Lundi 3 Juillet
"Journée pluvieuse, par conséquent mon humeur n'était pas des meilleures.
À la récré, mon harceleuse est venue, comme à son habitude, pour me blesser. Me blesser avec des mots. Elle m'a dit, comme à son habitude, que j'étais timide. Je sais. Tu trouves cela insignifiant. Mais ça me blessait. C'était l'adjectif qui revenait toujours quand il s'agissait de me décrire.
Pour eux, je n'étais que ça, une fille timide.
Les autres avait une vraie personnalité. Mais moi, j'étais juste timide. C'est tout.
C'est fou comme les gens ne cherchent pas à connaître les autres, à les comprendre.
S'ils me trouvaient timide, c'est parce que je ne parlais pas.
Si je ne parlais pas, c'est parce que je ne me sentais exclue dans ma nullité.
Bref.
Encore une fois, cette fille est venue pour me le dire.
Mais je n'ai pas réagis comme je le faisait à mon habitude.
Au lieu d'acquiescer, j'ai contredis ses propos.
La fille l'a très mal pris et a commencé à m'insulter de tous les noms.
Je n'avais pas le droit de parler :
c'est ce que j'ai compris quand elle m'a attaqué par les poings.
J'en ai gardé une cicatrice sur le sourcil. Je t'ai dit que c'était un bout de verre mais c'est faux.
Tout ce que je t'ai dit est mensonge."
Nathan me regarde l'air inquiet.
Je m'assoie et lui conseille de faire de même. La suite de l'histoire est assez...
"J'étais à terre, le visage en sang.
La fille a rit. Je me suis relevée. Des éclairs ont commencé à tourner devant moi. J'avais extrêmement mal au cerveau mais ce n'était rien comparé à la douleur morale.
Mes mains ont commencé à trembler. Un cri s'est échappé de ma gorge. Un éclair a jailli de ma paume.
La suite est floue.
Je me souviens avoir entendue un cri foudroyant.
Je me suis réveillée quelques minutes plus tard.
Des dizaines de personnes étaient autour de nous. J'étais allongée dans une mare de sang qui n'était pas le mien.
La fille était livide et pâle, étalée sur le sol glacée. La pluie ruisselait sur son visage figé.
Les pompiers sont arrivés.
Malheureusement, il était trop tard.
Je suis rentrée chez moi avec un policier, les poignets menottés.
Des tâches du sang couvrant mes vêtements.
Je me souviendrais toujours de ce regard glaciale et austère que m'a porté mon père.
Ma mère, elle, était écroulée par terre se noyant dans ses larmes.
Je n'ai pas été punie.
Cela aurait été ridicule.
Le silence de mes parents était largement suffisant.
Deux jours plus tard, le tribunal m'a épargné la prison.
Pourtant, j'étais bien coupable.
Mais l'avocat familial avait bien fait son travail.
Personne n'avait la preuve que j'avais tué cette fille.
Personne ne pouvait m'accuser.
L'avocat a déclaré que la foudre de ce jour pluvieux était responsable.
Après tout ce n'est pas totalement faux...
J'ai continué d'aller à l'école, comme si tout aller bien.
Mes parents ne m'ont jamais reparlé de cet épisode de ma vie.
Le regard des autres avait changé.
J'étais devenue un monstre.
J'étais devenue celle qui avait tué sa camarade de classe."
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