Chapitre 5
Ses paroles me prennent de court, tout comme elles font s'envoler une nuée des papillons dans mon ventre.
Et ?? J'y peux rien !!
Je ne sais pas ce qui me surprend le plus : qu'il sache comment je m'appelle ou qu'il soit si langoureux avec moi.
Il fait passer ses doigts dans mes cheveux, remettant inlassablement des mèches derrière mon oreille, brûlant ma peau à chaque fois qu'il l'effleure.
Je n'aurais jamais pu penser que je lui plaisais, il n'a jamais rien fait ou dit qui me l'aurait laissé croire. Mais... moi non plus, en fait, si on y réfléchit bien.
Est-ce que ça pourrait être pour lui, comme pour moi ?!
Mes pensées se bousculent dans ma tête quand il approche ses lèvres des miennes, cette fois-ci bien plus paresseusement que tout à l'heure. Il a l'air de vouloir savoir si je compte venir les chercher moi-même.
Je ne sais pas ce qui me prend, mais c'est ce que je fais. Je ne me serais jamais crue aussi téméraire ! Je ne dois vraiment pas avoir toute ma tête !
Je me hisse sur mes pieds pour aller à sa rencontre. Un sourire se dessine aux coins de sa bouche qu'il vient coller contre la mienne. Notre second baiser est bien plus tendre que le premier, mais tout aussi sensuel.
Ses doigts me caressent le cou. Il masse ma peau avec envie, puis descend le long de ma chemise, sur le tissu, avant de saisir mon sein à pleine main, m'arrachant un petit cri de surprise.
J'ai du mal à croire à ce qui m'arrive...
Sa bouche se fait de plus en plus pressante.
Elle vient dévorer ma gorge, pendant que ses doigts pressent maintenant mon ventre. Quand ils commencent à se faufiler malicieusement sous l'élastique de ma jupe, je sens mon sang bouillir et sursaute.
En reculant sur le coup, je me cogne dans le mur. Aoutch...
Kyllian relève la tête vers moi, arquant un sourcil d'incompréhension.
- Euh..., je bafouille, encore un peu étourdie.
C'est quoi ton problème, Ever ?
C'est la moitié de tes rêves qui devient réelle, là ! Ne me dis pas que tu vas soudain lui dire "Désolée, pas ce soir, j'ai une migraine" et t'enfuir ?!
Même si ce n'est qu'une histoire d'attirance... où est le problème ? Tu en meurs d'envie !
Oui, j'en meurs d'envie, c'est vrai. Mais... je ne comprends pas ce qui se passe.
- ...tu ne devrais pas plutôt te reposer ? Tu... tu es sûr que c'est ce que tu veux ? je demande alors d'une toute petite voix.
Éternellement peu sûre de moi, je crains encore et toujours un malentendu.
Son expression s'adoucit et il vient embrasser mon front avec beaucoup de tendresse. Puis il me prend dans ses bras avec affection, comme s'il avait compris que j'avais besoin d'être rassurée.
Au creux de l'oreille, il me murmure ensuite un « oui » guttural qui me fait perdre la tête.
Je lâche un soupir d'envie qui allume une lueur d'appétit dans ses yeux .
Sa main descend de nouveau sous ma jupe, dans ma culotte, puis s'immisce entre mes cuisses pour caresser mon entrejambe.
Oh, oh...
Ses gestes sont d'abord prudents. Il me frôle du bout des doigts, me faisant me tendre et geindre tout bas.
C'est un délice. Et une torture. J'ai envie de plus.
Son autre main, fébrile, défait un à un les boutons de ma chemise. Dès que ma poitrine est découverte, sa bouche se jette sur mon sein. Sa langue fait rouler mon téton contre elle avec avidité avant de le sucer.
Je me tortille contre le mur, haletante, quand ses doigts entrent en moi, me faisant immédiatement geindre plus fort. Au même moment, ses dents me mordent la poitrine, me rendant définitivement folle.
