༄ vingt-deux
Pour la première fois depuis longtemps, Marnie se retrouva à naviguer en toute liberté à bord du Black Pearl. Mais elle ne perdait pas de vue le but principal de leur traversée : sauver Will. Elle participait aux tâches de l'équipage sans poser de question. Cela lui permettait de penser à autre chose que son enfant aux mains du Capitaine le plus terrible parmi ceux naviguant sur les sept mers, ou en-dessous.
Jack lui rendit son épée et son revolver, restés à bord depuis la dernière fois. Lorsqu'il fut au courant du contrat entre Will, Marnie et Beckett, il devina rapidement que ce dernier convoitait la même chose que lui : le Coffre du Mort. Si Beckett s'emparait du cœur, il deviendrait le maître de l'océan.
— Tu penses que l'on réussira à sauver Will sans avoir à affronter Davy Jones ? demanda Marnie.
Jack leva les yeux vers elle.
— Aurais-tu peur ?
Marnie fronça les sourcils, prête à répliquer avec indignation, mais finit par soupirer.
— Je ne sais pas ce qui pourrait se passer si l'on se recroise.
Jack s'aperçut alors qu'elle parlait sérieusement. Il posa une main hésitante dans son dos.
— On va s'en sortir. Rappelle-toi, on s'en sort toujours ensemble.
Marnie leva les yeux vers lui et lui offrit un sourire sincère.
— Cesse de me rappeler le passé, Jack, je pourrais te dire certaines choses que je regretterai ensuite.
— Comme quoi ?
Marnie laissa flotter un sourire énigmatique sur ses lèvres sans lui répondre. Elle détourna son regard, li dirigeant vers l'océan.
— Comment s'est passé ton entrevue avec Tia ?
— ... Tu la connais mieux que moi.
La brune laissa échapper un rire et acquiesça.
— J'aurais aimé être là. Je dois avouer qu'elle me manque. J'imagine que tu lui as de nouveau subtilisé quelque chose ?
— Non, pas cette fois. C'est elle qui m'a offert un... bocal de terre. Je n'ai toujours pas compris le but de ce cadeau, mais j'ai préféré le garder.
— Tu as bien fait. Ce qu'elle offre est toujours utile. Je peux en témoigner...
Marnie et Jack restèrent là, accoudés à la balustrade. Elle regardait l'océan, et il la regardait elle. Ils gardaient le silence, mais leurs âmes hurlaient à quel point elles avaient besoin l'une de l'autre. C'était comme une chaîne invisible qui les liait, impossible à briser. Et ils en étaient bien conscients.
— TERRE ! prévint Gibbs, accroché aux cordages.
Ils se retournèrent d'un seul mouvement, et échangèrent un regard.
— C'est l'île des Quatre-Vents, dit la brune.
— Prépare une chaloupe, je dois aller chercher mon bocal de terre.
— Très bien, répondit Marnie en hochant la tête.
Il s'éloigna. La brune s'approcha de l'équipage.
— Jetez l'ancre ! ordonna-t-elle. Pintel et Ragetti, aidez-moi à détacher une chaloupe.
— Bien, M'dame !
Lorsque Jack revint auprès d'eux, ils étaient prêts à embarquer. Il serrait son bocal rempli de terre contre lui. Il grimpa à bord de la chaloupe, suivi par Marnie, Pintel et Ragetti, Elizabeth et James. Sur toute la distance qui les séparaient de l'île, les deux acolytes occupés avec les rames débattirent sur la façon de prononcer "kraken". Marnie les écouta se disputer, les yeux rivés sur eux avec un air las. Elle croisa le regard de James. Ils échangèrent un sourire complice.
Arrivés aux abords de l'île, ils traînèrent la barque sur la plage. Jack saisit la pelle à l'intérieur.
— Surveillez la chaloupe, gare à la marée ! Pas touche à ma terre.
Il se mit en route d'un pas rapide. Les Norrington et la jeune Swann le suivirent loin derrière.
— Pourquoi se dépêche-t-il autant ? demanda James à sa femme. On dirait qu'il a la mort aux trousses.
— En fait, c'est presque ça, répondit Marnie.
— Comment ça ? questionna Elizabeth en venant se joindre à eux.
