Japon - terrain vague près de Kyoto - 1863

L'enfant s'élança avec une bonne vitesse vers les quatre membres de l'Oniwabanshuu. Yume bloqua le coup sans aucun effort, avec son avant-bras protégé par une plaque dure. Comme le garçon avait utilisé toute sa force dans son coup, il fut désiquilibré. Akemi, pour empêcher le jeune de rappliquer, le frappa sans réfléchir, ce qui projeta l'enfant dans un buisson situé un mètre plus loin.
-Akemi?! S'indigna Yana. Il s'est peut-être blessé!
Comme pour lui répondre, un grognement de douleur venant du buisson dans lequel l'enfant était atteri.

Yume s'y précipita. Le garçon était assis par terre, les deux mains crispés sur sa cheville droite. Son ventre ne semblait pas le faire souffrir autant que sa cheville.
-Ça va? Demanda-t-elle.
L'enfant ne répondit pas.
-Hé, continua Yume. Comment tu t'appelle? Moi, c'est Yume. Ukujima Yume.
-Aoshi. Shinomori Aoshi.
-Quel âge as-tu?
-Dix ans.

Yume se tut un moment, mesurant les questions qu'elle allait poser à Aoshi Shinomori.
-Où sont tes parents? Risqua-t-elle.
-Je ne sais pas, répondit Aoshi. Un jour, il y a quelques semaines, ils sont partis faire les courses et ils ne sont jamais revenus.
-Oh, s'excusa Yume. Je suis désolée. T'ennuie tu d'eux?
-Non.

Sadique, pensa la jeune fille. Mais ses yeux s'étaient baissés vers le sol sec.

-J'ai une proposition à te faire, Aoshi. Aimerais-tu te joindre aux Oniwabanshuu?

Yume vit de l'interrogation mêlée à la douleur sur le visage d'Aoshi.
-C'est un groupe de ninjas au service du gouvernement d'Edo. Tu pourrais y devenir très fort, tu sais?

Aoshi regarda Yume directement pour la première fois. Il vit des yeux bruns, des cheveux noirs attachés en une queue de cheval mêlée et un kimono mauve sans manches.

Yume, de son côté, remarqua pour la première fois les grands yeux d'Aoshi. Ils étaient d'un bleu glacé et froid, mais l'innocence enfantine s'y lisait.
-J'accepte de me joindre à vous.

Yume sourit à Aoshi, mais il ne lui rendit pas.
-Très bien! On est en train de se rendre à Kyoto. Il y a une petite maison dans laquelle on peut se reposer. On pourra aussi s'occuper de ta cheville.

La jeune fille tendit la main à Aoshi pour l'aider à se relever, mais il ne la prit pas. Il posa la main sur un tronc d'arbre à sa proximité.
-Je peux me relever seul.

Difficilement, il se mit debout.
-Tu peux peut-être te lever, sourit Yume. Mais tu ne peux pas marcher!

Malgré tout, l'enfant tenta de faire quelques pas, vainement. Alors Yume, exaspérée, souleva Aoshi qui lâcha une exclamation de surprise et le déposa sur son dos.
-Ne t'inquiète pas, rassura Yume. Tu es encore jeune et léger, il n'y a pas de problème!

-Yume? Demanda Akemi lorsqu'elle sortit du buisson avec Aoshi sur son dos. Mais qu'est-ce que tu fais?
-Aoshi est des nôtres, maintenant!
-C'est qui, Aoshi? S'interrogea Yama.
-Moi.

Après que Yume ait expliqué la situation d'Aoshi aux autres, tous se mirent en route.

Le soir, le groupe arriva à une grande maison avec une allure un peu semblable à celle d'Aoshi, mais en deux fois plus grande et sans l'air d'une maison fantôme.
-On va dormir ici, expliqua Yume à celui-ci. La maison appartient aux Oniwabanshuu.

Le jeune garçon se sentit soulagé de ne plus avoir à endurer la honte de sa vie en étant transporté sur le dos de Yume.

La première chose que le petit groupe remarqua en entrant fut une odeur sucrée. Yana poussa une exclamation en voyant sur la table de la cuisine un petit gâteau, laissé pour eux par les membres d'Oniwabanshuu passés là quelques heures plus tôt.

Tandis qu'elle et son frère se jettaient dessus, Akemi et Yume conduisirent Aoshi dans une autre pièce afin de soigner sa cheville. La blessure ne semblait pas très grave; d'après les estimations approximatives de Yume, le garçon devrait être complètement rétabli dans un ou deux jours.

Après le souper, chacun alla à sa chambre et Yume en assigna une à Aoshi. Tous étaient fatigués. Tous s'endormirent rapidement et tous dormirent d'un sommeil de plomb.

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Bonjour... euh, je n'ai rien à dire! -_-'