De pire en pire
Trois jours. Trois jours que j'ai putain de mal au cœur quand je le vois. Trois jours que rien que de le sentir passer à côté moi me rend putain de vulnérable. C'est trop dur putain. Pourquoi j'ai carrément l'impression que même sauver la terre entière en une soirée est plus simple que de supporter ça. Y a rien qui me ressemble dans cette histoire, c'est pas "moi" d'avoir la tête pleines de fantasmes ou de souvenirs, des trucs à la con quoi.
Je me gratte la tête. Putain y a tout qui me démange dans mon cerveau, impossible d'y voir clair. Mais je vois pas comment une autre décision aurait pu faire moins de dégâts, c'était l'unique solution putain.
En plus, à cause de lui, enfin de nous, après avoir quitté le cours d'y hier, All might m'a collé putain, alors me voilà, un vendredi soir, 17h55, en salle de colle alors que pratiquement tout le monde est déjà rentré chez lui. Au moins, j'aurais aucune chance de croiser Eiji.
Peut-être que si j'avais expliqué la situation à All Might il aurait compris mais autant que je le respecte, c'est pas un putain de psy et c'est certainement la dernière personne à qui faire un coming out. Attendez. Coming out? C'est ça que je devrais faire un jour ou l'autre à mes darons ou aux trucs qui me servent d'amis?
C'est vraiment terrifiant putain de merde. J'ai aucune envie d'être confronté à cette chose qui semble vraiment mais alors putain de vraiment terrible.
Putain. Enfin 18h et je peux enfin me casser de cette salle de mort. J'aurais très bien pu partir vu que absolument personne me surveillait mais un peu la flemme de repartir pour un tour si je me fait choper.
Je vais en vitesse aux dortoirs, ceux qui prennent le même bus que moi, c'est à dire Mina et des gens inutiles sont encore là, les autres sont déjà partis. Je monte les escaliers, c'est plus rapide que l'ascenseur quand on court, il faut vraiment que je bouge mon cul.
Ayant prévu le coup, ma valise est prête depuis ce matin. Je la récupère en vitesse et claque la porte avant de sortir.
Dans ma hâte j'ai percuté quelqu'un. Evidemment. Ca ne pouvait être que lui.
Il me regarde dans les yeux, rouge de honte. Je dis ça mais je suis pas sûr d'être réellement beaucoup mieux donc bon.
-Je... désolé... Bref pardon.
Il avait baragouiné ça. Je peux pas m'empêcher de le regarder. Il retourne vers sa chambre. C'est à peine louche, son bus est déjà parti à l'heure qu'il est. Il a du le louper et retourner dans sa chambre. Les bus arrivent à peu près toutes les heures, ça dépend lesquels.
Je regarde l'heure. 18h05. J'ai peut-être le temps si je me dépêche.
Et putain, pourquoi je suis incapable de résister à ça. Il va croire que je joue avec lui. Mais là, j'avoue que c'est pas ma préoccupation numéro 1. Comme un grand romantique pourrait dire, je crois que c'est mon coeur qui parle ou un truc dans le genre, ça arrive pas souvent je sais pas comment appeler ça merde.
Je cours vers sa chambre, tout s'est passé tellement vite dans ma tête qu'il a même pas encore refermé derrière lui. Je bloque la porte du justesse.
Pour la deuxième fois en 5 jours. Je lui vole un baiser. Et pour la deuxième fois, je me chie dessus en pensant aux répercutions.
C'était un court instant. Mais putain qu'est ce que je veux faire ça pendant toute une vie. Je me déteste rien que d'y penser.
Il me regarde, encore une fois. Il est putain de beau comme ça. Je sais pas trop quoi lui dire maintenant, je suis vraiment qu'un crétin.
-Je...
-J'AI PAS PU M'EN EMPECHER PUTAIN PARDONNE MOI JE...AU REVOIR OU ADIEU ENFIN BYE QUOI.
POURQUOI MÊME QUAND JE PANIQUE JE HURLE MERDE? C'EST VRAIMENT RIDICULE LA... EN PLUS APRES AVOIR FAIT CA PUTAIN DE MERDE.
Dans mon état de panique intense je cours récupérer ma valise et descends le plus vite possible pour rejoindre l'arrêt de bus. Dans ma course je regarde l'heure. 18h10. C'est jouable je peux y arriver.