Marnie jeta un œil au pirate devant.
— Bon... Il y a quelques années, Jack a travaillé pour la Compagnie des Indes, sous les ordres de Beckett. Il était aux commandes d'un navire marchand, le Wicked Wench. Il faut savoir que ce navire était le sien avant qu'il ne le revende, quelques temps plus tôt... Donc, un jour, Jack a dû transporter des esclaves comme marchandises, mais il a refusé et les a libéré. Pour le punir, Beckett l'a marqué du P au fer rouge sur son poignet et l'a fait enfermer... Jack a réussi à s'échapper, mais Beckett l'a rattrapé et a mis le feu au Wench. Alors là, Jack a fait une grosse erreur... Il a invoqué Davy Jones pour qu'il remette le bateau à flots. Jones a accepté, et c'est de là qu'est né le Black Pearl et sa coque noire, dûe aux flammes. Mais en échange de son service, Jones a demandé un siècle de servitude sur le Hollandais Volant treize ans plus tard. Et nous y sommes.
Un silence s'installa quelques secondes, avant que James ne daigne réagir.
— Comment sais-tu tout ça ? demanda-t-il.
— Il me l'a raconté. Je n'étais pas sur place avec lui, si c'est ce que tu veux savoir, répondit-elle avec sécheresse.
James se renfrogna.
— Jack ne peut pas se rendre, n'est-ce pas ? questionna Elizabeth.
— Trésor, sachez qu'il est très dangereux de ne pas payer sa dette à Davy Jones. Ou même de ne pas tenir une simple promesse...
Marnie releva les yeux vers le pirate, loin devant eux.
— Je ne sais pas comment nous allons faire. Mais s'il y a une chose que j'ai appris c'est qu'avec Jack, on s'en sort toujours.
Il s'arrêtèrent près d'une dune recouverte de broussailles. Elizabeth s'avança, le compas en main. Marnie l'observa effectuer ses allers-retours pendant un certain moment.
— Ça ne fonctionne pas, finit-elle pas dire en s'asseyant dans le sable. Ça n'indique pas ce qu'on veut le plus au monde.
— Comme c'est étonnant... soupira James, recevant un regard sévère de Marnie.
Elle sentit comme un léger pincement au cœur. Il ne changerait jamais d'avis. Et, quoi qu'elle fasse, son passé la rattrapera toujours.
Elle posa ses yeux sur Jack. Un sourire étira ses lèvres sans qu'elle n'en ait conscience. Lorsqu'elle croisa à nouveau les yeux de James, ce dernier la fixait d'un regard sceptique. Elle se détourna, sourcils froncés.
Jack s'approcha d'Elizabeth et se pencha sur le compas, posé devant ses genoux.
— Bien sûr que si, dit-il. Vous êtes assise juste dessus.
— Pardon ?
— Levez-vous !
Elizabeth obtempéra. James s'avança pour creuser. Marnie saisit la deuxième pelle et s'y mit également. Cela dura longtemps, et la brune commença bientôt à se sentir fourbue. Ils finirent cependant par cogner contre quelque chose. Alerté par le bruit, Jack les rejoignit immédiatement. Ils creusèrent un peu plus autour de leur trouvaille, et sortirent le coffre du trou. Jack prit la pelle de Marnie et fracassa le vieux cadenas rouillé avec. Il fit ensuite basculer le couvercle. À l'intérieur, se trouvait une montagne de parchemins jaunis par le temps, et un deuxième coffre, plus petit. Jack s'en saisit. Chacun se pencha alors, l'oreille contre le couvercle. Marnie se risqua même à poser une main dessus. C'est alors qu'elle perçut un léger battement de cœur. Elle échangea un regard avec Jack.
— C'était donc vrai... souffla Elizabeth.
— Vous avez dit la vérité, ajouta James, complètement stupéfait.
— C'est ce que je fais très souvent, je vois pas pourquoi ça vous surprend, répliqua Jack.
— Parce que nous avons de bonnes raisons ! répondit une voix familière dans leur dos.
ce chapitre très court et vraiment pas ouf, i'm sorry
j'espère qu'il vous a plus quand même :( le prochain est plus long hihi
je vous embrasse 💓
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