4. Attraction (1/2)

Le cœur de Suni battait à une cadence effrénée, irriguant chaque veine de son corps avec la puissance d'un torrent. La main cramponnée à son col, à l'orée de son cou, Chayan pouvait sentir les infimes détails de son trouble ; son souffle court, le rythme de son pouls, son arôme suave.

Il le relâcha en douceur.

— Désolé, je ne voulais pas davantage t'effrayer.

— Réussi... ironisa Suni.

Chayan se retint de répliquer, exaspéré par la témérité du jeune humain. Était-il si peu impressionnant pour que celui-ci se permette de le provoquer ainsi ? Il détailla l'apparence du garçon, qui avait manifestement changé de style. Il avait troqué blue-jean et pull pour une tenue plus provocante. Il était beau et son odeur enchantait ses sens. Ce parfum entêtant de jasmin n'était donc pas une illusion de son esprit. Il se détesta d'éprouver cette sensation dérangeante à son contact. Il se détesta de ne pouvoir lutter contre le désir impérieux de le sauver.

— Que fais-tu ici, le piège tendu par mon frère ne t'a pas suffi ? Tu crois que ça m'amuse de sauver des petits humains imprudents ?

— Je ne vous ai jamais demandé de m'aider, rétorqua cet inconscient.

— Tu aurais préféré que je te laisse en tête à tête avec lui ?

Chayan désigna son agresseur du menton. Ce dernier s'extrayait des débris du lavabo brisé, puis se dirigea vers eux, remonté.

— Putain ! C'est pas des manières, chacun son tour ! grogna-t-il en époussetant son tee-shirt.

— Casse-toi, ordonna calmement Chayan, sans cesser de braquer son regard perçant sur Suni.

— J'allais me régaler, c'est quoi ton problème ? s'énerva l'indésirable en s'approchant, poing levé.

Chayan ne sourcilla même pas, peu intimidé par cette vaine démonstration de force.

— Je t'ai dit d'aller voir ailleurs. Plein d'humains n'attendent que ça. Celui-ci, tu ne le touches pas.

Le prédateur ne retint pas son hilarité.

— Tu veux te le garder pour toi, c'est ça ? Écoute, pour une fois, je déclare forfait, se radoucit-il. C'est si rare que tu te nourrisses ! Mais c'est juste pour cette fois, hein.

Chayan le fusilla du regard, sans prendre la peine de répondre. Le vampire quitta les toilettes en grommelant, comme si on lui avait dérobé son goûter.

— Bon... Maintenant, suis-moi. Et ne t'éloigne pas. Tu es visiblement un putain d'aimant à vampires !

— Je... je n'ai rien fait pour ça... se défendit Suni, agacé par ses manières autoritaires.

Chayan le scruta, perplexe. Le gamin avait une odeur singulièrement attirante. Il supposait que ses semblables pouvaient la sentir, eux aussi. Raison pour laquelle ils se jetaient sur lui, incapables de contrôler leurs pulsions. Chayan n'avait pas la patience de lui expliquer ce phénomène incompréhensible, alors il se contenta de lui saisir rudement le bras et de le ramener à l'étage. Suni le suivit de mauvaise grâce, entraîné par sa prise inflexible.

— Su ! s'exclama Lamaï en le voyant débarquer au bras d'un buveur de sang. Vous êtes qui, vous ? Lâchez-le !

— Hé, calme-toi, gamine. Ce n'est pas moi le méchant dans l'histoire.

Elle le dévisageait d'un air menaçant, les poings serrés sur les hanches. Sa nature protectrice envers Suni s'était éveillée comme un réflexe pavlovien.

— Tout va bien ? sonda-t-elle en se tournant vers son ami pour obtenir confirmation.

— Ouai, ça va. Où tu étais ? Je te cherchais ! s'emporta son acolyte.

— Dehors, je fumais, répondit-elle en haussant les épaules.

