Un petit objet fin, d'un gris éclatant,
Il brille de mille feux tel une étoile
Par sa délicatesse, il déchire le voile
Du cœur devenu un combattant.

Avec douceur, il vient tailler la peau,
Délivrant ainsi de longs filets de sang.
Un instant, l'envol des sujets angoissants,
Puis, la brève brûlure au contact de l'eau.

Ô douce lame,
Toi qui me calme,
Apaise mon âme
En frôlant le drame !

La première entaille est douloureuse, pourtant,
Le soulagement en appelle une deuxième,
Et ainsi de suite, car la sensation, tu l'aimes.
Cet objet devient alors un peu réconfortant.

Cet objet se transforme en addiction,
Et c'est toujours la même histoire,
Ce bout de métal est un échappatoire.
Une addiction, appelée automutilation.

Ô douce lame,
Toi qui me calme,
Apaise mon âme
En frôlant le drame !

Au début, des coupures en surface,
Et peu à peu, la profondeur est recherchée,
La chair n'est autre que du papier mâché.
Chaque cicatrice trouvera sa place.

Ce petit objet est alors bien dangereux,
Sa pratique, une mauvaise habitude.
La soulagement prend une amplitude
Permettant la libération d'un cœur douloureux.

Ô douce lame,
Toi qui me calme,
Apaise mon âme
En frôlant le drame !