12. Ursula
Baie de Tonsai, Krabi, 1865
Chayan s'éveilla en fin de journée, à l'heure où le jour se dilue dans les couleurs veloutées du soir. Le temple était baigné d'une ample lumière mordorée, tamisée de rose. Le signe qu'il pouvait sortir en toute quiétude. À ses côtés, son frère dormait encore, entouré de ses conquêtes. Kao avait toujours aimé la galanterie qui précède le plaisir de la chair. Depuis sa transformation, ses ardeurs ne connaissaient plus de limites. Certaines humaines s'étaient même offertes à lui de leur plein gré, séduites par l'animal. Kao avait le don d'hypnotiser les vulnérables jouvencelles, tel un aimant, un gourou. Ainsi, il ne souffrait point la solitude dans ce caveau funéraire et jouissait pleinement de sa condition, au sens large. Chayan, quant à lui, n'avait jamais pu se résoudre à se nourrir d'humains. Depuis l'accident avec son intendante, il répugnait à cet acte barbare.
Cependant, la solitude n'était plus sa seule compagne...
Dans ses bras reposait Ursula. Il l'avait rencontrée un soir sur la grève, errante comme un fantôme, libre et belle comme une bohémienne. Il ne pouvait dire qui avait ressenti les effets du charme en premier, mais la nuit-même, Ursula devenait son amante. Elle n'était pas ordinaire. C'était une sorcière, puissante et diabolique, capable de supporter son intensité vampirique. Avec elle, la honte n'avait pas d'existence. L'amour physique ne ressemblait à aucun autre. La violence était décuplée, morbide, exaltante. Le sexe dépassait le plaisir terrestre. En ça, il avait appris à aimer être cette créature des ténèbres, chassée du monde des vivants.
Les années étaient passées dans une félicité rare. Le bonheur éternel était à portée de main.
Il en avait oublié de pourchasser Talbot ; un morceau de parchemin effacé par les âges. Un vieux souvenir dilué dans la joie d'un instant.
Et puis, tout avait basculé.
« Mon frère rentre aujourd'hui en Thaïlande. Il était en voyage en Europe. » se réjouit Ursula, encore abandonnée aux langueurs du sommeil.
Quelques jours plus tard, le temps de cheminer depuis Bangkok où il était arrivé par bateau, le jeune homme s'était mêlé à leur compagnie lors d'une soirée privée chez le gouverneur de la ville.
Ursula était aisée, malgré ce que pouvait laisser penser son apparence de sauvageonne. Elle avait introduit Kao et Chayan au cœur de la bonne société, leur avait fait tailler des costumes sur mesure, ouvert les portes d'un monde inédit, excitant et confortable. D'abord vagabonds, orphelins et consumés par le désir de vengeance – surtout Chayan – voilà que leurs privilèges de lord et la douceur de vivre leur avaient été restitués. Kao était à sa juste place, pétri de morgue et de suffisance. En ce qui concernait Chayan... La vie s'écoulait en un long fleuve tranquille, trop tranquille. Ça ne pouvait durer éternellement, il le savait. Il le sentait.
Lors de ces soirées, Ursula se livrait à une activité singulière : elle lisait l'avenir des nobles avides de sensations fortes et de spiritisme, tandis que le poker récemment importé par les commerçants étrangers gagnait les faveurs des plus sceptiques.
Chayan venait de remporter sa troisième partie (son don d'hypnotiseur lui permettait de deviner les intentions des joueurs) quand un nouveau prétendant au butin fit son entrée. Chayan flotta dans la confusion un instant, distrait par cet étranger à la chevelure trop blonde et au teint trop blanc. Qui était-il ? En dépit de son trouble, il reporta son attention sur son jeu. À la fin de cette ultime partie, le blondinet avait gagné. Un sourire coupant pervertissait le masque lisse de sa figure angélique, lui conférant une malice certaine.
— Attends, le retint Chayan par le bras. Qui es-tu ?
L'arc fin des sourcils de l'étranger se courba de dédain.
— Plaît-il ?
Chayan lui attrapa l'épaule avec une grossièreté peu coutumière, l'entraînant jusqu'au balcon de la demeure.