— C'est toi qui le protèges en temps normal, si je comprends bien ? Alors garde-le en laisse, il a bien trop tendance à se faire coincer par des vampires, intervint Chayan.

Suni lui décocha un regard outré. Lamaï fronça les sourcils :

— De quoi il parle ?

À cet instant, Kao apparut, un sourire au coin des lèvres.

— Tiens, tiens, tiens...

Le brouhaha du bar se dissipa. Tous les regards s'étaient tournés vers le noyau que formaient Chayan, Suni, Lamaï et Kao. Le danseur frémit de terreur en apercevant son ancien agresseur. Chayan lui serra l'épaule inconsciemment.

— Je te rencontre à nouveau, joli danseur...

Lamaï écarquilla les yeux d'incompréhension.

— Alors tu voulais te le garder pour toi, grand frère, c'est pour ça ? Je comprends mieux, maintenant... énonça Kao, narquois.

Des chuchotements s'élevèrent autour d'eux. Suni se sentit comme du bétail pris au piège d'une meute affamée.

— Tu fais erreur, le détrompa Chayan.

— Tu me ferais croire que tu le protèges par grandeur d'âme ?

Kao haussa un sourcil. Il semblait particulièrement amusé par la situation. Un attroupement les encerclait à présent : le Hot Blood s'était transformé en une arène de gladiateurs aux dents aiguisées, assoiffés de sang. Quand Kao était dans les parages, toutes les règles de bonne conduite édictées par le gérant – pourtant nécessaires à la survie de l'établissement, en principe – s'évaporaient.

— C'est un humain irréfléchi. Il ne mérite pas de terminer en dessert pour vampire.

— Allons, allons... Chayan. J'accepterais si tu me disais que tu voulais le goûter. On aurait pu s'arranger. Tu sais bien que je suis partageur avec mes jouets. Par contre, vouloir le protéger de nous et ne même pas en profiter toi-même ? Je ne peux y consentir. Regarde-le, ce serait du gâchis... argumenta Kao d'un ton faussement boudeur.

Suni se tendit. Sans prévenir, Kao attrapa Lamaï par derrière, la faisant crier de surprise.

— Mais je pourrais toujours me contenter de celle-ci.

— Laissez-la ! cria instinctivement Suni, la voix tremblante.

Kao présentait fièrement ses crocs et les faisait glisser contre la gorge de Lamaï avec une lenteur calculée, presque joueur. Le bar s'était paralysé. Les humains avaient fui avant que cela ne dégénère, peu désireux de se trouver mêlés à une rixe entre vampires, tandis que les autres se réjouissaient : enfin un peu de spontanéité et de danger...

— Kao. Lâche-la. Ça suffit, maintenant.

— Chayan qui protège des humains, on aura tout vu ! lança le barman qui observait la scène en silence jusqu'ici, témoin d'un divertissement ordinaire.

— Je ne t'ai pas demandé de l'ouvrir. C'est entre mon frère et moi, asséna Chayan d'un ton sans appel.

Le barman leva les bras en geste de défense. Il se tut à nouveau pour suivre, en sage spectateur, le reste de la scène.

— C'est bon de retrouver ton sens de la rivalité, grand frère, ça m'avait manqué... Alors on fait quoi ? Je m'occupe de la jeune fille et toi du gamin au fumet affriolant ?

Lamaï respirait avec difficulté. Sa poitrine se gonflait frénétiquement sous la nervosité. Chayan retenait Suni qui tentait de se dégager pour accourir vers son amie.

— Si tu ne la laisses pas... menaça-t-il une dernière fois avant de passer à l'étape supérieure.

Chayan n'avait que faire de la fille, mais il savait qu'il ne pouvait l'abandonner aux mains de son incontrôlable cadet. Une force obscure et confuse le poussait à la défendre. Un sursaut de sa conscience, ravivée depuis sa rencontre avec le jeune humain, en réalité. Il ne comprenait pas, mais agissait par instinct.

