25- Soirée gala
- Et bien madame Lore Bokor, bienvenue à la soirée "Vladbran Gala"!
Chiara empoigna le bras de César, lui déposa un bisou sur la joue et élégamment, releva le bas de sa robe pour monter le tapis rouge.
Ils avaient beau être en sous-sol, une sorte de château était creusé dans la roche. L'endroit était magnifique.
-Champagne?
-Volontiers
Chiara apporta la coupe à ses lèvres et fronça son joli nez. Le champagne sentait l'alcool bien trop fort.
"50 degré", lui murmura Diego dans son oreillette, observant attentivement la scène avec les caméras boucles d'oreilles de Chiara. "Ils ne plaisantent pas ici!"
Chiara pensa à la pilule bleue qu'ils avaient prit avant de partir. Merci Diego, elle n'avait pas envie de finir en train de se déhancher complètement dévêtue sur une table en imitant le lexique de bruits que produisait un âne sur le point d'accoucher.
L'objet de leur mission était de dérober le portoloin qui les emmènerait loin d'ici. Il s'agissait vraisemblablement d'un objet protégé de tous les côtés. Elle porta un regard à l'assemblée. Il y avait pas mal de monde, mais il apparaissait clairement que les invités n'étaient pas des anges gardiens.
Deux hommes étaient en train de négocier férocement à une table, le ton montait au fur et à mesure et des échanges de liasses de billets s'y faisaient.
Plus loin, un homme était clairement en train d'abuser d'une jeune femme. Elle paraissait complètement égarée dans ses bras alors qu'il lui tatait ses rondeurs, le regard avide d'en avoir plus. La pauvre femme était complètement perdue.
Un instant, Chiara envisagea d'aller lui prêter main-forte.
L'homme poussa un grognement sourd avant de s'écrouler. La jeune femme égarée comme l'appelait Chiara dévoila alors un sourire carnassier avant de ranger le pistolet électrique qu'elle tenait dans la main et de filer avec une liasse d'argent.
Mon Dieu, mais dans quoi ils se trouvaient!
-Regarde, ils servent même de l'absinthe, lui murmura César à l'oreille.
Cet alcool était interdit sur Dencachar car il était beaucoup trop dangereux mais visiblement les soirées gala clandestines n'en tenaient pas compte.
Un grand attroupement s'était formé plus loin et les gens, qui paraissaient déchaînés, scandaient des cris et des paroles violentes.
Le petit couple se faufila parmis les spectateurs et s'arrêta devant la scène.
Deux hommes torse nu, probablement ici dans le but de mettre de l'ambiance se battaient presque à mort au milieu de la pièce.
-Le gagnant couchera ce soir avec la cliente qui offre le plus d'argent, lui expliqua Diego dans l'oreillette, les paris montent.
Chiara maîtrisa le sursaut d'effroi qu'elle venait d'avoir.
En jetant un coup d'œil discret sur les côtés, elle en conclu qu'elle devait se méfier du petit homme en tailleur gris qui la regardait depuis quelque temps.
-Viens, je t'emmène à l'étage, lui chuchota son cavalier au creux de son oreille.
Chiara s'accrocha fermement à César pour grimper au premier étage. Ici, c'était déjà plus calme. Une foule de gens discutaient, des serveurs passaient avec des plateaux et des couples dansaient.
L'étage était encore très bruyant mais nettement moins violent!
Une énorme lustre de cristal se balançait au dessus de leurs têtes. En l'observant attentivement, la jeune espionne distingua l'éclat de plusieurs caméras, dissimulées parmi les cristaux.
-Ne reste pas en dessous, lui murmura Diego. Éloigne-toi du champs de vision des caméras et n'oublie pas que des armes y sont peut-être dissimulées.
Cette soirée gala avait une vision des rapports humains très brute, songea Chiara. C'était une certaine facon de voir les choses, mais pas sûre que ça lui corresponde vraiment. Les échanges y semblaient très sauvages sous le masque des faux-cils et des nœuds papillons. Cela-dit, se répétait la jeune fille, heureusement que c'est moi qui tombe là-dedans. Mahaut aurait détesté et Tess aussi, assurément!
- A part le combat, le sexe et l'argent, il y a quoi dans cette soirée César?
-Le champagne.
La jeune fille esquissa une grimace. Effectivement, l'alcool aussi ne manquait pas ici! Et malheureusement elle commençait déjà à en voir les effets sur les invités.
- Il y a aussi notre moyen de défier le code blanc, lui murmura César à l'oreille.
- Je m'en doutais, sinon nous ne serions probablement pas là...
- Je t'y aurai emmené quand même! Pas mal pour un premier rendez-vous non?
Leur discussion fut interrompue par des murmures et un mouvement de foule. Tous les visages se tournèrent vers le plafond de l'étage supérieur. Sur la balustrade dorée, une main délicate était apparue.
Hop! En deux-temps-trois-mouvements, la créature avait effectué une pirouette dans les airs et se réceptionnait à présent sur le sol, au milieu des convives.
C'était probablement l'une des plus belles filles que Chiara n'eut jamais vu. Elle était menue, ses jambes bronzées étaient recouvertes d'un sarouel indien rouge, recouvert de broderies et de perles dorées. Le haut était assortit, évidemment mais il lui couvrait simplement les épaules et les seins, qui n'étaient d'ailleurs pas inexistants. Son ventre était sublime, mat et tout plat. Une ceinture de bijoux dorés sublimait son bassin et ses hanches, et ses bras étaient recouverts de nombreux bracelets dorés. Par dessous tout, il fallait que cette jeune fille eut les yeux les plus ravissants du monde, pensa Chiara. Quand la créature releva la tête, faisant voltiger ses cheveux châtains noisette, son visage apparut et les regards de tous les spectateurs vinrent se plonger dans les magnifiques yeux bleus de la danseuse.
