🎭•15•🎭
Je mis un petit temps à réaliser la situation, me pinçant le bras depuis déjà quelques secondes. Mais rien. J'espérais m'être endormi dans le bus, attiré par Morphée dans un mauvais rêve.
La panique n'attendit pas pour m'envahir, tordant vicieusement mes tripes. Je n'eus pas vraiment le temps de m'apitoyer sur mon sort que déjà des pas s'approchaient de la porte qui me soutenait depuis mon apparition.
Je fis alors la première chose qui me passa par la tête; me cacher sous le grand lit à baldaquins. Une cachette digne d'un enfant de 5 ans? Sûrement oui. Mais pour le moment je n'en avais pas grand chose à cirer, préférant avoir l'air débile plutôt que de devoir risquer ma vie.
C'est après un moment qui me parut durer une éternité que les pas s'arrêtèrent devant la porte, tout comme mon cœur. Un instant plus tard cette dernière fut ouverte, amenant un courant d'air qui souleva la poussière présente sous le meuble.
Je pinçai rapidement mon nez pour empêcher l'évasion d'un son suspect, ce dernier me narguant en me chatouillant. Le petit rebelle se calma après un court instant, me faisant légèrement décompresser. Jusqu'à ce qu'il me prenne par surprise et que ce traitre lâche un bruit semblable à un éternuement de chaton.
J'étais fichu.
Sans que je ne m'y attende un bras se glissa sous le lit, m'attrapant par la cheville. Il me tira sur la moquette à laquelle je m'accrochais désespérément, m'arrachant un cris incontrôlé.
- Lâchez moi!
Je me mis à battre des jambes, si bien qu'à un moment je me sentis décoller du sol, la tête à l'envers.
Hein?
Je papillonnai des yeux en tentant de me redresser la nuque, ce qui me valut un effort considérable compte tenu de ma position.
Il me fallut un moment avant de reconnaître l'homme de la dernière fois, un sourire narquois étirant ses lèvres.
- Tiens, tiens... qui voilà.
Shit.
Je me mis me débattre comme un beau diable, me tordant dans tous les sens, brassant l'air de mes bras.
- Mais lâchez-moi!
- Es-tu vraiment sûr de cette demande?
Il sourit d'un air narquois, me lâchant une petite seconde. Je me sentis me rapprocher dangereusement du sol, ce qui me provoqua un autre petit cris.
- Non c'est bon! J'ai rien dit! Mais reposez moi à l'endroit!
L'homme fit mine de réfléchir, levant les yeux au ciel.
- Mh... non!
Puis il baissa son regard, m'observant calmement.
- Je ne pensais pas que tu allais revenir ici... la dernière visite ne t'avait donc t'elle pas servie de leçon?
Je me pinçai les lèvres, hésitant.
- Je ne sais pas comment j'ai atterri ici, ce n'était pas voulu! Maintenant si vous voulez bien me laisser rentrer!
- Parce que tu sais comment retourner chez toi peut-être?
- Je...
J'allais répliquer mais ne dis rien, réalisant enfin. C'est vrai ça, comment faire? Je n'en avais aucune idée!
- Tu n'en as aucune idée, je me trompe?
Seul le silence répondit. J'en savais foutrement rien.
- Bien. Tu vas donc rester ici le temps que je comprenne le pourquoi du comment.
- Quoi? Certainement pas!
L'inconnu grogna, me secouant légèrement.
- Tu n'as pas ton mot à dire. Devrais je te rappeler que tu es en position de faiblesse?
Je serrai les dents en lui adressant un regard noir, tentant de lui mettre un coup avec mon pied.
- Allez hop.
Il me balança sans aucun mal sur son épaule, sortant de la pièce en ignorant mes plaintes.
- Bon... que faire. Je pense que les cachots te plairont.
- Certainement pas!
L'homme rit en marchant dans les couloirs, prenant un malin plaisir à me malmener, me ballottant de droite à gauche.