— Qu'est-ce que tu vas faire, hein ? Le suspense est insoutenable, provoqua son adversaire de toujours.

Son assurance était désarmante. Rien ne semblait pouvoir l'ébranler. En ces lieux, il manœuvrait comme un roi, un despote, un être intouchable, enhardis par l'indéfectible soutien de ses braves sujets.

— Battez-vous ! lança quelqu'un, entraînant des cris rageurs et exaltés.

Chayan interpella le gérant, anormalement impassible au regard des circonstances :

— Et toi, tu ne réagis pas ? Tiens ton bar au lieu de t'écraser devant ce laquais.

— J'ai le droit à 2% de pertes, ricana-t-il. Et tu sais bien que je ne risque rien... Te fatigue pas.

Une tension poisseuse s'était infiltrée dans le club, une excitation certaine mêlée d'une sourde agressivité. L'instinct belliqueux des vampires était attisé par les prémices de cette querelle fraternelle. Ils jubilaient d'avance à la perspective de ce divertissement trop rare. Enfin un peu d'action... plutôt que cette atmosphère édulcorée, civilisée, bien trop humaine, qu'on leur faisait avaler comme des couleuvres avariées.

— Je pourrais te faire avoir de gros ennuis... Tu sais très bien comment, reprit Chayan à l'attention de son frère, sortant l'artillerie lourde pour le convaincre de lâcher prise.

Le visage de Kao s'assombrit aussitôt.

— Tu n'oserais pas...

— Oh, que si...

De quoi parlaient-ils ? s'interrogea Suni. Sa curiosité fut néanmoins bien vite chassée par une peur visqueuse et tenace, obstruant sa capacité à raisonner convenablement. Il n'avait plus qu'un seul désir ; sortir d'ici, avec sa chère Lamaï, en un seul morceau. Sara et les autres avaient déjà mis les voiles, les abandonnant à leur triste sort. Peut-être avaient-ils néanmoins prévenu la police du secteur ? Suni s'accrochait à ce mince espoir. La soirée avait viré au cauchemar en un rien de temps, sous l'empire de Kao.

— Tu ferais ça à ton frère, pour sauver deux humains insignifiants ?

— Je le ferai par pur plaisir, car tu m'emmerdes de plus en plus, petit frère.

Ils se dévisagèrent longuement. Une tension à couper au couteau régnait dans cette arène improvisée. Kao céda le premier : il relâcha Lamaï en la repoussant brutalement. Enfin libérée, elle tomba dans les bras de Suni qui se dépêcha de l'enlacer.

— C'est bon pour cette fois... Je dois respecter l'autorité de l'aîné, n'est-ce pas ? s'amusa Kao en empruntant un ton obséquieux. Mais je ne serai peut-être pas aussi clément la prochaine fois. Fais attention à toi dans les couloirs sombres de l'école, petite biche...

Suni sentit un frisson dévaler sa peau. Chayan lança un dernier regard d'avertissement à son cadet et poussa les deux humains vers la sortie sous la surveillance hostile des vampires.

— Sale traitre... sifflèrent quelques-uns.

Prendre la défense d'un humain était en effet peu commun pour un vampire, encore moins au Hot Blood. La plupart se tenait sage pour obtenir leur ration quotidienne sans attirer l'attention des autorités, mais ils n'en pensaient pas moins, ne refusant jamais de se joindre aux fracas d'un pugilat.

Une fois à l'air libre, Suni eut l'impression de respirer pour la première fois de sa vie entière, après une apnée sans fin. Il prit une grande bouffée d'air frais en s'effondrant sur ses genoux, les jambes coupées.

— C'était quoi, ça ? s'écria Lamaï, ses yeux furieux braqués sur les deux hommes.

Suni reprenait toujours son souffle dans la ruelle, penché en avant, trop faible pour éprouver le moindre sentiment de colère ou de révolte. Pour l'heure, le soulagement l'emportait sur tout le reste.

— Ton ami a pris quelques risques inconsidérés, ces derniers temps. Je l'ai sauvé.

