvre fendue saigne abondamment, ses vêtements déchirés ressemblent aux loques que portent les misérables. Ses yeux mornes ressemblent à deux fentes montrant l'au delà, sa bouche creuse ressemble à un abîme, sa mâchoire semble se disloqué sans cesse et s'abaisse et se lève et s'éloigne et se rapproche comme les touches d'un piano ou le mouvement d'un accordéon. Son nez brisé court son visage comme un sinistre marteau tordu... son sang coule lentement et se répand au sol, plus amère que la pluie, plus acide que le citron, plus épais que l'eau, plus rouge que le crépuscule, les reflets noir de l'obscurité envahissent cette liqueur qui monte et s'entête sur le béton. Le corps étendu, les membres posés et immobile battu par la fatalité. A la lumière du lampadaire qui se grésille semblant se battre pour briller. Là dans ce clair obscure haletant, ou l'éclat de lumière et l'obscurité se succède, une silhouette se redresse. Lentement, très lentement. Elle se dresse, faible et pourtant plus forte car elle s'est battu... et elle se battra encore tant qu'elle n'a pas abandonné l'idée de combattre.
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