On a les kinks qu'on veut, ok ?
Je suis définitivement - et irrémédiablement - trempée quand il retire sa main pour, une nouvelle fois, m'étudier avec intérêt de ses yeux aux reflets glacés.
Oh non, recommence s'il te plaît...
Je n'ai jamais vu un tel regard de désir posé sur moi, pas même chez mes ex petits copains.
Pas plus que je n'ai déjà vu un corps aussi parfait. J'ai envie de tracer les contours de sa musculature finement dessinée, mais je me retiens : j'ai peur de lui faire mal en touchant ses blessures.
Il fait glisser son boxer le long de ses cuisses, révélant quelque chose de bien plus impressionnant que ce à quoi je m'attendais. Ça non plus, je ne l'avais jamais vu chez mes ex petits copains...
Wow... je... Non, je... Oui, très bien. Hum.
Quand il revient vers moi, il commence par me caresser la taille, les hanches. Son contact me fait frissonner. Il s'empare de mes lèvres dans un baiser possessif, empoigne mes fesses, puis me soulève comme si je ne pesais rien.
Il m'attire tout contre lui, je pousse un nouveau soupir avide.
Et puis, lentement, précautionneusement, il me pénètre.
Je me cramponne à son cou en gémissant quand les parois de mon intimité s'écartent sur son membre. C'est une sensation à la fois infiniment satisfaisante, et grisante.
Je me surprends à vouloir accompagner le mouvement, ondulant peu à peu sur lui, mes cuisses se refermant autour de sa taille.
Pendant de longs instants, c'est comme si nous savourions chaque seconde de ce contact nouveau et délicieux. Cette caresse intérieure est si exquise qu'elle pourrait durer une éternité.
Rien à voir avec les autres, oui, clairement...
Mais, de même que lors de notre premier baiser, quelque chose semble s'enflammer soudain en lui. Un déclic se fait, et il s'emballe.
Ses va-et-vient s'accélèrent, se font plus profonds, plus vigoureux. Le souffle court, il gronde comme un animal furieux.
Sa langue brûlante ne sait plus si elle doit prendre la mienne, ou lécher ma gorge ou mes seins. Mes gémissement s'enchaînent, eux aussi de plus en plus rapprochés et forts.
Ses coups de butoirs sont brutaux, puissants, et beaucoup trop rapides, comme s'il ne pouvait plus les retenir. Ils me provoquent dans le ventre des palpitations frénétiques, des contractions violentes, plus intenses que je n'en ai jamais connues.
Je me mets à crier. Un râle bestial et intense monte de sa gorge, qui me répond. Puis brusquement, sans plus pouvoir me contrôler, je me cambre sur lui, parcourue de spasmes de plaisir.
Nos cris se mêlent, éperdus, unis dans l'extase.
Je me consume de bonheur, pendant de longues secondes, béate, et ses mouvements ralentissent enfin.
Ensuite, il se retire progressivement avant de doucement me déposer à terre.
Nous haletons tous les deux, rassasiés.
Je meurs d'envie de lui dire que je l'aime, mais... je me retiens juste à temps. J'ai peur. Peur de le faire fuir, de tout gâcher, de me ridiculiser. Je baisse la tête, gênée.
Il ne dit rien. Il a tendrement attrapé mon poignet pour le caresser du bout du pouce, songeur.
J'aimerais tellement savoir ce qui lui a pris, qu'il m'explique un peu... Et une fois la tension redescendue, je ne peux m'empêcher de me demander si je suis bien moi-même ce soir.
Parce que, ce qui vient de se passer... non, je ne le regrette pas ! Mais... ça ne me ressemble pas.
Pourtant, j'ai l'impression d'avoir obéi à un besoin impérieux qui couvait au fond de moi... je ne parle pas uniquement d'un besoin hormonal, hein.
Je me demande bien ce qui va se passer à partir de maintenant. Est-ce que je suis sa petite amie ? Je ne pense pas, il m'en aurait parlé ! Mais ça aussi, c'est un sujet que j'ai peur d'aborder.
