Chapitre 15

-Est-ce qu'il serait possible de changer la boutique en pâtisserie ?
-Pourquoi ?, demanda Émilie perplexe.
-Bien sûr !
-Ça serait super une pâtisserie !, s'écria Daisy.
-Je vais répondre à ta question, Émilie ! Tout simplement parce que, comme vous le savez, depuis que nous avons déménagé au Japon, je ne travaille plus. Et ça me manque beaucoup ! Tenir la boutique de Mamie Gâteau était un réel privilège pour moi. Je voudrais savoir si je pourrais réinvestir cette boutique là !
-Est-ce que c'est possible de faire ça ?, demanda le comte. Une humaine peut-elle gérer cette boutique ?
-Pourquoi pas !
-Techniquement, reprit Mindy, je ne la gérerais pas. La boutique resterait celle de Flora, je ne serais qu'une employée... ou plutôt... la chef des employés..., dit-elle en adressant un clin d'œil aux enfants.
-Personnellement, intervint Lumina, je ne m'y opposerais pas.
-Alors, c'est décidé !

Flora claqua des doigts et la boutique devint une pâtisserie. Les enfants furent très étonnés de voir l'étendue des pouvoirs de la reine des sorcières. Mindy sortit de la boutique, pour se rendre à la devanture. Elle arborait un sourire immense.

-C'est exactement la réplique de la boutique dans laquelle nous avons travaillé quand je suis arrivée des États-Unis !, s'écria-t-elle très satisfaite.

Elle fut rejoins par Émilie, Loulou, le comte Philippe, Rey, Martha, Prune, Daisy, Joey, Doremi, les fées et les elfes.

-Sophie, Justin !, les appelèrent Flora et Lumina en choeur.

La mère et le fils se tournèrent et revinrent sur leur pas.

-Je comprends un peu mieux maintenant d'où Justin tient cette aisance avec la magie...
-Les deux mèches des magiciens..., murmura Lumina.
-J'ignorerais que Justin aurait un potentiel magique hors norme..., se justifia Sophie. Comment est-ce possible puisqu'il est un mélange entre un magicien et une simple humaine ?
-On pourrait dire qu'il s'agit d'un coup de chance... mais j'en doute...
-Pourquoi en douter ?, demanda Flora en fronçant les sourcils.
-Léon aurait-il insufflé de la magie en lui ?
-Non, je ne pense pas.
-Lumina, vous pensez que quelqu'un a permis à Justin d'avoir un potentiel magique ? Ça me paraît invraisemblable.
-Rien n'est impossible.
-Le fait que mon père soit un magicien ne serait pas le seul facteur ?
-Justin, tu uses de la magie de façon beaucoup trop agile pour un demi-magicien, expliqua Sophie.
-Mais il arrive que certains soient plus doués que d'autres. Prenez l'exemple de Loulou, elle était très douée et pourtant ce n'était qu'une simple humaine. Et puis, moi aussi, j'ai un potentiel magique au dessus de la normale ! Je ne pense pas qu'il y ait lieu de s'inquiéter.
-Loulou n'était pas aussi talentueuse que Justin. Je vous conseille de garder un œil là-dessus.
-Restons prudents, conclut Sophie avec un sourire. J'en discuterai avec Léon, ce soir.

Sophie et Justin rejoignirent le reste du groupe. Lumina et Flora continuèrent de converser à ce sujet.

-Je vous conseille de veiller sur lui, Majesté. J'ai un mauvais pressentiment... Pour ma part, je le ferai quand il sera à l'école.

Flora hocha la tête. L'ancienne reine était plutôt sage et avisée. « Autant lui faire confiance », pensa l'actuelle reine des sorcières.

-Bien, je suis ravie d'avoir retrouvé les filles. Il est temps que je retourne dans notre monde. À plus tard, Majesté.

Lumina s'agenouilla et claqua des doigts avant de disparaître miraculeusement. À ce moment-là, toute la bande refit son apparition.

-Flora, comment veux-tu qu'on s'organise pour la pâtisserie ?
-Tu es plus au courant que moi ! Fais comme bon te semble, tant que ça finance les perles magiques des apprentis... d'ailleurs en parlant de ça...

Elles inspecta les apprentis. Il leur fallait des tenues de pâtissiers. Elle claqua des doigts et tous les apprentis furent revêtus de tenues de pâtissier blanche: des robes pour les filles et des espèces d'uniformes pour les garçons. Flora sourit: elle était très fière d'elle.

