༄ trois

Marnie fut gardée entre de bonnes mains pendant deux heures, à la demande de son mari. Ruthie s'occupa de la laver et de la coiffer.

La brune contemplait son reflet dans la glace, les yeux dans le vague. Elle devait se ressaisir. Son cas allait déjà faire scandale dans tout Port-Royal, mais il ne fallait surtout pas que James la déteste. Elle en serait malade.

Alors, lorsque la jeune Ruth en eut fini avec elle, Marnie se vêtit uniquement d'une robe de chambre en soie, et alla retrouver James dans leur chambre. Ce dernier était posté devant la fenêtre depuis qu'ils étaient rentrés. Il avait retiré son costume de Commodore.

Marnie s'approcha doucement de lui et posa ses mains sur ses épaules. Elle les laissa glisser doucement jusqu'à sa taille, avant de faire quelques pas pour se placer à côté de lui.

— James, regarde-moi...

— Je pense que tu me dois des explications, d'abord.

— Pas maintenant... S'il te plaît...

James posa enfin son regard sur sa femme. Ses yeux étaient rougis, mais elle resplendissait, comme toujours.

— Pas maintenant ? Non, Marnie, c'est trop grave pour que je reste dans l'ignorance. Comment se fait-il que tu connaisses ce pirate ?

En croisant le regard dur de son époux, Marnie cessa immédiatement ses charmes. Elle resserra les pans de sa robe de chambre et alla s'asseoir sur le lit.

— Viens au moins t'asseoir avec moi, demanda-t-elle doucement.

James sembla hésiter, mais finit par la rejoindre. Marnie prit une de ses mains dans les siennes.

— Je t'écoute, fit-il calmement.

— Promets-moi de ne pas me détester...

— Je n'y arriverais pas, même si j'essayais. Tu le sais, avoua James à mi-voix, les yeux rivés sur leurs mains entrelacées.

Marnie hocha la tête, tremblante.

— Bien... Tout d'abord, il faut que tu saches que j'ai commis beaucoup d'erreurs dans mon passé qui... ne me définissent plus aujourd'hui... Alors... Il y a longtemps, j'ai rencontré un homme avec qui j'ai eu une relation. C'était un pirate. J'étais... plus jeune, et naïve, et je ne me rendais pas compte de ce que je faisais. J'étais... J'avais  seulement besoin d'aventure. Et c'est le seul qui m'en offrait, à l'époque.

— C'était ce Sparrow, n'est-ce pas ?

Marnie hocha la tête, les larmes aux yeux.

— Oh, mais James !... Ça n'a pas duré, je t'assure ! Au bout de quelques temps, il m'a laissé tomber et est reparti sur son navire. Et deux ans après, je suis arrivée ici, et je t'ai rencontré... Et tu as été la plus merveilleuse chose qui me soit arrivé...

— Comment as-tu pu me cacher ça ?...

— James...

— Comment as-tu pu ? Nous sommes mariés depuis sept ans, Marnie, ce n'est pas suffisant pour me révéler quelque chose d'aussi important ?

— Je vais te poser une simple question, James : m'aurais-tu épousé si tu avais été au courant de tout ça ? Si tu avais su que j'avais navigué avec des pirates, que je m'étais comportée comme l'une des leurs ? Te serais-tu, ne serait-ce qu'un minimum, intéressé à moi ?

James soupira.

— Probablement pas.

— Et tu sais ce qui se serait passé ? J'aurais terminé ma vie comme toutes ces pauvres âmes, pendue sur la place publique. Mais j'étais déjà folle de toi, tu comprends ? Je suis tombée amoureuse, James. Et j'ai beau t'avoir caché énormément de choses, je ne t'ai jamais menti sur nous deux. Jamais.

James détourna le regard. L'image de sa femme se balançant au bout d'une corde lui retournait l'estomac.

— ... Je ne sais plus si je peux te croire.

— Tu peux, je te l'assure, fit Marnie en prenant son visage entre ses mains. Oh, James, tu peux me faire confiance, cette vie est loin derrière moi, maintenant...

Elle se pencha pour l'embrasser. James répondit fièvreusement à son baiser, avant de détacher sa robe de chambre et de la laisser tomber au sol. Marnie bascula par-dessus son corps, souhaitant à tout prix lui prouver à quel point elle l'aimait.