Quand je relève la tête, je découvre avec stupeur que plusieurs de ses blessures ont quasiment disparu. Je suis heureuse de voir que sa guérison est plus rapide que nous le pensions tous !
Son Feu brûle toujours dans ses yeux, et je réalise qu'il doit en être de même pour moi, car ma vision nocturne n'a pas diminué depuis tout à l'heure. Au contraire.
- Peut-être que je devrais... retourner dans ma chambre, et te laisser dormir, je murmure, perplexe.
En fait, j'ai peur que n'arrive bientôt le moment où il me dira que tout ça était une erreur, une pulsion venue sur le moment, et que ça n'avait pas de valeur à ses yeux.
Merci, mais je préfère fuir avant !
Il me tient toujours le poignet.
Il m'amène pour me serrer contre lui avant, à mon grand étonnement, de me porter dans ses bras. Il repart vers le fond de la pièce, fait tomber mes baskets sur le tapis, l'une après l'autre, puis m'installe sur le lit.
Il s'assoit ensuite devant moi, un demi sourire sur les lèvres.
- Tu veux... que je reste dormir avec toi ? je demande, incrédule.
Pendant quelques secondes, il ne dit rien : il semble ne pas m'avoir entendue. Il fait le tour de mon visage avec ses doigts, comme s'il cherchait à percer un mystère caché là. Puis il m'embrasse de nouveau, encore et encore.
C'est tellement bon que je cesse de me tourmenter avec les conséquences et lui rends ses baisers avec le même enthousiasme.
Il me retire mes vêtements. Et enfin il me répond, toujours de cette voix grave qui semble venir droit depuis son âme :
- Je ne veux pas dormir.
Il fond alors sur moi, à nouveau débordant de désir. Il attrape mes hanches et me fait glisser sous lui. Ma tête tombe en arrière sur l'oreiller tandis que je pousse un hoquet de surprise.
Il me prodigue mille nouvelles caresses, insatiable, et je fais de même, ne craignant plus de toucher ses cicatrices devenues quasiment imperceptibles.
Le corps en feu, je me surprends à vouloir le sentir de nouveau en moi, comme si tout à l'heure ne m'avait pas suffi.
En même temps, quand c'est bon, pourquoi se priver ?
Je déplace mes mains vers son érection et il grogne de plaisir. La tension monte encore d'un cran puis, sans crier gare, il m'écarte les cuisses pour s'enfoncer sauvagement en moi, nous faisant tous les deux gémir.
J'ai l'impression de tout ressentir plus fort que tout à l'heure, et que mon Feu n'y est pas innocent.
Ça n'a pas de sens, mais nous faisons l'amour tout le reste de la nuit, encore et encore. Jusqu'à épuisement.
Je ne sais pas à quel moment nous nous endormons enfin.
Lorsque je me réveille le lendemain, il fait jour. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est. Ce qui est sûr, c'est que j'ai manqué des cours. Mais j'ai bien du mal à m'en vouloir pour ça.
Pour l'instant, je suis encore trop sur mon petit nuage de la veille, dont j'ai un souvenir embrumé quoique enivrant.
Rien que d'y repenser, et je ressens des petits tiraillements dans mon bas ventre.
Mhmmmm...
Toujours enfouie sous le drap, je fais glisser mon bras sur le côté. Je constate alors que Kyllian n'est plus dans lit.
Je me redresse en faisant remonter le drap pour cacher ma poitrine, un peu gênée d'être nue à la lumière du jour. J'écarte ensuite les cheveux qui me tombent sur les yeux.
Kyllian est assis sur une chaise, à quelques pas de là. Il a revêtu une de ses tenues habituelles : un treillis gris sombre et un t-shirt noir. La mâchoire crispée, il me fixe.
Ce regard n'est pas celui gorgé d'envie de la veille. Il n'est pas non plus aimant.
Il est un mélange de colère et de dégoût.
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