Mardi 20 Juin

Bientôt le brevet, je m'en fous pas mal. Je suis affalée dans mon lit, ma seule occupation étant de me rafraîchir le visage à coup de brumisateur. Il fait très, très, chaud.
Alors que j'avais réussi à rafraîchir ma chambre, un jeune garçon châtain, vêtu d'un jean et d'un t-shirt AC/DC, surgit.
"-Nat ! Ferme tout de suite cette fenêtre si tu veux pas crever ! "
Il s'exécute et s'allongea à côté de moi. Comme à son habitude, il me pose une montagne de questions de tout genre.
"- T'as révisé ?
- Bien sur que non !
- Moi si. Il faut que j'ai mention "très bien" si je veux passer une année tranquille.
- Rêve toujours"
Il me donne une tape violente mais amicale sur la joue. Je rigole.
Ma mère débarque, comme à son habitude.
"- Un truc à boire les gosses ?
- Non merci maman. On allait sortir.
- Ah bon ? questionna Nathan.
- Mais oui ! Tu t'en souviens pas ?"
Je lui lance un regard insistant. On communique souvent avec les yeux.
"- Ah si si ! Je suis con. On devait aller au... Euh... Enfin on doit sortir ! "
Ma mère hausse les sourcils et s'en va. On l'entend se foutre de notre gueule dans le couloir.
Nathan se lève, je fais de même. J'attrape mon sac en
bandoulière rempli de mon essentiel de survie : un carnet, mes crayons, une barre de céréales, un tube de Lisopaïne (toujours) et d'autres objets plus bizarre les uns que les autres. Sortir sans toutes ces choses me paraît impossible, je ne me sentirai pas en sécurité.
On traverse la fenêtre pour emprunter l'escalier extérieur. Il mène à tous les étages de l'immeuble. C'est très pratique.
Bref. Arrivés dans la rue, Nathan à l'air soucieux. Je m'inquiète :
"- T'as vu ma grand mère en bikini ou quoi ?
- Non, pire."
Il n'a pas rit, c'est mauvais signe. Je regarde dans sa direction.
"-Nathan, on peut pas changer de trottoir ?
- Non.
- Reste là si tu veux mais moi je me casse."
Mon coeur bat à cent à l'heure. Elles sont là, à l'angle de ma rue. Elles sont cinq, ce n'est pas toute l'école, mais c'est comme si. Elles me déteste, tout le monde me déteste. Je m'apprête à traverser la rue mais Nathan me retient par le bras.
"- Arrête de les laisser gagner.
- Je préfère perdre plutôt que de me ridiculiser.
- Souris et rigole, c'est tout ce que t'as à faire."
Je n'y arrive pas. Je ne sais pas contrôler mes émotions.
Elles ne sont plus qu'à dix mètres de nous.
Je tente de me calmer.
En passant devant elles, Nathan se force à rire. Elles l'interpelle.
"- Nathan ! Tu mérite mieux que ça... Tu vas perdre tout ce que t'as si tu reste avec cette pauvre... Comment la qualifier ?"
La plus grande s'approche de moi avec ce regard cruel.
"-Olivia Strange... comment est tu si stupide, si naïve pour croire que tu mérite de vivre ?"
Les larmes monte petit à petit. Je marche très vite vers le bus. Je ne veux pas éclater devant elles. Ce serait une victoire de plus, de trop.
Nathan tente de me suivre.
On arrive à rentrer de justesse.Je m'assois sur le strapontin. Ma respiration s'accélère en repensant aux mots, toujours plus douloureux, que j'ai entendu il y a à peine deux minutes.
Nathan s'assoit à côté de moi.
"- Tu sais très bien que je ne te jugerais pas si tu pleures.
- Pas envie de pleurer. Elles ne m'ont pas blessé. "
Faux. Tout ce que j'ai dit est faux. Mes larmes, comme toujours, sont retenues par le peu de fierté que j'ai.
Je ne pleure pas en public.
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Le métro s'arrête. Nathan sait très bien où on va.
On arrive dans ce palais.
"- Deux places pour le planétarium s'il vous plaît "

Assise sur mon siège, dans l'obscurité, je scrute le plafond transformé en ciel pour une petite heure.
La voix familière d'un monsieur retentit :
"- La ceinture de Kuiper, refuge de milliers de roches..."
Je n'écoute pas la suite. Je connais son discours par coeur.
Si je viens ici, c'est pour relativiser. Face à l'immensité de l'univers, les problèmes du quotidien n'ont plus aucune importance pour moi.
***
Premier vrai chapitre.
Un peu triste je l'avoue.
J'espère qu'il vous tout de même plu !
À plus,
M∆C

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