⚔⚙⚔

James caressait distraitement la peau de son épouse du bout des doigts. Celle-ci dormait, le visage apaisé. Sa main s'arrêta alors dans le bas de son dos, sur un dessin tatoué à l'encre noire. Le même oiseau, le même soleil, la même vague. Il savait désormais d'où il provenait. Et ça le rendait malade. Malade de savoir qu'un autre avait autrefois posé ses mains sur les courbes délicieuses de celle qu'il appelait fièrement sa femme.

Il déposa un baiser sur l'épaule nue de Marnie et se leva sans un bruit. Il se rhabilla et quitta la pièce.

Marnie ouvrit les yeux peu de temps après. Comme ce matin, la place à ses côtés était vide. Mais James n'était pas dans la chambre, cette fois. Elle enfila sa robe de chambre et alla s'asseoir sur un fauteuil près de la fenêtre, les jambes repliées sous ses fesses. Elle resta assise en silence jusqu'à l'heure du dîner.

Lorsqu'elle descendit, James n'était toujours pas là. Marnie demanda alors à Ruth de rester manger avec elle. En plein milieu du repas, elle craqua sous le regard désolé de sa femme de chambre, qui vint immédiatement la consoler.

— Je suis une horrible personne, Ruthie, sanglota Marnie.

— Ne dites pas ça, Madame...

— Il a bien raison de partir. Il mérite quelqu'un de mieux que moi. Je n'aurais pas dû lui cacher une chose aussi importante, il doit certainement me détester maintenant...

— Madame, si vous continuez à vous dénigrer ainsi, je vais devoir hausser le ton, dit fermement la jeune Ruth.

Marnie renifla en guise de réponse.

— Vous n'est pas une horrible personne, Madame, et Monsieur ne vous déteste pas. Ce que vous lui avez caché est partie intégrante de votre passé, que vous avez enterré depuis longtemps déjà. Il le comprendra très bien, je peux vous l'assurer. Laissez-lui simplement du temps. Lorsqu'il se sera rendu compte qu'il ne peut vivre sans vous, il reviendra immédiatement, je vous le garantis.

— Mais... Mais si ce n'était pas le cas ? Si je ne lui suffisais plus, s'il ne m'aimait plus ?... Je sais que je peux être capricieuse, et irritable, parfois même méprisante, mais...

— Cessez donc ces balivernes ! Vous êtes la femme la plus merveilleuse et la plus passionnante de cette grande ville, les autres font pâle figure à côté de vous. Il est impensable que Monsieur James tombe amoureux d'une autre en étant marié avec une femme comme vous. Il est l'homme le plus chanceux du pays, c'est moi qui vous le dit.

Marnie eut un léger sourire. Elle laissa tomber sa tête contre la poitrine de sa femme de chambre, qui se mit à caresser ses longs cheveux bruns pour la calmer.

— Je l'aime, Ruthie. Je l'aime tellement. Si tu savais, je pourrais en mourir. Pourtant, après Jack, je m'étais jurée de ne plus m'attacher à personne. Mais il a provoqué une immense vague dans mon cœur qui a tout fait chavirer.

— Il le sait, Madame. Et je peux vous dire avec certitude qu'il pense la même chose de vous.

— J'aimerais qu'il soit là, avec moi...

— Il va revenir, Madame. Il est seulement allé remplir son devoir de Commodore, mais il va revenir dans la soirée, je vous le promets.

— Je prie Neptune pour que tu aies raison, ma douce Ruthie... murmura Marnie.

La nuit tombée, la brune alla se coucher seule. Son sommeil resta léger. Elle pouvait entendre le bruit des vagues contre les murs du Fort, le souffle du vent qui se glissait sous ses fenêtres, et le tonnerre qui grondait, tout proche.

Marnie ouvrit subitement les yeux. Ce n'était pas le tonnerre. Elle se leva d'un bond et s'approcha de sa fenêtre, resserrant les pans de sa robe de chambre contre elle. Le bruit résonna une deuxième fois. Elle en était certaine, cette fois. Un navire tirait sur la ville à coups de canons. Pas n'importe lesquels, pensa la jeune femme, les yeux brillants. C'était les canons d'un navire aux voiles noires, qu'elle connaissait aussi bien que sa propre maison.

C'était les canons du Black Pearl.

TINTINTIN TIN TINTINTIN TIN TINTINTIN TINTINTINTIN

J'ESPÈRE QUE ÇA VOUS A PLU YAY, MÊME S'IL SE PASSE PAS GRAND CHOSE

j'adore Marnie et James, vraiment je les aime de tout mon cœur

je vous dis à mercredi prochain, pour la suite (peut être avant si l'envie me prend hehe)

bisous 💛

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