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Miriam était assise sur le canapé, ses pieds posés sur la table basse, donnant à Ronald une vue directe sur ses pantoufles en forme de lapin. La journaliste était entrain de jouer sur sa console portable, un genre de jeu de platform que le détective sembla reconnaître.
« Tu joues à quoi? » demanda-t-il. Il savait que demander comment elle était entrée chez lui était idiot. Elle avait juste fait comme d'habitude; elle avait utilisé une carte et un trombone. Peut-être devrait-il lui donner un double des clés à ce point.

« Il s'appelle Pizza Brothers. Deux frères Italiens qui ont pour but d'aller au château du Villain pour l'empêcher de mettre de l'ananas sur une pizza. » Ronald fronça les sourcils. Ça sonnait très... familier.

« Je croyais que tu aimais l'Hawaïenne? » Miriam haussa les épaules. Murmurant que ce n'était qu'un jeu. Il eut un court silence dans lequel le seul son était celui du jeu. Ronald s'éclaircit la voix.

« Bon... Mims, faut qu'on parle. » Miriam ne leva pas les yeux de son jeu. « Tu peux pas juger mes goûts de pizza j'ai le droit de- » Elle fut rapidement coupée par son ami. « Je ne parle pas de pizza Miriam. C'est en rapport avec hier. »

Miriam fit une pause dans son jeu, mais sans lever les yeux. Elle n'appuyait plus sur les boutons, son personnage se tenant immobile à l'écran, mais elle ne semblait pas prête à engager la conversation tout de suite. Ronald soupira et passa une main dans ses cheveux, hésitant à enchaîner.

« Écoute, » reprit-il en se penchant légèrement en avant, posant ses coudes sur ses genoux. « Ce qui s'est passé hier, avec cette bague, ce n'était pas juste une mission stupide. Ça pourrait nous attirer plus d'ennuis que ce que tu imagines. »

Miriam mit le jeu en pause, un soupir exagéré franchissant ses lèvres. Elle posa sa console à côté d'elle et tourna légèrement la tête vers Ronald, ses yeux brillants d'un mélange d'agacement et de curiosité. « Ah, je me demandais combien de temps tu allais tenir avant de vouloir discuter. Très bien, vas-y, Sherlock. Déballe ton sac. »

Ronald croisa les bras. Ce n'était jamais facile de parler sérieusement avec Miriam. Elle avait cette façon de transformer les conversations les plus graves en une comédie absurde. « Ce qui s'est passé hier... ça aurait pu très mal tourner. Je veux dire, ça a mal tourné, mais ça aurait pu être pire. Ce type qui revient d'entre les morts ? La bague qui brille comme un phare infernal ? C'est au-delà de tout ce qu'on a déjà affronté. »

Miriam hocha la tête, faussement sérieuse. « Oui, oui. Et mon costume est mort aussi dans l'opération. Tragique. »

« Miriam, arrête de plaisanter ! » Ronald se pencha légèrement en avant, les sourcils froncés. « Tu ne vois pas que ça devient incontrôlable ? Ce n'est plus seulement des petits mystères amusants ou des vols à résoudre. Là, on parle de forces qu'on ne comprend pas. Et ça commence à me faire peur. »

Elle haussa les épaules. « Ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude de foutre le bazar, Ron. Sérieusement, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? »

Il passa une main sur son visage, exaspéré. « Ce que je veux, c'est qu'on soit un peu plus prudents. Tu as vu ce que cette bague a fait. Si cette secte satanique est toujours en chasse, tu penses qu'ils vont gentiment nous oublier ? »

Miriam se pencha, saisissant une des pantoufles en forme de lapin pour la faire gesticuler comme une marionnette. « Boohoo, la secte satanique arrive pour te voler cette saloperie. Qu'est-ce qu'on va faire, Ronald ?! » dit-elle d'une voix exagérément aiguë.

Il l'ignora. « La bague est toujours là, n'est-ce pas ? »

Miriam reposa la pantoufle et leva un sourcil. « Bien sûr qu'elle est là. Tu pensais que j'allais la jeter ? » Elle se leva et disparut brièvement dans la cuisine, avant de revenir avec une boîte à biscuits en métal. Elle la posa sur la table basse et l'ouvrit avec un sourire triomphant. « Et voilà. La précieuse relique infernale... planquée entre des gâteaux secs. »

Ronald fixa la bague, ses doigts tremblant légèrement. La lumière qu'elle avait émise la veille semblait s'être éteinte, mais il n'en était pas rassuré pour autant. « Ce n'est pas juste une blague, Miriam. Tant qu'on a ça, on est des cibles. Et honnêtement, je ne suis même pas sûr que la chose qu'on a écrasée hier soit complètement morte. »

Miriam attrapa un biscuit, haussa les épaules, et le grignota tranquillement. « Si elle revient, on la ré-écrase. Simple, non ? »

Ronald se laissa tomber sur le fauteuil en face d'elle, secouant la tête. « Ce n'est pas aussi simple que ça, Mims. La bague, la secte, les morts qui ne le restent pas... Ça dépasse tout ce qu'on connaît. Je crois qu'on devrait trouver quelqu'un qui sait de quoi il s'agit. »

Miriam arqua un sourcil, intriguée. « Genre un expert en trucs démoniaques ? Tu connais quelqu'un comme ça ? »

Ronald hésita un instant. « Peut-être. Mais c'est risqué. Ces gens ne sont pas exactement... accueillants. »

Miriam éclata de rire. « Oh, génial, Ron. On va rendre visite à des tarés encore plus bizarres que la secte. Ça promet. » Elle se leva, tapota son épaule et s'étira. « Bon, allez, détective. Si tu veux qu'on fasse ça, on le fait à ma façon. »

Ronald leva un sourcil. « C'est-à-dire ? »

Elle lui adressa un sourire malicieux. « Avec style, évidemment. Mais d'abord, tu me dois un café. Et je veux des biscuits frais, pas ceux qui servent de boîte à bijoux. »

Ronald sourit malgré lui. « Deal. Mais avant ça, tu pourrais au moins t'excuser d'avoir encore une fois forcé ma serrure. »

Miriam lui adressa un clin d'œil. « Un jour, tu me donneras un double des clés. Ce sera plus simple pour tout le monde. »

Miriam était un cas... mais au moins elle faisait le travail proprement.



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The plot thickens :0

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