— Monsieur le chevalier servant désire-t-il un câlin de remerciement ? piqua Lamaï avec mauvaise humeur.

— Les humains sont d'une mauvaise foi insupportable, se plaignit Chayan, qui n'en croyait pas ses oreilles.

Ignorant la remarque du vampire, la jeune femme se précipita vers Suni et lui saisit la main d'un geste autoritaire. Elle avait délaissé la posture de la mauvaise influence pour celle de la grande sœur protectrice.

— Vite, allons-y. Quittons cet endroit.

Elle jeta un dernier regard méfiant à Chayan, avant de s'éloigner d'un pas nerveux, son ami à son bras. Suni la suivit dans un état second, encore sonné par les événements.

— Attends... héla Chayan.

Soudain, il était tout proche, comme s'il n'avait pas été distancé de plusieurs dizaines de mètres. Lamaï sursauta mais n'eut pas le temps de protester, interdite par cette prouesse physique. Il releva le visage de Suni du bout des doigts et captura son regard.

— Après t'avoir sauvé deux fois de suite, me laisseras-tu connaître ton nom ?

Le visage du vampire était si beau et anguleux qu'il semblait taillé à la serpe. Suni se perdit dans ses yeux vertigineux, envoûté par leurs ténèbres. Son aura indicible vainquit toutes ses certitudes.

— Suni... Je m'appelle Suni Khanawut.

***

Alors qu'ils fuyaient le district Sii Daeng, un homme sans âge, au visage émacié et aux yeux exorbités, les interpella.

— Hé, gamins... Vous êtes perdus ?

Considérant son allure maladive, le doute était exclu : il s'agissait d'un junkie.

— Vous avez pas un peu d'fric, pour moi ?

Son ton suppliant et ses yeux vitreux traduisaient la cruelle violence du manque. En manque de drogue synthétique... ou de sang de vampire ? Pourquoi ne pas tout simplement se rendre dans ces établissements où la seule monnaie d'échange consistait dans le sang ? Une ressource naturelle si facile à vendre...

— Tu penses que les vampires veulent encore mordre ce type ? Ils ont déjà dû lui prendre toute sa vitalité, se désola Lamaï.

Le malade se désintéressa bien vite d'eux. Il ne semblait animé d'aucune volonté, d'aucune agressivité. Un fantôme perdu dans un monde de vivants, répétant inlassablement la même supplique. Sur leur chemin, ils croisèrent plusieurs individus de cet acabit, décharnés, exsangues ; à l'agonie. Ils pressèrent le pas.

Le ferry nocturne les ramenait enfin en lieu sûr, après une nuit de chaos. Ils avaient frôlé la catastrophe.

— Suni, tu m'expliques maintenant ? l'invita Lamaï, une fois à l'abri d'oreilles indiscrètes.

Ils étaient les seuls passagers et pouvaient ainsi discuter sans filtre de leur funeste mésaventure.

— Quoi ?

Il détourna le regard, jouant l'innocent, comme s'il pouvait fuir le jugement accablant de son amie.

— Si tu crois que je ne vais pas te bombarder de questions après ça, tu te mets le doigt dans l'œil, jeune homme !

Suni soupira. Il ne servait à rien de résister à la volonté de cette femme. Il était au pied du mur.

— Okay, je me rends, reine de l'inquisition. Je ne sais pas par où commencer. La vérité... c'est que je t'ai menti, par honte. Je suis allé chez le directeur de l'école, un soir. Le soir où je devais sortir avec Mean.

Le visage de Lamaï s'éclaira de compréhension.

— Je me disais bien que c'était étrange...

— Quoi donc ?

— Que tu aies un ami !

— Merci bien, ça fait plaisir...

— Je t'en prie, c'est gratuit, répondit Lamaï du tac au tac.

Suni lui lança un regard meurtrier mais ne riposta pas, plus enclin à confier son histoire. Il était temps.

