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Et alors ?

Peau collée à la sienne, la fumée s'échappe de la braise cendrée , cigarette qu'il tient délicatement entre ses doigts fins.

Il tient ce poison plus qu'il ne tient à elle ;

Et elle le regarde, indifférente à la douleur qui s'échappe de son cœur troublé.

Ce n'est pas de l'amour ; ce sont deux âmes qui s'étreignent en tentant d'oublier leur cœurs brisés. Les draps sont humides des pleurs chauds, bestiaux, et la pièce presque plongée dans une obscurité butée dans un je-ne-sais-quoi de je te hais, mais ne pars pas.

Ce n'est pas comme si c'était des inconnus, après tout.

Ils ont plongés leur malheur dans l'euphorie agressive des petits comprimés arc-en-ciel, dont seul la couleur rappelle la joie artificielle qu'ils leur procure. Et puis leur êtres, électriques, se sont jetés l'un sur l'autre avec avidité, avec précipitation dans un cri mêlant impuissance et passion.

Sont-ils heureux ? Non, mais au moins ils ne sont pas seuls. Ils ont peur d'être seuls. C'est ce qui les a amené là, tout les deux, dans cette chambre. C'est ce qui les a amené à s'épuiser dans la folie des septièmes ciels.

Elle se sent lourde. Pantelante. Encombrante.

De trop.

Elle est de trop dans cette chambre qui ne lui appartient pas. Tout, des photos d'inconnus accrochés sur les murs jusqu'au préservatif usé nonchalamment jeté sur le sol, tout lui crie de partir. Ce n'est pas chez elle, ce n'est pas sa sécurité, sa douce étreinte de chaleur douce et innocente.

Ce n'est pas ses bras.

Ceux qu'elle aime.

Elle veut se jeter dans ses bras, ceux qui lui caressait doucement la joue d'un je t'aime qui lui semblait sincère. Ceux qui lui réchauffait le cœur d'un sourire brisé, d'une promesse malmenée, envolée.

Lui ne lui dit pas je t'aime. Jamais.

Elle non plus d'ailleurs.

Non, ils ne s'aiment pas. Ils ne le peuvent pas, ils ne le peuvent plus. Ils sont trop épuisés, elle trop épuisante, pour que leur âmes arrivent à éprouver l'émotion disparue de leur entrailles appelé bonheur. Non, être heureux c'est pour les autres.

Une larme lui roule de la joue et vient s'écraser sur sa peau ; il ne semble pas s'en rendre compte. Sûrement qu'il préfère l'ignorer, juste, ne voulant s'approcher de son esprit malmené, qui hurle silencieusement un malheur profond, caché,meurtrit, mais qu'il connaît quand même, qu'il refuse de l'admettre ou non.Il s'enferme dans un illusion de faux bonheur à l'image délavée.

Elle referme les yeux, lui a terminé sa cigarette ; il se lève sans un mot, et sort, seul.

Et soudain, il fait froid dans la chambre chaude.   

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