— Tu n'aurais pas dû gagner. Que caches-tu ? gronda-t-il d'une voix qu'il ne reconnut pas.
Chayan en était convaincu, cet individu n'était pas humain. Comment aurait-il pu déjouer ainsi ses stratagèmes, autrement ?
Après la stupéfaction première d'avoir été interpellé si brusquement, l'inconnu se fendit d'un rictus narquois dont seul Kao avait le secret.
— Je vois. Si je vous bats, cela signifie forcément que j'ai une sorte de pouvoir supérieur... Intéressant... Ne seriez-vous pas imbu de votre personne, mon cher ?
Chayan le considéra avec perplexité. C'est à cet instant qu'Ursula fit son apparition.
— Je vois que tu as rencontré mon frère. Hans, Chayan. Chayan, Hans, les présenta-t-elle.
— Hans... ?
Le prénom imprégna ses lèvres, suave friandise.
Hans et Ursula n'avaient rien en commun. Hans était aussi blond qu'Ursula était brune. Elle devina sa question informulée.
— Tu n'es pas le seul à avoir gagné un petit frère adoptif. J'ai recueilli Hans lors d'un séjour en Allemagne. Un garçon brillant, s'enorgueillit-elle.
Brillant, en effet... et quelque peu perfide, si l'on en croyait ses yeux effilés, plissés comme ceux d'un serpent. Ursula se pencha à son oreille.
— Et crois-le ou non, il est parfaitement humain.
Un humain... au sang frais. Au sang sucré. Il pouvait sentir ses effluves d'ici. Une certaine électricité crépita dans l'air, juste entre eux.
— Je t'interdis de le séduire ! plaisanta Ursula.
Comment aurait-elle pu savoir... Comment aurait-elle pu prédire que c'est Hans qui le séduirait, au point de lui faire perdre la raison. Ursula pouvait lire dans l'avenir de parfaits inconnus, mais le sien ne perçait jamais les voiles de l'occulte. Ironique.
Quelques semaines plus tard, Ursula avait invité les frères Jongcheveevat à séjourner un week-end dans sa maison de campagne. Ils avaient pris une voiture, comblés d'excitation à l'idée de passer deux jours de festivités complètes. La maison de la sorcière évoquait un manoir anglais. La mode victorienne était toujours en vigueur et représentait le summum du bon goût. Aussi, Ursula affectionnait particulièrement les jardins à l'anglaise, libres et sauvages, tout comme elle.
La première journée fut exquise ; ils jouèrent au croquet, se délectèrent de mets raffinés et d'alcool de riz. Hans ne manquait pas d'effleurer Chayan, de lui lancer des œillades sans équivoque ; son parfum laissait une trace dans son sillage, brume délicate et envoûtante dans laquelle Chayan voulait se noyer. Tous deux passaient aussi des heures à discuter, à philosopher sur le monde. Chayan ne s'était jamais senti aussi proche de quelqu'un. Il s'était pourtant promis de ne pas se lier aux humains, et encore moins au frère de son amante. Hans resterait un ami, un très cher ami.
Ce soir-là, alors que les convives dansaient sur un air enjoué de piano et de violon, Hans attira Chayan dans les jardins. Il se mit à pleuvoir, alors ils se réfugièrent sous la coupole aux colonnes corinthiennes, inspirée du Temple de l'Amour érigé pour Marie Antoinette dans le petit Trianon du château de Versailles. Ils se tournèrent autour, se livrant à une toute autre danse, celle de la parade amoureuse.
— Sais-tu ce que je suis, Hans ? Chayan le mit-il en garde.
— Bien sûr que je sais... Je suis habitué aux bizarreries de ma sœur.
— Et tu n'as pas peur ?
— Si... Mais c'est ça qui est bon, souffla-t-il.
Hans se soumettait à toutes sortes d'expériences, en quête perpétuelle des plaisirs les plus extrêmes. Un Kao version humaine, en somme. Son audace effrayait Chayan, mais elle l'attirait, aussi. Comment résister à une proie si désireuse de s'offrir...
Comme dans un rêve, la bouche de Chayan se retrouva sur la gorge diaphane.