-Wow ! Ces tenues sont vraiment magnifiques !, s'écria Prune en faisant un tour sur elle-même.
-Calme-toi, ce ne sont que des tenues de pâtissiers..., souffla Joey.
-Ce sont exactement les mêmes tenues que nous à l'époque !, s'émerveilla Émilie.
-Et pour moi ?
-Oh oui ! J'oubliais que tu devais aussi avoir une tenue ! Attends d'abord que je finisse avec les enfants ?
-C'est pas fini ?, s'étonna Rey.
-Pour pouvoir mettre vos tenues de pâtissiers, vous devrez appuyer sur votre console, comme lorsque vous vous changez en apprentis...
-Et refaire la même chorégraphie ?, s'enquerra Martha.
-Exact ! Vous avez remarqué que vos consoles se trouvent toutes au même endroit que sur votre tenues d'apprentis ?

Les enfants hochèrent tous la tête.

-Il vous suffira d'appuyer à nouveau au milieu, deux fois de suite, pour revêtir votre tenue d'apprenti. Pour passer de la tenue d'apprenti à celle de pâtissier, vous vous doutez qu'il faudra juste reproduire le même schéma !, s'exclama Flora avec son éternel sourire.

Tous les apprentis changèrent aussitôt de tenues en faisant la chorégraphie qu'ils connaissaient par coeur. Ils prirent la pause, sous les yeux ébahis de leurs mères.

-Bien, je crois que j'ai dis tout ce qu'il fallait savoir pour les enfants. Maintenant, passons à toi, Mindy !

Flora claqua des doigts et une petite bague apparut entre ses doigts. Elle la tendit à Mindy qui l'enfila.

-Tu n'auras qu'à taper dans tes mains pour que la bague s'active. Pas besoin de bouger, elle te transformera en pâtissière directement.
-Est-ce que c'est vraiment possible de donner une bague magique à une femme qui n'est pas apprentie sorcière ?
-Qu'est-ce qui stipule que je ne peux pas le faire, comte Philippe ?
-Je demande juste, je ne veux pas qu'il nous arrive des malheurs !

Mindy détourna les yeux d'eux et frappa dans ses mains. Sa tenue était identique aux enfants, c'est-à-dire la même qu'autrefois.

-Ça me rend tellement nostalgique, souffla Doremi.
-Et moi, donc..., répondit Sophie.
-Bien ! Maintenant, définissons tes horaires de travail, Mindy !

Flora expliqua alors à Mindy ce qu'elle attendait d'elle. Les enfants et les autres mamans étaient très attentifs. Une fois cette conversation terminée, toutes les mamans, accompagnées de leurs enfants, quittèrent la boutique. Flora était tellement heureuse qu'elle sauta dans les bras du comte Philippe. Ils finirent ensemble au sol.

***
-Léon ! C'est nous !, s'écria Sophie en passant le pas de la porte avec son fils.
-Le dîner est prêt.
-Tu aurais dû me laisser faire ! On est pas sûr que ce soit comestible !, se moqua Sophie.
-Méchante !, bouda Léon.

Il embrassa son épouse. Justin monta dans sa chambre et déposa ses affaires. Il prit une douche, puis descendit pour dîner.

-On t'attendait... Justin, peux-tu expliquer la situation à ton père ?
-Alors, qu'est-ce qui se passe ?
-Je suis un apprenti magicien.
-Quoi ?!

Léon se tourna vers Sophie pour avoir une confirmation, espérant peut-être avoir mal entendu.