- Ou alors tu pourras peut-être te rendre utile en cuisine. Tu sais cuisiner?
Je secouais négativement la tête.
- Alors tu serviras de plat.
- Hé!
Pourquoi faisait-il d'un coup de l'humour? Enfin... si c'était de l'humour. En tout cas je l'espérais.
Cependant il s'arrêta quand un homme en uniforme vint à sa rencontre, se mettant au garde à vous.
- Monsieur, une nouvelle brèche a été signalée! Elle est apparue il y a apparement quelques minutes de cela mais nous l'avons refermé.
Puis le soldat me jeta un regard, fronçant légèrement les sourcils.
- D'ailleurs, les cachots sont inondés.
- Bien. Vous pouvez y aller.
Le garde s'en alla donc tandis que mon bourreau me lança un regard.
- Il y a quelques minutes de cela hein... pile quand tu es apparu tiens. Comme c'est curieux...
Il se remit en marche, resserrant sa prise tout en réfléchissant à voix haute.
- Un simple humain... je me suis peut-être trompé.
Je ne comprenais rien à son charabia tandis qu'il fit brusquement demi tour, resserrant davantage sa prise.
- Mais aïe! Moins fort!
- Ah, oui.
Il me laissa enfin respirer correctement, bien que je sentais le sang me monter à la tête.
- Vous pouvez me reposer?
- Non.
Ah. Ok.
- Et là?
- Non.
Je soufflai fortement, finissant par abandonner l'affaire.
- Sinon je peux savoir où on va?
Cette fois-ci il ne répondit pas, m'ignorant royalement.
- Donc tu ne sais pas comment tu as atterri ici.
- Nan.
- Tu ne possèdes aucun objet qui puisse t'aider à venir ici.
- Pas à ma connaissance.
- Tu as fait des rencontres bizarres ces derniers temps?
Je répondais automatiquement à ses questions, blasé.
- Ouais, un faune qui m'accusait d'avoir volé un truc.
Il s'exclama alors, resserrant à nouveau sa prise.
- Le pendentif!
- Què?
- C'est toi qui l'as volé?!
- Quoi? Mais non!
L'homme me lança un regard suspicieux, faisant à nouveau demi tour.
- Vu que les cachots sont inondés, tu vas faire un séjour dans ma chambre.
À mon regard paniqué il répliqua donc rapidement.
- Je compte rien te faire, relax...
Puis je papillonnai des yeux quand il sourit en coin. descendant légèrement sa main.
- Sauf si tu en as envie~
- Je... Non! P-pervers!
Il rit à ma réponse, secouant légèrement la tête.
- Au moins je sais que ça te tente.
- Mais j'ai dit que non!
- Moui...
Il fit une légère moue.
- Je me demande quel goût à un humain...
Comment ça quel goût?
- Hé! Je suis pas comestible moi!
- Moi qui pensais pourtant pouvoir te croquer.
C'était quoi ce soudain changement d'humeur? D'abord il était froid, et puis il me faisait du rentre dedans!
- Enfin bref, tu vas rester dans ma chambre et tu n'en bougeras pas capiche? Sauf si tu aimes être poursuivi par des gardes.
Ce détail me rappela alors ma précédente venue ici et je secouai vivement la tête.
- Merci mais non merci.
- Bien. Tant qu'on ne sait pas qui tu es, tu vas rester ici
- Bah... je suis Newton Colin. Maintenant je peux rentrer?
Il haussa alors un sourcil, murmurant doucement à lui même.
- Newton...
- Oui, Newton.
- Mh.
Il n'en dit pas plus et revint donc à sa chambre, y entrant et me déposant sans ménagement sur le lit.
- Je te souhaite un bon séjour l'humain!
Je me redressai prestement tandis qu'il quittait déjà la pièce, fermant la porte.
- Moi c'est Colin!
Puis j'entendis le bruit distinct d'une clé dans la serrure, prouvant que j'étais bel et bien enfermé.
Super.
•••
Prout
J'espère que ça vous a plu xD
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