— Vas-y, lui intima l'humain.
Chayan planta ses crocs pour la seconde fois dans la tendresse humaine. Hans fut son premier amour.
Et sa dernière victime.
Les mois défilèrent. les deux hommes vivaient une idylle secrète. Chayan était drogué au sang de l'humain, assujetti à ses charmes redoutables. Il avait besoin de lui, au risque de dépérir. S'il ne se nourrissait pas pendant quelques jours, il avait l'impression que toute vitalité quittait son corps. Et Hans en jouait. Il jouissait de se rendre indispensable.
Il copulait avec d'autres, attisant la jalousie du vampire ; il l'avait poussé à la faute, lui avait fait goûter l'interdit et le bonheur suprême, pour finalement le lui retirer, le narguer sans scrupules.
Un soir, chez Ursula – la cartomancienne pouvait se targuer de donner les plus beaux bals de la région – Chayan ne supporta plus l'indifférente cruauté de Hans. Son regard victorieux, ses lèvres menteuses, sa peau traîtresse. Il l'attrapa par le bras, écho de leur première rencontre, puis l'emmena à l'abri des regards dans les écuries. Une dispute éclata entre eux.
— Retourne d'où tu viens, vampire. Je ne serai jamais à toi,* finit par cracher Hans.
Chayan vit alors son véritable visage. Un être égoïste, sans considération pour les sentiments d'autrui. Qui était le vrai monstre ? À cause de lui, il était devenu la bête qu'il refusait d'être. Mais c'était trop tard désormais, et Hans devait payer pour cela. Chayan attrapa son amant à la gorge. Celui-ci riait encore, alors il serra, jusqu'à ce que son sourire odieux disparaisse. Jusqu'à ce que son visage prenne la couleur hâve d'une momie. Et il l'ouvrit. S'il ne pouvait conquérir son cœur, il le lui arracherait à la source. La folie l'envahit. Il fit de Hans la plaie ouverte, béante, qu'il était lui-même. Il entailla, incisa, réduisit sa peau blanche en lambeaux, cendres ensanglantées de papier. L'animal sauvage qu'il avait tenté de contenir en lui surgit avec une violence renouvelée, inouïe, dévastatrice.
Pour la première fois, le sang lui laissa un goût terreux dans la bouche.
Il fut réveillé par les hennissements des chevaux. Puis, un cri qu'il n'oublierait jamais.
Ursula se tenait devant lui, tétanisée d'effroi.
— Qu'as-tu fait... gronda-t-elle d'une voix tremblante de haine, si basse que l'air vibrait.
À côté de lui, Hans reposait dans le foin, méconnaissable. Sa touffe de cheveux blonds, aussi pâle que l'ivoire, était nimbée d'écarlate.
— Je-je suis désolé, bafouilla-t-il misérablement en contemplant son œuvre funeste, hébété.
Chayan n'avait jamais vu un visage se transformer aussi subitement. Ursula était toujours Ursula, mais ses traits exprimaient une virulente et indicible haine. Le poison de la colère irrigua chacune de ses cellules. Bien loin de son envoutante beauté, un pantin désarticulé lui faisait face ; les muscles contractés, la mâchoire tordue, béante. Horreur surnaturelle. Les chevaux se mirent à hennir de plus en plus fort, un vent violent se leva, paraissant pouvoir tout dévaster sur son passage.
Chayan ne craignait pas le soleil en cet instant, il se redressa pour fuir l'ire de sa maîtresse. Les rayons timides de l'aube ne représentaient qu'un faible péril au regard de la foudre d'Ursula. Alors qu'il courait, il entendit la voix de celle qu'il avait offensée résonner dans sa tête. Une promesse solennelle, acérée et irrévocable comme le tranchant d'un sabre.
— Fuis donc, je te pourchasserai. Et je te maudirai pour ton péché.
Ainsi, Ursula chassa Chayan du paradis des âmes éternelles.
***
— Voilà le récit de mes erreurs, et depuis, me voilà prisonnier d'un enfer privé. Un enfer où hurlent des bêtes furieuses, dont les voix me rappellent chaque jour mon innommable péché.