Est-ce qu'il y a quelque chose qu'elle n'a pas? pensa Chiara en admirant ses longs cils et le grain de beauté qui ornait sa lèvre inférieure. Elle eut sa réponse en admirant la danseuse qui bougeait son bassin mieux que Beyoncé.
Des sifflements apparurent de toutes parts...
Le lustre tinta...
Et c'est à ce moment que les choses dégénèrerent.
"Chiara je ne te reçois plus, le contact se coupe" lança Diego dans l'oreillette.
Des hommes armés arrivèrent dans la salle: "un traître se cache parmi-nous!"
Tout le public eut un mouvement de recul en poussant des cris horrifiés. Des gardes rappliquèrent en formant un attroupement autour des convives.
- Louisa!!!!
La jeune danseuse s'éleva dans les airs, se réceptionna au lustre et retomba sur le balcon.
Chiara leva les yeux et tendit haut la main en criant "déorro finita"!!
Le jet de magie bordeaux frappa le lustre qui vint s'écraser sur le parterre. Les gens poussaient des hurlements et sortaient leurs armes. Des jets de magie fusaient de partout.
-Qu'est-ce que tu viens de faire?? protesta César.
Chiara lui prit la main:
- Suis-moi!!!
Elle s'engagea dans la foule, pour tenter d'atteindre le balcon. Perchée tout là-haut, la dénommée Louisa la regardait faire. Étrangement, seulement de l'amusement perçait dans son regard.
L'accès au balcon était de plus en plus protégé par des dizaines d'hommes en livrée rouge.
-Apparicorpus!!!
Aphrodite retrouva toutes ses couleurs et se mit soudainement à grandir jusqu'à atteindre une taille impressionnante.
Les deux espions s'hissèrent dessus et d'un bond, elle les propulsa jusqu'au balcon. Chiara la re-miniaturisa et fila, la mini-guéparde dans les bras.
-Reste avec César maintenant!
Si son plan marchait, ils emportaient le portoloin dissimulé dans cette salle, si il ne marchait pas, ils allaient probablement crever comme des rats morts. Elle avait vu le portoloin pendant que le lustre s'écrasait sur les convives. Il suffisait d'observer les regards des gardes, tous braqués dans la même direction.
Allez Chiara, tu n'as pas fait des années d'escalade pour rien, pensa-t-elle. Elle aggripa l'une des colonnes et monta jusqu'en haut, à l'abris des regards. Seule la danseuse la regardait, maintenant plus inquiète, qu'intriguée. Si tout se passait bien, dans quelques minutes, toute la magie présente dans la salle serait neutralisée par les gardes. Il y aurait quelques secondes d'inatention pendant lesquelles la cloche de verre protégeant le portoloin ne serait pas protégée.
Elle avait quelques secondes pour réussir.
César était au dessous d'elle et il lui adressa un signe de tête positif.
-Comment tu comptes leur rapporter leur portoloin? demanda une voix au dessus d'elle.
Sans bruit, Louisa s'était rapprochée. Elle continua:
- J'ai déjà fait le trajet, je travaille pour ces hommes. Je te garantie que si ils s'aperçoivent que c'est toi qui l'a volé, tu ne seras plus tranquille jusqu'à la fin de ta vie.
-Tu proposes une autre solution peut-être?
La jolie danseuse la regarda exaspérée. "Tu m'offres quoi pour que je t'aide?"
Chiara laissa passer un temps et regarda fixement cette fille.
- "J'imagine que tu veux la liberté? Ma cousine est enfermée, ma sœur est enfermée donc oui, je peux comprendre que tu veuilles la liberté. Tu crois que je n'ai pas compris ce que tu étais pour ces hommes? Rien qu'à voir la façon dont ils te regardent, on sait très bien que tu passes dans leurs lits." La jeune fille voulu rétorquer, mais Chiara l'arrêta. "Non, ne t'inquiète pas, j'ai été confrontée de nombreuses fois à ce genre de cas, donc si je peux t'aider, je le ferai".
La jolie danseuse laissa passer un temps.
-Dis à ton pote de se tenir prêt, qu'il camoufle son visage, nous allons en faire de même, et surtout, donne moi ton poignard.
Comment savait-elle pour le poignard? Chiara remonta sa robe contre sa jambe et le lui passa quand même.
Son hypothèse était fondée, les jets de magie s'arrêtèrent instantanément en même temps que la lumière. Seules quelques torches accrochées au mur éclairaient la sombre salle.
Louisa, revêtue d'une sorte de drap noir sauta dans le vide et abatit la cloche de verre. Elle prit ensuite la main de César qui était aussi méconnaissable.
Bien joué les gars, pensa Chiara. Toutes les armes étaient dirigées vers eux. Au moindre geste ils mourraient. Mais ils n'avaient pas encore vu la petite espionne.
La jeune fille avait saisit son pistolet. D'un geste, elle l'abaissa et toucha tour à tour sept hommes avant de se faire blesser elle-même à l'épaule. César et Louisa étaient maintenant en train de se battre, toujours masqués.
Chiara sauta, attrapa d'une main, le bras de son accolyte et de l'autre, l'anse dorée du portoloin.
Ils disparurent pour ouvrir les yeux, allongés sur un tapis de neige. Le sang coulait à flots autour d'eux. Déjà Louisa était debout et tenait le portoloin devant elle.
- Je le remporte et m'occupe de les étourdir. Tu m'as fait une promesse petite Talorienne, je ne l'oublie pas. Je vous retrouve dans vingt-quatre heures ici même, ou plutôt (elle pointa du doigt le ciel étoilé où on apercevait un vaisseau gigantesque dissimulé par les arbres)... là-haut!
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