Perséphone
Rapt de Perséphone - Simone Pignoni - 1611/1698
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"Ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans la joie."
Ô Dieu, quelle triste journée !
La jeune femme s’en est allée. Chagrin infâme pour une mère, de voir son enfant, aussi douce qu’une brise d’un matin de printemps, se faire emprisonner par les terribles mains de son odieux mari. Hadès.
Et lorsqu’elle s’engouffre au plus profond de la terre, le paysage commence sa désolante transformation.
Les fleurs fanent aussi rapidement que le ciel s'assombrit, entraîné par Nyx. Les arbres pleurent, les feuilles s’envolent, s’écrasant lourdement sur le sol.
Déméter brisée. La nature achevée. Comme empathique au malheur de la déesse. Comme si chaque êtres vivants ressentaient sa souffrance et mouraient avec elle.
Des plaintes sourdes qui s’éteignent dans le vent hivernale, à mesure que le cœur de Déméter s’éteind.
Les mois défilent sans que rien ne change. Sans l’ombre de vie. Sans bruit. Tout est froid et meurtri. Endormi, pour apaiser les tourments.
Ô Dieu, un miracle !
Le jour divin arrive enfin.
Celui où Eos, de sa beauté flamboyante, lève le lugubre voile de la nuit, incitant Hélios, du haut de son char doré, à révéler la beauté de la terre promise.
Celui où la merveilleuse enfant s’extirpe de la noirceur de l’Enfer pour admirer à nouveau le grand jour.
Perséphone, celle dont le corps brûlait lorsqu’elle siégeait près du Maître des morts. Le visage froid et l’esprit éteint.
Elle se révèle sous les rayons du soleil, réchauffant son cœur glacé et son âme noircie par les ténèbres.
Celle qui amenait le printemps. La douce enfant qui retrouve sa tendre mère. Plus aucuns maux, plus aucunes peines.
L’arrivée triomphale la plus florissante de l’année.
Émerveillée par un si radieux soleil, la flore se réveille doucement.
Et les Dieux peuvent enfin renaître.
Eole fait virevolter les graines dans des contrées lointaines. Chloris s’accorde aux bourgeons qui s’éveillent, sous la divine lumière d’Héméra. Priape s’adonne à fertiliser les terres et à protéger les jardins naissants.
S’ensuit de la nombreuse faune qui se remet au travail avec joie, après une très longue nuit de repos.
Et Chronos perpétue la traditionnelle danse des saisons, orchestrée par Déméter et ses sentiments si puissants.
Ô Dieu, quelle belle journée !
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