Suni resta silencieux, tentant d'appréhender cette macabre confession. Enfin, la vérité. L'âpre et insoutenable vérité. L'effrayait-elle ? Il l'avait tant attendue, il ne pouvait qu'être reconnaissant de la confiance que Chayan plaçait en lui, du courage qu'il lui avait fallu pour avouer cette irrécusable culpabilité. Il se doutait déjà de la nature meurtrière de ses méfaits. Un vampire est rarement synonyme d'enfant de cœur. Ce qui était plus rare, c'était la mauvaise conscience. Kao en était dépourvu, Varney en était dépourvu. Et pour ce qu'il en savait, aucun vampire n'éprouvait de compassion ou de remords. Chayan était différent. Il avait toujours été différent.
Depuis son enfance, les centres d'intérêts de Suni étaient limités, circonscrits à la danse, à ses rêveries ; la vie l'ennuyait, manquait cruellement d'attrait. Comme s'il attendait inlassablement sur le quai d'une gare, mais son train n'arrivait jamais. En suspension, il regardait les autres voyageurs monter dans les wagons vers leur destination. Le brouillard avait commencé à envahir le quai, à s'enrouler autour de son cœur. Et voilà que cette créature obscure, avec ses tourments, ses doutes, sa dangerosité et sa troublante douceur avait creusé une entaille dans le brouillard, semant un embryon de lumière inattendue.
— Tu comprends maintenant, pourquoi je dois rester loin de toi, continuait Chayan, persuadé d'avoir rompu le lien avec Suni, de l'avoir perdu à jamais.
Il rejeta sa main qu'il tenait encore dans la sienne, tirant Suni de ses pensées.
— Et si ça ne changeait rien ? chuchota celui-ci pour préserver l'équilibre de cet instant fragile.
Chayan soupira bruyamment.
— Tu t'entêtes à ne pas comprendre. Qu'est-ce que je peux faire de plus pour te repousser ? se lamenta-t-il.
— Tu espérais me dégoûter de toi, c'est ça ?
Chayan lui adressa un regard confus.
— Comment pourrais-tu ne pas l'être ? Est-ce que tu aurais perdu la raison, humain ?
— Arrête de m'appeler comme ça. Je sais ce que tu fais. Tu veux mettre une barrière entre nous, tu penses que je ne peux pas comprendre.
— Tu ne peux pas comprendre, sentencia Chayan.
— Tu as commis une erreur irréparable. Tu as tué quelqu'un. Tu es un vampire, tu as cédé à ta nature. Tu ne te contrôlais pas encore. Pas comme aujourd'hui. Tu as eu des décennies d'autoflagellation, de remords. Tu peux... te pardonner. Je le crois sincèrement.
— Jamais.
Suni saisit la main de Chayan contre son gré.
— Chayan, je te pardonne.
Ce vampire lui paraissait étrangement plus humain que tous les hommes qu'il avait rencontrés. Tant de fêlures, contenues dans une écorce aussi rugueuse, recelant en son sein un pouvoir si indicible, imprévisible et mystérieux. Bien sûr qu'il en avait peur, mais il éprouvait aussi, au fond de lui, le besoin d'apprivoiser cet être, de caresser le monstre effrayé blotti au creux de cette enveloppe sans faille, d'effleurer la dentelle de son âme. Chayan incarnait l'équation qu'il devait résoudre, la destination mystère qui l'attendait depuis sa naissance.
Ils se toisèrent pendant de longues secondes. Un fil de défi vibrait entre eux. Suni n'y voyait rien, la forêt était brune, immobile, la lune voilée d'une mousseline de nuages. Son monde s'était réduit aux grands yeux de Chayan, aussi sombres qu'une mer de plomb.
— Je te fais confiance, le gracia-t-il à voix basse.
Brusquement, les lèvres de Chayan étaient sur les siennes. Son monde se réduisit encore, minuscule planète flottant dans un univers infini : le vertige. Il aimait cela, le caractère inattendu de Chayan, parfois brusque, parfois doux. Allegro, adagio. Il eut à peine le temps de se familiariser avec ses lèvres, qu'il fut enfermé dans ses bras, collé à son torse – son corps était partout, enveloppant – et sa langue revendiqua la sienne. Le baiser était plus sauvage que dans le plus honteux de ses fantasmes. Leurs bouches cherchaient à se goûter intimement. Sa langue avait un goût boisé, profond, masculin. Entêtant. Il en était étourdi.