-C'est pour ça que je disais qu'il fallait qu'on parle.
-Papa, j'ai une question: est-ce que tu es vraiment un magicien ?
-Je... euh...
-En fait, Justin et ses amis sont tous des apprentis. Ils sont sous la tutelle de Flora et du comte Philippe. J'ai découvert qu'ils travaillaient tous à la boutique magique, grâce à Doremi.
-Oui, Justin, je suis un magicien.
-J'avais besoin de t'entendre le dire. Ça me paraissait irréel quand elles en parlaient toute à l'heure.
-Je sais que ça doit être dur à avaler. Mais sache que je me suis réduit au simple statut d'humain pour épouser ta mère.
-C'est-à-dire ?
-Depuis que j'ai retrouvé ta mère, je ne suis plus allé dans le monde des magiciens. De plus, je n'utilise plus mes pouvoirs, bien que je puisse encore le faire. Dans tes deux mèches rebelles... c'est là que ce trouve ta magie.
-Vraiment ?
-Oui, tu n'es même pas obligé d'avoir une baguette ou ce genre de choses. Les vrais magiciens sont dotés de ces deux mèches. Je ne pensais pas que tu les aurai, mais à ta naissance c'était le cas. Tu ne peux donc pas me renier, ou du moins, renier tes origines magiques.
-Pourquoi vous ne me l'avez jamais dis ?
-On avait peur.
-Peur de quoi ?
-Écoute Justin, expliqua Sophie, les humains n'aiment pas les sorcières, ni les magiciens. Si je n'avais pas été une apprentie sorcière, je n'aurai jamais rencontré ton père. Et si ça avait été le cas, j'aurai sûrement eu peur de ses pouvoirs. Nous ne voulions pas que ton père ait des problèmes. Mais surtout, que tu sois en danger. Même si tu es à demi-humain, tu dois faire attention à ce qu'on ne sache pas que tu as des origines magiques. Le monde qui nous entoure est encore hostile à la magie et tu dois le savoir.
-Oui, Flora souhaite d'ailleurs que nous l'aidions à changer la mentalité des gens.
-Maintenant que tu le sais, il te faudra être prudent.
-Je le suis toujours, lâcha Justin avec un petit air fier.
-Bon sinon, j'ai une autre question Léon: est-ce que tu aurai jeté un sort à Justin quand il était enfant ?
-Bien sur que non ! Je viens de dire que je n'utilise plus la magie !
-Flora et l'ancienne reine du monde des sorcières disent que Justin a un pouvoir magique trop grand pour un demi-magicien.

Léon claqua alors des doigts et sonda son fils. Il détecta la même chose que les deux sorcières.

-J'avais presque oublié comment on utilisait la magie... enfin bref, je sens aussi un grand pouvoir chez lui, même peut-être plus puissant que le mien.
-Comment est-ce possible ?, demanda Justin perplexe.
-Je ne sais pas... parfois certains ont un potentiel magique plus fort que d'autres mais c'est rare que ce soit à ce point, surtout pour quelqu'un qui n'est qu'à moitié magicien.
-Elles ont dit qu'il fallait surveiller ce phénomène.
-Je suis d'accord, c'est plus prudent.
-Si je rencontre le moindre problème, je vous le dirai.
-Bien. Parfait.

Justin se mit à courir vers l'entrée et récupéra un ballon de basket.

-Une partie, ça vous tente ?
-Après manger.
-Je te mettrai une raclée !, cria Léon.
-N'importe quoi !, rétorqua Sophie.

Justin pouffa de rire et fut suivit de ses deux parents. L'ambiance à la maison était plutôt détendue, comme toujours.

***
-Camille ?
-Oui ? Un problème ?
-Tu te souviens d'où habitait la sorcière Amie ?
-Amie ?, demanda Camille visiblement choquée de la question. Laissez-moi réfléchir... oui, je me souviens.
-Je souhaite m'y rendre. Quel est le meilleur itinéraire ?
-Pourquoi vous y rendre ? C'est très déconseillé...
-Je veux juste aller y jeter un coup d'œil.

Camille se déplaça vers la bibliothèque du palais et sortie une carte. Elle la tendit à Lumina.

-Soyez prudente.
-Ne t'en fais pas pour moi.

Lumina monta sur son balais et se dirigea vers le lieu qu'on lui avait indiqué. « Ça fait des siècles que je ne me suis pas rendue dans le coin », pensa l'ancienne reine. Elle arriva devant une petite maison en bois, couverte de rosiers. La porte d'entrée était condamnée. Lumina claqua des doigts pour enlever ce qui gênait son passage. Elle s'aventura dans la maison. Les murs étaient décorés de roses peintes. Lumina fouilla l'appartement de fond en comble. Elle trouva une peinture représentant le comte Esteban. Lumina s'arrêta quelques minutes devant en soupirant. Elle se remit à la recherche d'un quelconque indice. Elle finit par trouver un bout de papier chiffonné.

Sorcières, je me vengerai. N'oubliez pas mon nom. La colère d'une femme amoureuse est plus dangereux qu'une tempête qui engendre le chaos.

Du vent circula dans la maison de la sorcière Amie. Le papier s'envola de la main de Lumina.

-J'aurai dû m'en douter..., murmura l'ancienne reine du monde des sorcières.

Lumina avait senti que la sorcière Amie n'était pas partie définitivement mais que surtout, elle serait de nouveau là, parmi les sorcières, très bientôt. Et non pas pour se montrer amicale, loin de là, mais plutôt pour faire raisonner le chaos.

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