J'arrive et voit les phares du bus au loin. Pile quand j'arrive à sa hauteur il s'arrête. J'ai vraiment eu chaud au cul. Comme d'habitude, je présente ma carte au chauffeur et m'installe au fond.
-Salut!
Putain j'avais oublié qu'elle était là elle.
-Tch.
-Bah alors! je croyais que y avait que les nazes qui courraient après leur bus?
-FERME LA! J'ai eu un imprévu c'est tout.
-Vu ta gueule tu as croisé Eiji.
Plus que croiser ma grande, je lui ai littéralement sauté par ce que dès que je suis seul avec lui c'est impossible de résister à "lui".
-Par ce que tu crois que ça te regarde?
-Tu sais je sais pas trop pourquoi toi et lui vous êtes passé de super copain à je te regarde le loin sans te dire bonjour. Même si Eiji finira bientôt par me dire ce qu'il s'est passé il y a un truc dont je suis sûr, tu as fait un truc qui l'a blessé ou tourmenté enfin un truc de ce genre là.
Elle a vu juste l'alien. Perspicace pour une idiote.
-Ecoute. Ca ne te concerne pas. C'est tout ce que j'ai à dire.
-Donc tu viens de confirmer mon hypothèse.
-J'AI DIT CA TE REGARDE PAS.
-Pardon Ô grand maître Katsuki.
-Te fous pas de ma gueule, c'est claire?
-Oui oui oui.
Elle me gonfle vraiment je sais pas comment je fais pour la supporter.
-Dis moi, j'aurais juste une question, à laquelle si tu veux bien y répondre, je garderai de toute évidence la réponse pour moi.
-Dis toujours, on verra si je daigne te répondre.
-Déjà, je sais que Eijiro tiens beaucoup à toi, vu l'état dans lequel il est. Mais est-ce que c'est la façon dont il t'aime, la raison de votre éloignement si l'on veut?
Je sais pas comment elle fait. Peut-être qu'il lui a déjà dit quelque chose sur sa sexualité ou je sais pas. Ils sont amis depuis très longue date donc ça serait possible...
-Vu à tel point tu réfléchis, je crois avoir ma réponse.
Putain trop lent.
-Juste sache que j'en ai rien à foutre de ça. Mais alors vraiment, juste quand mes amis ne sont pas en forme, je veux les aider et c'est pas comme si ce qui arrivait était réellement grave.
-PUTAIN MAIS TU EN SAIS RIEN! C'EST PAS TES PUTAINS D'AFFAIRES MINA, LOIN DE LA.
C'est mon arrêt, je descends sans me retourner, je n'aime pas quand on essaie de lire en moi. Je sais pas pour qui elle s'est prise mais ça me plaît vraiment pas.
Je marche jusqu'à chez moi. Dans l'excitation j'ai même pas pris le temps de mettre de la musique mais bon, j'ai déjà fait la plus grande partie du chemin, ça ne servirait plus à rien maintenant.
Comme chaque fois, je claque la porte sans trop de retenu, juste histoire de pas la casser.
-Ah Katsuki! On t'attendais avec ta mère.
-Tch.
J'ai pas envi de leur adresser la parole putain, qu'il reste loin je veux voir personne et encore moins leur gueule.
-Allez suis-moi au salon ta mère nous attend on voudrait discuter.
Et c'est parti pour la fameuse discussion parents enfant. De quoi encore plus plomber ma journée.
Je suis mon vieux au salon, ma mère est assise dans le canapé. Pour une fois j'ai pas l'impression qu'elle a envi de me sauter à la gorge.
Mon père prend place à côté d'elle pendant que je m'enfonce dans le fauteuil à côté.
-C'est quoi le problème? Accouchez merde.
-Oui bah c'est plutôt de toi qu'on attend des explications. Tu nous explique ce qu'il s'est passé pour que tu quittes un cours sans aucune raison? Tu crois qu'on était fier de toi quand on a reçu un appel du numéro 1 des héros pour nous dire que TU avais merdé?
C'est bien maman enfonce moi.
-J'ai rien à vous dire qui vous regarde.
-Écoute Katsuki tu peux nous le dire si quelque chose va pas. On est pas parfait mais on sait écouter et je suis pas sûr qu'on soit réellement les pires parents de l'univers.