Puis, la morsure. Piquante, douloureuse, possessive.
Délicieuse...
Chayan se recula immédiatement, effaré par son geste. La perte de contrôle se reproduisait... Mais ils ne commettraient pas les mêmes erreurs, Suni l'avait décidé. À partir de ce jour, il ne subirait plus. Pour commencer, ne pas subir les caprices et les impulsions de ce satané vampire. Il le retint dans ses bras, de toute sa force.
Pour prouver sa détermination, il plongea son doigt dans la petite flaque de sang formée sur sa lèvre meurtrie, puis le glissa dans la bouche du vampire. Chayan ferma les yeux à ce contact inattendu. Il suçota son doigt, le nettoyant du sang qui le maculait, incapable de retenir un gémissement au goût enivrant du garçon.
— Tu es incroyable... susurra-t-il. Serais-tu une hallucination ? Me seras-tu dérobé à mon réveil ?
Suni s'esclaffa devant ce romantisme sirupeux.
— Je crois que je suis aussi peu normal que toi, tout simplement.
— Je risque d'en vouloir toujours plus, tu le sais. Tu prends un grand risque à rester près de moi, à me tenter ainsi. Avec tes lèvres douces, ton regard brûlant, ton goût. Putain, tu ne sais pas ce que tu me fais...
— Tu ne sais pas ce que tu me fais non plus... confessa Suni surpris par sa propre audace.
Un froissement se fit alors entendre dans les fourrés. Chayan se tendit, les sens en alerte. Varney aurait-il pu retrouver leur trace si vite ? La sueur brûlante qui coulait dans le dos de Suni se glaça. Pourvu que ce ne soit qu'un lapin, ou un renard, ou...
Kao. Évidemment.
— Hé, c'est donc là que vous vous cachiez ! se gaussa l'intrus, l'œil frisant de malice.
Le couple soupira de soulagement, soulagement qui fut vite remplacé par de l'agacement.
— Pourquoi es-tu toujours dans nos pattes ? rechigna Chayan avec humeur.
— Oh, est-ce que j'interromps quelque chose ? s'enquit Kao, feignant l'innocence.
Suni n'était pas dupe. Le trouble-fête prenait un malin plaisir à empoisonner la vie de son prochain.
— Kao, si tu continues à emmerder le monde, je te ferai boire mon sang.
Kao fit mine de s'offusquer, sous l'air amusé de Chayan qui dissimula un sourire.
— Mais enfin, qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi tant de haine, petit chaton ?
Suni macula une seconde fois son index de la substance létale pour Kao, puis s'approcha de lui, menaçant. Celui-ci recula sans demander son reste.
— Oh, oh, tout doux. J'ai compris, le chaton est de mauvais poil.
— Si tu n'arrêtes pas de l'appeler comme ça, tu ne reverras plus ta chère Bangkok, Kao. Tu pourriras dans cette forêt abandonnée, sans gloire.
Si Chayan ne menaçait pas de punir son cadet au moins une fois par jour, c'est que le monde avait basculé dans une autre dimension.
— Hum, j'ai vraiment dû interrompre quelque chose d'incroyable pour être si mal accueilli. Intéressant... Pardonnez-moi pour l'intrusion, les tourtereaux. J'étais juste venu vous dire qu'on avait reçu un message radio de Giles. Il sera là dans quelques jours. Il a de grandes nouvelles.
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* Référence au cauchemar de Chayan, dans lequel Suni prononce cette même phrase.
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Et voilà, on continue dans l'immoralité. Chayan a donc commis un meurtre dit "passionnel", poussé par sa folie vampirique. Pas question de ne pas prendre la mesure de cet acte. Chayan ne se le pardonne pas lui-même... Mais Suni, lui, choisit de le pardonner. A-t-il raison ou le regrettera-t-il ?
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