— Je disais... J'ai répondu à l'invitation du directeur, comme un débutant. Je pensais qu'il voulait apprendre à me connaître, me tester, certes, mais alors j'étais loin d'imaginer...

Sa voix se brisa à l'évocation de ce souvenir.

— Suni. Première leçon : pars du principe qu'un homme qui t'invite chez lui en veut potentiellement à ton corps, et qu'il faut rester sur tes gardes. C'est bien compris ? Ces jeunes, il faut tout leur apprendre. Kao, c'est lui, le directeur ?

Suni hocha la tête en silence.

— Attends, si je relie les points... ton directeur est un vampire ?!

— Bravo pour ce sens de la déduction aiguisé, railla Suni.

— Saperlipopette. Comment c'est possible ? Il t'a fait du mal ? s'inquiéta Lamaï en palpant la gorge de Suni entre ses mains fines, horrifiée à l'idée d'y trouver une blessure.

— Non... Son insupportable frère m'a « sauvé », cracha-t-il.

— Tu parles de ce Chayan, je présume ? Un vampire qui a le syndrome du sauveur... Étrange. Ça cache sans doute quelque chose. Mais je suppose que je devrais lui en être reconnaissante, déclara-t-elle d'un ton songeur. Quoi qu'il en soit, ne lui fais jamais confiance, d'accord ?

— Parce que c'est un vampire ?

— Parce que c'est un homme !

Suni s'esclaffa. C'était tout à fait elle. Féministe convaincue, au point de considérer la nature mâle plus prédatrice que la nature vampire elle-même. Sous ce rire de façade, des sentiments contradictoires l'envahissaient ; des serpents enroulaient sa poitrine jusqu'à l'étouffer. Il s'abîma dans la contemplation du fleuve, cherchant à tromper son anxiété. La lune créait des reflets bleutés sur la surface ondoyante de l'eau. Ce mouvement régulier et calme, accompagné de clapotis feutrés, apaisait son cœur malmené par les événements.

— Suni... reprit Lamaï après un long silence. Pourquoi tu m'as suivie ce soir ? Mon idée était clairement stupide, et après ce qui t'était arrivé...

— Pour te protéger, j'imagine. Et le goût du risque, mentit-il. Tu n'es pas la seule en quête de frissons. Je ne suis plus un enfant.

Comment pouvait-il exprimer un sentiment intraduisible pour lui-même ? Cette attraction confuse était dégradante et le plongeait dans une honte immodérée. Désir immoral, macabre et insensé.

— Ça ne te ressemble pas.

Lamaï observait Suni, pensive. Le jeune homme avait toujours vécu dans une bulle. Elle l'avait connu au jardin d'enfants, intriguée à l'époque par le petit garçon solitaire qui ne parlait pas encore à l'âge de quatre ans. Suni était resté muet toute son enfance ; il évoquait un mime mélancolique observant le monde depuis la tour de son royaume intérieur. Lamaï, intrépide et bagarreuse, était tombée sous le charme de ce garçonnet sensible.

Explorer le quartier vampire était probablement la seule péripétie encore absente de son palmarès du danger. Tandis qu'elle courait toujours l'aventure, pleine de fougue et de curiosité, Suni, lui, passait son temps à rêver, perdu dans son univers de silence et de discipline, tourné vers un seul objectif : danser jusqu'à l'épuisement.

— Khun Yâa ne doit rien savoir, décréta-t-il.

— Ne t'inquiète pas, je lui mens comme une arracheuse de dent, se vanta son amie.

— Merci de me couvrir...

— Arrête, tout est de ma faute. Si on exclut le fait que tu t'es quand même jeté tout seul dans la gueule du loup la première fois.

— Si on oubliait ça ? grimaça Suni à ce souvenir qui le couvrait de honte mais aussi d'effroi.

— Okay. Je conserve la médaille de ta pire fréquentation !

Après ce second épisode de danger, toutes les pensées de Suni poursuivaient Chayan.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top