Point pour le vieux père. Il a peut-être pas tord sur ce coup là, enfin je crois.
-Et moi je vous dit que j'ai absolument rien du tout à vous dire.
Je me lève et commence à marcher en direction de ma chambre pour ranger mes affaires de la semaine.
-Katsuki?
Putain j'ai pas l'habitude d'entendre ma mère m'appeler aussi... Normalement?
-Quoi encore la sorcière?
-Tu es amoureux c'est ça? Au lycée j'étais plus ou moins dans le même état que toi quand j'ai rencontré ton père.
Je me fige. Elle était tellement similaire à moi au point de deviner ça?
Enfin, je suis pas "amoureux". Non. Un vrai héro ne peut pas être amoureux d'un garçon, c'est pas comme ça que ça marche.
-Ton silence en dit long tu sais. Cette fille doit être incroyable pour que tu t'intéresse à elle. Si un jour tu veux la ramener à la maison pour x ou y raison tu peux, ça sera avec plaisir...
Non papa, c'est pas aussi simple que ça. On a pas tous la chance d'avoir réellement craqué sur une fille.
Je me retourne et les regarde fixement.
-Ne rêvez pas. Vous aurez pas de belle-fille ou de connerie du genre.
Je monte réellement dans ma chambre cette fois. Je pense pas que si ils savaient quelque chose, je finirais à la porte ou au refuge pour ados, mais ce qui est certain, c'est qu'il me laisserai jamais tranquille avec cette histoire.
Je range mes affaires et met au linge sale ce qui doit aller au linge sale. Histoire de rattraper le temps perdu sans musique tout à l'heure, je me passe un CD, un truc moderne chill pour une fois, Cage the Elephant: Melophobia.
Je m'affale sur mon lit et regarde mon téléphone. Ils ont visiblement de s'exciter dans le Bakusquad.
M. Scotch: Motivé pour une sortie demain? Petit fastfood et ciné?
L'alien: Comment refuser! Mais je préfère qu'on aille manger pizzas chez l'italien du centre ville.
Pikachu: Va pour l'italien! On mangera sur place, le ciné est pas très loin.
Tête d'orties: Je suis partant. Mais Denki, tu as pas un rencard demain?
Pikachu: Ah ouaaaais c'est vrai mais c'est à 15h je mangerai quand même avec vous avant de rejoindre Kyoka au café près du Vidéoclub.
Tête d'orties: Ca marche l'amant indigne!
L'alien: Baku tu viens? Je vois que tu lis les messages.
Est-ce que je ramène mon cul demain ou pas? Il y aura Eiji. J'ai vraiment peur de le voir c'est infernal. Mais je pourrais compter sur Mina si jamais nan?
Putain à la base je voulais être tout seul et me voilà à compter sur quelqu'un. Quel échec cuisant.
L'alien: Alors Bakuuuu?
Moi: Ouais.
Bon si jamais je pourrais toujours me désister on va dire...
Et puis, peut-être que voir Eijiro me soulagera un peu. Je suis vraiment un gros taré à lui sauter dessus à chaque fois puis à le dégager juste ensuite.
Je regarde à nouveau mon téléphone. Message privé. Et évidemment c'est lui. Il n'y a que lui que ça pouvait être de toute façon.
Tête d'orties: Tu comptes te moquer de moi encore longtemps?
Je pensais pas que ça ferait si mal de faire ça. Je suis la définition même d'un connard.
Moi: Je me moque pas de toi. C'est juste compliqué putain.
Tête d'orties: Bah tu seras sympa de bien remettre tes idées en place alors.
Moi: Avec toi dans ma tête c'est pas possible merde.
Au moins j'aurais eu le mérite d'être clair. Avec ce qu'il sait de moi, si il voulait détruire ma réputation il l'aurait déjà fait, il répètera rien à personne.
Je l'imagine en train de m'écrire. Je le connais, il est sûrement paniqué et savoir que c'est moi qui le met dans cet état me rend dingue.
Tête d'orties: Tu pourras pas jouer à ce jeu là longtemps avec moi tu sais. Je suis prêts à beaucoup de chose mais pas à avoir le cœur brisé.
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J'hésite beaucoup trop sur le déroulement futur de l'histoire c'est vraiment terrible mon dieu. En tout cas j'espère que ça vous plaît :)
Kissssss
Galou
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