Chapitre 1
Enfin. Depuis le temps que l'on ne s'est pas baladé. Une fois dehors, je pourrais me dégourdir réellement les pattes, après des semaines, des mois, passés dans le minuscule parc qui entoure leur niche géante. Rien ne vaut une véritable promenade.
Debout dans le derrière de leur machine roulante, la queue frétillante, j'attends impatiemment que l'on s'arrête. À mon plus grand soulagement, on ralentit, jusqu'à nous arrêter définitivement au bord d'une grande route.
J'attends en sautillant d'impatience, telle la jeune chienne que j'étais il y a bien des années, que les bipèdes viennent me chercher, pour que je descende enfin de la grande machine grise. Un cliquetis retentit, cliquetis qui ne me semblait pas avoir entendu depuis au moins un siècle.
Une fois la corde accrochée au collier autour de mon cou, je m'éloigne de la route pleine de voitures de toutes les couleurs, pour m'avancer vers un bosquet d'arbres qui paraît accueillant. À mon désarroi, les humains n'en ont pas décidé ainsi, si bien que je me retrouve entraînée le long de la route bruyante et malodorante, à leur suite.
J'observe avec envie le paysage sauvage qui m'entoure ; le regroupement d'arbres que j'ai pris pour un bosquet, est en réalité un grand bois, d'où s'échappent les bruits et odeurs de quelques animaux. Je vois, du coin de l'œil, un éclair roux escalader rapidement un tronc pour se faufiler dans les épines d'un sapin. De l'autre côté du chemin de béton, se trouve une grande prairie verte, où doivent gambader librement de petits lièvres.
Soudainement, alors que je passe outre des courbatures qui emprisonnent mes vieilles pattes, la corde accrochée à mon cou se tend. Je tourne la tête vers les deux bipèdes qui se sont arrêtés près d'un haut poteau qui, la nuit, éclaire. Que trafiquent-ils encore ? Ce sont des êtres vraiment étranges...
Je les observe de mes yeux bleus, brillants certainement d'incompréhension, essayant de décortiquer leurs faits et gestes. Le petit fort, aux poils de la tête courts et taillés, semble nouer le lien qui m'emprisonne autour du haut poteau gris. La grande fine, elle, aux longs poils blonds, jette de fréquents coup d'œil stressés vers la route, tout en parlant, de la langue incompréhensible spécifique à son espèce, au mâle. Celui-ci se contente de lui répondre par grognements excédés, ne souhaitant pas être dérangé, occupé à sa tâche ; je m'approche de lui, tentant de comprendre ce qu'il peut bien faire.
Il se relève soudainement, alors que j'arrive à leurs côtés, et s'éloigne à pas rapides vers leur machine grise, suivie de près par la grande bipède qui se dépêche de le rattraper. Que font-ils ? M'ont-ils oubliée ? Je me précipite dans leur direction en les appelant, mais le lien se tend, m'empêchant de m'avancer plus. J'ai beau essayer, réessayer, le résultat demeure le même : je suis coincée, définitivement coincée.
Un bruit familier parvient jusqu'à mes oreilles ; le bruit d'un moteur. La machine rejoint la route, et s'éloigne rapidement. Je la regarde en silence, espérant qu'elle fasse demi-tour et revienne me chercher, jusqu'à qu'elle ne disparaisse de mon champs de vision. Ils sont partis. Sans moi.
Je me réveille en sursaut, sentant quelqu'un m'appeler et me secouer. J'ouvre mes yeux bleus, à présent presque totalement recouverts par le voile de la cécité, et fixe le regard couleur océan de mon agresseur. Ou plutôt, celui qui m'a sauvé de cet horrible souvenir. Je me noies dans le profond océan qui me calme instantanément. Il est là. Et, tant qu'il sera à mes côtés, rien de peut rien m'arriver.
Ce sentiment de paix qui m'envahit dès qu'il se trouve près de moi, s'empare de toutes les parcelles de mon corps. Des griffes jusqu'au bout de la queue. Je lui lèche la joue avec tendresse, le remerciant de toujours être là. Son regard s'éclaire, comme si il avait compris.
Il parle dans ce langage si familier,et pourtant si incompréhensible. Même si je ne comprends pas ses mots, ses yeux s'expriment pour lui, et me disent qu'il veut qu'on aille jouer dehors.
Je le suis, tout mauvais souvenir oublié.
***
Heyy ! Me voilà avec un nouveau chapitre de Oliver et Wendy. J'espère qu'il vous a plus...
Mais j'ai une question, parce que j'ai une amie qui a lu ce chapitre, mais elle n'avait pas compris qu'il s'agissait d'un rêve (à part la fin).
Vous avez compris vous ??
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah et j'ai eu un problème parce que de base j'ai écrit ce chapitre sur l'ordi, sauf qu'il y a eu un bug et du coup il manque des alinéas... Donc voilà
Bref, au revoir !
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